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Jura is the new gold

Jaune, comme un ciel breton photoshopé par un nuage lusitanien.

Jaune, comme les feuilles de vigne qui virevoltent dans le foehn d'octobre.

Jaune, comme le vin que l'on produit sous le piton rocheux de Château Chalon.

John, comme un footballeur écossais et uruguayen dénommé Harley.

Jaune, la couleur du temps et celle du moment.

En face, la Côte est d'or, mais le vin n'est pas jaune.

Ici, l'été indien a un autre nom. On l'appelle automne jurassien.

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Du château d'Arlay à Château Chalon, le vignoble est à l'unisson de son produit phare. Partiellement ponctué de rouge, pour rappeler quand même qu'ici aussi, on en vinifie un peu.

Chez Bruno le bien nommé et Laurent le bien aimé. L'inverse est possible.

Bruno Bienaimé n'est pas arrivé de Champagne sur sa Harley, ni même à cheval. Mais il a flashé sur le savagnin et trouvé quelques lopins de terre, pour l'instant morcelés, à Arlay justement. Et il en a profité pour amener aussi le cheval. Celui d'un prestataire, pour l'instant. Mais il apprend à le manier. Ce qui suscite l'admiration des anciens, très enclins à lui promettre leurs parcelles, assurés qu'ils sont de voir perdurer un savoir-faire, lorsqu'ils seront disposés à les vendre. Les pratiques ancestrales ont du bon, parfois. Effectuées en douceur, pour ne pas traumatiser des sols et des vignes qui n'y sont pas encore habitués. Formé à la bonne école de Vincent Laval, sur les hauteurs de Cumières, Bruno signe avec 2017 sa première vendange jurassienne. Il n'a pas encore prévu de champagniser son savagnin, mais, pourquoi pas, un jour? Deux cuvées, issues de terroirs distincts, élevées séparément pour mieux comprendre le potentiel de chaque sol. Avant de les assembler, inéluctablement. De tout petits volumes, comme un peu partout ici cette année, mais une belle qualité. Exceptionnelle, même. Le millésime idéal pour débuter. Avec les plantations prévues (essentiellement du savagnin, en sélection massale de toutes les couleurs, Bruno est accro!) et les nouvelles acquisitions au programme, dans un environnement à la fois tout proche et intéressant, il faudra suivre désormais de près la production de ce néo-vigneron, qui a tout pour bien faire.

 

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Laurent Macle a le rythme des saisons castelchalonnaises dans la peau depuis un bail maintenant. Ce jour-là, il replantait une parcelle avant d'aller recharger ses batteries à Lons. Il m'a consacré une petite heure pour goûter aux derniers-nés. 2017 percute déjà plutôt bien. De la richesse et, dans le même temps, une tension qui amène un équilibre parfait, tant sur les chardonnays ouillés (deux parcelles distinctes) que sur les savagnins. Le Château Chalon 2009 est taillé pour le siècle, les impatients feront mieux de le boire avant, néanmoins. Et je ne parle pas des quelques raretés dans lesquelles j'ai eu l'occasion de tremper mes lèvres, elles sont confidentielles, hors commerce, voire top secret. Juste un mot peut-être de ce chardonnay 2012 à 5 ans de voile, qui pourrait bien être le premier Château Chalon 100% chardonnay au monde. Appellation qu'il ne pourra évidemment revendiquer, c'est une boutade, mais son exceptionnelle finesse et sa longueur rappellent déjà les plus beaux crus labellisés CC.

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Pour profiter au mieux de tout l'or du Jura, il vaut donc mieux faire le déplacement pendant l'été indien. Celui de l'automne jurassien...

Commentaires

  • Merci pour cet article qui décrit très bien l'esprit des vignes du Jura. Des vins qui sont injustement méconnus !
    Il suffit d'en parler aux habitants de la capitale pour se rendre compte qu'à part le Bordeaux et le Bourgogne, il n'y a guère que le Champagne qui s’accommode à leur palet.
    C'est avec des gens comme vous que les vins francs-comtois finiront par acquérir leurs lettres de noblesses.

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