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VDV#61: Il était une fois, la dernière lubie de Francis Lubat...

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Il était une fois ... un vigneron qui est allé au bout de lui-même. Œnologue de formation, après avoir fait ses preuves dans plusieurs maisons, il décide de se poser là où il est né, ou presque. À Taron, 64, Pyrénées-Atlantique, Sud-Ouest. Pas loin de Madiran. Francis Lubat est son nom. Un battant, qui dès le départ, décide de travailler autrement. Il jette son dévolu sur une propriété de 8 hectares, en location, dont les vignes ont 80 ans de moyenne d'âge. Du tannat, comme dans l'appellation voisine. Pas d'engrais dans la vigne, broyage de l'herbe et des sarments. Un rendement moyen de 40hl/ha, des raisins vinifiés sans assemblage, en parcellaire, pour respecter le millésime. Ni filtration, ni SO2 pendant l'élevage. Juste un chouïa à la mise en bouteilles. Nous sommes en 1996. Francis est quasiment un extra-terrestre dans sa région d'origine. Le vin nature n'a alors aucune existence officielle. Et même encore maintenant, c'est dire. Mais pour l'époque, c'est un peu plus compliqué. Bénéficiant généreusement de l'appellation Vin de table sans même avoir à la demander, Francis, rejoint par 5 autres vignerons des PA, réussit à obtenir le label Vin de Pays des Pyrénées-Atlantique en 2004. Un encouragement loin d'être suffisant, car finalement peu porteur. 2006 sera finalement la dernière récolte de Francis Lubat, qui jettera l'éponge, en vue de nouvelles aventures.

 

Vendredisduvin

Un conte véridique pour célébrer ces 61èmes Vendredis du vin, cornaqués par Abistodénas, authentique sudiste occidental et sans doute adepte de Sergio Leone. Il était une fois dans le Sud-Ouest... L'histoire aurait définitivement pu s'arrêter là, si, par un beau jour de l'an 2013, soit 7 ans après le départ de Francis Lubat vers de nouveaux horizons, un lecteur du Blog d'Olif n'avait décidé de me conter lui-même cette belle histoire à la triste fin. Et de m'envoyer personnellement un des derniers ours blancs survivant à l'extinction du domaine Bordes-Lubat. Une bouteille de 2006, 100% tannat à goûter pour le plaisir, pour lui donner mon sentiment sur ce vin, pour me donner l'impression d'avoir participé moi-même, personnellement, ne fût-ce qu'une fois, à cette belle aventure. Une bouteille débouchée non sans une réelle émotion. La robe est toujours d'un bel éclat, ayant résisté brillamment au temps. Un nez fruité, sur de petites notes de cassis, et une bouche fondue et parfaite, légèrement acidulée et particulièrement séduisante. Un vin à point, très harmonieux, frais et hautement buvable. Du tannat à la peau bien tannée et aux tanins civilisés, dont on aurait volontiers suivi l'histoire pendant quelques années supplémentaires. Il était une fois le domaine Bordes-Lubat...

 

Olif

 

P.S.: merci à Luc Périssé, fidèle du domaine de la première heure, de m'avoir permis de tremper mes lèvres dans ce précieux nectar empreint d'une certaine nostalgie. Et, accessoirement, de m'avoir transmis le minimum d'éléments pour conter cette histoire à mon tour. Il est le dépositaire des derniers exemplaires existants du domaine Bordes-Lubat. Tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur le domaine, sur ce vin, peuvent le contacter par mail (en cliquant sur son nom).

Commentaires

  • Bonjour !

    Quelle surprise de recevoir un mail d'un ami parisien pour me faire découvrir votre site, d'une part et votre article sur un vigneron, Francis LUBAT, que j'ai beaucoup apprécié lorsqu'il était vigneron, d'autre part.

