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Le millésime 2003 dans le Jura ... et aux Jardins!

Date: le 15/10/2004 à 23:34

Réunion très attendue aux Jardins de Saint-Vincent, cette petite rétrospective du millésime 2003 dans le Jura qui se déroule en pleine vendange 2004, 14 mois après la précédente, du quasiment jamais vu! Surtout que les derniers finissent dans la fraîcheur et sous la pluie qui commence à s'installer, heureusement de façon intermittente.

 

La foule des grands jours se presse autour de la table, beaucoup de candidatures de dernière minute sont venues grossir les rangs.

Contrairement à l'habitude, les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle, car pour bon nombre d'entre eux prélevés sur fût. Donc pas encore commercialisés!

On commence par quelques rouges à base de ploussard, puis quelques blancs, pour que rien ne bouge, pour finir à nouveau sur des rouges! Heureusement, rien n'a foutu le camp! Les quelques pirates prévus ont quelque peu chamboulé l'ordre établi et causé des soucis d'organisation à notre ami Saint-Vernier, pourtant un sommelier rompu à tous les casse-tête!

Du fait du caractère un peu particulier de cette dégustation, nous n'avons pas droit aux petites fiches d'Angélique, ce que nous déplorons avec véhémence!

Place à  la dégustation!

Arbois Uva Arbosiana 2003, Pascal Clairet
Du ploussard sans soufre à la robe trouble, d'emblée évocatrice d'un vin « nature ». D'abord sur des notes de réduction, il libère ensuite son fruité éclatant, gouleyant, qui le rend très digeste, vocable à la mode concernant le vin, d'autant plus adapté à celui-ci qu'il vaut mieux le consommer rapidement après ouverture, pour cause de grande fragilité à l'oxygénation. Du plaisir gourmand à l'état pur!

Arbois Cuvée des Docteurs 2003, Bacchus
Contrairement au précédent, la robe est rubis brillante. Un beau fruité, épicé, mûr et riche, qui termine sur une petite amertume, dérangeante pour certains, mais qui assied bien la stature et la carrure de ce vin! Epatant et taillé pour une petite garde!

Arbois Chardonnay 2003, Michel Gahier
Vendangé le 10/08/03, à  14,2° naturels et tiré du foudre. La mise ne saurait tarder.
La robe est très claire, le nez, finement grillé, beurre légèrement et ce n'est pas dû à l'élevage! Le fruité reste croquant et l'acidité est bien soutenue pour un vin qui se révèle être d'une séduction immédiate. Il s'agit de la cuvée de base du domaine. Très beau!

Arbois Chardonnay 2003, Bacchus
Nez sur la pomme verte, le raisin, encore un peu fermentaire mais frais. Petite note amylique type bonbon anglais. Contrairement au précédent, l'acidité est un peu lâche, avec une amertume plus marquée en finale. Un vin à boire probablement maintenant, pendant 2-3 ans, pour profiter de son fruit, car la structure ne laisse pas présager d'une grande garde.

Côtes du Jura Chardonnay 2003, J. Macle
Vendangé (volontairement!) début septembre 2003, encore en pièce, sans lies et n'ayant toujours pas pris le voile, ce qui peut paraître surprenant! Le fût est en vidange, le voile n'est pas encore présent (ou alors invisible?) et le vin est préservé!
Le nez est original, contrastant avec les précédents, minéral, réglissé, d'une finesse et d'une délicatesse remarquables! La bouche est suave et câline, fraîche, d'une richesse contenue qui force le respect! Un vin que l'on a envie de boire mais qui n'est même pas à la moitié de son élevage! « Pas assez typé », pour Jean Macle qui élève par tradition tous ses vins sous voile, même si leur finesse les place à des lieues, et en hauteur, de tous les vins « typés » caricaturaux. On se plaît à imaginer ce que donnerait ce vin mis en bouteilles en l'état!

Côtes du Jura Savagnin 2003, J. Macle
Nez acidulé sur la pomme, les agrumes, puis qui s'intensifie sur la noix verte, l'écale fraîche de noix. Prélevé sur fût, un petit fût ayant contenu du jaune, il a pris le voile en un mois. Il offre richesse et opulence, probablement liées au millésime, et associe curieusement une aromatique oxydative , liée au fût, et des notes de savagnin ouillé bien mûr. Une grande complexité qui ne le prédestine pas à une commercialisation avant 2010, dans un clavelin. Il est encore tôt pour se projeter aussi loin dans l'avenir, mais c'est excitant de se dire que l'on a là matière à grand Château Chalon!

