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les cailloux du paradis

  • VDV#50: cinquante 50

     

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    Vendredisduvin

    Les Vendredis du vin en chiffre, c'est 67 mois d'existence, 1492 participants différents (pas la peine de vérifier, j'ai dit ça complètement au pif), 458899 bouteilles dégustées (je les ai toutes comptées une par une), et ceci en partie grâce à l'arrivée des Brusseleirs. Les chiffres, c'est aussi l'affaire de Laurent Baraou. À l'origine de cette manifestation internautique, en compagnie de Liza Roskam, de Vinorati,  il a ouvert le bal avec moins de 12, il enchaine un pas de danse avec un coup de 50, à l'occasion de son cinquantenaire à lui tout seul et de la 50ème des VDV.

     

    50 cl ou rien, voilà qui est un peu fort de café, surtout pour les 50 Brusseleirs, qui ne sauraient se contenter d'1cl par personne, là où un magnum suffit à peine à étancher leur soif inextinguible de tout ce qui est liquide, fermenté, à bulle, à mousse, ou même pas. Ils ont d'ailleurs fait savoir leur mécontentement au Président en sélectionnant un grand nombre de flacons, comme à leur habitude, mais des grands contenants de 150cl sur lesquels ils ont fort discrètement et astucieusement barré le chiffre 1.

     

    Il est paradoxalement curieux de constater que les vignerons français font rarement les choses à moitié. Ils font des demies, certes, mais une demi-bouteille, c'est 37,5cl, un contenant généralement réservé à la restauration, sauf cas particulier. Mais, même pour un repas frugal et peu arrosé, il faut reconnaître qu'à deux convives, c'est clairement insuffisant, à moins d'avoir invité le Président de l'ANPAA à déjeuner. 50cl, c'est généralement un format plutôt réservé aux vins "bizarres", aux oxydatifs du troisième type, aux curiosités pleines de vilains défauts ou, alors, aux vins liquoreux, des gourmandises sucrées que l'on est censés consommer avec gourmandise et modération, non pas en raison du taux d'alcool, mais plutôt de la quantité de sucre de certains de ces vins, capable de plonger en coma acido-cétosique n'importe quel humain en bonne santé, même pas diabétique au préalable. 50 cl, finalement, ce n'est jamais que la moitié d'un litron, 100 bons centilitres, la véritable mesure que l'on n'aurait jamais dû abandonner pour quantifier le pinard. Les Helvètes, fort pragmatiques, ne rechignent pas à utiliser ce format entre-deux, qui rend le prix du flacon plus doux, même si, rapporté au déci (pour décilitre, évidemment, mesure traditionnelle du verre de vin commandé au comptoir helvète), le coût est certainement plus élevé. Il faut croire que, là-bas, la manipulation des chiffres et des nombres (notamment sur les billets de banque) y est un sport national. Beaucoup de vins y sont donc conditionnés en 50 cl (ou 500 ml, ou encore 0,50 l), qu'ils soient rouges, blancs, moelleux, liquoreux, oxydatifs, ou pas.

     

     

