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côtes du jura

  • À la table de l'Avin avec Léandre

     

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    En ce 17ème jour de l'Avin, il est plus que grand temps de dégainer un vin pour accompagner les plats festifs de Noël. Un grand vin du Jura, pourquoi pas? Un grand vin rouge du Jura? Chiche!

    Ce vin, c'est un vin de France du Jura, un vin de table de Noël, un assemblage de vieux cépages jurassiens non agrées, qui revendiquent néanmoins leur ancrage local hors l'étiquette où ils sont non grata. Ce vin, tu pourrais avoir envie d'ouvrir en grand ton portefeuille pour en acheter plein. Sauf que ce vin, c'est une rareté, limite introuvable. Tes deux testicules n'y suffiraient pas à l'acquérir. Alors, ta bourse, tu peux d'ores et déjà la refermer, en faisant bien attention de ne pas te coincer le scrotum dans la fermeture-éclair. Ce vin, c'est un cadeau. Celui d'un couple de restaurateurs bien accueillants. Un cadeau du ciel et de la nature. Et d'abord un cadeau de la famille Pignier, qui a voulu retrouver l'esprit de ceux élaborés par le grand-père Léandre, à qui il est dédié.

    Ce vin, tu pourras largement le savourer à table, avec Léandre ou toute autre personne de bonne compagnie. À Noël, avec Noël évidemment, avec Lucien, Aglaé ou Sidonie. Mais pas avec David, qui ne le mérite en aucun cas et qui peut bien aller se faire cuire un œuf dans la quatrième dimension plutôt que de le goûter.

    Ce vin, c'est un vin rouge comme tu en as sûrement rarement bu et n'en boiras pas souvent. Ce vin, c'est un vin rouge du Jura. Ce vin, c'est mon vin de l'Avin.

     

    Olif

  • De Lons à Montaigu, la dégu, la dégu!

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    Montaigu, Jura. Du haut de leur piton rocheux et du fond de leur cellier, les Chartreux ne sont pas très exposés aux traits d'arbalète, dont aucune ne pourrait être bandée suffisamment pour les atteindre, digue ou pas. C'est dans cette petite commune de la grande banlieue lédonienne, qui surplombe la préfecture du Jura, que la famille Pignier a élu domicile depuis 7 générations. Jean-Étienne, Antoine et Marie-Florence, seuls vignerons du village, possèdent une partie de leurs vignes sur les coteaux pentus de Montaigu (la digue, la digue), un environnement privilégié pour préserver l'intégrité des sols et des levures, grâce, entre autres, à un gros travail biodynamique, et l'autre partie sur le secteur de Perrigny et Conliège.

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    Le dynamisme, ce n'est pas ce qui manque à Jean-Étienne, d'ailleurs. Tout juste de retour de vendange de chardonnay à crémant, il repart direct à la vigne pour nous rapporter quelques grappes quasi mûres de différents cépages jurassiens typiques, ou pas. À défaut de goûter aux moûts, on tâtera du raisin! À table avec Jean-Étienne, avant que la majorité de ces raisins ne se retrouvent à table avec Léandre, du nom de la cuvée de rouge à l'ancienne à laquelle ils sont intégrés.

     

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    Argant, petit béclan, trousseau, trousseau à la dame, pinotin, gamay noir, enfariné, chardonnay en sélection clonale, chardonnay en sélection massale, melon à queue rouge, le Jura a bel et bien un grain et de jolies grappes.

     

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    Une fois pressés et mis en bouteilles, les raisins du domaine Pignier produisent également de bien jolies bouteilles. Le Poulsard En Chôné 2012 et le Trousseau Les Gauthières 2011, vinifiés sans sulfites ajoutés, en sont deux exemples probants. Désormais épuisés au domaine, pas de chance pour ceux qui n'y auront pas trempé les lèvres. À la Percenette, c'est du chardonnay parcellaire, issu d'un beau terroir de marnes schisteuses, situé sur Perrigny. La finesse et l'élégance d'un beau vin ouillé. Et puis, pour tous ceux qui sont un peu perdus quand ils goûtent un vin du Jura, GPS est fait pour eux. Encore un vin à l'ancienne, assemblage de Gamay blanc (du bête chardonnay local, en fait), de Savagnin et de Poulsard (vinifié en blanc, pour le coup), qui fait des ravages chez les aficionados. Un vrai bon vin d'antan, qui peut avantageusement remplacer la bouteille d'eau le soir au pied du lit.

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    À côté de cette gamme de vins résolument modernes, même s'ils ne sont jamais élaborés que selon des préceptes anciens (comme dans le temps, quoi!), le Jura "traditionnel" a toujours droit de cité. Du chardonnay au savagnin, jusqu'à l'incontournable Vin jaune, très réussi dans le millésime 2006, l'absence d'ouillage donne naissance à de beaux vins qui arborent fièrement sur le plastron la croisée d'ogives de la cave séculaire des pères Chartreux, dont la visite constitue l'un des temps forts du passage au domaine, et qui clôt généralement la dégustation.

     

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    Et puisqu'on parle de Vin jaune, c'est à Perrigny et Conliège que se déroulera la prochaine Percée du Vin jaune, les 1er et 2 février 2014. Avec pour présidente, Marie-Florence Pignier. Comme le monde du vin du Jura est petit, finalement!

     

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    Olif

     

    P.S.: pour qui souhaiterait s'écarter un peu de la route du vignoble et piquer une tête dans le lac de Vouglans à la belle saison, une plaisante petite adresse à Plaisia, route d'Onoz: le Bistrot des Terrasses. Les terrasses, ce sont celles de Merlue, qui abritent également un grand gîte de groupe, idéal pour les 40 ans du cousin Léon, le baptême de la petite dernière ou encore l'enterrement de vie de garçon de Tata Yoyo après qu'elle ait fait son coming out. Cuisine du marché, produits prioritairement locaux, souvent bio, et carte des vins impeccable, faisant la part belle aux vignerons du coin, dont le domaine Pignier, justement, et Julien Labet, avec également de jolies incursions en Bourgogne voisine, par exemple chez Julien Guillot.

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  • La sueur de la vigne

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    Les femmes de ménage célestes ayant tout juste fini de récurer le sol du sang de la vigne qui l'entachait, voilà qu'un coin de ciel bleu daigna faire son apparition au dessus du rocher de Château Chalon. Pour mieux sécher les raisins et les marnes, bleues également, encore un peu détrempées et qui collent aux chaussures du randonneur de passage. On n'arrête pas le Progrès et c'est à la demande d'un des journalistes du quotidien jurassien que j'ai pris la route du vignoble, dans l'indifférence générale (Pierre Arditi étant parti tourner un peu plus loin). Pour une rencontre vigneronne doublée d'une interview, où il n'a absolument pas été question du meilleur vin blanc du Jura de l'année du monde. Tout ça dans le cadre d'une grande thématique vin à paraître quotidiennement début octobre, pendant les vendanges. On n'arrête pas le Progrès! Des vendanges 2013 dont le ban ne devrait pas tarder à être annoncé, sans doute la semaine prochaine pour les crémants. Derniers coups de rotofil sur les terrasses du Puits Saint-Pierre, là où la pente est particulièrement raide, juste sous l'abbatiale. Ce qui n'empêchera pas les futurs vendangeurs de bien suer dans la vigne.

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    Le marcheur qui entame l'ascension a le choix entre la route et le rang de vigne pour grimper vers le ciel. Le VTTiste suivra préférentiellement le balisage, qui ne manque pas de dénivelé avant le ravitaillement du sommet. De quoi programmer une belle escapade jurassienne pour le week-end. Là aussi en y laissant de la sueur, mais qui nourrira à peine le sol, imperméable aux pluies comme à la détresse physique humaine.

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    Et pendant ce temps, le savagnin verdit (il mûrit, quoi, rapport à sa couleur!).


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    Avant de suer sang et eau dans la vigne, il avait bien fallu s'hydrater un peu. Tout d'abord grâce à quelques produits locaux, cultivés et élevés dans le grand respect d'une tradition ancestrale, chez Gabrielle Rizzi. Des vins d'un classicisme exemplaire, empreints d'une relative rusticité de bon aloi. Mention particulière au Chardonnay 2010 de ce micro domaine familial, d'un seul petit hectare, dont une centaine d'ares en Château Chalon, pile sous  le rocher. Toute la (petite) récolte bientôt vendue directement aux particuliers et aux touristes, le petit caveau sis rue Saint-Jean va bientôt fermer, être démonté et consciencieusement rangé, afin de laisser la place à une cave plus vaste destinée à accueillir le tracteur en prévision des prochaines vendanges. Encore de la sueur en perspective!

     

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    À Château Chalon, la sueur n'a pourtant pas attendu le randonneur ou le vendangeur de passage pour couler. Il fut un temps où le sentier de petite randonnée vibrait sous les pas des vignerons qui l'empruntait pour aller travailler la vigne du Puits Saint-Pierre. Surtout ne pas oublier de leur rendre hommage, au vu du service rendu.

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    En débouchant une bonne bouteille avec la première fondue automnale du soir, par exemple. Un 2003 en train de virer vers des notes pétrolées au nez, mais d'une fraîcheur de structure à faire pâlir de jalousie un sculpteur sur glace.

     

     

    Olif

     

     

  • VDV#58: SuperVigneron!

