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Vous reprendrez bien un petit coup de Stéphane Tissot?

Pas loin d’être la quatrième ou cinquième visite depuis le début de l’année au domaine André et Mireille Tissot à Montigny les Arsures! Quand on aime…! Il faut dire que j’ai noué des relations privilégiées avec la famille Tissot depuis le temps où j’étais étudiant, au début des eighties. J’aurais pu tomber plus mal!

Ce qui est captivant, avec Stéphane, c’est que chaque visite est différente, qu’il sait s’adapter à son auditoire, en l’occurrence cette fois un groupe d’amateurs néophytes de la basse Isère, fervents supporters du rugby, auquel je m‘étais joint par le biais de quelqu‘un qui connaissait quelqu’un qui faisait partie du groupe ! Et que chaque fois que je reviens au domaine, je ne le regrette jamais, il y a toujours des découvertes à faire!

Après le petit tour habituel des caves, le moment est venu de déguster, en plusieurs temps: caveau, cave, re-caveau!

On attaque par une série de blancs en bouteille, de vieilles connaissances, les cuvées parcellaires ouillées de Chardonnay!

Arbois 2003 Les Bruyères
Dsc02261Un beau terroir argileux exposé sud, regardant vers la ville.
Le nez est gras, riche, argileux, minéral. La bouche est bien arrondie par un soupçon de résiduel (aux analyses) mais le vin procure une sensation sèche. Un équilibre tout en rondeur pour un vin non dépourvu de tonicité, qui reflète bien le millésime sans en avoir les défauts caricaturaux.

Arbois 2003 Les Graviers
Un terroir plutôt calcaire, qui a souffert de la sécheresse en 2003. L’échantillon  ci-joint provient d’une parcelle désherbée limitrophe de celle de Stéphane, complètement déstructurée par leDsc02262_1 désherbement.
Le nez est plutôt retenu, discrètement citronné. La bouche est puissante, riche en glycérol, apportant une sensation d’amertume finale. On ne retrouve pas ici la finesse habituelle des Graviers.

Arbois 2002 Les Bruyères

Une cuvée qui a bénéficié de 2 ans d’élevage en fût, dont 40% de neuf, et qui est donc tout juste commercialisée. Le 2004 devrait suivre le même chemin.
Le nez est élégamment grillé, évidemment encore un peu boisé. La bouche est tendue comme un arc, acidulée, voire plus, longue, et mérite de se fondre pour mieux digérer l’élevage. Un potentiel énorme pour un vin qui devrait être une épure de minéralité d’ici quelque temps.

Arbois 2001 La Mailloche
Dsc02263Un terroir argileux, moins compact que les Bruyères, exposé Est, d’exploitation parcellaire récente (millésime 2000), mais qui possède déjà un fan-club actif, dont je fais partie. Ce 2001 ne se goûte pas très bien en ce moment, mais il n’y a plus ni 2002, ni 2003. Bien fruité, avec de la rondeur, et cette petite note fumée caractéristique, plutôt discrète actuellement.

Arbois Poulsard VV 2003
Histoire de faire la transition avec les vins rouges au fût, ce Poulsard VV en bouteille, assez archétypique, confiture, épicé, avec une petite pointe de réduction. La bouche est à la fois suave et tonique.

Pipette en main, nous voilà repartis vers la cave pour goûter une série de rouges au fût, un exercice que j’affectionne particulièrement.

D’abord, une déclinaison de  Trousseau 2004, sur fût (un peu réduit, aux tanins un peu astringents et asséchants), sur foudre (plus rond et fruité), puis sur un autre fût mais après une cuvaison plus longue (tanins gras et veloutés, encore à peine de gaz).

Ensuite, le Poulsard 2004,sans soufre, légèrement réduit au premier nez, mais dont le fruité gourmand éclate dans un deuxième temps.

Et enfin, le Pinot Noir  En Barberon 2004, dans tous ses états, en premier lieu égrappé (joli fruité, mais tanins un peu durs), puis en vendange entière (beaucoup plus velouté et gras), et en assemblage 40-60, associant le gras du deuxième au fruité du premier. Les tanins sont encore un peu marqués en finale. Expérience passionnante que nous avons tout juste le temps d’intégrer avant de retourner au caveau goûter une poignée de savagnins et quelques douceurs.

Arbois Traminer 2004
Un savagnin ouillé, élaboré avec des raisins du domaine. Toujours beaucoup de fruits blancs, mais moins ce côté fermentaire noté lors de la précédente dégustation en juin. Frais et gouleyant!

Arbois Savagnin 2001
Une cuvée de savagnin presque traditionnelle, si ce n’est qu’elle a été bâtonnée et ouillée la première année, puis laissée en vidange pendant 2 ans. Un vin puissant, enrobé, sur le miel et les fruits secs, long, avec une rétro olfaction sur les fruits secs et la morille.

Arbois Vin Jaune 1998
Nez intense, épicé et miellé. Bouche tendue, équilibrée, très longue. A attendre, mais une grande bouteille prévisible pour dans quelques années.

Arbois Mélodie 2004
En l’honneur de Mélodie, la petite dernière de la famille, il fallait bien marquer le coup par une bouteille d’exception. Difficile de faire plus exceptionnel que ce savagnin de glace récolté le 11 décembre 2004 par -11°C! Le nez est très pur, sur la poire et le coing. La bouche possède une acidité exemplaire, d’une grande droiture, donnant de la vivacité aux 140 g de SR. La finale est encore à peine dissociée, mais l’équilibre est plus que prometteur, typique d’un vin de glace pour les connaisseurs. Le savagnin se prête bien à ce genre d’exercice périlleux, en fait!

Spirale 2003
Un must, déjà goûté à plusieurs reprises, dont la robe ambrée et les arômes de coing sont difficiles à oublier! 300 g de SR, une gourmandise!

Audace 2004
Un vin passerillé sur la paille, 100% Poulsard. 13,5°, 180 g de SR. Il vient d’être soutiré et possède encore à peine de gaz. C’est l’association du sucre et des tanins, pour un équilibre nouveau, passionnant! La finale est à peine marquée eau de vie, à la manière d’un Macvin.

PMG 2002
4° d’alcool, 520 g de SR! Record battu? Une pâte de coing qui laisse la bouche fraîche, de par sa finale oxydative, mine de crayon et fruits secs. Un vin extra-terrestre, pour jusqu’au-boutiste, une sensation de douceur absolue. Le paradis fait vin!

Macvin rouge 100% Pinot Noir
Intéressante déclinaison du Macvin où fruit et eau de vie se marient à merveille.

Et dire qu’après tout cela, il a fallu piger!

Olif

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