    Ce ne sont donc pas moins de 50 flacons de 50 cl que j'offre ainsi à Laurent Baraou, pour beaucoup venant de Suisse voisine, dont plusieurs cartons de 6 pour arriver à bon compte. L'essentiel reste de participer et aussi de faire la nique aux Brusseleirs... Parmi eux, du blanc (Petite Arvine 2004 et 2007 de Romain Papilloud (impeccablement salines), Arvine 2004 de Christophe Abbet, Marsanne Grain d'Or 2007 de Marie-Thérèse Chappaz,...), du rouge (Cornalin de Vétroz 2004 et 2007 de Romain Papilloud, juste à point, Côte Rotie 2006 Élégance de Jamet, forcément élégante, ...), de l'oxydatif (Évidence et Fleur de Damoiselle de Claude Courtois (une grosse, très grosse bouteille, que ce 99, malgré la petitesse de son format), Savagnin ouillé 2003 de Pierre Overnoy, L'air du Temps 2001 de Christophe Abbet, Poil de Lièvre de Mas Foulaquier, Fine gueule de loup du Loup Blanc, Hyper Bole 2002 du domaine René Rieux (clin d'œil au Président Lolo), ...), du liquoreux (Volupté 2004 de Romain Papilloud, Malvoisie de Gérald Besse, Maria Juby 2003 de Patrick Baudouin, Tokaji du Château Deresla, Barréjats 2001 en Sauternes, un vieux grenache noir de la Tour Penedesses, ...) et aussi du bizarre. Comme ce Suyquiême 2004 de Fanfan Ganevat, une sélection de grains nobles de vieux cépages jurassiens, vendangés en décembre 2004. Équilibre demi-sec (après probable nouveau départ en fermentation en bouteille, comme en témoigne le soulèvement du bouchon, la coulure de la cire et la légère baisse de niveau), avec une pointe de gaz persistant, des arômes de fruits secs sur une base acidulée et, au final, un vin très fin, gracile, sur le fil, judicieusement conditionné en bouteille de 50 cl.

     

    Olif

     

     

     

     

     

     

  • Le yaourt nature (quand il est bon)

     

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    Encore et toujours la même rengaine, le même ferment, pas du tout lactique, qui incite au débat contradictoire, aux avis divergents, aux querelles de clochers, aux engueulades et autres rodomontades, quand il ne se termine pas en véritable croisade. On voit bien, plus par curiosité que par conviction, que la conversion titille certains dégustateurs, qui aimeraient bien comprendre pourquoi le "nature" rencontre un tel succès auprès des vignerons et d'une frange d'amateurs réputés avisés autant qu'éclairés. Mais, finalement, pas si simple d'abjurer sa foi et renier un long passé idolâtre. Ceux qui reprochent à certains acteurs du monde du vin de se réfugier dans leurs chapelles respectives habitent en fait dans des cathédrales auxquelles il vaut mieux ne pas s'attaquer, au risque de passer pour un hérétique. Pape, ayatollah, fanatique, sectariste, la métaphore religieuse inspire pour qualifier les impies. Le Petit Jésus en culotte de velours aseptisé a encore de beaux jours devant lui, avec la clique à Monseigneur Michou, son bedeau et ses dévôts. Manquerait plus qu'un nonce photographiste, tiens! Finies les questions existentielles sur le vin de messe à servir aux ouailles, tout est écrit dans la Bible. Suivez LE Guide, comme de bons enfants de chœur.

     

    Oui mais..., non merci.

     

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    Clichés Chapelle Notre-Dame de Bon Secours 25300 Sainte-Colombe ©Olif

     

    Face au rouleau compresseur d'une pensée vinique unique et bien pensante, qui cherche à régner en maître sur le monde du vin, pour laquelle il semblerait qu'il n'y ait point de salut biodynamique à moins de 250€ la quille bourguignonne de référence, et qui ne s'aventure qu'exceptionnellement hors des sentiers archi-rebattus du vin conventionnel ou alors pour encenser du pseudo vin "nature" tendance marketing, il est plus que jamais utile de défendre de vraies valeurs et de revenir aux fondamentaux. Le vin est un produit naturel, certes créé par l'homme, mais nul n'est besoin d'une panoplie de petit chimiste pour en produire du bon. Les néo-vignerons qui s'y essaient, par philosophie et conviction plus que par idéologie, se sentent abandonnés de tous les côtés, bataillant pour l'agrément, parce que leurs vins auraient un profil déroutant pour des palais habitués depuis des décennies à leur dose de sulfites et à des arômes préfabriqués par les méthodes de vinification et les marchands de levures. Le déclassement peut alors être une solution mais n'est pas une fin en soi. Dur de renoncer à ses origines quand on se sent bien ancré dans un lieu et un terroir. Et on se demande vraiment pourquoi, dans le sillage d'Antonin, le Vindicateur, revenu du purgatoire du grand vide cybernétique, les deux styles de vins doivent systématiquement être opposés sans pouvoir cohabiter en bonne intelligence. Pour preuve, les vins d'un Pierre Overnoy, par exemple, qu'aucun dégustateur digne de ce nom, quelle que soit sa chapelle ou sa cathédrale, n'oserait dénigrer ou négliger, tant ils font partie des plus grands, même sans une once de soufre dedans depuis plus de 20 ans.