     

     

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    ©Gotlib et Éditions AUDIE

     

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    Les VDV, c'est en toute logique le dernier vendredi du mois, mais il a fallu s'y prendre plus tôt pour l'occasion, vacances d'été obligent. Après 57 éditions, soit près de 5 ans d'existence, il est de plus en plus héroïque de trouver un président mensuel. Ce qui n'est pas sans apporter son lot de cheveux blancs à notre dévouée secrétaire générale perpétuelle. Une chance, Tom Delanoue, du blog 1098 (comme le nombre de bouteilles dans sa cave? la pression barométrique qui règne sous son crâne? le millésime de son année de naissance? on ne le saura pas de Citeaux!), gavé depuis sa plus tendre enfance de comics, nous a sorti de sa manche, de sa cape ou de son chapeau, des vendredis super héroiques. Un thème un peu strange, au départ, il faut bien le reconnaître. J'ai bien vibré un chouïa dans ma jeunesse en lisant les premières aventures de Daredevil, de Spiderman, ou du Surfer d'argent. Je me suis même senti tout Chose à la lecture invisible des aventures brûlantes et élastiques des 4 Fantastiques. Et puis, difficile de s'y retrouver dans la pléthore d'histoires à vertu commerciale, de spin-offs, de dessinateurs et de scénaristes. Alors j'ai lâché l'affaire, un peu réactivée avec l'adaptation plus ou moins heureuse de bon nombre de tous ces super-héros en blockbusters cinémascopiques. Comment faire le lien avec le vin, au final? Plutôt nourri à l'école franco-belge, j'ai mis du temps à trouver l'angle d'approche de ces VDV, si ce n'est éventuellement au travers de la lutte finale de Super Dupont contre Bruce Lee, contée avec maestria par the Marcel Gotlib, et qui a vu la victoire incontestable du karatéka par infarctus du myocarde fatal chez son rival franchouillard, consécutif à la sortie d'un camembert du frigo et à la consommation d'un verre de Pommard 69 avec des glaçons. Mais point de camembert au congélo chez moi, pour ne pas risquer l'excommunication de Normandie. Et je bois généralement mon Pommard comme le whisky. Sec, sans glace. Sauf quand j'ai piscine, évidemment. Ou alors, c'est qu'il m'a tuer...

     

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    ©Gotlib, Rhâ-Gnagna

     

    Alors, j'ai levé mon verre vers le ciel. Et c'est là que j'ai vu une grosse tache noire qui se rapprochait de moi à une vitesse grand V. Était-ce un oiseau? Était-ce un avion? Un effet oculaire dû à l'abus de jus de la treille? Ou plus simplement une goutte de vin dans mon œil, suite à un remuage de verre trop vigoureux? Non, rien de tout cela, c'était SUPER VIGNERON(NE)! Pas besoin d'aller bien loin pour dénicher la bouteille de mes VDV, elle était là, sous mon nez!

     

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    Un verre du Plô 2003, superbe grenache collector de cette chère Iris de Lisson, qui vient tout juste de lancer sa dernière offre "primeur", permettant d'acquérir quelques flacons à prix concurrentiel pour une bonne cause, la survie de ce petit bout de vignoble héroïque, arraché à la forêt de châtaigniers, qu'il faut désormais défendre contre l'appétit vorace de hordes de suidés fort malengroins et indélicats, grands amateurs de bons raisins bien mûrs et pas trafiqués, ce qui serait néanmoins plutôt à mettre à leur crédit, prouvant ainsi qu'ils ont quand même bon goût.

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    Super Iris s'apprêtant à prendre son envol depuis la colline de Lisson pour faire ses courses au marché d'Olargues, là-bas, dans la vallée. Peut-être y trouvera-t-elle un slip rouge pour compléter sa panoplie?
     

    Dans le genre super héroïne, Iris, c'est Captain Germanica matinée de Wonder Lisson Woman. Il eût pourtant mieux valu qu'elle descende en droite ligne d'Obélix, super faire-valoir de héros gaulois, afin d'être mieux armée en vue de la digestion d'une demi-quatorzaine de sangliers au petit déjeuner.

     

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    Dans le genre SuperVigneron, on en a un aussi, dans le Jura. Un type doté d'un super pouvoir: celui de changer le raisin en bon vin. Un truc finalement loin d'être à la portée du premier vigneron ordinaire venu. Un de ses vins, biodynamique et sans sulfites, est même capable de sortir "vin de l'année" dans la très rigoureuse sélection du B&D*, qui n'est pas la moitié d'un guide et qui n'a pas non plus la réputation de badiner avec le vin naturel. Il n'y a guère qu'un Hulk gorgé de savagnin gros vert pour réussir ce genre de tour de force! Son nom est Ganevat, Fanfan Ganevat. Un gentil colosse chauve et souriant. Un bath man, véritablement. Un peu comme Bruce Wayne, sauf que lui est obligé de se déguiser pour ça.  Et que, tout Batman qu'il est, il n'y connait pas grand chose en vin du Jura.

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    Les Chalasses VV 2011, vin auréolé au sein d'une gamme irréprochable, particulièrement réussie dans le millésime 2011, paraît pourtant un peu fermé à ce stade. Les Grands Teppes 2011, habituellement plus en retrait dans sa jeunesse, se livre déjà pleinement, avec un supplément de tension et de nervosité. Et puis, le Savagnin Chalasses Marnes Bleues 2011 est une petite merveille de pureté et de précision. Un très très grand vin, sans aucun doute.

    2012 sera par contre une année de très petits volumes. Une récolte de misère d'une qualité pourtant exceptionnelle. Peut-être le plus grand trousseau Plein Sud jamais produit jusqu'à présent, un poulsard de l'Enfant terrible qui se boit au goulot et un pinot noir (Julien et En Billat assemblés) d'une finesse et d'une élégance rares, à faire pâlir de jalousie bien des voisins d'en face.

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    ©Mme Olif

     

    Le Jura a bel et bien son SuperVigneron, il en a même plein d'autres. Nous voilà parés pour un avenir super héroïque!

     

     

    Olif

     

    P.S.: la presse jurassienne a été particulièrement réactive pour saluer la performance de SuperVigneron dans la Bible* du vin. Y associant pour l'illustrer (après autorisation), des photos du Blog d'Olif, s'il vous plaît, mazette! C'est la fête au village! Ce vigneron-là a des super pouvoirs, je vous dis! La photo du "patron" n'est pas de mon fait, par contre.

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    ©Le Progrès


    *B&D: la Bible. Co-écrite par les plus grands dégustateurs français du monde (dont le "patron"), et rééditée chaque année à l’occasion des Foires aux vins**, dont elle constitue l’outil indispensable à l'épanouissement de l’amateur de vins atteint de fièvre acheteuse récurrente courant septembre.

     

    **Foire aux vins : écoulement diarrhéique de bouteilles de vin en grande distribution. Une épidémie saisonnière, initialement automnale, qui permet également la vente d’un grand nombre de bibles (voir B&D) auprès d’amateurs de vin touchés de plein fouet par une irrépressible fièvre acheteuse.

     

    P.S.2: le traitement, pour échapper à la tourista de guides et de bouteilles en GD, c'est de se procurer Tronches de vin. Cet ouvrage de référence, truffé de SuperVignerons, est toujours disponible dans les bonnes librairies ou chez les bons cavistes, sans nécessité de prescription médicale. Non remboursé par la Sécurité Sociale, par contre.

     

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    Crédit photo: Au fil du vin libre, Strasbourg


  • Ne lui lâchez pas la Grappe!

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    "Sur la terre des damnés, solitaire,
    Étranger aux vérités premières énoncées par des cons,
    J'avais touché le fond de la misère
    Et je pleure, et je crie et je ris au pied d'une fleur des champs,
    Égaré, "Insouciantes" dans l'âme du printemps, coeur battant,
    Coeur serré par la colère, par l'éphémère beauté de la vie."

     

    Ces beautés Insouciantes 2011, assemblage des 3 cépages rouges jurassiens, il faudra voir à ne pas leur lâcher la Grappe. Rouge de soif et de plaisir, aux tanins lisses, à boire jusqu'à plus soif avant de toucher le fond de la misère, ce Côtes du Jura de Saint-Lothain, vinifié par Didier Grappe, membre de la désormais célèbre association Le nez dans le vert, saura apporter la lumière au pays de Charles Sauria, génial inventeur maudit de l'allumette à friction. Du soufre, oui, mais sur le bout rouge de l'allumette, pas trop dans la bouteille!

     

    Didier Grappe balancera quelques pavés à la Bellevilloise les 2 et 3 juin prochains, au salon des vins non innocents de Rue89. On essaiera de les éviter... ou pas!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

    P.S.: un sympathique compte-rendu de visite chez Didier Grappe à Saint-Lothain, c'est sur Vinissime.

     

    P.S.: Tête en l'air, évidemment, c'est Jacquot le Grand. Encore jeune, à l'époque. Et un peu tête en l'air, évidemment...

     

  • Prise de position

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    Il n'a pas le crâne rasé, ni ne porte de calot, Géraud. Géraud Fromont, mari de Pauline, s'est installé dans le Jura en 2006. Aux Marnes Blanches, plus précisément. Dans une grosse bâtisse située le long de l'ancienne route nationale, à Sainte-Agnès, Sud-Revermont. Rapidement converti en bio, son domaine a intégré l'association du Nez dans le Vert, celle des vignerons bio du Jura, qui tiendra salon au domaine de la Pinte les 24 et 25 mars prochains. Authentique comtois, originaire de Velotte, quartier bisontin localement au moins aussi célèbre que Camaret, grâce à son curé, réputé pour avoir tout ce qu'il faut dans sa culotte, il lui en a sans doute fallu un peu pour prendre en charge, en plus de son domaine, le néo-vignoble de Besançon, recréé sur les bords du Doubs, à Velotte, justement, où des traces du passé attestent de la présence de la vigne à cet endroit-là, bien avant que le phylloxéra et l'ANPAA ne commencent leur œuvre destructrice.

     

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    Quand on regarde son reflet dans une glace, cette bouteille de chardonnay se laisse prendre en photo par derrière. La preuve! Un verso technico-poético-informatif, véritable reflet de l'état d'esprit et du terroir de ce vin.

