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La Roussillonnaise du GJP

Date: le 18/02/2004 à 09:59

Le GJP a entonné sa Roussillonnaise, hier soir, pour la première soirée de l'année 2004. En préambule, j'en profite juste pour vous rappeler le refrain :

Allons enfants du GJP,
Le jour de boire est arrivé !
Buvons, buvons,
Qu'un sang impur nous abreuve de Roussillon !

Je tiens cependant à préciser que les paroles n'ont pas été écrites sous l'influence de l'alcool et que nous ne l'avons pas reprise en choeur après la soirée !

15 heures ! L'heure solennelle du carafage ! La pression monte gentiment. Pour l'échauffement, juste quelques étirements du coude et du poignet, puis une grande respiration. J'empoigne le Compact® dans la main droite et la première bouteille dans la gauche. Non, pas la Muntada ! Il faut aller crescendo pour ne pas risquer bêtement l'accident à froid ! Finalement, les mouvements s'enchaînent : Tchac ! Pof ! Tchac ! Pof ! Tchac ! Pof !...
Une arme redoutable, que ce Compact® par L'Esprit et le Vin !

Le salaire de l'ouvreur, c'est le droit de goûter en avant-première les vins avant de les déverser dans la carafe. Jolie impression d'ensemble avec quelques vins qui me semblent sortir un peu du lot. Wait and see ! L'épreuve de la dégustation à l'aveugle risque de ménager quelques surprises !

Allez zou ! C'est parti ! Les vins sont commentés dans l'ordre de la dégustation, qui fut parfaitement aléatoire, au bon vouloir de Patricia et Nathalie qui ont effectué le service sans que je puisse voir de quelle carafe il s'agissait, ceci afin de ne pas la reconnaître. Du coup, je me suis même essayé à une véritable dégustation à l'aveugle, un bandeau sur les yeux !

Tous les vins sont en appellation Côtes du Roussillon ou Villages, sauf un.

Hautes Terres 2001, Mas Amiel

Nez un peu en retrait, avec une touche boisée assez légère. Cerise, noyau de cerise, un peu alcooleux mais pas trop en attaque, il finit par chauffer le palais en finale. Assez long, c'est plutôt pas mal pour un tour de chauffe !

Talon Rouge 2001, Château de Jau

Nez sur le guignolet, mais moins marqué cerise que le précédent, il est relativement souple et fondu, développant un beau volume en bouche. Très plaisant mais sans grande complexité pour une bouteille qui se veut quand même le haut de gamme du domaine (autour de 20€).

Gauby VV 2000

Nez un peu plus animal au départ, épicé, puis légèrement boisé grillé à l'aération mais bien intégré. Gros volume en bouche avec de la puissance, l'alcool tapisse la bouche mais se dilue bien sur la longueur. Les tanins sont très soyeux et jamais agressifs. A l'aveugle, impossible de différencier le style Gauby du style Bizeul, du fait, je trouve, de leur similitude. Je penchais pour le Clos des Fées, perdu !

La Désirade 2001, Mas de Lavail

Premier nez un peu boisé qui libère à l'agitation de jolies notes de griottines de Fougerolles (ce qui revient en fait à de la cerise à l'eau de vie !). Harmonie en bouche avec des tanins patinés et onctueux, soyeux. Classe et élégance dans un registre superposable à la précédente, peut-être plus abouti ! Belle bouteille et véritable révélation de la soirée. Champion du rapport Q/P (autour de 10€).

La Muntada 2000

Nez peu expressif, voire fermé à double tour, vin puissant et alcooleux, chaud, massif et monolithique. Je ne sais trop quoi en penser si ce n'est que ce fut une groooossssse déception, surtout quand on connaît son prix !

Clôt de Taillauque 2000, Le Casot des Mailloles

L'intrus de la soirée, en fait, puisqu'en Vin de Table vraisemblablement parce qu'il s'agit d'une cuvée 100% grenache. Nez marqué sur la poussière de cacao type Nesquik, il est fondu, harmonieux, long et équilibré, donnant une sensation de plénitude. Sur son plateau de maturité, c'est un vin gourmand et très beau.

La Torre 2001, domaine Gardiès

Nez un peu boisé, puis cerise et épices. C'est une marée montante en bouche avec une puissance qui va crescendo jusque dans une longue finale qui voit apparaître une sensation alcooleuse. C'est bon !

Commandant Jaubert 1998, Domaine de La Casenove

Peut-être le plus riche au niveau des arômes, épices et cannelle, puis chocolat. Bouche relativement souple et fondue, mais bien soutenue néanmoins avec un agréable retour de notes chocolatées en finale. Beau vin.

Le Clos des Fées 2000

Nez d'abord un peu alcooleux et étheré, puis cerise chocolatée, type Mon Chéri®, avec une petite touche végétale (?) Tanins fins, globalement bien équilibré, c'est bon, largement supérieur à ce stade à son « rival » sur le papier.

Domaine du Clos des Fées VV 1999

Cacao au nez, un peu terreux ou poussiéreux, il est très harmonieux et équilibré. Un vin prêt à  boire.

Banyuls Grand Cru Mas de la Serra 1993, Cellier des Templiers

La petite gâterie finale, sur des gâteaux au chocolat. Robe tirant sur le pruneau et la brique, bien soutenue. Nez élégant développant un beau rancio avec des notes de pruneau, d'amande, de cigare. Un vrai nectar !

En guise de conclusion, il faut souligner la grande homogénéité de cette dégustation, avec des vins qui se situent dans l'ensemble à un bon niveau qualitatif. On notera tout de même une certaine similitude d'expression et ce côté chaleureux, solaire, parfois à la limite de l'alcooleux, qui est un peu éprouvant pour les papilles. 10 vins (sans le Banyuls), c'était presque 2 de trop ! Mais nous avons vraiment du mal à nous restreindre, boulimiques que nous sommes ! Il y aurait même pu en avoir plus !

Mention spéciale au Mas de Lavail, dont j'ai déjà commenté très favorablement la cuvée Ego, 100% grenache, un domaine à suivre de très près.
Grosse interrogation sur La Muntada. Probablement une phase très ingrate mais quand même ! Un grand vin ne l'est-il pas tout au long de son évolution (c'est une petite provocation gratuite! ) ? Surtout à ce prix-là , ce devrait être un critère obligatoire!

Voilà , fin du compte-rendu, vous pouvez tous reprendre le refrain de la Roussillonnaise avec moi :

Allons enfants du GJP...




Olif et le GJP


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