    Le vin "naturel", "nature", "vivant", "libre", quelque soit le qualificatif qu'il essaie d'adopter ou que l'on essaie de lui donner pour exprimer son style sans heurter la sensibilité de vignerons conventionnels qui ne travaillent pas selon cette approche et qui ne veulent pas que soit sous-entendu qu'ils puissent avoir recours à des procédés et/ou des produits technologiques (restons polis), fait de plus en plus d'émules. Même s'il reste encore largement minoritaire. Indispensable alors d'encadrer son élaboration pour un maximum de crédibilité. L'Association des Vins Naturels, émanation d'un groupuscule de vignerons-penseurs (Marcel Lapierre, Pierre Overnoy...) s'est donnée pour mission d'arriver à un idéal: un vin sans intrant chimique, bio-logique et/ou dynamique à la vigne comme à la cave. Avec un niveau d'exigences élevé pour tenter de garantir une certaine qualité. On peut faire du vin "nature" sans adhérer à l'AVN, on ne peut pas adhérer à l'AVN si on ne fait pas du vin "naturel". La charte élaborée par les vignerons eux-mêmes se veut de plus en plus restrictive, même si elle n'est garante que de la manière dont le vin a été produit. S'en inspirer ne peut qu'être une bonne chose, s'en réclamer n'est aucunement une obligation. Juste un équivalent de certification qui permet aux vignerons affiliés d'avoir un poids plus important pour affirmer la réalité de leur vin "naturel".

     

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    ©AVN

     

    Le vin "nature", évidemment, personne n'est obligé d'en boire. Mais quand on y a goûté et que l'on a aimé, il faut reconnaître qu'il est difficile de faire marche arrière. Forcément, il y en a des bons et des moins bons, des plus ou moins réussis, mais rien n'empêche l'amateur ou le professionnel de faire preuve de discernement, sans rejeter en bloc un processus qu'il a du mal à assimiler. Ça sert à quoi, la critique, sinon?

     

     

    Olif

     

    P.S.: "Non, pas lui!", entends-je déjà dans le rang des cancres du fond. Si, lui!

     

    P.S.2: s'ils veulent vraiment appréhender le "nature", les cancres du fond feraient mieux de se cantonner au yaourt, c'est là qu'ils pédalent le mieux. Je pense qu'ils se reconnaîtront.

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    P.S.3: côté vins bio et/ou "nature", pour des travaux pratiques d'envergure, en cette fin de mois de janvier, il faudra opérer un mouvement de téléportation dans le Sud, avec tout d'abord les 2èmes Rencontres pour l'Agroécologie, les 21 et 22 janvier, au Domaine de Sulauze si tu l'oses, suivi de peu par le 19ème Millésime Bio, au Parc des Expositions de Montpellier, du23 au 25 janvier.

     

    À partir du 28, c'est dans la Loire que tout va se passer, avec une émanation de Renaissance des Appellations aux Greniers Saint-Jean, suivie de près par le salon des Pénitents initié par la bande à René Mosse et l'incontournable Dive Bouteille dans les caves troglodytiques du Château de Brézé. Et enfin, le Salon des vignerons bio de Loire, également aux Greniers Saint-Jean.

     

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     Des infos plus détaillées sur la Pipette

     

     

    P.S.4: moi, mon vin "nature", je ne le laisserais pour rien au monde aux étourneaux. L'anti-Marionnet par excellence, en toute courtoisie, le vin nature de référence ne serait-il pas cette Cuvée des Étourneaux de Claude Courtois? Millésime 2002, lot 5, du gamay pur jus avec un gros coefficient de torchabilité.

     

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    P.S.5: ben voilà, pas mieux, comme illustration sonore!