     

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    En levrette, terroir de calcaires à gryphées (petites huîtres fossiles qui n'ont plus que la coquille), vous mettra à genoux, c'est écrit sur la contre-étiquette. En levrette, c'est un lieu fréquenté par les lièvres, étymologiquement parlant. Vert au printemps, rieur, charmant, revigorant, il doit faire bon s'y ébattre dans l'herbe tendre, par devant, par derrière, quand on est un père lapin ou une mère lapine.

     

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    En levrette 2009, c'est un beau chardonnay ouillé aux arômes délicatement floraux sur une touche fumée, avec une petite pointe de gras en bouche, qui donne des envies de Sud Revermont et des pulsions de lièvre.

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    Olif

     

    P.S.: les 24 et 25 mars, les vignerons bios du Jura prendront une nouvelle fois position pour se retrouver le nez dans le vert. Ça se passera au domaine de la Pinte, il fera beau comme à l'accoutumée et les vins seront bons. Avec, sans aucun doute, une belle exposition de Tronches de vin!

     

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  • Saint-Glou 2012, Jurassic good trip, Jour 4...

    Ouillage: opération qui consiste à remplir, scrupuleusement et sans se faire mal, les fûts de vin pendant leur élevage, pour éviter qu'ils ne prennent l'air. L'absence d'ouillage aboutit à la formation du voile, dont le port est autorisé en public à l'intérieur des caves jurassiennes.

     

    Vin jaune: vin du Jura issu du seul cépage savagnin, élevé sous voile de levures, qu'il faut attendre de pied ferme pendant plus de 6 ans avant de pouvoir le goûter. Son caractère si particulier arrache parfois un rictus jaune au néophyte, lors de la première gorgée.


     

    Jean-François Ganevat, La Combe de Rotalier:

    Mettre un pied dans la Combe, c'est l'assurance de finir par les avoir les deux. Les Saint-Glouglouteurs ne pensaient plus pouvoir être impressionnés par le Jura, ils allaient voir ce qu'ils allaient voir!

     

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    Fanfan (vous permettez que je l'appelle Fanfan? C'est un copain!) absent, retenu prisonnier en Batavie, ce ne sont pas une, ni deux bouteilles qu'il fallait goûter pour tenter d'appréhender un des plus grands domaines jurassiens,  mais pas loin de 50 bouchons que Anne, sa sœur Anne (ne vois-tu rien venir, à part une bande de Saint Glouglouteurs?), à qui Fanfan avait confié les rênes de la dégustation, allait devoir dégoupiller.

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    Au menu, des blancs pour l'apéro, de 2010 à 2000, des rouges pour la table, de 2011 à 2000, des jaunes pour le fromage, de 2004 à 2003, tout ça pour finir Sul Q au dessert. Et, côté solide, les mets préparés par Pierre-Ivan Boos, l'alchimiste de Pontarlier, qui avait fait le déplacement depuis ses montagnes pour l'occasion. Le chien Schiste, grand amateur de bellota, l'attendait d'ailleurs de pied ferme.

     

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    Les blancs 2010 font encore un pas en avant vers la félicité absolue. Le millésime s'y prête bien, avec son équilibre plus fin et digeste que 2009. Superbes acidités, vins vibrants, avec une préférence aujourd'hui pour Florine, les "jeunes vignes" des Chalasses, plantées en 1986. Le chardonnay des Grands Teppes est paradoxalement plus accessible que celui des Chalasses vieilles vignes, alors que c'est le contraire d'ordinaire, dans la période de jeunesse. Le travail du sol effectué sur la parcelle de Grusse commence à porter ses fruits, le vin gagne en dynamisme et tonicité d'année en année. En 2008, Marguerite fait toujours le bonheur de tous en offrant son cœur, sans pour autant prendre le melon. La queue rouge de cette variété de chardonnay y est sans doute pour quelque chose.

     

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    Pour faire la transition, quelques bulles de vieux cépages 2007 ont fait un grand 8 éphémère dans la bouche. Non dosées, fraiches, désaltérantes et extrêmement confidentielles, limite il n'y en a déjà plus une seule bouteille au monde.

     

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    À table, les rouges 2011 font des merveilles. Glissants, digestes, de faible degré alcoolique, salins et hautement buvables. Mention particulière au Pinot noir de Grusse, vinifié à part (après tri grain par grain et section du pédicelle au ras du raisin) et finalement embouteillé à part, tant il s'exprime différemment du Pinot noir Cuvée Julien habituel. De bien jolis tanins croquants complètement craquants. Superbe! Des vins dans la lignée des 2010, déjà hautement recommandables, mais pas à tout le monde ou n'importe qui... On fera l'impasse sur la dégustation des 2008 et 2009, pour ne pas abuser et mieux apprécier J'en veux 2000, qui a gardé encore pas mal de choses dans sa culotte. Le culte et la culture du vieux cépage ne sont pour Fanfan ni une lubie, ni une passade!

     

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    ©Mme Olif, toute reproduction interdite

     

    Repos du guerrier, Salins-les-Bains:

     

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    Dimanche soir, quelques potes ont repris la route, d'autres le train, mais certains sont restés au coin du feu. Pour un pot-au-feu d'adieu, dans l'ambiance cosy de la Maison Salines, autour d'ultimes quilles, les dernières cartouches de cette Saint-Glou 2012. Tous les participants peuvent être fiers d'eux et ce sera sans doute l'œil humide, que, dans une ou deux dizaines d'années, ils raconteront le Jura à leurs enfants ou petits enfants, en leur disant, des sanglots dans la voix:  "La Saint-Glou jurassienne 2012? J'y étais!"

     

    Dans le Jura, finalement, "on est des privilégiés!", comme le dit Édouard Hirsinger à la journaliste de France 3, dans l'émission "Des racines et des ailes"*. Pas mieux comme mot de la fin!

     

    Vivement la prochaine!

     

     

    Olif

     

    Des racines et des ailes a pris ses quartiers dans le Jura dès l'automne 2011, chez Edouard Hirsinger et Stéphane Tissot, notamment, pour une émission diffusée sur France 3 le 7 novembre 2012. La Saint-Glou a en partie marché et volé sur ses traces à la Toussaint 2012.


  • Gourmandises de Pâques

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    ©Librairie Armand Colin, Paris


    On ne fête pas Pâques sans casser des œufs, c'est une évidence. Pâques gourmand, Pâques facétieux, Pâques aux tisons, pacotille... Se replonger dans ses lectures d'enfance et retrouver avec une joie empreinte de nostalgie ce bon vieux Sapeur Camember, né le 29 février 1844 et déclaré en mairie de Gleux-les-Lure (Saône supérieure). Fils d'Anatole Camember et de Polymnie Cancoillotte, les aventures de François-Baptiste-Ephraïm, futur sapeur facétieux, ont été contées, il y a déjà fort longtemps de cela, par Georges Colomb, alias Christophe, un des pères de la BD moderne. Pour avoir une idée du menu de ces Pâques 2012, dont le nom de tous les plats commençait par un C, il faut apprendre l'orthographe avec Mam'selle Victoire, future épouse du sapeur, à l'accent alsacien prononcé.

    Des cuernouilles et du chigot, donc, l'occasion d'ouvrir plein de vins commençant également par un C: du Champagne, du Chura et du vin de Craves.

     

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    - Blanc de Blancs Brut Nature, Laherte Frères: un joli Champagne, tonique, à la bulle fine, très désaltérant.

     

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    - Champagne Tarlant Cuvée Louis, en magnum: le Champagne en magnum, c'est grand! Et petit à la fois, car quand c'est du Louis, on a vite tout bu.

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    -Arbois La Mailloche 2000: premier millésime de cette désormais célèbre cuvée parcellaire reprise par Stéphane Tissot, qui en a entamé tout de suite la conversion bio. Le nez fumé et épicé est toujours bien présent, la trame reste très fraiche et le vin n'a pas encore pris une ride.

     

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    - Côtes du Jura En Barberon 2000: une parcelle située sur la commune de Bréry, plantée de chardonnay et de pinot noir. Le chardonnay dégusté ici est le premier vin blanc sans soufre vinifié par Stéphane Tissot. Le nez est très fin, grillée et épicé, la trame reste très droite, la finale est épurée. Superbe! C'était la dernière bouteille.

     

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    - Château Pape-Clément 1986: Bordeaux pour le gigot, obligé, et ces bouteilles-là, pieusement et longuement conservées en cave, méritent d'être bues. Le nez est un peu évolué, champignonneux (bouchon imbibé, dont l'extrémité interne est malencontreusement restée dans la bouteille), les tanins sont fondus mais ont su conserver une pointe de fraicheur. Il était néanmoins temps de le boire.

     

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    - PMG 1999, moûts de raisins passerillés: le cœur de presse de Spirale, ultra-liquoreux à consommer avec un dé à coudre. Malgré tout ce sucre, ce n'est pas sirupeux, enfin, pas plus que cela, et l'équilibre est royal. Les notes de coing de sa jeunesse ont disparu, pour évoluer sur les fruits secs, dont les dattes. Léger virage oxydatif, donc, qui lui sied à merveille. Un vin pour gourmands.

     

    Olif

     

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

    P.S.: en parlant de gourmands, il parait que ceux-ci ne lisent plus assez. Confrontée à des difficultés financières, la remarquable librairie cave à bières/vins/whiskies de Besançon "Les Gourmands lisent" va essayer de nous faire tourner la tête lors d'une soirée de soutien co-organisée avec l'association Citoyens clandestins. Lecture, théâtre, chants, dégustation, pour petits et grands et pour une bonne et belle cause.

