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  • Scelerata 2001, l'âme noire!

    Dsc01654Scelerata 2001, l'âme noire du domaine Sol-Payre, en Côtes du Roussillon


    Un domaine qui jouit d’un subtil incognito et qui propose une « Âme Noire » bien séduisante. Si la robe a effectivement des reflets machiavéliques, son âme n’est pas si noire qu’elle veut bien le dire. Une lueur étincelle! Le nez est un régal de petits fruits, rouges et noirs, forcément, groseille, bigarreau, griotte, fraise, pulpeux à souhait! Un velouté incomparable, satiné, du velours côtelé très finement, qui s’épanouit  en bouche pour un plaisir quasiment orgasmique. Une bouteille sensuelle, un vrai coup de cœur!

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  • Les Dégustantanés

    Découvrez les dégustantanés!

    Une nouvelle catégorie pour des comptes-rendus flash, instantanés, à propos de flacons isolés, dégustés à la volée ou savourés le temps d'un repas.

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  • Bacchus, les Docteurs et les Géologues (fable véridique)

     

    La première fois que j’ai rencontré Bacchus, ce personnage haut en couleur du monde viticole jurassien, il n’était pas là, contrairement à son fils.

    La deuxième fois que j’ai rencontré le fils de Bacchus, il n’était pas là non plus, contrairement à son père. Cette deuxième fois s’est donc vécu comme une première. Un peu particulière, parce qu’il y avait beaucoup de docteurs, et très peu de géologues, voire pas du tout. Mais on a quand même goûté pas mal de choses, et autant de cuvées de Docteurs que de cuvées de Géologues.

    Si jusqu’à ce stade du récit, on nage un peu dans la confusion, les choses devraient s’éclaircir bientôt. Surtout que je me suis enquis auprès de Lucien Aviet, des raisons de la dénomination de ses cuvées, une question qui me brûlait les lèvres depuis un certain temps, depuis que je ne l’avais pas encore rencontré, en fait.

    A l’époque, Bacchus était tout jeune, comme en témoigne cette photo dont on n'est absolument pas sûr qu’elle ait été prise à cette même époque. A ses débuts, donc, le jeune Lucien Aviet ne disposait pas de grands moyens. Lié par amitié à la gent estudiantine, mi-carabine, mi-géologue, ces derniers ne se faisaient pas prier pour venir donner un coup de main bénévole lors des vendanges, surtout qu’il était alors possible de boire moult canons à l’œil. Les Géologues, gens de la terre, avaient besoin de reprendre beaucoup de force, il leur fallait un vin consistant, du Trousseau, par exemple. Tandis que les carabins, plus délicats, préféraient les vins en dentelles, chardonnay ou Ploussard. Lorsqu’il a fallu trouver un nom de baptême aux différentes cuvées du domaine, Bacchus, fidèle en amitié, s’est souvenu. Et cela fait maintenant pas loin de 40 ans que ça dure!

    Bon, alors, on les goûte, ces vins?

    Arbois Ploussard 2004, cuvée des Docteurs
    Une poignée de raisin gouleyante à souhait, du velours pour le gosier. Un Ploussard vinifié pour son fruit, et c’est, dans le genre, une jolie réussite.

    Arbois Trousseau 2001, cuvée des Géologues
    Un Trousseau qui pinote! Un fruit frais, mâtiné de notes légèrement cacaotées, enveloppées dans un manteau de fourrure de demi-saison pour un vin à son optimum.

    Arbois Trousseau 2003, cuvée des Géologues
    Plus typique d’un Trousseau, celui-ci est épicé, confit, avec des notes d’écorce d’orange. Longueur plus que convenable.

    Arbois Trousseau 1990, cuvée des Géologues
    La cerise sur le gâteau! Une robe encore brillante, et un nez qui se livre par petites touches: cacao, animal, épices confites. La bouche est suave et câline, aux tanins arrondis et fondus. De la vigueur, sans creux ni faiblesse, pour une bouteille dans sa phase de plénitude. Un vin déjà goûté il y a quelques mois, qui possédait alors des notes d’évolution plus marquées. Il faut dire que la bouteille ouverte par Bacchus n’avait jamais quitté la cave du domaine!

    Arbois  Chardonnay 2001, cuvée des Docteurs
    Il s’agit ici de Melon à queue rouge, une variété de Chardonnay typiquement jurassienne. Et de fait, les arômes donnent le sentiment d’être bien ancrés dans leur terroir, riches et puissants, légèrement miellés. Un vin plutôt enrobé, rond, gras, qui emplit bien la bouche.

    Arbois réserve du Caveau 2000
    Il s’agit d’un assemblage Savagnin-Chardonnay aux proportions jalousement gardées, grosso-modo 50-50, mais certains parlent de 60-40, voire de 80-20! C’est selon, et il faut compter sur Bacchus pour entretenir le mystère! D’ailleurs, le sait-il vraiment lui-même? Il s’agit en fait d’une parcelle complantée, vendangée tardivement et ouillée. Le savagnin donne l’impression d’être majoritaire, toutefois: épices douces, curry, agrumes bien mûrs, sur une ossature acide salivante en finale. Très grande longueur pour un très beau vin que je connaissais déjà et qui ne fait que confirmer tout le bien que je pensais de lui.

    Arbois Savagnin 2000
    Un élevage sous voile qui apporte des notes typiquement oxydatives à une matière ample et riche, large et longuement persistante.

    Arbois Vin Jaune 1997
    Le nez est plus fin, moins puissant, plus délicat, et au final plus intense que le précédent. Morille et écale de noix, sur un support acide d’une grande droiture et d’une très belle longueur.

    Elixir de la Tante Philomène
    Une cuvée collector hors commerce, un « mijoté » de Macvin et d’épices à usage purement personnel. La cuisson apporte de la rondeur à l’équilibre tout en préservant l’acidité.

    Arbois Vin Jaune 1998
    Toujours en fût et dégusté au dzi! 2 pièces différentes, l’une droite, longue et un peu austère, l’autre ronde, enrobée et charmeuse. L’assemblage de toutes les barriques qui passeront l’épreuve du vieillissement prolongé devraient aboutir à un jaune supérieur à la meilleure des barriques dégustées seules. Presque un adage chez les vignerons! En tout cas, ce Jaune est prometteur, comme nombre de 98 dégustés ces derniers temps.

    Arbois Trousseau 2005
    Mon premier 2005, juste pour dire que le millésime devrait donner de grandes choses! Les fermentations sont déjà achevées, et si ce n’était le trouble de sa robe, on l’avalerait goulûment.

    Une très belle dégustation qui confirme l’excellence qualitative de ce beau mais petit (6,5 ha) domaine de Montigny. Et Lucien Aviet est un personnage qu’il faut rencontrer au moins une fois dans sa vie.

    Le mot de la fin, je le laisserai bien volontiers à Bacchus, pour un aphorisme qui vaut ce qu’il vaut, mais auquel il est difficile de rester totalement insensible, à moins d‘être aquaphile végétarien, insensible à la bonne chair.

     

     

                                « Il faut savoir profiter du jour qui vient et de ses délices
                                Passer le jour entre deux vins et la nuit entre deux cuisses »

    Olif