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Le Sud-Ouest, sous la neige et côté Jardins !

Date: le 19/02/2005 à 23:06

L'hiver jurassien, on est en plein dedans ! Une nouvelle offensive du froid et de la neige en début de semaine a blanchi les coteaux jusqu'en Arbois. La nuit est déjà tombée sur le vignoble lorsque nous arrivons dans la cité de Pasteur et le thermomètre est largement en dessous de 0°C. Heureusement, nous partons pour une destination en principe plus clémente, le Sud-Ouest ! C'est la reprise des séances de dégustation aux Jardins de Saint-Vincent et nous débutons avec un petit tour d'horizon éclectique de divers vins de cette vaste zone géographique.

 

 

Un petit coup d'oeil au tableau noir accroché dans l'entrée nous fait réaliser à quel point une touche féminine fait défaut à l'organisation de cette soirée. Malgré toute la bonne volonté de Benji, la calligraphie est plus sobre et il y a moins d'enluminures et de décorations. L'ombre d'Angélique plane toujours sur les Jardins ! Mais la maison est toujours aussi accueillante, et d'ailleurs il y a foule pour cette première session.

On attaque tout de suite par une série des blancs, avant quelques rouges puis des liquoreux. Les vins sont tous dégustés à l'aveugle, comme à l'accoutumée.

Ondenc sec 2003, Robert Plageoles, Gaillac sec
Robe limpide mais nez éclatant, sur le coing, très fermentaire mais plutôt agréable. En bouche, la structure est plutôt lâche, du fait d'un manque évident d'acidité, mais la fraîcheur est là, rendant ce vin facile et éminemment sympathique. Une vraie curiosité !

Clos Uroulat, Cuvée Marie 2002, Charles Hours, Jurançon sec
La robe est brillante et dorée, véritable contraste avec la précédente. Le nez est très pur, intense, sur les fruits exotiques, l'ananas, avec un côté miellé. D'abord marqué par une acidité presque tranchante, le vin gagne en volume, s'étoffe et joue des épaules. La finale possède encore de beaux amers qui devraient se fondre avec le temps. Une très belle bouteille pour dans quelques années.

Le Vin est une fête 2003, Elian Da Ros, Côtes du Marmandais
60% merlot, 30% cabernet franc, 10% sauvignon.
Robe grenat, nez très mûr de fruits cuits et de banane séchée. La bouche est tonique et croquante, faisant ressortir le côté végétal du cabernet franc et donnant au vin un style gourmand irrésistible. Le vin est un plaisir, ce vin est une fête!

Clos Baquey 2002, Elian Da Ros, Côtes du Marmandais
Changement de style et de registre pour ce vin à la robe soutenue, jouant beaucoup sur l'extraction, mais sur une extraction mesurée et contrôlée, voire maîtrisée. Le nez est complètement fermé aromatiquement parlant, mais j'y décèle de légères notes presque javellisées, plutôt surprenantes. En bouche, c'est une véritable masse tannique très serrée, mais avec du volume et de l'amplitude, et surtout une grande maturité qui jamais ne donne une sensation astringente. Un potentiel énorme, tout juste entrevu, et beaucoup de promesses. L'antithèse du vin précédent! Pas encore une fête, mais ça devrait venir dans quelques années.

Les Secrets de Palvié 2000, J. Bézios, Gaillac
Ma bouteille mystère, la seule que je n'aie pas dégusté à l'aveugle. La robe est soutenue et le nez très torréfié, brûlé presque, témoignant d'une chauffe de barrique un peu excessive à mon goût. La bouche est crémeuse en attaque, ample, mais révèle rapidement un léger creux en son milieu, rapidement compensé par de la longueur, même si la finale révèle des tanins un peu asséchants. Doté d'une belle acidité, de fraîcheur, c'est une belle syrah qui mériterait de se débarrasser de certains artifices. Peut-être au vieillissement si les tanins ne sèchent pas trop.

Thibaut de Plaisance 1999, Château de Plaisance, Fronton
Nez très ouvert, évolué, complexe, encore fruité (fraise écrasée), mais déjà empyreumatique (léger cacao), et aussi typique de la négrette (un peu métallique, violette de Toulouse). La bouche est fraîche, agréable, élégante et tonique. Un vin fondu et à maturité, faisant honneur à son appellation.

Mauzac roux 2003, R. Plageoles, Gaillac doux
Robe dorée. Nez complètement craquant de poire William, très fermentaire, mais tellement agréable! La sensation de mordre à pleines dents dans une belle poire bien mûre! Une grande fraîcheur qui fait passer complètement inaperçus les 70 g de résiduel. Encore une curiosité extrêmement intéressante du domaine Plageoles, la mémoire du patrimoine ampélographique gaillacois.

Vin de Voile 1996, R. Plageoles, Gaillac
Ce nez-là , il est oxydatif! On ne trompe pas un Jurassien comme cela! De la noix, mais avec une amertume prononcée, terminant sur l'écale de noix verte. La bouche est alcooleuse, un peu déstructurée, et appelle de façon inéluctable la comparaison avec un Jaune jurassien, ce qui joue totalement en sa défaveur. Une curiosité toujours, pas réellement convaincante, mais qui a le mérite d'exister.

 


Presambulle Demi-Doux, P. Lescarret, Gaillac ancestral
Une petite douceur rafraîchissante pour terminer, à boire sans se prendre la tête, comme on va se tremper négligemment dans un jacuzzi en fin de soirée arrosée.

Fin de la partie pédagogique de la dégustation, place au petit mâchon préparé par Maître Jean-Claude, le charcutier-traiteur d'Arbois, où d'autres vins seront dégustés et surtout bus, sans prise de notes ni de tête, avec entre autres la Syrah 2003 de R. Plageoles, moyennement convaincante, et, en avant-première, un vin du sud-ouest d'Arbois, l'assemblage Ploussard-Trousseau 2004 d'un vigneron nouvellement arrivé en Arbois, adepte du sans soufre, et dont nous aurons l'occasion de reparler plus longuement bientôt, je l'espère.

Le Sud-Ouest, puissance et douceur, un beau voyage effectué en un peu moins de 3 heures aux Jardins de Saint-Vincent.

Olif

 

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