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Le Languedoc, de Grès en Terrasses...

Date: le 31/07/2003 à 18:11

Petite escapade en direction du Languedoc géographique pour le GJP en cette fin de juillet caniculaire sur le Haut Doubs. Il n'y a qu'à fermer les yeux et on s'y croirait ! Les cigales chantent dans mon jardin même si ce ne sont que des grillons !

Le Languedoc, cette nouvelle Terre Promise en matière de vins, de moins en moins inconnue et qui possède de nombreux ambassadeurs sur LPV, nous apporte son lot de découvertes chaque jour ou presque.

Il m'a semblé judicieux en préambule de faire le point sur l'existant pour essayer de mieux comprendre les vins et les terroirs. Je me permettrai donc, en guise d'introduction, un petit rappel sur le découpage de la région. Pour ceux que cela intéresse, vous pourrez trouver plus d'informations sur 2 sites Internet très bien documentés : [www.coteaux-languedoc.com] et [www.languedoc-wines.com] .

Le regain qualitatif de la région est passé par une remise en question complète au début des années 80 qui a vu émerger un certain nombre d'appellations contrôlées cherchant à exprimer le potentiel de leurs terroirs et à sortir des rangs de la productivité à tout et n'importe quel prix.

Dans un premier temps, l'introduction de cépages dits améliorateurs a permis d'augmenter la qualité et de définir des climats privilégiés. Dans un deuxième temps, la redécouverte des cépages de base (carignan, cinsault) avec meilleure conduite de la vigne permet au vignoble de mieux affirmer son identité sudiste.

Si Faugères et Saint-Chinian furent parmi les premières à accéder à l'AOC en 1982 (en exceptant le précurseur Fitou consacré en 1948), elles furent suivies en 1985 par les Coteaux du Languedoc. Depuis cette date, le remaniement est constant, aboutissant à une meilleure définition des terroirs, en prenant en compte des éléments aussi variés que l'influence des vents, la pluviométrie, la distinction entre zones littorales, garrigues ou piémonts. Tous ces éléments ont permis de dégager actuellement 7 zones géographiques et climatiques qui se répartissent sur 3 niveaux d'appellation :

1er niveau: Appellation régionale Coteaux du Languedoc.
2ème niveau : Secteur ou Appellation sous-régionale, à  partir de zones climatiques .
3ème niveau : Appellation communale, à  partir de critères géologiques. 

Les 7 zones délimitées actuellement se répartissent en :
- Clape et Quatourze
- Pic Saint Loup
- Grès de Montpellier
- Pézenas et Cabrières
- Terrasses du Larzac
- Terres de Sommières 
- Terrasses de Béziers 

A ces 7 zones, il convient d'ajouter 2 zones d'appellation « Cépage », l'AOC Picpoul de Pinet qui correspond à une zone géographique particulière, et l'AOC Clairette du Languedoc sur une partie de la zone climatique de Pézenas et des Terrasses du Larzac.

Notre dégustation portait sur le Languedoc géographique, mais il s'est avéré que les bouteilles sélectionnées représentaient plutôt bien les différentes zones climatiques de l'appellation Coteaux du Languedoc, avec 3 intrus cependant, un vin des Corbières, un vin de la vallée de l'Aude et un vin de pays de l'Hérault situé dans la zone des Terrasses du Larzac mais avec un encépagement illicite pour prétendre à l'AOC.

Les vins ont été carafés 8 heures avant la dégustation, qui s'est déroulée à  l'aveugle, et servis deux à  deux.

- Vin n°1 : robe sombre. Nez de fruit mûr, voire blet, un peu réduit. Tanins serrés, un peu verts, finale soyeuse et légèrement réglissée. Les notes de réduction du nez ne font que s'amplifier et évoluent vers le ventre de lièvre, ce qui rend le vin un peu déplaisant en attaque et divise les dégustateurs. Malgré l'amélioration en finale, je suis moyennement convaincu !
Domaine Alquier 2000, la maison jaune, Faugères.

- Vin n°2 : robe également sombre, ce sera une constante au cours de la soirée ! Le nez est fruité mais j'y décèle une petite touche végétale (rafle ?) et des notes poussiéreuses. Globalement bien construit, il manque un peu de puissance et de volume, sans qu'on puisse parler de véritable creux. Bonne longueur, le fruité s'exprime beaucoup mieux en milieu de bouche avec des notes de fraise et de petits fruits rouges, l'alcool ressort un peu en finale. Très jeune, il devrait se bonifier et s'équilibrer avec le temps. Là encore, les dégustateurs sont partagés ; ceux qui ont aimé le vin n°1 apprécient moins celui-là et vice-versa !
La Grange des Pères 2000, vin de pays de l'Hérault, Aniane .

- Vin n°3 : la robe est noire, totalement opaque. Le nez s'ouvre au départ sur de curieuses notes chlorées ( ? !) qui s'estompent rapidement pour laisser la place à de la liqueur de fruits noirs et de la cerise à l'eau de vie. La bouche est énorme, un peu massive, c'est une véritable marée noire qui envahit la bouche avec ce réglisse et ce goudron qui tapissent le palais. Grosse matière ! C'est un véritable monstre que j'adore et crois reconnaître. Un vin qui désarçonne un peu les novices en Languedoc.
Copa Santa 2000, Coteaux du Languedoc, terroir La Méjanelle(Grès de Montpellier) .

