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L'Alsace des Terroirs, selon Deiss

Date: le 13/10/2004 à 19:50

Ici, on ne parle pas cépage, mais Terroir! Avec un T majuscule! Toute cette magnifique série provient de vignes en complantation, sans mention des cépages sur l'étiquette, évoqués de façon facultative sur la contre. Et on commence par un rouge, histoire de mieux goûter les blancs qui vont suivre!


Burlenberg VV 1999
La robe est bien sombre pour un vin de pinot noir (mais pas exclusivement!), probablement marquée par la lave fossilisée qui doit constituer ce terroir d'origine volcanique!
Le nez est finement grillé, boisé, avec une note de fumée. L'acidité ressort d'abord, puis s'estompe et s'harmonise au fur et à mesure de l'aération, laissant mieux percevoir des notes fruitées.
En bouche, les tanins sont stricts, un peu acides, limite astringents en finale, avec une pointe d'amertume.
Une matière d'une grande qualité, probablement marquée par son terroir (le côté fumé?) mais pas d'une grande séduction actuellement. Peut-être un peu trop sévère à mon goût à ce stade, du fait de l'acidité finale marquée! Et pourtant, je suis habitué aux Pinots bourguignons!

Engelgarten 2000
Issu d'un terroir graveleux, il offre un nez très mûr, sur les agrumes, mais exprime déjà bien sa minéralité dans des notes de silex. En bouche, une sensation pétrolifère me semble évidente mais est interprétée diversement. La petite perception de résiduel vient atténuer la dureté minérale, mais le vin reste tendu, le plus sec de toute la série qui va suivre.

Rotenberg 2000
Ici, le terroir est calcaire. La robe est d'un beau jaune soutenu, brillante. Le premier nez est peu expressif, puis s'ouvre sur les fruits exotiques, le citron, pour donner une sensation de grande maturité, de vin solaire.
Le sucre résiduel est bien marqué, atténuant la perception minérale crayeuse, et s'apparentant à un équilibre demi-sec. Moins tendu qu' Engelgarten, plus mou peut-être, il est aussi moins convaincant.

Grasberg 2000
Un terroir calcaire pauvre au sommet de l'Altenberg, pour un vin également au sommet!
Agrumes, épices et minéralité se partagent la vedette, associant rondeur et nervosité pour terminer sur de beaux amers. Une structure magnifiée et soulignée par une petite pointe de résiduel.

Burg 2000
Sa situation en fond de vallée, sur un terroir marneux, en exposition Sud, apporte des notes iodées dans une forme de minéralité adoucie. Une bouche d'une définition exemplaire, précise, qui laisse percer la minéralité sous une enveloppe caressante et riche, presque beurrée. Une pureté éclatante et une grande séduction.

Gruenspiel 2000
Un terroir en damier, comme son nom l'indique, sauf pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue alsacienne. Une mosaïque de sols gréseux, granitiques, gneissiques, sur une matrice de marnes du Keuper.
La robe est soutenue, dorée, le nez très mûr, sur les fruits exotiques, les agrumes, presque confit, avec des notes caramélisées de tarte tatin. L'attaque est franche, laisse percevoir la minéralité et la bouche fait preuve d'une grande profondeur et d'une densité exceptionnelle. Magnifique!


Mambourg 2000
On attaque avec celui-ci la série des Grands Crus, sur des terroirs d'exception. Sa robe est dorée, son nez très mûr, surmaturé même, avec des notes d'agrumes, de miel, de pomme, à la fois encore un peu fermentaire et oxydatif. Sa grande richesse, sa grande longueur, sa forte personnalité achèvent de me séduire. Superbe!

Altenberg de Bergheim 2000
Sous une robe également dorée, il joue plus sur la minéralité malgré un sucre résiduel plus important que Mambourg. Grande longueur, évidemment, et un côté un peu piquant en finale, probablement dû à une petite présence de gaz(?), avant que ne réapparaisse la minéralité.

Schoenenbourg 2000
La quintessence! Un équilibre quasi-parfait, plutôt demi-sec, voire presque liquoreux. La minéralité est marquée, légèrement pétrolante, mais pas d'origine variétale. La longueur est immense, tout comme la persistance. Un monument!

Exceptionnelle dégustation, d'une rare homogénéité qualitative, et une approche fascinante des grands terroirs alsaciens! S'il fallait ne retenir qu'un seul vin, je ne suis pas sûr d'être en mesure de choisir. Peut-être Mambourg ... ou alors Schoenenbourg ... à moins que l'Altenberg ... sinon à défaut Gruenspiel... quoique Burg ... mais aussi Grasberg ...et Engelgarten ... sans oublier Rotenberg (un cran en dessous?) ... et Burlenberg (mais c'est un rouge!).

Ah! L' Alsace des Terroirs!

Olif



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