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1ères Rencontres Vendéennes autour du Vin : Château de Suronde, en Quarts et en entier !


Date: le 25/05/2004 à 16:44

Point culminant de ces 1ères Rencontres vendéennes autour du Vin (ou comment anticiper l'actualité !), cette dégustation était prévue de longue date, bien avant la controverse bettannienne, qui , tout grand dégustateur qu'il est, peut néanmoins se planter, ce qui finalement est plutôt rassurant. Ce qui est plus grave, par contre, c'est l'impact que peut avoir son discours après avoir porté un avis aussi tranché et définitif sur seulement deux bouteilles dégustées. Enfin, bref, passons!

 

Grâce aux relations de PhR, le super GO en chef de la manifestation, nous avions la chance d'avoir à nos côtés Francis Poirel en personne, accompagné de l'intégralité de sa production en Quarts-de-Chaume depuis le millésime 95. Le Quarts-de-Chaume en entier donc, même s'il s'agissait uniquement des « meilleurs quarts de la récolte, pendante ... ».

Pour l'anecdote, Francis Poirel, un artisan vigneron jovial et fort sympathique avait fait le voyage la veille, et nous avons passé une grande soirée festive autour des vins que nous avions emmenés et des plats proposés par Phil85 du Chai Carlina, qui avait mis un tigre dans son moteur et passé la surmultipliée pour gérer le soutien logistique des rencontres en même temps que sa clientèle, fort nombreuse en ce pont de l'Ascension. J'avais apporté dans mes valises un Quart-de-Chaume 1988 du Château de Suronde, période Laffourcade, pensant qu'il était intéressant de remonter dans le temps. Ce fut effectivement éloquent, pas dans le sens où je l'imaginais pourtant, avec un vin vert, acide, vraisemblablement chaptalisé, rien à voir avec ce que nous allions goûter le lendemain.

 

Anjou blanc 2001:

Très pur, sur le fruit avec une minéralité qui perce, il laisse la bouche fraîche de par son équilibre et sa belle structure acide.

Sauvignon 2001:

En magnum et ouvert depuis la veille. Il s'ouvre sur des notes de fraise, de menthe poivrée et/ou de feuille de fraisier. Grande et belle structure acide qu ressort en finale, un vin qu'il faut attendre, d'après Francis, mais déjà diablement bon!

Anjou blanc 1998:

Nez puissant, intense et complexe, avec des notes miellées. La bouche fait ressortir de discrètes notes cartonneuses, précurseurs du liège sans doute, traduisant un problème de bouchon, qui ma foi, est loin de rendre le vin imbuvable!

Quarts-de-Chaume 1995:

Année très sèche à l'origine d'un passerillage des raisins. La robe est dorée, brillante. Le nez est intense, terpénique débutant et confit, abricot sec, pâte de coing. La bouche est vive, portée par une belle acidité, longue. Minéralité et fruits secs s'expriment en rétro-olfaction. Très longue persistance! La barre est placée très haut pour une entrée en matière!

Quarts-de-Chaume 1996:

Année à botrytis. Si la robe est similaire, le nez est moins aromatique, plus minéral (graphite). S'y ajoutent des notes de coing. La bouche est un peu plus molle mais plus intense, plus profonde et plus grasse. La richesse se révèle dans le temps et dans la finale. Difficile de trancher entre 95 et 96! Lequel préférer? Sans aucun doute les deux, qui reflètent magnifiquement les différences entre millésimes.

Quarts-de-Chaume 1997:

Ce millésime est en fait la somme des deux, puisque la chaleur de l'été a fait passeriller les raisins qui se sont gorgés à nouveau d'eau avec les pluies de septembre et le botrytis s'est finalement installé par la suite. Le nez d'abord un peu réservé, se livre par petites touches, hésitant entre la minéralité, le confit et le botrytis. Ce qui ne fait que le rendre plus complexe, en fait. La bouche est onctueuse mais fraîche, s'amplifie progressivement, la liqueur s'étale pour se fondre dans une finale en queue de paon. J'en suis bouche bée! Un vin grandissime qui ne souffre certainement pas d'un excès de manque de soufre!

Quarts-de-Chaume 1998:

Année pluvieuse dans laquelle produire un vin liquoreux s'est révélé être un tour de force! Le nez est très original, pour ne pas dire surprenant, sur des notes de cake au rhum et aux raisins. Une vraie gourmandise qui évolue par la suite sur de la quinquina et de l'orange amère. La bouche est légèrement déséquilibrée avec une perception du sucre trop importante, mais dans le contexte, c'est un vin plus qu'honorable.

Quarts-de-Chaume 1999:

Nez frais, légèrement mentholé, sur la cire et le miel. Une grande richesse en glycérol, donc, mais une fraîcheur bien présente grâce au menthol et à l'acidité.

Quarts-de-Chaume 2000:

Encore un nouveau nez, pas le plus réussi, mais le millésime fut assez calamiteux. Des notes iodées, pharmaceutiques s'imposent à moi et ne me quittent plus. La bouche est épicée, un peu alcooleuse avec une finale dissociée et une rétro iodée.

Quarts-de-Chaume 2001:

Très acidulé, limite citronné, on décèle déjà de la minéralité (mine de crayon) et des notes confites d'abricot. La bouche est encore un peu dissociée mais la liqueur est belle. A attendre et ça devrait être très beau!

Quarts-de-Chaume 2002:

Echantillon tiré du fût. La robe est à peine trouble et le nez s'ouvre sur des notes fermentaires de pomme de bois. La liqueur est rafraîchissante et la finale très acidulée.

Quarts-de-Chaume 2003:

Tiré du fût également, la robe est trouble, le nez également fermentaire, sur la pomme, le cidre. A l'oreille, on entend la mer! Le vin pétille joyeusement. La bouche est grasse, riche et onctueuse, très concentrée avec une belle acidité et une finale fraîche. Un vin impressionnant qui devrait faire un malheur dans quelque temps!

Quarts-de-Chaume 2003, cuvée Victor et Joseph:

Le coeur des Quarts, 29° potentiel! Liquoreux de l'extrême, 360 g de SR, 6° d'alcool, il possède une richesse énorme et la bouche reste fraîche malgré tout ce sucre! Un véritable PMG dans les Quarts!

 

Difficile de ne pas être séduit par cette verticale d'anthologie! Après avoir goûté un 1988 caricatural la veille, on mesure mieux le chemin parcouru pour obtenir de grands vins. Ce qui est certain, c'est qu'avec le Château de Suronde les Quarts-de-Chaume ont retrouvé tout leur lustre d'antan. Si j'étais Seigneur de la Guerche, j'exigerais volontiers chaque année une dîme de ce vin-là !

 

Olif

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