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Sulfureux...

... mais sans soufre!

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Cornas 2001,Thierry Allemand

Un vin culte! Envoûtant et sulfureux, évidemment, quoique sans soufre. Chaque été qui passe voit poindre chez moi la crainte qu'il ne souffre en cave (le comble pour un vin sans soufre?), même si les chaleurs de 2007 n'ont certainement pas été à la hauteur. Après trois années de stress, je me suis enfin décider à abréger ses souffrances. Et les miennes aussi, par la même occasion. L'occasion, celle qui fait le larron, aussi, sans doute, et fait dégainer le tire-bouchon! Trois heures de carafe lui ont fait le plus grand bien. Le premier nez évoque la pastille Vichy. Frais et mentholé, avant d'évoluer sur des notes d'olive noire et de tapenade puis de suie et de fumée. Une belle syrah, quoi! Ce qui épate, surtout, c'est sa structure en bouche, bien dimensionnée, c'est à dire pas trop, dense et serrée, au grain très fin, que l'on sent prêt à se donner, mais qui se retient. Patiente encore un petit peu! Une gorgée veloutée et longue, que l'on garde en bouche avant de déglutir avec volupté. Allez! maintenant, viens!

C'est certain, on pouvait l'attendre, mais la bouteille n'a pas survécu à la soirée, donc on pouvait aussi la boire!

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En face, un Châteauneuf du Pape 2001 du domaine Font de Michelle, bien ouvert, dans un registre très différent, plus "grenache", a procuré bien du plaisir également. Plus fondu, plus facile, plus harmonieux. Mais peut-être moins sulfureux?

Olif

Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

Commentaires

  • Sans souffre !? Un contrôle par analyse en laboratoire t'aurait rassuré, il y a du soufre... Eh oui, désolé pour le mythe. Cela n'enlève rien à la qualité, ni à la recherche d'un vin le plus sain possible. Mais sans tomber dans la critique de "biocon", il faut reconnaître qu'il y a souvent embrouille du consommateur faute de réglementation claire. Le taux d'alcool est affiché (avec un manque de sérieux flagrant) mais jamais le taux de soufre ni d'autres éléments. Ce qui est obligatoire pour l'eau ne l'est pas pour le vin !? Je ne suis pas pour le contrôle sanitaire absolu, la pasteurisation systèmatique. Mais disons-le, un peu plus de clarté serait bénéfique pour les consommateurs.

  • Tout à fait d'accord avec toi, Lolo. Il serait peut-être plus réglo de préciser "Sans soufre ajouté" ou "Contains natural sulfites".

    Parce qu'il est frustrant de se dire qu'on achète un vin théoriquement vinifié sans soufre et de lire qu'il en contient sur l'étiquette. Ce 2001 a été commercialisé avant la législation européenne, donc la contre-étiquette est vierge. Ouf! Le mythe reste intact!

  • Intéressant..
    Question aux spécialistes: de quoi provient ces doses de souffre naturel?

    Alain

  • Le soufre peut avoir plusieurs origines, mais en général, le message serait "sans soufre ajouté à la mise" (mise en bouteille), ou "sans soufre ajouté à la vigne", ou "sans soufre ajouté à la récolte" (sans oublier "avec tuyauterie de chauffage des peaux" pour les adeptes de la technologie Beaucastel) ou "sans souffre ajouté dans le chai" (pendant l'élevage). Je ne vais pas tout balancer car je n'ai pas toujours la preuve, mais je regarde et j'écoute, et dans certains cas je peux prouver qu'on embrouille le consommateur avec des notions de soufre développé naturellement. Encore une fois, l'analyse en laboratoire pour défendre le consommateur serait objectivement intéressante (plus que des notations subjectives, mais pas plus que des commentaires de dégustation) mais cela coûte cher et la volonté d'informer n'est pas réelle en France (dans la presse écrite). J'ai proposé à un fabricant de matériel de "faire un coup médiatique" en testant (gratuitement) quelques vins achetés en tout transparence dans le commerce, mais je n'ai pas trouvé le relais média pour leur garantir une "exploitation" de ces tests... Depuis hier, peut-être France Inter ?

  • Merci pour ce partage de d´gustation et de plaisir, Olif. Cela bien l'air d'un vin à mon goût! Comme je bois peu, j'adore les vins, qui incitent à les savourer à chaque gorgé dans la bouche et ta description donne envie de le faire.
    Pour les analyses et le taux exact de soufre contenu dans la bouteille: je pense que tous les vignerons passent leurs vins à un moment ou un autre au laboratoire, où les analyses standard (en dessous de 20 Euro) englobent toujours le soufre libre et combiné. C'est de toute façon obligatoire pour l'exportation dans pas mal de pays (p.ex. le Japon) - et cela pour le vin après la mise. Déjà pour la législation en vigueur depuis 2005, c'est nécessaire, pour savoir, si on dépasse les 10 mg/l de teneur en total, à partir desquels il faut ajouter la mention. Donc pas de problème, de mettre le taux exact sur une contre étiquette, si on veut.

  • Attention, Attention, ne pas confondre le soufre (utilisé à la vigne par exemple contre l'oïdium) et les sulfites (SO2) utilisés en cave...
    Quant aux sulfites naturels, ils proviennent de la fermentation levurienne, on reste en général en dessous des 10 mg/l.
    La présence de l'élément "S" dans une molécule n'est pas nocive par elle même, des vitamines en contiennent. Un peu comme si on confondait l'eau (H2O) et l'Hydrogene...

    Quant à déglutir, Olif, j'ai lu par ailleurs que c'était inutile et n'apportait aucun plaisir, alors la prochaine fois, fais comme les gens bien, crache!

    laurent
    Qui a, dans une autre vie, publié une méthode de dosage de SO2 dans la bière;-)

  • Tout cela est vrai, mais je souhaite préciser que la mention, et des fois le discours commercial, liée à l'absence de souffre n'est pas claire pour le consommateur.

  • Comme le dit Iris, les teneurs de sulfites des vins sont connues, donc cela ne coûterait pas grand chose d'obliger à les mentionner, la seule réserve serait sur la reproductibilité de la méthode...

    Laurent
    toujours autant buveur de contre-étiquette

  • C'est exact. J'en reviens donc à une idée d'analyse indépendante (60 millions de consommateurs) pour informer et lancer le débta...
    En attendant je me fie (comme mon homonyme et collègue) aux visites des chais et aux liens de confiance avec les vignerons.

  • Souffre ajouté ou pas, c'est une excellente bouteille. Je l'ai bue en magnum sur le même millésime, que Thierry Allemand m'avait offert. Dommage, j'en ai plus....

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