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Mas Jullien, là où chantent les cigales...

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Une visite au Mas Jullien constitue toujours en soi un micro-évènement. D'abord parce que ce n'est pas si fréquent que cela de pouvoir s'y rendre.

"Vous faites donc partie de ces privilégiés qui achètent directement au Mas?" s'était enquit le petit Monsieur dijonnais, dont la femme est native de Jonquières, je le rappelle à l'intention de ceux qui auraient perdu le fil.

Oui, Monsieur! Je suis un privilégié, on n'a que ce qu'on mérite! D'ailleurs, ce passage au Mas, afin de récupérer mes bouteilles du dernier millésime, fut l'occasion d'ouvrir la boite aux souvenirs en compagnie de Marie Jullien et d'Albane, la tante d'Olivier Jullien, de se remémorer "le bon vieux temps de LPV", celui où j'ai appris à connaitre les vins du Languedoc en général (et ceux du Mas en particulier) et grâce à quoi j'ai vraisemblablement bénéficié d'un petit coup de chance pour faire partie de cette fameuse liste de privilégiés pouvant acheter en direct au domaine.

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Un privilège en cachant un autre, cette année, nous aurons la chance et le bonheur (visiblement, nous n'avons pas été les  seuls!) de goûter au fût les vins en cours d'élevage. Et donc de visiter la cave à rouges, drivés par Jean-Baptiste, employé du domaine, déjà croisé à Paris au salon de l'UGM en compagnie d'Olivier Jullien. Les vins du Mas sous un jour nouveau, puisque les élevages sont effectués séparément pour chaque cépage. Seule la cuvée Mas Jullien est assemblée en foudre, après une année en demi-muid. Elle y restera pendant une année supplémentaire.

- Etats d'âme 2008: un fût de grenache qui goûte déjà admirablement. Fruité, gourmand, soyeux, du gras sur les tanins, déjà bien bon!

- Carlan 2008, grenache: issue d'un terroir froid de schistes et de grès, du côté de Saint-Privat, cette cuvée a rapidement a pris son autonomie, pour s'affirmer et devenir incontournable. Beaucoup de tension, de droiture et de minéralité, un vin que j'affectionne particulièrement, d'une manière générale.

- Les Rougeos 2008, grenache: le dernier bébé de la cave, toujours en provenance de Saint-Privat et des Salses, dont le sort n'est pas encore formellement décidé. Assemblage avec une autre cuvée existante ou création d'une nouvelle étiquette? S'il me fallait donner mon avis, en l'état, c'est superbe et je me verrais bien en encaver quelques-unes l'année prochaine! Un vin droit et élégant, de grande race, avec toujours cette minéralité exacerbée par la nature des sols et du climat, relativement en altitude.

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- Mas Jullien 2008: dégustés cépage par cépage, carignan, syrah et mourvèdre rentrent généralement pour 1/3 de chaque dans l'assemblage final. Très beau carignan, syrah fougueuse, mourvèdre sérieux et posé, la complémentarité devrait jouer à fond pour donner une nouvelle fois un très beau vin en fin d'élevage. Passionnant à goûter de cette manière!

- Mas Jullien 2007: en foudre, pour sa deuxième phase d'élevage. Tous les cépages sont donc assemblés, en proportion quasi-égale. Les tanins se fondent progressivement, la structure s'affine, il possède beaucoup de charme. La matière est magnifique, dense, avec beaucoup de fond, mais déjà une belle buvabilité. Très bon!

- Mas Jullien 2006: ouvert et épanoui, du fruit sur une belle structure tannique. Déjà affable, on va néanmoins lui laisser un peu de temps pour se mettre en place.


Et les cigales du Mas, alors? Quand est-ce qu'elles chantent? Avant de se trouver dépourvues, lorsque la bise sera venue, je l'espère! Les cigales du Mas, c'est en fait un bonus, un cadeau de la part d'Albane, dont le fils contrebassiste élabore une cuvée personnelle, la bien nommée Mas Canta Cigales. Dans le millésime 2006, cela donne un vin très parfumé, qui chante et gouleye, aux tanins souples, suaves et agréables. Une bien jolie bouteille, appréciée  non pas sur place, mais après le retour à la maison. Les cigales chantaient encore au fond du verre, une fois la dernière goutte avalée. Merci Albane!