Arbois Grands Vergers 2003, Michel Gahier
Un vin exposé récemment au feu médiatique de LPV, rubrique Bouteille de la semaine, et dont la vente aurait explosé pendant la dite semaine! Je n'en attendais pas tant!
Est-ce le contexte, mais elle ne se présente pas tout à fait aussi bien qu'au début du mois! Un fruité néanmoins charmeur, avec une petite touche pharmaceutique (?) Un vin plein, riche, aux tanins mûrs mais dont la petite astringence finale gêne certains dégustateurs. De toute façon, je pense qu'il faut l'attendre, maintenant!

Arbois-Pupillin 2003, E. Houillon
Le nez est très lactique, avec de la réduction évoquant les fromages forts. Sa structure est un peu lâche, flasque et ses arômes inhabituels déroutent un peu. La finale est un peu dure et métallique. Pour l'instant déstructuré et bancal, il mérite les circonstances atténuantes. D'abord parce qu'il est atteint du stress de la mise et qu'il n'est pas censé être commercialisé avant un an suivant la politique du domaine, et que nous l'avions bien mieux goûté en cours d'élevage il y a quelques mois. A regoûter avant de le juger!

Côtes du Jura En Barberon 2003, S. Tissot
A l'aveugle, une bouteille apportée par l'un des participants, un échantillon tiré du fût. La robe sombre, presque noire, avec des reflets violines à la lumière, à peine trouble, tranche par rapport aux autres. Le nez est puissant, lacté, marqué par l'élevage, qui pourtant fut court. Le Seb relève des notes de choucroute, mais je suspecte chez lui des envies d'Alsace!
A ce stade, le vin est encore dissocié, possédant une rondeur fruitée intriquée avec des tanins un peu secs, collant aux dents. Pourtant, à mon avis une grosse matière, qui les roule un peu pour l'instant, mais qui devrait se dompter, ce qui n'est pas l'avis de tous, certains le trouvant mince et décharné derrière le bois. La texture est tout de même réellement étonnante pour un vin de Pinot Noir!

Pinot Noir de Chamoson 2003, Jérôme Giroud
Un pirate judicieux, servi juste derrière En Barberon. L'antithèse! Sa robe rubis, ses notes de fruits rouges épicés, sa fraîcheur, par le biais de notes végétales de pépins et de rafle, séduisent et interpellent. Une réussite, dans un registre franc et sincère!

Côtes du Roussillon Village 2003, Les Sorcières du Clos des Fées
Un vrai pirate, celui-là ! Le méridion dans le septentrion! Beaucoup de maturité, de chaleur, d'alcool et un peu de sucrosité en finale, le rendant plutôt flatteur. Gros volume, certes, mais souplesse et buvabilité.

Paille 2003, Michel Gahier
Un vin de Paille qui n'en est pas un! Moût de raisins fermentés issu de raisins passerillés sur la paille, 100% Chardonnay qui ne pourra pas revendiquer l'appellation pour cause de mise prochaine, donc d'élevage trop court. Mais il est tellement bon comme cela, sur le raisin croquant, la fraîcheur, probablement en relation avec une toute petite pointe de gaz. Belle longueur et finale sur la mine de crayon apportant de la complexité. Une bouteille qu'il sera dur de se procurer pour cause de quantités très limitées.


S'il fallait s'essayer à une synthèse sur le peu d'échantillons goûtés, c'est que 2003 est bien une année atypique, mais elle sera riche en belles surprises. Certains vins sont d'une accessibilité immédiate et un véritable bonheur pour les sens, d'autres nécessiteront plus de temps mais sont très prometteurs. Les blancs sont excitants mais loin d'être arrivés au bout de leur élevage, notamment les savagnins.

Et enfin, pour faire plaisir à son fan-club cruellement déçu il y a un mois, je suis heureux de vous proposer enfin une photo de l'insaisissable Angélique!

 

 

Caramba! Encore raté!

Olif

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