    Ce sera le vendredi 13 avril, 20 rue Mégevand à Besançon.

     

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    P.S.2: le week-end prochain, le dégustateur pourra reprendre son bâton de pélerin, direction la Champagne, le Beaujolais ou Montpeyroux. Au choix, car il sera difficile matériellement de pouvoir enchaîner les trois.

     

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  • Le nez dans le bleu

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    Retour gagnant pour Le nez dans le vert, mais aussi dans le bleu, pour cette deuxième édition quasi-estivale, qui vient tout juste de se terminer au Château de Gevingey. "Le plus beau des salons de vins, il se trouve dans le Jura", pouvait-on entendre de la bouche de connaisseurs rompus à la pratique de ce genre d'exercice. La concurrence du grand raoût biojolais (Beaujoloise, Biojolaise, Beaujol'Art), généralement très prisé, n'a pas trop pénalisé les Jurassiens, au contraire. Un Jura triomphant, même quand il revendique à juste titre une défaite. Certains l'ont même privilégié, n'hésitant pas à franchir des milliers de kilomètres depuis le grand Ouest, tandis que d'autres ont couplé les deux salons en venant dans le Sud-Revermont le dimanche. La légère baisse d'affluence constatée serait plutôt du fait des particuliers, sans doute attirés par les premiers barbecues estivaux dominicaux de ce printemps 2012. En mars, depuis quelques années, il fait très très bieau dans le Jura, il faut dire.

     

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    Les joyeuses colonies de vacances des vignerons bios jurassiens

     

    Pour en revenir au salon proprement dit, l'alternance Nord-Sud a permis à bon nombre de personnes, visiteurs comme exposants, de découvrir le superbe Château de Gevingey, un centre de colonies de vacances, propriété du comité d'entreprise d'un banquier (le CIC, pour ne pas le nommer), très fonctionnel et adapté à recevoir ce type d'évènements, même si c'est la première fois qu'il est utilisé pour une manifestation publique. Répartis dans deux salles quasiment de plein pied, les vignerons ont pu faire bénéficier les visiteurs de conditions de dégustations exceptionnelles. Beaucoup de bons vins, de beaux vignerons et de belles vigneronnes. Et plein de nouvelles têtes de jeunes vignerons avec des promesses non électorales dans leurs bouteilles.

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    Les deux plus beaux crânes du salon avaient de jolies choses à faire goûter, dans le genre retour aux fondamentaux. Mention particulière à J'en veux 2011, cuvée rouge de vieux cépage signée Fanfan Ganevat, et au Poulsard du D.D. 2011, une vinification de poulsard à l'ancienne, par Stéphane Tissot, un bien bel hommage filial au Dédé paternel. Un vin qu'il faudra privilégier en magnum tellement c'est glou. A table avec Léandre 2010, autre rouge traditionnel à la façon du grand-père Pignier, reproduisant même l'assemblage de l'époque avec tous les vieux cépages soigneusement préservés, sera le gros coup de cœur de ce salon.

     

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    Après ce tour d'horizon des anciens, place aux jeunes, avec une belle dynamique en train de s'installer, mine de rien. Premier coup de cœur pour les vins de Renaud Bruyère, qui développe son propre domaine, en parallèle d'une activité salariée au domaine André et Mireille Tissot et d'accointances avec la famille Houillon. Magnifique trousseau 2011, très beau chardonnay 2011 et époustouflante bouteille PMG sous le comptoir, Les oubliés de Paname, une vendange de chardonnay en surmaturité, des raisins véritablement oubliés par une bande de vendangeurs parisiens un peu brelus (pour ceux qui ne voient pas ce que cela veut dire, c'est du patois franc-comtois).

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    Goûter enfin les vins de Kenjiro Kagami, du Domaine des miroirs. Uniquement des vins en cours d'élevage, forcément, 2011 sera le premier millésime. Kenjiro a été à l'école alsacienne de Bruno Schueller et pris sous une de ses ailes par Fanfan Ganevat, depuis son installation à Grusse. Le résultat est dans la lignée de ses mentors, avec de jolis chardonnays, un savagnin particulièrement percutant et un gouleyant poulsard au velouté soyeux. Des vins du Jura complètement débridés, en fait.

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    Autre sympathique découverte, Alexis Porteret, du domaine des Bodines. Premier millésime en 2010 et des vins de plaisir. Mention particulière au Trousseau 2011, pas encore totalement en bouteille et toujours sans soufre, ainsi qu'à un Savagnin ouillé 2010 très prometteur, fluide et gouleyant.

     

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    33 domaines présents sur les 41 à être en bio dans le Jura, ça commence à faire du monde. Et du beau monde, surtout. Un niveau global relativement élevé, avec beaucoup de vins réjouissants, élaborés par des vignerons talentueux, qu'ils fassent partie des valeurs sûres (Domaine de la Pinte, Julien Labet, domaine de la Tournelle, Philippe Bornard...) ou des p'tits jeunes qui n'en finissent plus de monter (Ratapoil, L'Octavin, Étienne Thiébaud, Géraud Fromont, des Marnes Blanches, Catherine Hannoun, Les Dolomies, Champ Divin...). Impossible de citer tout le monde, évidemment, surtout quand c'est l'heure du cochon.

     

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    La pauvre bête a quand même fait long feu, puisqu'il a fallu toute la matinée du lundi pour qu'elle soit cuite à point, avant d'être servie en accompagnement d'une poêlée de vieux légumes.

     

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    Le nez dans le vert, dans le bleu, ou dans les effluves de cochon grillé, les vins du Jura se préparent de bien bieaux lendemains...

     

    Olif

     

  • 1976: Jean, Pierre, Marthe, Richard et les autres..

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    1976, année aussi sèche que 69 fut humide. C'est pourtant la larme à l'œil que je me suis résolu à dégoupiller ce Côtes du Jura, qui commençait à dénuder lascivement son épaule. Une bouteille de récupération, payée 3 fois rien (à peine), comme ça, pour voir. Tapis rikiki, poker menteur œnophile. Pas d'attente particulière, si ce n'est le plaisir sans cesse renouvelé de déboucher précautionneusement un vieux vin. La sommellerie, un art que ne pourra jamais remplacer le décapsuleur. Pour ce qui est du vin en lui-même, couleur dorée, miel, épices, champignon aussi, malheureusement, en route vers la madérisation. Intéressant, pas imbuvable, mais à petites doses, car vite fatiguant. Une curiosité, juste pour voir ce qu'il y avait sous cette épaule ...

     

    En 1976, il n'y a pas eu que cette bouteille de Côtes du Jura ni l'impôt sécheresse. Petit flash-back sélectif:

     

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    En 1976, Pierre Richard a réussi à humidifier les joues en se jouant de la vie et des préjugés. En parallèle de sa carrière cinématographique, Pierre Richard tâte de la viticulture depuis 1986 dans les Corbières, au Château Bel-Évêque.

     

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    En 1976, Jean Richard avait bientôt fini son cirque. Au régime Maigret depuis quelques années, il portait de plus en plus souvent sa prothèse PIPE à la bouche, sans crainte de fuites autres que celles de sa salive.

     

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    En 1976, Marthe Richard commençait doucement à fermer son clapet, après avoir clos un certain nombre de maisons dans lesquelles, même une année comme 76 n'aurait pas empêché de mouiller.

     

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    En 1976, Pierre Richard, fils de Jean Richard, ni l'un ni l'autre de ceux cités précédemment, poursuivait l'exploitation du domaine viticole familial situé au Vernois, entre Lons le Saunier et Voiteur, au cœur de l'appellation Côtes du Jura, et, à défaut d'eau, produisait du vin. Le Côtes du Jura qu'il a élaboré cette année-là commence un peu à s'épuiser (voir plus haut). Son fils Vincent l'a désormais rejoint. Sauf distraction impardonnable de ma part, il va falloir essayer de goûter aux millésimes récents. Pourquoi pas lors de la Percée du Vin Jaune de Ruffey sur Seille, les 4 et 5 février prochains?

     

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    Olif

     

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  • En attendant Joachim...

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    Le 15 décembre 2011, dans la Combe de Rotalier, en attendant le passage de la tempête Joachim, personne ne vous entendra crier. Gros coup de vent annoncé, neige en moyenne montagne, faudrait pourtant pas trop tarder à rentrer, avant que les routes de montagne ne deviennent impraticables. Advienne que pourra! Difficile de faire court, quand il s'agit de déguster en compagnie de Fanfan Ganevat. Pas la peine de mettre un pied dans la Combe si t'es pressé. Parce qu'il est dur de ne pas goûter à tout, ou presque. Quand la pipette commence à chauffer dans les mains de Fanfan, elle ne s'arrête plus. D'autant plus que le millésime 2011 s'annonce "de toute beauté". Qualité, comme d'habitude, et quantité, enfin un peu plus que d'habitude. Mais des vins qui ne seront pas forcément plus faciles à trouver, tant la demande est ici pressante. Pour preuve, l'allocation à destination de la Belgique a été considérablement réduite. Le marché chinois se serait-il déjà positionné?

     

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    Podverdeke! Évidemment que c'est une zwanze, une fois! Je ne voudrais pas me fâcher avec mes amis Belges. La vraie commande est là, et c'est un complément, je sais que certains ont déjà été servis.

     

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    Mais, après l'inspection des bordereaux d'expédition, le plus important restait à faire. Goûter à un ou deux vins, en commençant par le poupin 2011, toujours dans son couffin. Rien que du fruit pour se faire la bouche. Pas la peine d'essayer de nous rouler dans l'enfariné, Fanfan, il est clair qu'il n'y a pas que du chardonnay dans cette cuvée. Mais aussi quelques grains de ce vieux cépage honni, dont il reste quelques pieds de ci de là, et dont l'immense mérite est d'apporter de l'acidité et de la fraîcheur là où il en faut.

