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A la Jurassienne … et aux Jardins!

Soirée de reprise aux Jardins de Saint-Vincent, et un thème plutôt ardu, à déconseiller aux âmes sensibles et aux allergiques à l’oxydation (il paraît que ça existe !), aussi ménagée soit-elle ! Les vins oxydatifs, de France et de Navarre, se sont dévoilés pour nous, et pour notre plus grand plaisir, chez Stéphane « Saint-Vernier » PLANCHE. Avec en guest star de la soirée, Julien Labet, qui nous réservera forcément quelques surprises!

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La traditionnelle ardoise de l’entrée avait ce soir-là des airs de chef d’œuvre calligraphique ! Les moines enlumineurs auraient-ils fait étape dans la cité de Pasteur? Que nenni! Une touche féminine, plutôt, cela se sent!

 

Les vins sont bien entendus dégustés à l’aveugle, comme à l’accoutumée!

 

Vouvray 2002, Domaine Lemaire-Fournier

Une version spéciale, remise en pièces et laissée en vidange 14 mois. La robe est d’un bel éclat, brillante à l’œil. Son nez fruité très mûr, laisse la place à acidité et fraîcheur en bouche, avec une pointe discrète de gaz. Un vin plutôt tendu, de longueur moyenne, à l’oxydation très discrète, idéal pour débuter une désensibilisation.

 

Le Jambon blanc 2000, Vin de Table, Philippe Jambon

Après la mise en bouche, un bon gros sandwich, mais sans pain ! La robe est franchement dorée, légèrement trouble, limite véritable oxydation. Limite madérisation, le nez n’en est pas moins agréable, un peu levurien, virant à l’encaustique. La bouche est large et puissante, mais possède vraisemblablement une acidité énorme pour porter aussi loin ce colosse. On la retrouve d’ailleurs dans la finale. Un Chardonnay du Beaujolais qui ne fait pas dans la dentelle, mais au style affirmé et à l’équilibre revendiqué. Un vin qui a fait deux ans de voile !

 

Côtes du Jura La Bardette 1989, Domaine Labet
Le nez est très empyreumatique, sur le moka, le café torréfié, la brioche chaude, laissant présager une bouche riche, et pourtant, je lui trouve une attaque plutôt tendue, stricte et minérale. Très élégante et aérienne, cette Bardette est restée 3 ans sous voile. Et pourtant, elle se rapproche presque de l’aromatique des vieux Champagnes ou Bourgognes blancs ! Très certainement marquée par son terroir, emblématique des cuvées parcellaires dorénavant ouillées du domaine Labet.

Côtes du Jura 1982, domaine Labet
Une cuvée générique du domaine, vraisemblablement issue du terroir de La Chapelle. Le nez est très finement torréfié, fin et élégant, moins prononcé que celui de la Bardette. Un vin pourtant assez puissant, complexe et profond, épanoui, chaleureux en finale. 3 ans de voile également, dans un millésime à acidité assez haute.

Trousseau 1999, J. Puffeney
Oh ! le gros piège ! Un vin blanc à la robe plutôt dorée et au nez de morilles, de curry, de noix, de marc et d’épices. La bouche est sèche, mûre, puissante, un peu alcooleuse, avec une sensation de légère sucrosité finale, miellée. Bâti sur la puissance plus que sur la finesse, tout le monde part évidemment sur un Jaune arboisien ! Et voilà que c’était un rouge ! Pressuré en blanc, mais quand même ! Laissé en barriques sous voile, il y est d’ailleurs toujours et n’est pas forcément destiné à la commercialisation ! Une expérience surprenante !

La Mémoire du Temps, Domaine de la Tour Vieille
Sous une belle robe bien dorée se livre un nez très « rancio », raisins secs, amis avec une note acétate, colle Scotch prononcée. Très sec, puissant, riche en alcool, la Mémoire du Temps me rappelle L’Air du Temps de Christophe Abbet le Valaisan ! Grenache gris et blanc élevé sous voile pendant 3 ans et demi.

Château Rousset-Peyraguey 1997
Un domaine bio-dynamique de Sauternes, situé sur la commune de Preignac, qui pratique une philosophie du vin plutôt « nature ». Elevages longs en vieilles barriques, qui donnent un vin bâti sur la puissance, avec un taux d’alcool en général lus élevé que celui de ses pairs (14,5°, 15° contre 12 ou 12,5° pour la majorité des Sauternes), et une tendance plutôt oxydative. Au nez, le botrytis est pourtant bien là, au milieu de notes de café, de fruits secs,  d’écorce d’orange confite. Un corps possédant une belle acidité, un bon équilibre, même si la finale est à peine en dedans, je trouve, manquant de longueur, et peut-être à peine alcooleuse. Un très beau vin néanmoins !

Rancio, Domaine des hautes Collines de la Côte d’Azur
La robe est brun acajou. Le nez, particulièrement agréable, décline des notes fines de rancio (comme son nom l’indique !), de fruits secs, de vanille bourbon. Parfaitement équilibré, entre sucrosité, acidité et fraîcheur, la finale se pavane sur des notes de rancio de toute beauté ! Une véritable surprise pour un vin que l’on situait volontiers à l’aveugle du côté de Rivesaltes ou banyuls ! Etonnant, non?

Poil de Lièvre, Vin de Table, Mas Foulaquier

Un autre vin étonnant, sans concertation préalable avec Le Seb, ayant apporté la bouteille précédente. Son nez original de fruits rouges, de noyau, de cerise, de noyau de cerise, un poil animal (lièvre ?), sa bouche ronde et chaleureuse, du fait de son taux élevé d’alcool, en font un vin extrêmement sympathique. Syrah et grenache, récoltés en surmaturité, plus ou moins botrytisés et/ou passerillés, élevés sans ouillage pendant 14 mois. Un vin du Languedoc que le Roussillon ne renierait pas !

En guise de conclusion à cette sympathique et chaleureuse soirée, je ne dirai qu’un mot : « Vive les vins oxydatifs ! ». Comment, ça fait quatre ?

Olif














Commentaires

  • Bien aimé samedi dernier : Sauternes Rousset-Peyraguey 2003.

    Mais j'ai adoré un vin que je n'avais jamais rencontré : Sauternes Château Laville 2003, succulent !

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