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Mont d'Or à la provençale

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Recette originale et régal assuré. Choisir le Mont d'Or pas trop frais, un soir de pleine lune estivale. Méfiance quand même, car, à 1200 mètres d'altitude, les températures baissent vite, une fois la nuit tombée. Pour se réchauffer, prévoir une petite laine, une bonne flambée et une ambiance provençale. Pas de cigales, pas de moustiques-tigres non plus, juste quelques grillades marinées et un gros carton de vins de Provence. Bandol en tête, mais pas que. Cassis, pour une goulée de blanc, et Les Baux, l'appellation idéale pour de beaux garçons comme nous. Et puis une ou deux Côtes, de Provence et du Ventoux, pour la diversité. Et aussi une ou deux côtes supplémentaires, de porc, pour le manger. Voilà, touiller un peu, respirer un grand coup, déboucher, c'est prêt.

 

 

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- Cassis 2006, Clos Sainte Magdeleine: le vin de Cassis par excellence. Floral et fruité, frais et gouleyant mais sans une once de facilité. Du vin, il y a, dans cette bouteille. La soirée démarre fort.

 

- Cassis 2005 Excellence, Domaine de la Ferme Blanche: l'antithèse du précedent, de par son élevage en fût, destiné à apporter de la richesse et de la complexité. Gras et onctueux, il parvient à séduire, mais sans posséder la franchise et la sincérité du Clos Sainte Magdeleine, qui, de loin, reste mon préféré.

 

- Bandol 1990, Château de Pibarnon: houlala! Comment qu'il est fringant, le pépère! Servi comme premier rouge, afin de lui faire bénéficier d'un palais neuf et affûté. Seule la robe apparait un peu burinée. Le nez est la bouche sont d'une précision et d'une complexité exemplaires, sans aucune note animale ou de tendance à l'évolution. Quand le terroir se surpasse et prend le dessus sur le cépage... Une deuxième bouteille, ouverte plus tard dans la soirée, mais ne provenant pas de la même cave, se révèlera  à peine différente, peut-être avec un peu plus d'évolution. D'un très haut niveau tout de même.

 

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- Côtes du Ventoux 2006 Les trois Pères, Domaine des Terres de Solence: parfait pour se recalibrer la bouche après la grosse sensation Pibarnon, grâce à son naturel croquant et charnu. Insolente Terre de Solence, vin idéal pour la soif et le mal des montagnes.

 

- Palette 2006, Château Simone: un vin copieux, ouvert bien trop tôt, mais en voiture quand même, Simone! Dense, à la trame tannique encore serrée, il y a du potentiel et des chevaux sous le capot.

 

- Bandol 2005, Château Romassan, Domaines Ott: l'une des moins bonnes bouteilles de la série, mais est-ce surprenant, en fait? Un 2005 étonnament fluet, essentiellement boisé (notes de moka brûlé), sans réelle matière derrière. Ott-toi d'là que j'my mette!

 

- Bandol 2005, Tardieu-Laurent: tiens, ils font du Bandol aussi, ces deux-là? Décidément, pas mon style non plus. Plus de matière que Romassan, mais ramassée, avec tout autant de bois.

 

 

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- Coteaux d'Aix 2003, Améthyste, Domaine Hauvette: retour au vrai vin, juteux, aux tanins frais et à l'équilibre réjouissant, sans excès d'aucune sorte. Ça goûte et ça donne envie d'y regoûter.

 

- Les Baux de Provence 2003, Clos Milan, Domaine Milan: ouch! Sanguin, juteux, minéral, frais. Avec Henri Milan, ça dépote sec! Un des tout meilleurs vins de la série.

 

- Côtes de Provence 2003, Et Cae Terra, Château Barbanau: belle découverte, que cette cuvée de Barbanau, qui produit également le Clos Val Bruyère à Cassis. Un élevage ambitieux au départ, mais qui commence à se fondre, parce que la matière est là. Dense et complexe, légèrement cacaoté, avec une touche animale et encore à peine de bois. Belle persistance en bouche, long et intense.

 

 

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- Bandol 2001, Château Vannières: il a mis du temps à se révéler, celui-ci. Peu disert, limite dur et austère lors de la dégustation préliminaire, il s'est bien ouvert au décours du repas, laissant s'exprimer la classe et l'élégance du mourvèdre à maturité dans un grand millésime. Beaucoup de finesse sur un joli grain de vin.

 

- Bandol 2000, Château Pradeaux: malheureusement et irrémédiablement bouchonné. La cave du "Grand" serait-elle maudite?

 

 

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Le Mont d'Or en Provence, c'est possible. A la ferme du Haut-Soulier, quand l'été est venu. Une dégustation plutôt homogène et d'un très bon niveau. Ça fait du bien de se faire plaisir comme ça!

 

Olif

 

P.S.: l'effet suranné et vieillot des photos est dû à l'appli-IPhone "Hipstamatic". C'était voulu, mais il ne faudrait pas en abuser quand même.

Commentaires

  • Excellent ton article tout droit sorti des cartons de l'arrière grand-mère provençale ;-)

  • La claque à la Provence ! (dans le dos). Superbe dégustation, et commentaires idoines, merci :-)

  • C'est clair qu'il ne faudrait pas en abuser quand même du Hipstamatic" ...
    J'ai cru un instant que tu avais emprunté l'appareil photo de Laurent Baraou ... ;-)

  • Hips...tamatic, oui. Faudrait éviter de tremper l'I-Phone dans le Bandol.

  • Méfiez-vous, Estèbe! Ce hoquet photographique, je crois bien l'avoir contracté au bord du Grand Lac.

  • Bu 3 fois ce Clos Sainte Magdeleine 2006 : pas mal, pas facile, facile à aborder.

    Bien aimé Clos Milan 2003 au domaine mais trouvé Domaine Milan 2003 bien raide.

    Trouvé enfin récemment un superbe Pibarnon 1990 (les 4 ou 5 fois d'avant, vin pas trop satisfaisant, tannique, limite séchant).

    Simone 2006 encore trop jeune, en style Bandol (c'est que le grenache provençal a tendancê être un peu coriace).

    Je comprends pour Améthyste.
    Le 2001 est superbe : un pur cinsault qui fait penser à un vin d'Emmanuel Reynaud. Grande spontanéité de fruit.

  • je vote henri milan...

  • Superbes notes. Merci !
    Ravi de voir que les Bandol 1990 sont en pleine forme.
    Egalement ravi de voir un 2003 Provencal qui tient debout sans une overdose d'alcool !
    Concernant le Tardieu-L, il est vrai que le bois est parfois excessif mais je crois qu'il faut leur laisser le temps. En ce moment on boit des Cornas 1996 de chez Tardieu est le bois est vraiment bien integré. Mais dans le fond, moins de bois serait chouette !
    Encore merci pour ce super compte rendu.
    Arno

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