     

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    Depuis qu'il est devenu héros de papier, dans la bande dessinée d'Étienne Davodeau, Fanfan donne dans le phylactère. Il fait aussi des bulles, à l'occasion, mais celles-ci se boivent, quand elles ne vous explosent pas à la figure. Quant aux autres blancs 2011 ils sont déjà quasiment tous au propre et au clair, ce qui n'est pas habituel à cette saison. Grusse en Billat, Chalasses, Grands Teppes goutent déjà bien, chacun dans leur style. L'effet terroir est désormais imparable, y compris sur En Billat, qui ne possède pas le même passé biodynamique que les deux terroirs vedettes de Chalasses et Grands Teppes.

     

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    2011, grand millésime en perspective, en rouge notamment, avec un jus de trousseau somptueux, couleur groseille. Petit degré, grande buvabilité, caractère épicé et tanins juteux. À se demander s'il ne faudrait pas le mettre en bouteilles dès maintenant... Le pinot noir Julien Chalasses goûte curieusement comme un beau grenache, tandis que le fût de En Billat pinote joliment. L'assemblage des deux devrait faire fureur, à la mise.

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    2011 supérieur à 2010? J'en ai bien peur. Pourtant, la barre a été placée haut. Éloquent tour de caves, avec des vins qui se présentent sous un jour très séducteur, même à la tombée de la nuit. Les Chalasses remportent la palme, avec des VV 1949 radieuses et des Marnes bleues qui transcendent le savagnin. De très grandes bouteilles en perspective pour l'année prochaine. Ce n'est certainement pas Schiste, le braque de Weimar un peu fou, qui dira le contraire. Hein, Roger?

     

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    Et puis, cet exceptionnel et ultra-confidentiel Jaune 2003, qui vient d'être soutiré et qui devrait être mis en clavelin prochainement. Un nez oxydatif exponentiel au dessus de la cuve et une bouche nette, ronde et fruitée, du concentré de sotolon qui éclipse totalement l'éthanal. Et enfin ces deux petites douceurs extraordinaires dont il vaut mieux ne pas parler, tant il y en aura peu. Équilibres de fou pour des vins passerillés, avec une acidité phénoménale qui laisse glisser fraichement mais voluptueusement la grande concentration et la richesse en sucre.

     

    Il fallait rentrer avant la tempête, mais Joachim a pris son temps. Nous aussi, du coup, on n'allait pas passer en coup de vent. Autour d'un casse-croûte improvisé mais bien garni, Chalasses et Grands Teppes 2009 se sont invités à table, rapidement suivis par les rouges 2010, Julien un cran au-dessus des autres, très certainement. Et puis, avec le dessert, un verre de Kriek Lambic Cantillon, c'est bien que les échanges jurassico-belges fonctionnent dans les deux sens. Bon, cette fois, il faut vraiment y aller. Bye la Combe, on y reviendra avec plaisir quand les jours seront plus calmes et plus longs.

     

     

    Olif

  • Les 7 péchés capitags...

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    On ne peut rien refuser à Eva! Même quand elle part seulement en vacances, à l'heure où tout le monde reprend le travail. Et va-z-y que je te propose un bête jeu de banlieusard et que je te tague, histoire de m'occuper sur la plage de Bidart, quand les vagues sont trop grosses, allongée sur ma planche de surf, les pieds en éventail, un verre d'Irouléguy à la main et l'Ipad entre les dents. Mais c'est qu'on n'a pas que ça à faire, nous autres! On a du boulot pour de vrai, et un peu du boulot pour de faux aussi, à force d'aller traîner aux quatre coins de l'Europe viticole. Mais comme je l'ai dit en préambule, on ne peut rien refuser à Eva, le plus grand goulot de toute la blogosphère Beauté et la plus belle représentante de toute la Bloglouglou.

     

    Sur le thème des sept pêchés capitaux, c'est parti pour quelques révélations croustillantes:

     

    • L’avarice : Quelle bouteille avez-vous trouvé outrageusement bonne malgré un prix honteusement bas?

     

    Cachez ce gros manseng que les buveurs d'étiquettes ne sauraient voir! Un Irouléguy Herri Mina 99 longuement mûri en cave, qui est en train de prendre une dimension supérieure, grâce à une minéralité tranchante joliment enrobée, sur un fruité toujours présent. Outrageusement bon et honteusement moins cher qu'un Pétrus du même millésime, pourtant lui ausi vinifié par Jean-Claude Berrouet.

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    • La paresse : Quel vin n’avez-vous jamais goûté par flemme de vadrouiller dans X cavistes pour le trouver?

     

    Un vin jaune 1774. C'est terrible, la flemme! Pas sûr qu'en faisant X cavistes, j'aie réussi à la trouver, d'ailleurs.

     

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    • La luxure : Dans quel vin aimeriez-vous prendre un bain et faire des bisous (oui, il y a des enfants dans l’assemblée, on fait soft) avec votre moitié?

     

    Prendre un bain de Rosé Fine, assis sur la banquette arrière d'une Dauphine, le genre de sensation que seuls les plus de 48 ans peuvent connaître. Osez Osez Rosé fine.

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    • L’envie : Quel vin dégusté sans vous par l’un de vos amis ou connaissances vous a fait le plus envie (et enragé)?

     

    Haut-Brion 2002. J'aurais bien eu envie de le goûter avant de jeter de colère toutes mes bouteilles au caniveau et d'empoisonner Laura Palmer.

     

    • La gourmandise : Quelle bouteille pourriez-vous siffler tout seul d’une seule traite ou presque?

          

    Un bête vin rouge, tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Du Bourgogne Grand Ordinaire 2009, oui, mais du Prieuré-Roch. Ça coûte la moitié d'un bras mais ça vaut tous les grands crus de la Côte. Alors...

    Et, surtout, ça se siffle à une vitesse supersonique, sans être obligé de se questionner sur la nature du terroir et du climat...

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    • La colère : Quel vin vous a tellement déçu que vous l’avez jeté de colère après l’avoir dégusté?

     

    Haut-Brion 2002. Je ne l'ai pas dégusté, mais j'ai vidé de rage mes bouteilles au ruisseau lorsque j'ai lu le compte-rendu de la dégustation organisée par l'agent Dale Vindicateur.

     

    • L’orgueil : Quelle bouteille pensez-vous être le seul à pouvoir apprécier à sa juste valeur?

     

    Le Côtes du Jura 2002 du domaine Macle, un vin d'une finesse incroyable, à ne pas mettre dans la bouche du premier Bicéphale venu.

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    Olif

     

    P.S.: il parait qu'il faut taguer en retour d'autres personnes pour ne pas briser la chaîne et risquer de se retrouver maudit jusqu'à la 14ème génération. C'est un truc pour lequel je ne suis pas très doué. J'avais bien pensé au bon vivant, le seul blog people sur le vin, mais non, pas lui. Par contre, si l'Esthète, épicurien et décalé, nouvellement arrivé, veut se mêler aux petits jeux de la Bloglouglou, il n'a qu'à reprendre la patate chaude au bond...

     

    P.S.2: comme Eva a pensé à tout avant de partir, il y a une page Facebook pour répertorier tous les tags.

  • L'Égrappé

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    Souvenirs d'enfance. Origami, lâcher de ballons, en grappes légères. Rose, la couleur des filles. Ça tombe bien, la petite Jeanne est née il y a tout juste un an. Ça se fête! Lâcher de bulles. Roses. Légères. Aériennes. Fruitées, gourmandes, acidulées, sur un dosage peut-être un peu trop marqué, mais c'est une première mouture, susceptible d'être modifiée. Élaboré à la façon d'un Crémant, ce poulsard pétillant est commercialisé en vin de table.

     

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    L'étiquette est signée Mme Olif, dont la cote devrait désormais grimper en flêche auprès des œnographilistes, des placomusophiles, des amateurs d'art amateur, voire des amateurs de vin tout court, surtout si l'on ajoute qu'elle vient de gagner à nouveau un prix au plus grand concours de peinture urbaine du Haut-Doubs (le deuxième, cette fois, car elle sait faire preuve de modestie, en plus). L'étiquette pour le vin du domaine Macle est une œuvre de commande, mais cette gouache originale et rafraichissante ajoute au plaisir de la dégustation de la toute nouvelle cuvée proposée par Laurent Macle. À la santé de sa petite Jeanne...

     

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    La cuvée "Carmen" 2007 avait ouvert une brèche dans la tradition familiale et révélé le talent de vinificateur de Laurent Macle et sa maîtrise de l'ouillage du chardonnay. Une voie différente et complémentaire, inhabituelle pour le domaine, qu'il serait dommage de ne pas exploiter. Les amateurs de vin et de peinture ont tout à y gagner.

     

    Olif

     

     

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  • Les vins de Julien: leur Terre est notre Ciel!

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    "La Terre est notre Ciel..." Tous les sens retournés, après la rencontre cosmique, entre un chef, Jean-Paul Jeunet, un vigneron, Julien Labet, et un peintre, Pierre Casenove. "Fusion esthésique" et "exigence esthétique" furent les deux mamelles de ce "chemin spirituel" et gastronomique, concocté par Jean-Paul Jeunet, en harmonie totale avec les vins de Julien Labet, véritable point d'orgue du vernissage préalable de l'exposition consacrée aux tableaux de Pierre Casenove, illustrant la nouvelle collection des Vins de Julien. Autrement formulé, après le plaisir des yeux, ça a fusionné grave dans la panse des privilégiés qui avaient réservé une table à l'Hôtel de Paris  en Arbois ce soir-là.

