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Bordeaux, de face et de profil, mes joies et mes peines...

Bordeaux de profil!

Le profil, celui de l'amateur de Bordeaux, dont on parle beaucoup en ce moment, ici, ou encore ! Avec ou sans majuscule, l'amateur de Bordeaux est d'un abord plutôt glacé, fusse-t'il de papier, lorsqu'il est exclusif, toisant le reste du monde du vin avec condescendance, daignant parfois s'y intéresser par pure bonté d'âme, histoire de ne pas se sentir exister uniquement qu'au travers du classement de 1855!

Bordeaux de face!

Bordeaux la magique, Bordeaux la magnifique, Bordeaux l'aristocrate, Bordeaux dont la culture du vin s'est éloignée pendant longtemps de la culture de la vigne, privilégiant la technologie et le travail en cave à l'expression des sols, enfouissant son raisin sous un amas de bûches, de copeaux, de sciure!

Du vin de Bordeaux, j'en ai plein ma cave, de celui qui fait rêver l'amateur débutant ou confirmé, des crus dont la seule évocation du nom fait frémir de plaisir le Parkerophile. Si je reconnais volontiers que Mr Bob a guidé mes achats primeurs jusqu'au millésime 2000, je le regrette maintenant amèrement, ayant rempli ma cave de bouteilles dont je me demande si je vais arriver à les boire un jour, tellement sa conception du vin est éloignée de la mienne, encore que nous arrivions à nous croiser fugacement sur certains domaines ou châteaux.

De l'uniformité bordelaise naquit un jour l'ennui du dégustateur, mais afin de ne pas passer pour un anti-Bordeau-iste primaire, une tendance réputée très "tendance" en ce moment, je me suis résolu à déboucher ça et là quelques flacons prélevés dans une pile qui ne baisse plus beaucoup depuis longtemps. Et ça commence plutôt mal!

Bordeaux, mes peines!

La première bouteille de La Dame de Montrose 2000 débouchonnée aurait mieux fait de le rester à tout jamais, bouchée! Un défaut portant plus sur la structure du vin que sur la perception de notes de TCA, mais un bouchon anormalement imbibé. Un deuxième exemplaire repêché illico à la cave est exempt de notes déviantes. Mais elle ne rigole pas beaucoup, la Madame! Austère, sévère, pour ne pas dire revêche, emprisonnée dans une ceinture de chasteté tannique dont la clé a été jetée au fond d'un puits. L'avenir nous dira si un Prince Charmant saura, un jour, lui "dérider les fesses". Un vin pour Janséniste!

Bordeaux, mes joies!

Le but de ce message n'étant pas de dénigrer les vins du Bordelais, mais plutôt de souligner un virage gustatif conçu pour plaire à certains, au détriment des autres, il ne faudrait surtout pas occulter les satisfactions qui ne sont pas venues que des grands et vieux millésmes.
Tout d'abord, un Montbousquet 99, pourtant l'archétype des vins Nouvelle vague, mais tellement bon que Madame Olif a cru que c'était un vin du Languedoc! Personnellement, la connaissant, je pense qu'il s'agissait là d'un vrai compliment! Un vin concentré, soyeux, fin, encore très jeune, qui se boit avec délectation!

Et puis, ce Pavie 1990, un grand vin, dans un grand millésime, avant que lSaintemilion_058e cru ne soit mis en Perse! Toujours sur une pente ascendante, le bonheur de tremper ses lèvres dans un vin pourtant épanoui, riche et plein! Des retrouvailles avec ce vin, dégusté pour la circonstance à l'aveugle chez Jef, identifié aisément comme Bordeaux, mais plutôt Rive gauche! Comme quoi!


Mais l'essentiel est bien que la magie de Bordeaux opère toujours, non?

Olif
 

Commentaires

  • Salut OliF
    Ton avis sur Montbousquet me ressure un peu sur les 6 bouteilles de 99 que j'ai en cave et dont je regretttais l'achat après avoir, comme toi, évolué dans mes goûts et mes gouroux !
    Je vais faire le test prochainement avec mon épouse qui aime bien, elle aussi, le Languedoc.
    A bientôt j'espère.
    Philippe.

  • J'ai bu il y un an environ un Pavie 97 et bien même dans un "petit millésime" ce vin tirait son épingle du jeu.

    A+

    Raymond

  • Mêmes impressions que toi Olif sur 2 Pavie 90 dégustés à l'aveugle : deux très belles bouteilles, qui n'ont pas attendu l'ère Perse pour révéler la classe de ce cru.

  • Tu as raison, Alain, à chaque situation son vin, et les envies de chacun peuvent fluctuer selon l'instant. Mais il y a quand même certaines choses qui ne passent plus, avec l'âge, l'expérience ou le changement de personnalité, ce que l'on veut! Je me souviens m'être délecté auparavant (il y a déjà longtemps de cela, je pense, quoique...!) des superbes notes vanillées ou torréfiées de certains vins, à Bordeaux mais pas seulement, et maintenant, ça ne passe plus! Pas uniquement parce que je sais qu'elles ne viennent que du fût neuf, parce que j'aime le boisage de certains vins, surtout lorsqu'il n'est pas à mon sens aromatique.

    Le but de mon post était de pointer quelques travers bordelais, mais qui ne me feront jamais devenir à 100% bordeauphobe, l'émotion pouvant toujours être au rendez-vous avec des flacons d'exception, tel ce Pavie 90!

  • Concernant les éventuels changements de mes goûts personnels ces quelques années, je n'en suis pas totalement convaincu. Je ferai d'abord un parallèle avec la littérature. J'aime me plonger dans quelque essai philosophique, des études sociologiques ou des prospectives sur la science politique et économique ou une étude historique. Mais parfois, j'ai aussi envie de prendre un bon vieux San-Antonio, un thriller de Crichton ou un bonne BD de Vuillemin et de m'en délecter sans retenue..

    Pourtant, c'est bien moi.. la même personne!

    Similairement, a certains moments, j'apprécie des vins intellectuels, délicats à l'approche subtile et aux notes reflètant le terroir, la géologie minérale ou les états d'âme du vigneron. Pourtant, il y a des jours où je trouve que tout ça, c'est un peu de la mast...ation intellectuelle, alors que mes papilles salivent et que j'ai furieusement envie d'un vin "parkerisé", rond et riche, bien extrait au fruit facile et flatteur.

    Lorsqu'avec des amis, pas forcément tous de très grands connaisseurs, les vins "intello" suscitent généralement de l'intérêt sérieux.. On cherche à comprendre avec un air grave et digne et on commente ses impressions à voix basse, comme dans une église au milieu de l'office. Au contraire, les vins parkérisés sont généralement accueillis avec de grands sourires, les conversations s'animent et généralement les éclats de rires fusent autour de la table à mesure que le niveau dans la bouteille fuse..

    A chaque situation son vin..

    Alain

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