    En effet, étant président du COS ( Club Œnologique et Sympathique ! ) de PAU, j'avais organisé en mon cabinet dentaire une dégustation des vins de ce vigneron ( rouge 2005 et 2006 et un blanc ). Connaissant ses difficultés financières et à vendre son vin, je n'avais aucun scrupule à le faire connaître auprès de mes amis amateurs de bons flacons. Et les siens étaient vraiment à découvrir, comme le vigneron lui-même, sympathique, qui recherchait la qualité.

    En fait, si je vous écris c'est pour continuer l'histoire du sud-ouest que vous avez entamée sur votre blog et pour vous conter une autre anecdote.

    Son blanc est particulier, très particulier, peut-être même unique et je suis le dépositaire de ses derniers cartons de blanc. Aussi c'est avec malice que je vous propose un jeu. Celui de goûter une bouteille de blanc que j'aurais grand plaisir à vous envoyer et de nous dire de quel(s) cépage(s) il est issu ! L'anecdote de Francis lui-même vous sera alors révélée !!!

    Par ailleurs, à quoi correspond le poisson sur son étiquette ?

    Possibilité aussi de venir goûter la dite bouteille à Pau avec un autre rouge de Francis et faire une dégustation chez 2 autres vignerons incroyables dans le Jurançon, un artiste peintre vigneron, Marcel CARRASQUET du domaine SOURREILH et une vieille dame très jeune de 86 ans qui fait du vin en biodynamie , Yvonne HEGOBURRU du Domaine de SOUCH. Celle là même qui commence le film Mondovino.

    Autres découvertes à Pau, un caviste de vins bios qui fait de la très goûteuse restauration et un restau japonais et ses sakés incroyables !!!

    Cordialement

    Doc ERIC dit le PAPAV !!!

    passions : vins, cancoillotte (eh oui, de mes années 60 à Besac.), foie gras, marche, musique classique et dentisterie !

  • Merci pour votre commentaire et pour les précisions que vous apportez suite au billet écrit sur mon blog. Je suis joueur, donc j'accepte évidemment votre gentille proposition. Je ne pense malheureusement pas pouvoir envisager un déplacement en Béarn prochainement (et peut-être même avant longtemps), mais je vais y songer et ce sera avec plaisir. J'ai d'ailleurs promis à Yvonne (que j'ai déjà rencontrée à plusieurs occasions sur des salons) de passer au domaine. Je n'ai pas encore eu le temps, ni la possibilité, de son côté, elle a sans doute oublié! Je découvrirais aussi avec plaisir le domaine Sourreilh.
    Le poisson de l'étiquette, ce ne serait pas plutôt un calamar ou une seiche?

  • Bonjour,

    Je suis tombé par hasard sur votre blog; vos commentaires sur le vin que je produisais m'ont fait trés plaisir, et surtout cela m'a rappelé une belle aventure vécue pourtant il n'y a pas si longtemps, mais qui semble faire partie d'une autre de mes vies. Trés heureux que le 2006 ait si bien évolué et fasse encore la joie de certains. Pour info, la frise sur l'étiquette est une reproduction stylisée et modernisée de celle que l'on peut voir sur une photo d'un morceau de la mosaique Gallo Romaine trouvée à Taron, prise lors de la découverte de celle-ci puis recouverte de terre (faute d'argent, elle se trouve sans doute encore dans le sol). La seiche est observable sur un autre morceau de mosaique extraite, exposée dans l'église de Taron.
    Merci encore
    Cordialement
    Francis Lubat

  • Merci pour ces précisions, Francis. Et heureux que vous ayez eu vent de ce billet de blog. Tant qu'il reste des bouteilles à boire, votre ancienne vie n'est toujours pas finie.

  • salut francis

    après recherche je viens de découvrir que tu as changé de vie et évidemment
    je n'ai plus ton num de portable
    souhaites tu me le recommuniquer ?
    tu peux me répondre à cette adresse et je te recontacterai si tu le souhaite!!!!

    sylvie du BPREA

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