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2001 en Septimanie: ça sent le Roussillon!

Dsc02387Et ça sent plutôt bon! Même si les Roussillonnais sont loin d’adhérer à cette nouvelle dénomination régionale très controversée! Plusieurs invités prestigieux à la table du GJP, donc, pour une soirée consacrée à une mini-horizontale de la crème catalane dans un millésime plutôt réputé. Tout d’abord, Anne et Pierre-Ivan Boos, le tandem de l’Alchimie de Pontarlier, fraîchement auréolé du titre de chef régional de l’année par le guide  Champérard. Grosse pression sur la cuisinière! Recevoir un chef à sa table n’est pas monnaie si courante! L’autre guest star nous vient du froid, mais il en faut plus que cela pour impressionner des Haut-Doubiens habitués à des records historiques de thermomètre du côté de Mouthe, la petite Sibérie locale. Celle du Clos des Fées méritait bien une soirée spéciale construite autour d’elle! Une soirée à table, avec quelques sparring-partners de choix, et un menu catalan improvisé spécialement pour l’occasion. Une petite assiette composée en entrée, avec une déclinaison d’anchois (marinés, à l’huile d’olive, en anchoïade), ce qui n’était pas un cadeau pour les vins, il faut bien le dire (heureusement qu’il y avait aussi une tranche de Serrano!), puis une gardiane de bœuf aux olives noires, un plateau de fromages du Trou de Souris, et enfin un dessert surprise apporté par l’alchimiste. Tout ça pour une soirée à marquer d’une pierre blanche, évidemment! Pour la circonstance, les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle, l'ordre de service ayant une certaine importance.

On attaque avec un petit intrus apéritif, il en faut toujours un, c’est du domaine du possible, voire du hautement probable! Les vins ont été débouchés 8 heures au préalable, sauf les deux blancs, puis ont été carafés au moment du service, hormis le VV du Clos des Fées, passé en carafe juste après l’ouverture, et la Petite Sibérie, qui a subi un double carafage.

Cours toujours 2004, Vin de Table du Domaine du Possible
Robe claire, légèrement trouble, nez présentant à peine de réduction. Le carafage, puis le remuage dans le verre, lui fait le plus grand bien. Un vin incisif, apéritif, avec une toute petite perle sur la fin de bouche. Une bouteille que je trouve aujourd’hui plus dans la droiture que dans la largeur, probablement du fait d’une aération en carafe un peu écourtée, mais qui garde un côté débridé, 100% Macabeu, 100% nature. J’aime toujours beaucoup!

Terroir Mailloles blanc 2001, Côtes du Roussillon, Domaine Sarda-Malet
Marsanne et roussanne majoritaires, complétées par grenache blanc et gris. Une structure grasse et onctueuse, lisse, large, procurant une sensation de douceur dans un vin pourtant sec. Plus civilisé que le précédent évidemment, plus sérieux aussi.

Les Calcinaires 2001, côtes du Roussillon Villages, Domaine Gauby
Le premier nez est acidulé, sur le pamplemousse rose, puis légèrement empyreumatique. La bouche est fraîche, minérale, sans dureté, pas immensément complexe, mais bien constituée. Cette cuvée contenait du gaz dans sa jeunesse. Celui-ci s’est totalement évaporé sans qu’il ait été besoin de carafer vigoureusement le vin.

Scelerata 2001, Côtes du Roussillon, Domaine Sol-Payré
Des retrouvailles émouvantes avec cette « âme noire », décidément un vin très charmeur, qui développe des arômes de pâte de fruits rouges, de grenadine, de petits fruits à noyaux, de cassis. La bouche est pulpeuse, veloutée, fraîche, extrêmement séductrice. Un vrai vin plaisir, toujours dans une phase fruitée à la texture remarquable.

Terroir Mailloles 2001, Côtes du Roussillon, Domaine Sarda-Malet
Le premier nez est plutôt réservé, mais le fruit finit par pointer peu à peu. Un vin charpenté, qui possède des tanins un peu stricts en finale et qui confinent à l’austérité. Dans une phase peu expansive, on ressent pourtant un véritable effet terroir, avec de la minéralité. Un vin à attendre quelques années, à mon avis.

Domaine du Clos des Fées Vieilles Vignes 2001, Côtes du Roussillon Villages
Le premier nez est plutôt fermé et c’est du côté de la bouche qu’il faut chercher ses atouts actuels. Large et ample, révélant des arômes légèrement empyreumatiques, il possède un équilibre sudiste affirmé, mais frais, sans lourdeur, et un potentiel énorme. Un vin qui mérite d’encore être attendu!

