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Le Jaja des pas Beaux-Beaux!

Dimanche 19 juin 2005. C’est l’été, ou presque! La fête de la Musique n’a pas encore chanté, le coucou si, ce qui dans le Haut-Doubs signifie la fin de l’hiver.

Une foule, très clairsemée et peu prévoyante, se disperse dans les allées du Casino local, pas pour jouer, mais pour compléter à la dernière minute les achats en vue du barbecue dominical. Les rangs se resserrent à l’approche de l’unique caissière réquisitionnée. La file d’attente s’allonge. Le temps de jeter un regard amusé sur la clientèle de l’endroit. Prendre un peu de distance pour un semblant d’étude sociologique. Observer le panier de la ménagère et la clientèle du dimanche matin.

Ce gars-là m’attire franchement l’œil, par son look détonnant, et aussi parce qu’il stationne devant le rayon Vins du magasin. Un rayon qui ne susciterait guère l’intérêt du Passionné.com, mais à l’évidence, ce quidam ne doit pas surfer bien souvent!

Torse nu, une chemise à carreaux en grosse laine jetée sur les épaules, un pantacourt élimé, dévoilant des mollets fusiformes, et des chaussettes noircies qui retombent sur des mocassins usés jusqu’à la corde, voilà pour l‘aspect extérieur. Le visage buriné et anguleux, souligné par une fine barbichette, le cuir tanné par de longues heures passées en plein air sous le soleil, et les mains calleuses, aux replis légèrement crasseux, évoquent le bourlingueur vivant d’expédients au jour le jour, plutôt que le simple clodo.
Les yeux fichés sur les étiquettes, il épluche, inspecte, tâte, soupèse, ausculte. Empoigne une bouteille, la repose, se tourne vers une autre, à la forme inhabituelle, rectangulaire, revient vers la précédente, se concentre, fronce le sourcil, se livrant probablement à un petit calcul intérieur, et finit par la retenir, chargeant deux exemplaires dans son panier rouge.

Chante Clarette rosé, mis en bouteilles aux Chais Baucairois! En bouteille, mais plastique, du cul au goulot, bouchon à vis, évidemment, à la manière d’une bouteille de Coca Cola. Pourquoi celle-ci, et pas le Rosé d’Espagne en Tétrabrik? Ou encore le Fines grappes Rosé, toujours vendu dans du plastique? Une histoire de packaging? De prix? 1 ou 2 centimes d’€, ça peut avoir son importance, sur un vin à moins de 2 €! Qui pourra nous le dire? Il y aurait peut-être matière à une étude de marché!

Et dire qu’il y en a ici qui hésitent entre Montrose, Calon Ségur et Cos d’Estournel, au moment de faire leurs courses!

Olif

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