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    Tout le collectif Labet s'est réuni autour d'une table pour saluer la performance de Julien, auteur d'une nouvelle collection de vins en son nom propre, qui vient compléter de manière totalement indépendante l'offre du domaine proprement dit. Les vins de Julien sont issus de vignes en conversion bio depuis 2010, vinifiés avec peu ou pas de soufre selon les cuvées, dans un esprit différent de ceux du domaine familial, qui sont néanmoins eux aussi des références en la matière. Pour habiller ces vins remarquables, il fallait bien un étiquetage sur mesure et une cuisine adaptée. C'est désormais chose faite.

     

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    Chaque plat de Jean-Paul Jeunet est un assemblage de textures et de saveurs échafaudé pour le vin choisi. Savoureux mariage à chaque fois soigneusement pensé, blanc puis rouge, puis blanc, puis rouge, rien n'a bougé avant le jaune et le Paille final. Un petit pain différent, sélectionné pour chaque plat, complète l'accord. Rien n'a été laissé au hasard...

     

    - Côtes du Jura Savagnin "En Chalasse" Grains Nobles 2009 et grosse asperge, coques & vin jaune, pain noir aux algues: étonnant savagnin surmaturé sec qui ouvre le bal sur une assiette très élaborée. Riche et épicé, il laisse la bouche fraîche.

     

    - Côtes du Jura Pinot noir 2009 sans soufre et Truffe de la Saint-Jean, rave d'été & cardamome, en salade, sur une raviole de tête de veau & racines, longuet truffe & rave: ouh, le joli pinot que voilà, friand et croquant, au tanin fin qui fait écho à la truffe et qui ricoche sans fin sur la succulente raviole.

     

    - Côtes du Jura Chardonnay "Les Varrons" 2007 et Homard bleu de Bretagne, consommé de crustacés & combawa, pavé au citron: l'un des plus beaux accords de la soirée, l'acidité de 2007 répondant à la perfection à celle du combawa, les notes d'agrumes se mêlant pour s'amplifier et se fondre dans la bouche de manière inerminable. Le homard en frétillait encore. Et on a même eu droit à du rab de consommé! Trop bon!

     

    - Côtes du Jura Poulsard "En Billat" 2009 et Pigeon, blettes, poires, en voile de lard, jus court à la chicorée, baguette au Jésus & origan: le pigeon n'effraya pas le poulsard, là où on eût pu attendre le pinot, car le vin avait de la chair et de la longueur. Un joli grain de vin et de l'acidulé qui enrobent joliment le filet de pigeon et son jus.

     

    _ Côtes du Jura Jaune 2004, domaine Alain Labet, et Déclinaison de Comté et Morbier, jeunes et vieux, pain à la gaude: le domaine de Julien est de création trop récente pour s'enorgueillir d'un jaune, il a donc été fait appel à Alain pour pallier à cette carence temporaire. Un beau jaune, encore sur le fruit de sa jeunesse, pas trop marqué par la noix verte, qui claque bien en bouche et se rit des exquis fromages, trop facile pour lui.

     

    - Vin de table "La Paille perdue 2006" et Abricot, amandes fraîches & safran, en consommé au lait d'amande, moelleux safran, sorbet & cristalline d'abricot: encore un Paille de perdu! Pourtant bel et bien élevé sur la paille, il n'a pas droit à l'appellation pour cause d'équilibre naturel atteint vers 10,5°, là où il aurait fallu le maintenir au dessus de 14°. Beaucoup de sucre, donc, une grande concentration, mais un équilibre de fou qui se fond dans les notes d'abricot et de safran du dessert. Une petite merveille!

     

    - Café et quelques gourmandises: oui, aussi.

     

     

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    Et puis, il y a bien eu aussi un petit after du côté des Jardins de Saint-Vincent, mais il était déjà tard.

     

    En toute discrétion, Julien Labet a pris de la hauteur. Sa terre, c'est notre ciel, et il s'affirme très certainement comme l'un des plus grands vignerons jurassiens actuels. Cette magnifique soirée en fut la preuve formelle et il eût été dommage de la manquer...

     

    Olif

  • Les Dolomies amies

    La dolomie, ou dolomite, est un carbonate double de calcium et de magnésium qui cristallise en rhomboèdre. C'est un constituant essentiel des roches sédimentaires, que l'on peut trouver en petits bancs au sein d'un sous-sol argileux. Dans le Jura, du côté de Passenans, par exemple. Les dolomites sont des roches plutôt résistantes, qui ne se traitent pas à grands coups de boules de naphtaline, non. Pour préserver leurs caractéristiques, il faut les bichonner. Travailler le sol mécaniquement, appliquer un cahier des charges biodynamique, ne pas hésiter à recourir au cheval. Autant de petites attentions qui contribuent à entretenir le dolo-mythe et privilégier la minéralité de ces terres jurassiennes argilo-calcaires.

     

    Les Dolomies, c'est le nom du domaine de Céline et Steve Gormally, à Passenans, Côtes du Jura. Un domaine bâti sur un mode équitable et participatif, pour la sauvegarde du patrimoine viticole et paysan.  Des terres en grande partie propriété de Terres de lien, et des ceps de vignes loués à des souscripteurs sur le mode AMAP (Aide au Maintien d'une Agriculture Paysanne). Pour mieux comprendre la démarche, on pourra se mettre du vert dans les oreilles en écoutant les propos de Céline elle-même. Une démarche pour le moins originale et intéressante, à développer, très certainement.

     

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    Les rouges 2010, goûtés en élevage, sont éclatants, le fruit en avant, tout en finesse et en fraicheur, trousseau comme pinot. Le Chardonnay 2009 des Combes est un véritable petit bijou, possédant rondeur, gras et buvabilité. Carmina, vin de liqueur n’ayant pas droit à l’appellation Macvin, affiche une bure plutôt claire. La bouche, marquée en attaque par le savagnin, possède une belle acidité aux vertus apéritives indéniables.

    L’étiquette du domaine des Dolomies, œuvre d’un artiste du village, représente un cep de vigne bien ancré sur son sol, qui respire la santé et la plénitude. En sous-sol, ce sont les Dolomies.

     

    Olif

     

    P.S.: Les Dolomies auront évidemment le nez dans le vert, les 27 et 28 mars. Heureux Arboisiens et assimilés pour l'occasion, qui vont pouvoir apprécier un beau tarin de verdure!

     

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    P.S.2: les Dolomies seront aussi au 4ème Salon des Vins Naturels de Grenoble, en compagnie de plein d'autres bons vignerons "nature". Heureux Dauphinois, qui vont pouvoir goûter au gratin du vin naturel!

     

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  • Le savagnin est son Credoz...

     

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    Pontarlier? Une ville à la montagne, une ville à la campagne. Supercomice oblige, les plus belles vaches laitières montbéliardes de tout le département se sont données rendez-vous dans la capitale du Haut-Doubs pour parfumer le bitume. La plus grosse bouse n'est pourtant pas venue d'où l'on pensait. L'électoralisme déverse des effluves parfois bien pis.

     


    Si j'ai manqué la plus grosse vache du comice, je n'ai pas manqué d'aller me réapprovisionner en fromages à la Crèmerie Marcel Petite, l'ancien Trou de souris pontissalien, désormais tenu à la perfection par Sandra et Marie-Christine, un souriant duo de choc qui monte gentiment en puissance et propose la meilleure sélection de fromages de divers horizons que l'on puisse trouver dans le Haut-Doubs.

     

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    Avec en option une sélection de jolis vins du Jura et d'ailleurs. Ganevat, La Tournelle, Clos des Grives et Jean-Claude Crédoz. Justement, le vigneron est là pour faire découvrir ses vins, une opportunité pour qui ne les connait pas, moi le premier. Personne n'est parfait.

     

     

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    Jean-Claude a repris seul une partie des vignes de son frère Daniel, qui a cessé son activité en 2006. L'autre partie a été reprise par Stéphane Tissot, en même temps que le solde des stocks de vins du domaine qui sont désormais commercialisés sous l'étiquette des Caves de la Reine Jeanne.

     

     

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    5 cuvées au programme, à commencer par une cuvée de chardonnay 2007 légèrement marqué oxydatif, très fin et agréablement fruité. Des vignes de chardonnay sur une parcelle en appellation Château Chalon, qui ne peuvent donc revendiquer leur statut. La cuvée Sélection 2007 est un assemblage de chardonnay et savagnin dans des proportions 85-15, un grand classique jurassien. Bien marqué par sa typicité d'élevage, c'est un joli vin qui ne manque pas de profondeur. Le Savagnin 2006, c'est du nanan pour les amateurs de vins "typés" Jura, ceux qui se complaisent à croire que le cépage sent la noix. Quand on goûte au Château Chalon 2003, on se dit qu'il est dommage que le précédent ne soit pas allé au bout de son processus de vieillissement sous voile. Une grande finesse dans les arômes, majoritairement malt et épices, que Jean-Claude impute à de bonnes levures indigènes que l'on a opportunément laissé travailler. Le vin de Paille 2006, 1/3 poulsard, 1/3 savagnin, 1/3 chardonnay, bien équilibré, se laisse boire délicieusement. Le Macvin est une petite merveille d'équilibre, parfaitement dosée côté marc.

    5 cuvées et autant de jolies bouteilles, voilà un domaine qui mérite de l'attention. Il faudra aller vérifier tout cela sur place à la première occasion. Dès que j'aurai recoiffé ma queue de cheval comtois, en fait!