La Petite Sibérie 2001, Côtes du Roussillon, Domaine du Clos des Fées
La star de la soirée, attendue par tous! Elle a bénéficié d’une double carafage 8 heures au préalable.Dsc02385_2 Vêtue d’une robe noire, au décolleté impressionnant, duquel on a du mal à éloigner son nez et ses yeux, sa richesse et sa concentration impressionnent. C’est bien le vin superlatif attendu, aux notes de griottes et de bigarreau, puis balsamiques et empyreumatiques. Une toute petite pointe de gaz initiale, mais non dérangeante, au contraire, fait que la bouche garde une grande fraîcheur malgré la puissance, même une fois la perle évacuée. L’alcool est agréablement intégré, mais on sent qu'il y en a. Le mariage avec le plateau de fromages (Saint-Nectaire, Roquefort, Picodon, Salers) est impeccable et permet une transition en douceur avec le vin suivant, qui clôturera également sur le dessert. Un moment inoubliable!

Helyos 2002, Banyuls
Dsc02386_1Un Banyuls muté sur grains, élaboré conjointement par la Cave de l’Abbé Rous et Alain Reynaud, du Château Quinault L’Enclos à Saint-Emilion, à l’élevage luxueux mais paradoxalement peu présent, contrairement à celui de la cuvée de Collioure Circée 2002, du même tandem, goûtée il y a déjà quelque temps. Un vin gourmand et sensuel qui fera vibrer aussi bien sur le Roquefort que sur le dessert chocolat-café concocté par Pierre-Ivan Boos. Parker lui  a attribué une note superlative (de mémoire 95) et je ne peux qu’approuver!

Confirmation donc de la grandeur du millésime 2001 dans le Sud de la France, avec des vins tous d'un très bon niveau, déjà accessibles mais qui gagneront certainement à être attendus pour la plupart. La Petite Sibérie n'a pas déçu, loin de là, même si on peut effectivement reprocher à cette dégustation de ne pas s'être déroulée à l'aveugle. Ce sera néanmoins la seule bouteille que je n'aurai pas eu l'occasion de regoûter le lendemain, voire le surlendemain, puisqu'il n'en est pas resté une seule goutte! Un véritable critère de qualité chez les hédonistes, non?

Olif

Commentaires

  • Merci encore Olif pour cette magnifique soirée. Merci aussi et même surtout à Catherine .
    C'est vrai que la petite siberie n'a rien de petite ni de glaciale ! Grande plutôt et chaude...
    Les autres rouges n'etaient pas en reste : mention speciale pour la Scelerata et le Banyuls pour ma part.
    Même pas mal (au crâne) le lendemain matin.
    Le roussillon, c'est y bon!
    Et vive le GJP

    Le Seb

  • "cette nouvelle dénomination régionale très controversée" était abandonnée par son créateur, George Freche, Président du CR LR, il y a dix jours. Je trouve, que c'est une bonne decision. chercher la Septimanie sur une carte, quand vous habitez à l'autres bout du monde (et même seulment dans un autre pays aurait encore rajouté à la pagaille, que créent les appellation de tout genre au delà de nos frontières.

    En plus, j'ai toujours trouvé, que Septimani ressemble trop à septentrional, donc doublement déroutant, si on n'est pas francais.

    Sinon: beau compte rendu, Olif, j'aurais aimé y participer!

    Iris

  • Merci de l'info, Iris! J'avais donc eu une intuition, la Septimanie, ça sentait vraiment le roussi!

    Je pense également que c'est une bonne chose! Même en faisant référence à l'histoire et aux racines, la Septimanie avait bien du mal à convaincre! Il n'empêche! Combien cela a coûté en budget communication, jusqu'à présent, cette affaire foireuse?

  • j'ai lu cela aussi sur le journal, si je me souviens bien, ils parlaient de 2,4 millions d'Euro. Qu'est-ce qu'on aurait pu boire de bonnes bouteilles pour cet argent!

    Et en même temps, il y a deux jeuns vignerons pas loin de chez moi, qui avaient démarré il y a 4 ans avec grand éspoirs, qui ont du abandonné faute de vivre et de soutient financier de leur banquier... encore des coteaux, qui vont tomber en friche.

  • Bravo pour ce beau compte-rendu Olif !
    A te lire, j'ai l'impression que les bouteilles les plus ambitieuses sont actuellement dans une phase de fermeture et que la patience est désormais de rigueur en ce qui concerne ce magnifique millésime 2001.

    Amitiés,

    Luc

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