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  • A votre bon cœur, M'sieurs dames, et n'oubliez pas les guides...

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    C'est la rentrée, donc la sortie des guides et leur ineffable soirée lancement. Guides généralistes ou guides d'achat, spécial "foires aux vins", recueil hypersélectif de portraits de vignerons alternatifs, guides encourageant à une consommation responsable, guides plus fouillés et anthologiques, genre pavés difficiles à lancer. Bordeaux est à la fête dans cette catégorie, avec la sortie de deux gros bouquins qui lui sont exclusivement consacré. "LE guide des vins de Bordeaux", par Jacques Dupont, encensé par le sieur Berthomeau, versus "Guide Quarin des vins de Bordeaux". L'amateur girondin devrait être comblé et pas prêt de se détourner de sa vision nombriliste du monde du vin. Faut quand même bien reconnaître qu'il y a matière à se goinfrer, rien qu'à la vue de ces deux ouvrages. Je n'ai pas lu LE Dupont, mais il est quand même amusant de constater qu'à peine sorti, il faille déjà rajouter un pluriel à ce guide singulier revendiquant l'exclusivité. Jean-Marc n'a pas démarré au Quarin de tour et s'est légèrement fait distancé sur la grille de départ, mais il ne démérite pas pour autant.

     

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    Le Quarin, je l'ai lu, et je peux donc en dire un mot, au travers de ce qui m'a plutôt plu dans ce livre. J'ai toujours bien aimé les prises de position courageuses de Jean-Marc Quarin, concernant notamment la chaptalisation en Sauternais, même en grand millésime, et sa défense acharnée de crus moins prestigieux, aux pratiques et aux vins plus honnêtes. Dans son ouvrage, il persiste et signe, n'hésitant pas à rendre hommage à un certain nombre de domaines particulièrement intéressants, dont certains sont considérés comme de véritables outsiders (Clos Puy Arnaud, Clos Manou, Nairac évidemment, son chouchou en Sauternes, Gombaude-Guillot,...). 329 châteaux ou crus passés au peigne fin, classés par ordre alphabétique et commentés depuis le millésime 1994, assortis d'une fiche synthétique (avec double notation, apogée, prix, évolution qualitative et classement personnel de l'auteur) particulièrement claire et limpide, permettant de repérer d'un coup d'œil l'appréciation de l'auteur sur un vin donné dans un millésime donné.

    Autre plus de l'ouvrage, 50 pages d'introduction, avec des considérations qui sortent des sentiers battus bâteau, par rapport à ce que l'on a l'habitude de lire dans ce genre de bouquin. Jean-Marc Quarin y développe en outre sa propre méthode de dégustation, qui fait plus appel à la bouche qu'au nez en matière de vins tanniques, a fortiori quand ils sont jeunes. Une méthode simple, au langage imagé, aisément compréhensible par le commun des buveurs mortels de vins de Bordeaux, et qui n'est pas dénuée de bon sens.

    On peut suivre l'actualité de Jean-Marc Quarin sur sa page Facebook, mise en place pour l'occasion.

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    Vins et santé 2012 est pour moi une découverte. C'est pourtant la 17ème édition de ce guide parrainé par la communauté scientifique et le très médiatique Professeur Cabrol et, de façon peut-être un peu plus discutable, par les interprofessions viticoles.  Vin et Société s'y associe, cela semble une évidence, et L'Honneur du vin y trouve une petite place. Après une première partie donnant la parole aux scientifiques (quelques articles sur les propriétés du resvératrol et autres polyphénols) puis à quelques acteurs du monde du vin (chef, sommelier, tonnelier, labels de viticulture, responsables œnotouristiques...), la deuxième partie ressemble plus à un guide proprement dit, avec la présentation par appellation de domaines adhérents de la charte Vins et santé, élaborée par les éditeurs de l'ouvrage. Particularité: chaque commentaire de dégustation est assorti, non pas d'une note, mais des chiffres de l'analyse de la teneur en polyphénols et resvératrol de chaque vin, ainsi que des calories par verre. Bon, ça ne dit pas de façon vraiment objective si le vin est bon pour la gueule, mais pour la santé, peut-être, oui. Une consommation de vin plus responsable que cela, tu meurs! Mais pas d'une affection cardio-vasculaire.

     

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    Le guide des Vins suisses 2011-2012 est réalisé par l'Association Vinéa et édité par Ringier Romandie. Exempt de regard véritablement critique, il répertorie 450 producteurs helvétiques, au sein des 6 grandes régions viticoles du Pays. La sélection s'est faite sur les résultats aux concours internationaux, l'engagement des vignerons pour la promotion de la qualité et la notoriété du domaine. 47 d'entre eux ont bénéficiés d'un traitement "sous la loupe", par une visite sur place, et un article plus élaboré, saluant leur grande valeur. Un ouvrage complet, propre en ordre, bien rédigé, indispensable pour s'immerger dans le monde du vin suisse, qui peut paraître un peu complexe de prime abord au néophyte. Parution et mise à jour tous les deux ans.

