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Bordeaux de Pâques

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Certaines traditions sont tenaces! Tenez, Pâques, par exemple! Qui dit Pâques dit petits œufs ou lapinous en chocolat, crétins ou à gros pifs. Mais qui dit Pâques dit aussi gigot. Pas de lapinou, mais d'agneau. Et qui dit gigot dit Bordeaux. De noble extraction, éventuellement, mais ce n'est nullement une obligation. Néanmoins, il faut savoir se vautrer parfois dans le luxe. Un luxe étonnamment bon marché, quand on connait le prix d'achat de l'époque, inversement proportionnel à la couche de poussière qui recouvrait les dites bouteilles. Il va falloir épousseter profond pour retrouver les mêmes sensations pécuniaires avec les millésimes récents.

Pâques, c'est donc chez Olif la rencontre annuelle et traditionnelle du gigot et du Bordeaux, juste après la chasse aux petits œufs dans le jardin. Comme il y a deux ans, l'agneau a pris le temps d'arriver. 7 heures, très exactement. Mais dans une nouvelle version, aux épices de Noël de chez Estèbe. Avec en accompagnement, une plâtrée de pommes de terre berrichonnes. Un peu comme si Mamina et Estèbe avaient fait leurs Pâques dans les montagnes jurassiennes. Je ne sais pas ce que ces patates avaient de berrichon, mais le gigot n'avait rien de genevois non plus. Les deux se sont tellement bien mariés que l'on imaginerait sans peine nos deux blogomiameurs convoler en cuisine et ouvrir une gargote à mi-chemin entre le grand lac et la cathédrale de Bourges, dans le Charolais, par exemple.

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Côté glouglou, ce fut Bordeaux, donc. Après avoir éclusé les deux dernières bouteilles de Domaine de Chevalier blanc 1995 (un vin strict et droit, peu épanoui, dont on se demande s'il le sera un jour, liquidé sans regret) sur des cuisses de grenouilles de pays , juste grillées nature, place aux rouges, avec en premier lieu, dans l'ordre de service, un Château Figeac 1990, harmonieux et fondu, presque un peu trop car manquant légèrement de relief; évolué, sur l'âge, mais pas tertiaire, donc avec encore un peu de réserve. Ensuite, pour le plus grand bonheur du gigot, qui en frétillait d'aise dans sa sauce, un Château Pontet-Canet 1994. Le millésime de la renaissance du château, qui n'a pas arrêté de faire mieux depuis, avec, actuellement en cours, une conversion en biodynamie. Des notes fruitées, une bouche charnue, réjouissante. Un Pauillac  à maturité, sans austérité, rigoleur, encore tout fringant sous sa jupe. Pour clore la série des rouges, le plus facile et le plus charmeur, qui ne donne toujours aucun signe de faiblesse ou de déclin, Château Léoville-Barton 1997. Un château pour lequel je garderai toujours une tendresse particulière et dont j'ai goûté tous les millésimes depuis une vingtaine d'années et ce, bon nombre de fois. Ben ce 97, il tient encore drôlement bien la route! Suave, élégant, sans aspérités, pas immensément long ni complexe, mais agréable. Le verre se vide avec plaisir!

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Pas de repas de fête sans liquoreux, il en fallait bien un pour les petits œufs! Le choix fut restreint, il eût certainement pu y avoir pire, question étiquette: Château Rieussec 1997. La robe commence à devenir ambrée, le nez est rôti, la bouche possède un côté acidulé loin de me déplaire. Pourtant, le sucre est loin de se fondre harmonieusement, ce qui n'évite pas une légère lourdeur en finale, finale par ailleurs un peu serrée et étriquée. Je n'ai pas dit sec, hein?

Opération Bordeaux Grands Crus Classés terminée, vivement lundi de Pâques, que l'on goûte quelques bons crus bios de Savoie et du Beaujolais!

Olif

Commentaires

  • Bon, ce Pontet Canet 1994, que j'ai bu, il y a 15 jours, il n 'est pas si mal finalement!! Les vins blancs du Domaine de Chevalier de cette époque ne sont pas très intéressants, les Sauternes 1997, ne sont pas d'un équilibre magistral, Figeac 1990, on attend mieux! Léoville Barton, c'est toujours bon.
    Bon je vais faire comme toi, je vais me convertir (c'est déjà fait) aux vins de Trapet...

    Daniel

  • Vous avez de la sauce, là.

  • Chevalier blanc 1995 correct dans notre récente verticale (15,5/20 de moyenne).
    11. Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier blanc 1995 - février 2009
    (70% Sauvignon/30 % Sémillon)
    L’après-midi : DS16 - PR16 - CD15 - EG16,5. Note moyenne AM : 15,9
    Le soir : DS15,5 - LG15,5 - MS15. Note moyenne SOIR : 15,3
    Le vin, sans tapage, affiche une sobriété résolue : végétal, amande, agrumes, tisane, pomme et poire, bâton de réglisse. Le tout est lissé.
    Bouche en mode introverti, un peu déficiente en expressivité de goût mais d'une confortable qualité de trame (la signature des meilleurs millésimes du domaine). Belle tenue, donc, amers de qualité, finesse et longueur. Densité et rigueur.

    Rieussec 1997 excellent dans l'horizontale Sauternes 1997 (17/20).

    Pontet-Canet 1994 très bon (tout comme Barton 1997) mais un tout petit Barton 1994, dans la même série (pb de bouteille ?).

  • Oui, Rose. Quand je prends mon assiette en photo, il m'arrive de baver. Désolé! Par contre, pour les fôtes d'orthographe, j'ai bon, hein?

  • Ah ouais extra. De toute manière si je ne dis rien c'est que c'est superbe. Pas comme certain.

  • Me sens visé, Rose.
    Nickel votre bouffe pascale. Quid du Rieussec sur le gigot? Avec les épices et la chair confite, ça aurait pu faire boum.

  • OH comme le dit si bien MAMINA , on ne s'ennuie pas sur ton blog....
    et aux vues de toutes ces bouteilles, on ne doit pas non plus s7ennuyer à ta table...

    je connais le CHATEAU FIGEAC....et cela correspond bien à ce que pour ma part j'attend d'un vin....

    Quand au SAUTERNES , pas très loin de chez moi...je lui prefere quelques bons
    MONBAZILLAC ....
    Mais TOUT EST AFFAIRE DE GOUT ...et chacun est different ..
    En tout cas, merci de ces leçons de choses.....

    Je reviendrais.

  • Hello mon bel Olif

    le gigot d' Estèbe, je le réserve pour ce week end. Sa version du gigot de 7 heures excite mes papilles......
    Je pense aussi le manger accompagné d'un Bordeaux. A moins que tu me dises si un Hospices de Beaune 1988 ne serait pas trop léger avec ?
    Qu'en penses tu ?

    Bon jeudi

    La mère Coco

  • Pas de soucis pour les Hospices 88, Coco! Le gigot du Père Estèbe, c'est de la dentelle! Si ton pinot n'est pas évanescent, ça devrait le faire!

    Joyeuses Pãques!

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