     

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    Olif

  • REVEVIN 2010: Le Savagnin dans tous ses états, la dégustation


    Compte-rendu de la première session de ces REVEVIN 2010, où le Jura, et plus spécifiquement le Savagnin, se sont retrouvés sous le feu des projecteurs l'espace d'une matinée. Le Jura fut donc le premier invité à monter les marches du patio du Chai Carlina, ce vendredi 14 mai à Saint-Jean de Monts. Son climat aussi, puisque des températures, interprétées comme jurassiques en cette Ascension vendéenne, se sont invitées en dernière minute. Mamert, tu nous fous les glandes. Retourne au Groënland avec Servais, ton pote Inuit. Et, par la même occasion, emmène Pancrace avec toi. Il ne faisait pas -36,7°C le matin, comme à Mouthe dans le Doubs en janvier 1958, mais on y ressentait une fraicheur océanique  non négligeable, à l'origine d'une extériorisation des poils de l'avant-bras des escapadeurs frileux et d'une intériorisation dans le Chai dès le début de soirée. Pas question, toutefois, de ne pas d'enfiler la tenue rituelle lors de ce séjour ascensionnel vendéen: short et sandales. En mai, fais ce qu'il te plaît et déguste les mollets et orteils à l'air.

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    Du savagnin plein les verres. Exclusivement, même. Le regard crispé de certains des  courageux participants pouvait faire croire que l'on s'apprêtait à  tourner un remake de Fear factor, mais la peur laissa progressivement la place à l'ébahissement et au plaisir au bout de quelques verres. Enfin, j'ose le supposer, personne n'avait de revolver sur la tempe. Les vins ont été servis, généralement par deux, dévoilés en plusieurs temps afin d'apporter les précisions nécessaires à la compréhension de chaque série. J'étais le seul à connaitre l'ordre de service et les vins dégustés, évidemment.

     

    Mise en bouche

     

    -      Arbois Traminer 2006 Stéphane Tissot en 2 services, bouché à vis et bouché liège, sur le même millésime : une vision particulière du savagnin, voulue par Stéphane Tissot. Élevage court, en cuve, pour préserver le fruit et les arômes primaires du cépage. Destiné à une consommation rapide, même si une conservation est possible quelques années, il a été bouché à vis depuis 2006, parallèlement au bouchage classique. Le vin bouché liège semble plus fruité et épanoui. Simple et direct, il est plaisant mais un peu alangui en bouche. Le vin à capsule fleure une petite réduction. Légèrement pétrolé, il est tonique et vif, se révélant au contact de l'air. A mon sens, le bouchage à vis s'avère supérieur, en terme de vieillissement sur ce type de vin destiné à être immédiat, préservant mieux la tonicité et la nervosité. L'avis ne fut pas unanime, mais juste majoritaire. Les deux bouteilles ont leur intérêt, mais, dorénavant, il est fort probable que l'intégralité du Traminer soit bouchée à vis. C'est en tout cas ce que souhaite Stéphane.

     

    -      Savagnin du Domaine Macle, prélevé sur fût, destiné à du Château Chalon, en 2 services sur 2 millésimes, 2008 et 2005: deux futurs Château Chalon qui ne le sont encore pas. Ou la perception du basculement vers  un autre monde, celui de l'oxydatif. Ce type de dégustation de deux savagnins en cours de vieillissement est toujours un moment d'exception, à apprécier religieusement. Le 2008 est encore fermé et peu expressif au nez. Le pamplemousse s'éloigne pour laisser apparaître des épices. La structure du vin est déjà en place, en filigrane. 2005 fait voyager dans l'autre dimension. Ça y'est, le voile fait son effet. La noix verte est apparue, le curry également, un petit peu. La bouche est profonde et dense, développant déjà une pointe de gras, avant de se fondre dans une finale immense et persistante. Un grand Château Chalon en perspective.

     

     

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    Savagnins ouillés

     

    Le Païen, cépage valaisan, n'est autre que le savagnin blanc jurassien. Il est classiquement élevé avec ouillage, même si certains tentent des essais de voile dans un but purement expérimental. Dans le Haut Valais, il prend le nom de Heida. Ces deux pirates, qui vont ouvrir le bal de la série des savagnins ouillés, ont été sélectionnées par Laurent « Vins-Confédérés » Probst et ont joué leur rôle à la perfection, ne venant même pas semer le trouble dans l'esprit des Revevineurs.

     

    -      Heida 2008, Collection Chandra Kurt, Cave de Provins, Valais : cette cuvée est vinifiée par Madeleine Gay, l'œnologue-vedette de la cave de Provins-Valais. Nez plutôt floral et discret, bouche simple, sapide et fraîche. Une jolie entrée en matière, tout en délicatesse.

     

    -      Païen 2008, La Cave à Polyte, Valais: nez ouvert, épicé, sur des notes de céleri en branches. Décoiffant! La bouche est vive, développant de l'acidulé qui termine sur une pointe d'amertume. Aromatique particulière (levurage?) et structure pas complètement en place, mais un vin intéressant.

     

    -      Arbois Savagnin 2006 et 2008 (prélevé sur fût), Domaine de l'Octavin : deux cuvées de savagnin ouillé d'un jeune domaine jurassien extrêmement prometteur, à comparer, pour juger des progrès en matière de vinification (entre 2006 et 2008, évolution vers la biodynamie et plus de naturels dans les vins). 2008 possède tension, acidulé et vivacité, mais ne s'exprime encore que très peu dans le verre. L'élevage devrait lui amener de la complexité. 2006 possède du gras et de l'onctuosité, avec une belle minéralité jurassienne sous-jacente, mais manque à peine de nerf en finale.

     

    -      Côtes du Jura Novelin 2006, La Maison de Rose : un joli savagnin ouillé d'un fort sympathique domaine situé à Saint-Lothain, au Sud de Poligny, qui travaille chardonnay et savagnin dans le même esprit de fraîcheur. Ce 2006 est à point, floral avec un zeste d'épices et une pointe de massepain.

     

    -      Côtes du Jura Savagnin Chalasses Marnes bleues 2006, Jean-François Ganevat : une référence dans le landerneau jurassien, en matière de vins ouillés. Le Chardonnay des Chalasses est un must, le Savagnin l'est tout autant, grâce à la présence de ces marnes bleues si caractéristiques et propices au bon développement du savagnin. Une grande cuvée, qui se goûte au top, avec toujours autant d'acidité directrice et de droiture. Un modèle du genre!

     

    -      Côtes du Jura Fleur de Savagnin 2001, Collectif Labet : une cuvée désormais classique de ce domaine, qui est plutôt réputé dans les  sélections parcellaires ouillées de Chardonnay. Le Savagnin a aussi grandement sa place en Sud-Revermont, le terroir s'y prête. La robe est dorée, le nez est complexe, iodé, sur la cire et les épices. Une bouteille à boire, parvenue à maturité, qui garde encore de la fraicheur.

     

    Vieux Savagnins ouillés

     

    -      Côtes du Jura Savagnin 2001 ouillé 6 ans, Collectif Labet : un collector, totalement épuisé au domaine. Le même que précédemment, si ce n'est qu'il a vieilli 6 ans en fût plutôt qu'en bouteille. Le nez est plus miellé, marqué encaustique, avec un séduisant côté "vieux chardonnay". L'attaque est plutôt doucereuse, puis développe de l'amplitude, s'élargit et persiste longuement.

     

    -      Arbois-Pupillin Savagnin 2003, Domaine Overnoy-Houillon : le domaine de référence en matière de vieux savagnins ouillés, sur un millésime très particulier. Où l'on devrait découvrir que la canicule n'a que très peu affecté les sols jurassiens marneux, l'élevage long permettant en outre un affinage de l'alcool. Premier nez champignonneux, faisant craindre une déviance liégeuse. En bouche, noix, épices, et toujours cette petite sensation "liège". La structure du vin me parait altérée, ne ressemblant nullement à la précédente bouteille dégustée. Aurait-il été frappé de savagninite aigüe?

     

    -      Côtes du Jura 1999 Les Vignes de mon père, Jean-François Ganevat : 9 années d'ouillage pour acquérir une complexité digne d'un Jaune. Vive l'élevage long, même s'il est encore légèrement perceptible au nez. La bouche est fraîche, riche, immense, puissante et longue, très épicée. Magnifique!

     

     

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    Savagnins sous voile

     

    -      Côtes du Jura 2007, Clos des Grives : un savagnin classique, élevé sous voile. Vignoble du Sud-Revermont, culture bio certifiée depuis de nombreuses années. D'expression classique, sur la noix verte. Pas immensément complexe, mais agréable.

     

    -      Arbois Soliste 2004, Jean-Marc Brignot : le premier millésime de Jean-Marc Brignot, qui découvrait à la fois ce cépage et le voile. Élevage d'un an en cuve sous voile, sans soufre. Nez oxydatif très fin, gardant du fruit. Bouche fine et élégante, juteuse et fraiche, persistante. Un savagnin oxydatif tout en dentelle. J'adore.

     

     

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    Vins jaunes

     

    -      Arbois Vin Jaune 2003 Les Bruyères  et Arbois Vin Jaune 2003 En Spois, Stéphane Tissot : les premiers Vins Jaunes de terroir, par Stéphane Tissot. Une approche de la finesse du Jaune dans un essai de hiérarchisation et de différenciation des terroirs à oxydatifs. En Spois toujours plus rond et immédiat, Les Bruyères tourbé et fumé, plus large et riche en alcool.

     

    -      Château Chalon 2003, Domaine Macle : le dernier-né de Château Chalon, en avant-première (ou presque) sur la croisette de Saint-Jean. Tout jeune, presque bébé, il est plutôt sphérique, très rond en attaque, avec une relative fraicheur.

     

    -      Arbois Vin Jaune 2000, Michel Gahier : un Jaune d'Arbois dans un style classiquement différent de celui de Château Chalon, mais s'exprimant ici dans un registre plutôt fin. Miel, épices, après une fugace note de croûte de fromage. Long, persistant et très agréable. Il a déjà du répondant et devrait franchir les années sans trop de peine.