     

    LE guide des vins de Bordeaux, Jacques Dupont, Grasset, 39€

     

    Guide Quarin des vins de Bordeaux, Jean-Marc Quarin, Solar, 29€

     

    Vins & Santé 2012, Dubos. N'Co Éditions, 23€

     


    Le Guide du vin suisse 2011-2012, Ringier, Fr.39.-

     

    Olif

     

    P.S.: pour arroser la sortie de tous ces guides, notamment bordelais, dégustation d'un cru depuis longtemps en cave, une bouteille censée être "austère, manquant de goût et d'élégance dans la trame, qui aurait déjà du être bue." C'est de Pontet-Canet 1994 dont il s'agit, un vin toujours bu avec beaucoup de plaisir, et encore aujourd'hui, avec son fruit toujours présent sur fond de cacao et d'épices et de tanins bien fondus et harmonieux.

     

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  • Bordeaux de Pâques

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    Certaines traditions sont tenaces! Tenez, Pâques, par exemple! Qui dit Pâques dit petits œufs ou lapinous en chocolat, crétins ou à gros pifs. Mais qui dit Pâques dit aussi gigot. Pas de lapinou, mais d'agneau. Et qui dit gigot dit Bordeaux. De noble extraction, éventuellement, mais ce n'est nullement une obligation. Néanmoins, il faut savoir se vautrer parfois dans le luxe. Un luxe étonnamment bon marché, quand on connait le prix d'achat de l'époque, inversement proportionnel à la couche de poussière qui recouvrait les dites bouteilles. Il va falloir épousseter profond pour retrouver les mêmes sensations pécuniaires avec les millésimes récents.

    Pâques, c'est donc chez Olif la rencontre annuelle et traditionnelle du gigot et du Bordeaux, juste après la chasse aux petits œufs dans le jardin. Comme il y a deux ans, l'agneau a pris le temps d'arriver. 7 heures, très exactement. Mais dans une nouvelle version, aux épices de Noël de chez Estèbe. Avec en accompagnement, une plâtrée de pommes de terre berrichonnes. Un peu comme si Mamina et Estèbe avaient fait leurs Pâques dans les montagnes jurassiennes. Je ne sais pas ce que ces patates avaient de berrichon, mais le gigot n'avait rien de genevois non plus. Les deux se sont tellement bien mariés que l'on imaginerait sans peine nos deux blogomiameurs convoler en cuisine et ouvrir une gargote à mi-chemin entre le grand lac et la cathédrale de Bourges, dans le Charolais, par exemple.

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    Côté glouglou, ce fut Bordeaux, donc. Après avoir éclusé les deux dernières bouteilles de Domaine de Chevalier blanc 1995 (un vin strict et droit, peu épanoui, dont on se demande s'il le sera un jour, liquidé sans regret) sur des cuisses de grenouilles de pays , juste grillées nature, place aux rouges, avec en premier lieu, dans l'ordre de service, un Château Figeac 1990, harmonieux et fondu, presque un peu trop car manquant légèrement de relief; évolué, sur l'âge, mais pas tertiaire, donc avec encore un peu de réserve. Ensuite, pour le plus grand bonheur du gigot, qui en frétillait d'aise dans sa sauce, un Château Pontet-Canet 1994. Le millésime de la renaissance du château, qui n'a pas arrêté de faire mieux depuis, avec, actuellement en cours, une conversion en biodynamie. Des notes fruitées, une bouche charnue, réjouissante. Un Pauillac  à maturité, sans austérité, rigoleur, encore tout fringant sous sa jupe. Pour clore la série des rouges, le plus facile et le plus charmeur, qui ne donne toujours aucun signe de faiblesse ou de déclin, Château Léoville-Barton 1997. Un château pour lequel je garderai toujours une tendresse particulière et dont j'ai goûté tous les millésimes depuis une vingtaine d'années et ce, bon nombre de fois. Ben ce 97, il tient encore drôlement bien la route! Suave, élégant, sans aspérités, pas immensément long ni complexe, mais agréable. Le verre se vide avec plaisir!

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    Pas de repas de fête sans liquoreux, il en fallait bien un pour les petits œufs! Le choix fut restreint, il eût certainement pu y avoir pire, question étiquette: Château Rieussec 1997. La robe commence à devenir ambrée, le nez est rôti, la bouche possède un côté acidulé loin de me déplaire. Pourtant, le sucre est loin de se fondre harmonieusement, ce qui n'évite pas une légère lourdeur en finale, finale par ailleurs un peu serrée et étriquée. Je n'ai pas dit sec, hein?

    Opération Bordeaux Grands Crus Classés terminée, vivement lundi de Pâques, que l'on goûte quelques bons crus bios de Savoie et du Beaujolais!

    Olif