- Vin n°4 : la robe est sombre mais avec des reflets plus clairs sur les bords. Sur les fruits rouges (fraise, groseille), c'est un vin qui possède beaucoup d'élégance et de finesse par rapport au précédent. Souple mais bien équilibré et fondu, c'est une bouteille très plaisante à boire et qui termine sur une touche légèrement réglissée. Son grand mérite est de succéder superbement à la Copa Santa dans un style radicalement opposé.
Baron'Arques 1999, vin de Pays de la Haute vallée de l'Aude.

- Vin n°5 : la robe montre de légers signes d'évolution mais elle est encore dotée d'une belle profondeur. Nez légèrement cacaoté avec des notes de venaison. Les tanins sont fondus, la bouche est élégante avec une grande longueur et une rémanence de notes épicées en finale. C'est un très beau vin à son apogée qui séduit l'ensemble des dégustateurs.
Domaine Peyre Rose, Syrah Léone 93, Coteaux du Languedoc, Saint-Pargoire (Grès de Montpellier) .

- Vin n°6 : robe sombre. Nez fruité, épicé, avec de légères notes de cacao. Attaque souple et fondue, longueur correcte mais je lui reprocherais un léger manque de profondeur. Beau vin néanmoins.
Mas Bruguière La Grenadière 99, Pic Saint Loup .

- Vin n°7 : la robe montre de légères traces d'évolution. Le nez s'ouvre sur de la griotte, du moka, des épices, du cacao. Le vin est d'une richesse incroyable, l'équilibre est somptueux. Long, d'une grande élégance, tout est magistralement intégré. C'est un grand vin dans sa phase de plénitude que tout le monde a plébiscité comme le plus grand de la soirée.
Prieuré Saint-Jean de Bébian 93, Coteaux du Languedoc (Pézenas) .

- Vin n°8 : robe sombre. Nez torréfié et boisé. Le nez révèle un fruité exubérant avec des notes florales prononcées (pivoine ? violette ?). Beaucoup d'amplitude mais tranche un peu par rapport aux vins précédents. Mérite d'être attendu mais tout le monde l'a trouvé si différent que l'on penchait pour la présence de cabernet sauvignon.
Perdu, puisqu'il s'agit du domaine de l'Aiguelière, Côte rousse 2000, Montpeyroux (Terrasses du Larzac) .

- Vin n°9 : robe sombre. Nez fruité avec une touche florale anisée très originale. Long, développant un beau volume, c'est un vin solaire qui pâtit de passer derrière les gros calibres précédents, alors que les papilles commencent à saturer. Un vin intéressant à regoûter pour lui-même dans un autre contexte.
Mas de la Barben, Les Sabines 2000, Coteaux du Languedoc (Terres de Sommières) .

- Vin n°10 : robe sombre. Le nez, légèrement viandé, fruité et épicé, laisse percevoir un peu l'alcool. Donne une impression de maigreur derrière les autres vins même si je pense que cette impression est faussée. Il n'a pas plu à la majorité des dégustateurs mais il faut impérativement le revoir car j'en avais fait un de mes coups de coeur récemment.
Château La Voulte Gasparet, Corbières, cuvée Romain Pauc 2000 .

Pour clore la soirée dans l'exotisme, un Clos des Corbassières, grain noble coeur de clos 2000 du domaine Cornulus , est venu nous apporter une petite touche de douceur dans le monde viril des vins du Languedoc.

Cette dégustation appelle quelques commentaires. Tout d'abord, cette soirée a vu la consécration de Bébian 93 là  où nous attendions Syrah Léone 93. L'écart est faible mais Bébian a révélé un poil de complexité supplémentaire. Concernant les vins plus jeunes (les deux 93 pouvant être considérés hors concours), la révélation serait la cuvée Baron'Arques qui a surpris tout le monde car nous ne l'attendions pas si bien. Fruit de l'alliance des barons de Rotschild et des Sieurs d'Arques, cette cuvée résulte d'un assemblage de différents cépages (non précisés) des 4 clochers. Plutôt onéreuse, elle est néanmoins de très belle facture. La déception, c'est Romain Pauc 2000 mais l'ordre de passage lui a été défavorable. Le plus atypique, c'est la Côte Rousse 2000 de L'Aiguelière. Pas forcément le style que je préfère. La découverte, c'est le Mas de la Barben, une propriété intéressante située aux portes de Nîmes. La consécration, c'est (pour moi) la Copa Santa 2000, un véritable rouleau compresseur, dans un style que j'affectionne particulièrement. Accueil plutôt mitigé pour Grange des Pères et La Grenadière mais ce sont tous deux de très beaux vins, à attendre encore un peu. J'ai terminé les deux fonds de bouteille ce midi et c'est franchement très bon, l'un comme l'autre. La Maison jaune n'a pas convaincu non plus, trop marqué par la réduction à  mon goût.
Globalement, aucun vin n'était mauvais et ce fut une vraie belle dégustation, d'un très haut niveau. Et nous n'avons pas épuisé toutes les cartouches languedociennes!

Probablement à  suivre..., un de ces jours!

Olif
               

Commentaires

  • je vien de lire cet article, il vous faut revenir en Languedoc et regouter les vins de ces domaines. Et je vous conseil tout particulierement de repasser au mas de la barben, qui a prit de l'empleur depuis 2003.
    ces vins sons aujourd'hui incontournable.

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