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Ambiance de fin de vendanges...à Meursault!

Date: le 04/10/2004 à 09:32



 

Histoire de ne pas mourir idiot, ni même sot, une petite immersion, pour le fun, dans le grand bain des vendanges 2004 en Bourgogne s'imposait. Voici donc, en forme de double clin d'oeil, les impressions extérieures d'un touriste qui a réussi à profiter d'une magnifique journée dominicale pour s'imprégner de l'ambiance de la dernière journée de vendanges au Domaine Rémi Jobard, à Meursault. Point de sensationnalisme, pourtant, car pas de cru prestigieux à se mettre sous la dent, il ne restait plus que deux parcelles d'aligoté à couper. Et vous n'y couperez pas non plus!

Débutées samedi dernier sous un ciel gris et dans la fraîcheur, il aura fallu neuf jours pour arriver au terme de ce moment-clé de l'élaboration du vin. En ce dimanche matin 3 octobre, la vigne murisaltienne a retrouvé son calme, loin de l'agitation des jours précédents où elle s'apparentait à une véritable fourmilière. Il y règne un sentiment de sérénité, de devoir accompli, son bel agencement à peine troublé par la présence éparse de quelques vendangeurs retardataires. On commence en général à couper parmi les derniers, chez Rémi Jobard, qui préfère attendre d'avoir la maturité optimum et le meilleur degré. Une récolte 2004 abondante, qui a peiné pour l'atteindre, ce degré satisfaisant, mais qui y est finalement parvenu grâce à un mois de septembre exceptionnel. Les Genevrières furent les premières à être vendangées. Le meilleur n'a donc pas été gardé pour la fin puisque c'est « Sous le chemin» que nous retrouvons les derniers coupeurs en compagnie de Charles Jobard qui dirige les opérations.

 

Sous le chemin, mais aussi sous la RN 74! Gare à la traversée! Ambiance bon enfant au sein de la petite communauté des vendangeurs, même si la fatigue commence à se lire sur les visages. 8 jours de travail intensif, de soirées festives et de nuits courtes finissent par émousser les plus résistants. Surtout qu'ils sont parmi les derniers à encore bosser!

Et c'est cramponné aux arceaux du tracteur conduit par Rémi que j'ai sillonné les chemins viticoles de Meursault pour acheminer les dernières bennes vers le pressoir.

 

La vendange y est simplement foulée, pour faciliter la dissociation de ces grappes un peu compactes, avec des raisins à peaux épaisses.

 

Dans un coin du chai, les cuves de Volnay-Santenots, récoltés il y a tout juste 8 jours, démarrent gentiment leur fermentation alcoolique en dégageant une odeur agréable.

Le temps de goûter au « vin doux», du jus de raisin blanc encore non alcoolisé, pur fruit, il est déjà temps de se rendre dans les Busigny (non, je ne suis pas enrhumé, il ne s'agit pas du Grand Cru de la Côte de Nuits!), puis aux Corvées, où l'aligoté affiche une meilleure mine!

 

La fin des vendanges initialement prévue pour midi, l'horaire ne pourra finalement pas être respecté. La Paulée, traditionnel repas de fin de vendanges, sera donc reportée en fin d'après midi et il faudra improviser un casse-croûte campagnard sur les coups de 11 heures 30, que les cueilleurs accueilleront avec délectation. Nous terminerons les restes de ce casse-croûte vers 13 heures, et c'est vrai qu'ils avaient faim, les forçats de la vigne! En guise de compensation, nous aurons droit, au lieu du Passetoutgrains rituel, à une bouteille de Meursault Sous la Velle 2001, puis à un Volnay Santenots 2002.

Si les vendanges laissent des traces dans les organismes, elles laissent aussi quelques séquelles (heureusement transitoires!) sur le terrain, témoin ces tas de « gennes», les résidus de la presse qui seront ramassés régulièrement par des sociétés spécialisées dans la distillation, en quelque sorte un genre d'impôt versé à l'état sur la récolte. A droite du tas odorant, même si cela ne se sent pas sur la photo!, on aperçoit les Gouttes d'Or, et à gauche les Poruzots. Le paysage est alors un peu moins idyllique!

 

15 heures! C'est la fin! La dernière benne est remplie et Isabelle, qui devait ramener les vendangeurs au bercail, ne coupe pas à une immersion en raisin frais, comme il lui avait été promis.

 

S'ensuit une bataille de raisins au cours de laquelle je paierai même de ma personne! Décidément, la neutralité des « reporters» n'est même plus respectée!

 

15 heures 15. Retour au domaine, où une deuxième « bataille» éclata, à coup de jet et de seaux d'eau! Pour une douche préliminaire réjouissante. Puéril mais défoulant! La fête, quoi! Et même si nous ne sommes pas en Alsace, c'est une copieuse choucroute qui attendra nos gaillards, une fois complètement décrassés par une toilette approfondie.

Trop tard pour les « touristes» jurassiens, devant regagner les hauteurs, après ce petit bout de vendange, une belle et vraie tranche de vie, avec des morceaux de raisin dedans!

 

Olif

 

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