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Plus on est de Foug...

Il n'est pas du genre à garder les deux pieds dans le même sabot quand il s'agit d'aller dynamiser la vigne ou de ne pas sulfiter en cave. Corentin Houillon, après une parenthèse vaudoise au Domaine de la Ville de Morges, a posé ses valises en Chautagne en 2020 et repris le domaine de Veronnet. Pile au pied du Gros Foug. Si ce n'est pas un signe, ça, pour un jeune vigneron à la réputation plutôt fougueuse!

Ancien domaine familial ayant appartenu à la famille Bosson, les parcelles de vignes de Veronnet y sont quasiment d'un seul tenant, juste au dessus de la cave, avec un dénivelé de folie. 5 hectares pour 5 cépages, plantés sur un sol de molasse permettant, outre la réalisation de châteaux de sable par temps sec, la maturation idéale de l'altesse, de la jacquère, du gamay, de la mondeuse et du pinot noir. Des sols savoyards d'origine jurassique, voilà qui ne devrait pas dépayser le jeune vigneron comtois, formé à la bonne école Houillon, celle où on n'apprend pas les pratiques intrusives en cave, quitte à ne jamais savoir comment sulfiter ou enzymer un vin.

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Face au Gros Foug, la vue est imprenable sur le plus haut sommet du Bugey, le Grand Colombier, dont la croix sommitale ne lui fait même pas d'ombre. À son pied, quelques vignes, du côté de Corbonod. Elles valent aussi le détour, mais ce sera (peut-être) pour plus tard. Depuis les crêtes du Grand Colombier, le Gros Foug fait un peu moins le fier, même si l'entaille des gorges du Fier se remarque aisément.

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Pour accéder à ces crêtes, depuis le Col de la Biche, on peut traverser la Réserve Biologique Intégrale d'Arvière, qui mène à la Griffe du Diable. Une fois redescendu, après avoir franchi le Rhône, on atteint en quelques pas la Réserve Biologique Intégrale de Veronnet. Sans panneau explicatif, mais avec un guide de choix, grand maître de la biodiversité sur son terroir, où il accueille volontiers différentes plantes et semis en plus des ceps de vignes, et, à l'occasion, lynx, biches, blaireaux et treize sangliers à la douzaine.

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Comme on a déjà eu l'occasion de l'évoquer plus haut, malgré leur sol spécifique, les vins de Corentin sont tout sauf mollassons. Plutôt fougueux, on l'a déjà dit aussi, c'est dur de ne pas bisser. Des vins généralement élevés en fûts de plusieurs vins, sensibilité jurassienne oblige, mais des essais concluants de cuve pour les cuvées Veronnet ont vu le jour. Ce sont les premières cuvées à être commercialisées sur le millésime 2020, le premier officiellement pour HC-Vins (2019 a donné naissance à 2 cuvées "Héritage", blanc et rouge, vinifiées avec des raisins laissés par son prédécesseur). Les autres cuvées (Zénith, Montée furieuse, Cosmos, Force et nature, Arcane et Vieux Foug) ne seront disponibles qu'à l'automne. Mais laissent déjà entrevoir tout leur potentiel et devraient rapidement placer Corentin au sommet de la Chautagne, en compagnie de Marie et Florian Curtet, les voisins de Motz, qui ont également repris une partie des vignes de l'ex domaine Veronnet. Plus on est de Foug...

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