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Quelques reliques de Saint-Julien, millésime 1997!

Date: le 22/10/2004 à 22:04

1997! Millésime tant décrié, surtout vendu trop cher, mais avec lequel on peut se faire plaisir actuellement.
Saint-Julien, l'appellation la plus homogène du Médoc, la plus qualitativement régulière, avec des Crus Classés qui tiennent le haut du pavé!

Est-ce que le mélange de ces deux paramètres allait montrer encore de beaux restes? C'est ce que le GJP, ne reculant devant aucun sacrifice, en association avec le Club des Amis du Bon Echanson de Pontarlier, allait essayer d'apprécier!

Les vins sont servis non à  l'aveugle, par série de deux, suivant les conseils des châteaux, sauf Beychevelle, qui n'a pas souhaité répondre à  nos interrogations.

Château Talbot 1997
Robe soutenue, grenat, encore homogène. Nez légèrement empyreumatique, sur le poivron, le rôti de veau, le gratin dauphinois (coïncidence, c'était le menu du soir! Aurions-nous été influencés?), un peu les épices, la noix de muscade. Les tanins sont bien fondus en bouche, d'ailleurs il n'en reste probablement plus beaucoup, le vin étant un peu court, limite fluide, voire aqueux. Pas déplaisant, mais un peu juste! A boire!

Château Saint-Pierre 1997
Un nez très tertiaire, sur le sous-bois, le champignon. Une bouche ample, ronde, avec des tanins encore nettement ressentis en finale. Le nez évolue rapidement sur des notes de bois humide, moins agréables. Une deuxième bouteille, totalement bouchonnée, fait craindre une évolution trop rapide de la première suite à  un problème de bouchon.

Château Beychevelle 1997
Sur le poivron bien mûr, avec quelques notes de bois noble, je lui trouve pourtant une structure un peu fluette, limite maigrichonne, terminant un peu court. Plutôt souple, il est néanmoins plutôt bien apprécié par quelques dégustateurs pour sa grande amabilité.

Château Lagrange 1997
Premier nez un peu fermé, qui s'ouvre sur des notes de cèdre, de fumée, de poulet rôti. Puissance et alcool encore bien présents, avec une certaine rondeur. Ceux qui ont apprécié Beychevelle lui reprochent un côté trop dur, déstructuré, moins affable en fait. Pourtant, il témoigne d'un grand potentiel et d'une grande droiture. J'aime beaucoup et il n'y a pas urgence à  le boire.

Château Léoville Barton 1997
Nez tertiaire, témoignant d'un certain degré d'évolution, sur le sous-bois, le cacao. La bouche est encore bien structurée, arrondie, ample, harmonieuse, avec de la puissance et du volume, bien marquée par l'alcool. Certainement le plus expressif et le plus séduisant de tous, le plus complexe également.

Château Léoville Las Cases 1997
Nez très crémeux, boisé, vanillé. L'attaque est ronde, le milieu de bouche se durcit un peu, pour devenir plus strict, voire sévère dans la finale. Beaucoup de longueur, calibrée de façon cylindrique. Classicisme, classicisme ... Je le trouve un peu guindé, trop boisé, manquant singulièrement de relief par rapport à  son presque homonyme, dont le charme baroque me séduit de façon récurrente.

Au final, une dégustation d'un relativement bon niveau, malgré la petitesse du millésime affiché, dont le mérite est quand même de proposer des vins suffisamment évolués qui permettent de patienter avant d'ouvrir les autres. Lagrange affirme ses prétentions face aux deux Léoville quand même au dessus du lot, dans un style différent, voire opposé, qui possède chacun ses adeptes.
Mon tiercé: Barton pour son romantisme échevelé, Lagrange pour tout ce qu'il a encore à  dire, Las Cases pour le respect de son rang, Beychevelle pour sa facilité, Saint-Pierre pour sa séduction immédiate, Talbot pour son respect du millésime. Comment, ça fait plus de 3?

Olif

http://www.lapassionduvin.com

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