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Olif

Commentaires

  • Salut Olif. J'y suis également allé en avril chercher mes bouteilles (et prendre 6 rosés de plus pour les salades de bonnes tomates de cet été ;o)) ). Goûté toute la production et regretté au passage de ne pas avoir pris de Carlan tant j'ai trouvé ça bon ! Un rouge vraiment minéral !
    Un peu déçu par contre par l'environnement du Mas. J'imaginais un bâtiment un peu perdu dans la nature. En fait on est dans la "banlieue" de Jonquières ;o)). A+. Philippe

  • Philippe, c'est peut-être décevant pour les photos bucoliques du Mas, mais l'important, ce sont les vignes - et je pense là, il y a du paysage et des terroirs, qu'Olivier sait depuis presque 30 ans faire chanter:-)!

  • Un 2005 qui se boit très mal en ce moment ...

    Alors que Montcalmès 2005 fut plus net.

  • C'est marrant, quelqu'un d'autre m'a fait la même réflexion au sujet du 2005 dernièrement. Je ne l'ai pas regoûté récemment, mais c'est un des vins du Mas avec lequel j'ai pris le plus de plaisir dans sa prime jeunesse (ouverture d'une bouteille à réception de ma commande, ou presque). Ce qui fait que j'en ai déjà sifflé deux ou trois exemplaires dans la foulée.

  • Philippe Ricard a écrit ceci :
    Rappel : Coteaux du Languedoc - Domaine Mas Jullien 2005 : Février 2008 au domaine (PR) - 16,5/17
    Très jolie robe, pourpre, profonde, brillante.
    Nez plus « sérieux », intense, compact, un rien fermé. Cerise noire, cassis, herbes aromatiques, encre, poivre, style mûr, frais, profond. Notes d’élevage en retrait.
    Bouche saisissante de pureté, de fraîcheur et de densité. Ensemble intense, droit comme un I : minéralité et tanins apportent une structure remarquable, dans un équilibre exemplaire.
    De mémoire, le plus beau rouge que j’ai bu dans cette région...

    Sinon hier soir :
    Succulent Layon Leroy Noëls de Montbenault 97 (17/20, comme il y a qq années) : confirmation (quel dommage d'arrêter une telle production !)

    Intéressant Vouvray : Domaine Lemaire-Fournier « Les Morandières » 2004 (14,5/20 - pensé Foreau demi sec 2003 car le vin manque un peu de ressort mais est aromatiquement bien typé)

    Pas fan de Vin de Table : Jean-Philippe Padié « Calice » NM (2007) : pensé Barral poids plume ou St-Joseph Trollat.
    Pas plus fana du 2006 bu il il y a quelque temps.

  • Bravo et merci pour ce superbe reportage

  • Philippe Ricard (et quelques lascars je crois) en visite chez Jullien et Montcalmès :

    http://www.invinoveritastoulouse.fr/index.php/Voyages-dans-les-vignobles/20090416-languedoc-visite-du-mas-jullien.html

    http://www.invinoveritastoulouse.fr/index.php/Voyages-dans-les-vignobles/20090416-languedoc-visite-du-domaine-de-montcalmes.html

  • Mercredi 6 aout...chaleur, vent chaud et sec, mon petit de 5 mois qui dors dans la voiture...direction le mas jullien!
    Comme d'habitude un grand moment..Cette année j'ai trouvé Carlan 07 au dessus de tt les vins du domaine; c'est frais, gras, complexe et facile à la fois! un grand vin
    Ensuite et comme toujours un grand faible pour le rosé du mas... que c'est bon et bien fait ça! on retrouve toute la precision des vins d'olivier jullien dans son rosé

  • Quel délice ce vin , on le redécouvre toujours avec autant de plaisir !

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