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"Là-haut sur la montagne, l'était un bordelais..."

Récit d’une joute amicale entre montagnons, à l’assaut d’un monument : le millésime 1990 à Bordeaux.  Chacun a apporté une bouteille dans son petit cabas, de façon plus ou moins concertée pour éviter les doublons. Certains connaissent la majorité des vins, d’autres aucun. Mais ce n’est pas grave, on est surtout là pour passer un bon moment ensemble.

Le lieu : l’Auberge des Montagnards, à Chaon, chez l’ami Walter, qui a remballé son gibier et ses grenouilles, mais qui nous a préparé un faux-filet de bœuf forestier pour l’occasion et qui s’est occupé du service des vins (ordre de passage, carafage).

Les protagonistes :  le GJP*, dans sa formation XXL, affronte, dans un semi-aveugle pas trop bien orchestré, il faut le reconnaître (on essaiera de mieux faire la prochaine fois), une coalition pharmacologique Doubs-Haut Doubs. Carabins contre épiciers, Bordeaux 90 n’a qu’à bien se tenir !

Les vins, dans l’ordre du service :

-    G de Guiraud 2006, Bordeaux blanc sec*** : fruits exotiques, pamplemousses, agrumes, ce petit cocktail de fruits frais est bien agréable pour se faire la bouche.

-    Hermitage blanc Chevalier de Stérimberg 1990, Jaboulet *** : deuxième mise en bouche, plus sérieuse. Nez empyreumatique, évolué, sur le moka. Bouche large, puissante, un peu lâche, sur le versant oxydatif, avec beaucoup d’alcool en finale. Un peu déroutant, probablement en amorce de son déclin, car un léger déséquilibre se fait sentir.

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-    Château Troplong-Mondot 1990, Saint-Emilion****** : robe grenat, sombre, sans l’ombre d’une trace d’évolution. Le nez est ouvert, fin, élégant et complexe : bois noble, griotte, une pointe de vanille bourbon. La bouche est superbe, d’une jeunesse incroyable, calibrée à la perfection. Les tanins sont fins, tout en dentelles, élégants et racés. Un véritable déshabillé de soie ! La grande classe pour un vin d’exception !

-    Château Sociando-Mallet 1990, Haut-Médoc***** : nez secondaire complexe, alliant du fruit à une petite touche de poivron bien mûr et des notes de boîte à cigares. La bouche est encore tonique, possède du peps, même si les tanins sont déjà bien fondus. Peut-être à peine de rusticité dans le grain du vin, ce qui ne lui donne pas la même prestance que Troplong-Mondot. Ce n’est pas un véritable défaut, plutôt une différence de style et d’expression. Son naturel a tout pour séduire !

-    Château Giscours 1990, Margaux*** : robe sombre, nez empyreumatique sur le moka, grillé, un peu alcooleux. Bouche déséquilibrée sur l’alcool, se décharnant progressivement. Le déséquilibre s’accentue… Probablement une bouteille qu’il aurait fallu boire depuis quelque temps.

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-    Château Trotanoy 1990, Pomerol*** : nez complexe et ouvert, poivron mûr, moka, un soupçon de végétal. L’attaque est ronde et pleine, mais le vin tourne un peu court, sur l’alcool. Finale possédant un peu d’amertume. Là encore, un vin qui semble un peu dépassé. La matière s’étiole, l’alcool reste…

-    Château Duhart-Milon 1990, Pauillac**** : nez mûr et à point, sur des notes de havane et de bois noble. Un soupçon d’alcool, qui contribue à la rondeur, mais l’équilibre est préservé car la matière a encore de la ressource.

-    Château Lynch-Bages 1990***** : un superbe vin pour terminer, aux tanins soyeux, polis, agréablement fondus, qui possèdent la race des plus grands. A son apogée, et pour quelque temps encore. Superbe !

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S’il fallait se hasarder à un petit tiercé à l’issue de cette réunion, Troplong Mondot l’emporte haut la main, suivi par Lynch-Bages, puis Sociando-Mallet. Il n’y a pas photo à l’arrivée. Trois grands vins que l’on peut être heureux d’avoir encore en cave. Ce qui est loin d’être le cas pour les autres, et surtout Giscours et Trotanoy, qui nous ont paru bien fatigués. Pas de conclusions hâtives, le vin ,c’est tellement subjectif, mais nous sommes tous prêts à refaire la même dans 10 ans. Enfin ,surtout avec TM, SM et LB !

Olif

* GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

Commentaires

  • Quelle dégustation ! Franchement j'aimerais en partager une avec toi, ce doit être un grand moment quelque soit le vin (pas de la piquette quand même !)..

  • Ha.. ha..
    Je vois que tu reviens aux vraies valeurs!
    ;-))

    Amitiés

    Alain

  • Olif,
    Un retour gagnant en Bordelais, avec un très beau millésime solaire, et des bouteilles de grande qualité. Sociando Mallet est souvent abonné aux poivrons, heureusement plus rouges que verts ,dans les millésimes mûrs. Pour avoir dégusté, à peu près tous ces vins depuis un an ( à un poil de mammouth près !!!), mon tiercé serait Lynch Bages, Troplong Mondot, et Sociando Mallet, dans cet ordre.

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