     

    -      Arbois vin jaune cuvé 1992, Stéphane Tissot : une version « cuvée » d'un savagnin, dont les raisins ont été laissés à macérer dans le jus comme s'il s'agissait au départ d'un vin rouge, à la façon ancestrale de certains vins italiens (type Radikon). Ensuite, élevage classique sous voile pendant 6 ans. Rien à voir avec un Jaune traditionnel. Avant tout un vin blanc « cuvé », avec cette sensation tannique si particulière ! Et une jolie couleur orangée. Fin et complexe, immensément bon.

     

     

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    Savagnin surmaturé

     

    -      Arbois Solstice 2003, Domaine de la Tournelle, Evelyne et Pascal Clairet : un savagnin ouillé en surmaturation, vinifié en principe en sec. En 2003, il reste 42g de sucre résiduel, du fait de la richesse du millésime. Pourtant, il goûte sec, ayant commencé à manger les sucres qui lui restent. Equilibre entre deux, lié au millésime, pas complètement convaincant.

     

    Savagnins avec sucres résiduels

     

    -      L'école Buissonnière 2008, La Maison de Rose, Vin de Table : vendange tardive de Savagnin à l'équilibre demi-sec plutôt aérien. La robe est très claire, l'acidulé bien développé. Un vin séducteur, de pur plaisir.

     

    -      Arbois-Pupillin 2007 L'ivresse de Noé, Philippe Bornard : vendange tardive de novembre à l'équilibre demi-sec léger, avec une pointe d'acidité.

     

    -      Arbois-Pupillin 1998, Philippe Bornard : une bouteille de derrière les fagots, vendange tardive de savagnin élevée sous voile pendant 8 ans et jamais commercialisée. Un équilibre irréel et improbable, entre sucre et oxydation. Le nez est complexe, sur la croûte de fromage et les raisins de Corinthe. Bouche arrondie par l'alcool, oxydative mais bien en place.

     

    -      Arbois Mélodie 2004, Stéphane Tissot : Savagnin de glace récolté en 2004, au mois de décembre, par -11°C. Une véritable curiosité à découvrir, que j'ai la chance de suivre depuis son berceau. L'évolution est à la hauteur de ce que j'ai pu goûter dans sa jeunesse. On y retrouve de subtiles notes de clou de girofle qui ponctuent un équilibre magique, sur la tension acidulée.

     

    -      SulQ 2002, Jean-François Ganevat, Vin de Table : sélection de Grains Nobles de Savagnin récoltés en décembre 2002. Les millésimes récents ont été réalisés en assemblage avec des vieux cépages oubliés et ne sont donc plus un vin de pur savagnin. Une bouteille collector, un liquoreux ultra-concentré réservé aux gourmands, qui sait préserver son petit coin de fraîcheur. Exceptionnel!

     

    Savagnins avec bulles

     

    -      Ça va bien, Philippe Bornard : pétillant naturel à base de savagnin, des bulles acidulées pour se refaire le palais. Festif, sur des notes de pomme et d'épices, avec un côté très rafraichissant. Ben oui, après ça, ça va bien.

     

     

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    Voilà pour un aperçu volontairement sélectif, mais que j'espère représentatif des potentialités et de la valeur du Savagnin, un cépage à découvrir sans restriction ni modération.

    Un grand merci aux vignerons sollicités, qui ont tous répondu présent avec générosité, ainsi qu'à Laurent Probst, de Vins-confédérés pour sa contribution courageuse autant que désintéressée, et au CIVJ, pour avoir gracieusement fourni toute une documentation à l'intention des participants. Quelques bouteilles proviennent également de ma cave personnelle, soit parce qu'elles étaient épuisées au domaine, soit parce que je n'ai pas eu la possibilité matérielle de passer récupérer auprès des vignerons les échantillons promis.

     

     

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    Crédit photo: Escapades

    Olif

     

  • Plou et trou

     

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    Les conditions météorologiques actuelles incitant soit à l'expatriation dans l'hémisphère Sud, soit à l'autarcie jurassienne, le menu du soir fut vite trouvé dans le frigo: saucisse de Morteau confite au ploussard. Faisant récuser illico la Syrah australienne et privilégier des vins autochtones, du genre de ceux que personne ne pourra nous copier et/ou nous piquer, si ce n'est à ses risques et périls.

     

    Arbois-Pupillin 2000 de la maison Overnoy-Houillon versus Côtes du Jura Plein Sud 2005 de Fanfan Ganevat. Plou contre Trou, Ssard contre Sseau, Arbois-Pupillin contre Sud-Revermont, 2000 contre 2005. Un match sans match, le Jura vainqueur. Que la montagne est belle...

     

     

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    La palme néanmoins à Manu, pour ce Ploussard merveilleux, un nectar pour avaleur de sabre en soie. Pfffioou! Une robe orangée encore soutenue, à peine trouble, mais surtout très troublante. Un nez merveilleusement fin, confit d'oranges et épices, et une texture en bouche à nulle autre pareille, aussi soyeuse et sexy qu'une petite culotte oubliée dans une cabine d'essayage chez Aubade. Gracile et élégant, limite voluptueux. De la grande quille, à parfaite maturité, qui en a encore sous la semelle.

     

    Plein Sud, de Fanfan, c'est du 2005, et c'est chaleureux. Dans un style différent du style de ses rouges actuels. Solaire et concentré, mais sur la réserve. Il ne faut pas trop s'exciter dessus pour l'instant et le laisser sagement dormir en cave.

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Si tu veux faire mon bonheur...

    Vidéolif cinquième!

     

     

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    Le mois de février tire à sa fin, c'est bien. Il a été particulièrement rude dans le Haut-Doubs. Un bel hiver, quoi! Plus court mais plus rigoureux que les précédents. Les survivants, levez le doigt!

     

    Les deux principales leçons que je retiens du mode de survie hivernal développé par Aurélia Filion, de Busurleweb, c'est qu'il vaut mieux ne pas recracher (ça, je le savais déjà depuis longtemps) et qu'il faut préférer les grands contenants (ça, je m'en doutais aussi depuis un moment). Il ne sera pas dit qu'on ne saura pas faire complètement aussi bien dans le Haut-Doubs qu'au Québec, pour finir de survivre.

     

    Marguerite de Fanfan Ganevat. Côtes du Jura, Rotalier, dans la Combe, Sud-Revermont. Du vin pour jurassien endurci, à base de Melon à queue rouge.

     

     

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    Côtes du Jura cuvée Marguerite 2007, Jean-François Ganevat

     

     

    Une variété de chardonnay typiquement local, qui rougit à la base de la queue et qui donne des vins assez caractéristiques, aux arômes fruités et fumés, avec beaucoup de personnalité. C'est rare d'en voir d'aussi gros spécimens, mais encore plus rare d'en voir à cette saison. Alors, j'ai improvisé.

     

    Marguerite n'est commercialisée qu'en magnum. Survivre en grand est donc une obligation. Bon, on goûte?

     

     

    "SI tu veux faire mon bonheur

    Marguerite, Marguerite

    Si tu veux faire mon bonheur

    Marguerite donne-moi ton cœur"

     

    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif!

     

    Olif

     

    P.S.: Olif est habillé par Kukuxumusu.

     

    P.S.2: le melon à queue rouge de la vidéo est d'origine martiniquaise. Je sais, à cette saison, c'est pas forcément biiiieeennnn! N'empêche, il est cultivé par des producteurs charentais qui savent ce que melon veut dire. Et ça goûte déjà plutôt bien.

  • Pressée de paille et goulée de rouge

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    Clic clic clic clic ... fait le pressoir à chaque mouvement du cliquet. Flic floc flic floc... fait le liquide sirupeux qui s'écoule dans le seau.  Glou glou glou glou ... fait le gourmand buveur en se délectant de ce nectar. Du bon sirop pour remplir la gourde avant l'effort, dommage que la Transjurassienne soit maintenant terminée. Plus de 300g de sucre, une couleur brique orangée, des arômes de coing et une fraicheur paradoxale laissant la bouche nette. Il n'y a plus qu'à laisser faire et fermenter.

     

     

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    Ça se passait mardi après-midi dans la Combe de Rotalier, chez l'incontournable Fanfan Ganevat, bien rentré de Saumur après une divine soirée qui s'est prolongée très tard, à ce qu'il parait.

     

    Une douceur pour mise en bouche, avant de passer à des choses un peu moins consistantes mais tout aussi réjouissantes. La construction du nouveau chai par gravité se termine. Aussi moderne qu'à Bordeaux, mais bien plus artisanal dans sa conception. Sans l'ombre d'une nanotechnologie, ni le concours d'un architecte hors de prix. Que du naturel. Avec pour l'instant de gros panneaux isolants amovibles pour fermer les portes. Les barriques de rouge 2009 y sont au frais dans le gravier, continuant ainsi au ralenti leur processus naturel de vinification. Le Poulsard de l'enfant terrible n'a même pas tout à fait terminé sa fermentation et garde encore quelques sucres résiduels qui le rendent irrésistible de gourmandise. Mais la véritable bombe, c'est le futur "J'en veux!", dont il faudra vouloir vite. Que des vieux cépages dont personne ne voudrait plus et qu'ici on s'arrache, refusant évidemment de les arracher. Franchement trop bon! Le Trousseau Plein Sud possède un grain plus fin et une concentration supérieure, s'annonçant superbe, tout comme le Pinot noir de Grusse-En Billat, première cuvée parcellaire du nom, qui tient la dragée haute en matière de minéralité à la toujours grandiose Cuvée Julien. Des rouges comme ça, le Jura peut en être fier. Pour preuve, tout le monde n'en aura pas!

     

    Ce sera qui, les gâtés...?

     

     

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    Olif