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  • Brèves d'automne ...

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    Histoire de mettre fin à la léthargie bloguesque ambiante de ce véritable été indien finissant et lever le voile de brouillard qui transforme la réserve naturelle du lac de Remoray en réserve indienne bien cachée, quelques nouvelles du front de libération des vins libres de leur droit de réserve naturelle.

     

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    C'est l'automne, les flyers de salons de vin se ramassent à la pelle, tu vois je n'ai pas oublié. Et les choses commencent sérieusement d'emblée les 2 et 3 novembre avec la déclinaison lyonnaise de Rue89, coachée par Antonin Iommi-Amunategui, qui plaide inévitablement coupable dans l'affaire du vin naturel de Lyon. No wine is innocent! Et surtout pas le vin nature. Dégustations, rencontres, débats, cervelle des canuts, tablier de sapeur, saucisson, tout ça dans la rue, à Lyon, théâtre des Subsistances, quand les chrysanthèmes seront venu.

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    Le week-end suivant, direction Latour, pas dans le bordelais, mais celui de France, dans le Fenouillèdes, pour des portes ouvertes festives qu'il ne sera pas nécessaire d'enfoncer. Théâtre de rue, vin, restauration et beau temps sont au programme. De quoi programmer un tour à Latour.

     

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    En remontant de Latour de France, arrêt possible à Bollène le 11 novembre, pour un salon local organisé par une association d'amateurs et qui regorge de bons vignerons locaux. Une initiative intéressante qu'il faut louer. On y retrouvera Jean David, Jérôme Hue (Mas du Casalas), Eric Bouletin (Roucas Tomba), Gérald Oustric (Le Mazel)... et, en guest, Jean-Baptiste Granier, des Vignes oubliées en Languedoc.

     

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    Ça va aussi déguster sec en Bourgogne-Sud les 8-9-10 novembre, au château de Hurigny, où les artisans vignerons organisent leur journée maintenant traditionnelle.

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    Toujours plus au Nord, les cavistes strasbourgeois d'Entre deux Verres fêtent leur 5ème année d'existence en organisant un salon les 14/15/16 novembre, où 25 vignerons viendront présenter leurs vins. Les alsaciens sont gâtés!

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    Avec tout ça, il en faut bien un peu pour les Parisiens. C'est Vinsurvin, blogueur reconverti en marinier de salon, qui dégaine le premier les 22 et 23 novembre. Ça risque de tanguer fort du côté de Notre-Dame!

    Il y en aura bien d'autres en décembre, et pas des moindres, mais c'est déjà pas mal pour un début!

     

    Olif

     

    P.S.: c'est l'affaire du moment. Le deuxième vin de Pontet-Canet déclassé en vin de France? Quelque part, ça fait du bien. Autre part, ça fait mal. À l'AOP. Au final, on s'en fiche un peu, c'est vrai. Du moment qu'il est bon. Si jamais on arrive à le goûter un jour... La perspective qu'un tel vin, sachant la façon dont il est élaboré, puisse être recalé par un jury d'experts œnologiquement bien-pensants le rend particulièrement excitant. Ce qui n'a pas échappé à son propriétaire, Alfred Tesseron, qui le considère désormais comme un collector. Se vendra-t-il au final plus cher que son grand frère, qui a déjà atteint des prix stratosphériques?

     

    P.S.2:

  • Épisodes cévenols

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    Tandis que des trombes d'eau s'abattent pour la troisième fois consécutive sur le Gard et l'Hérault, il est agréable de repenser aux temps heureux où le soleil régnait en maître sur le grand Sud, faisant mûrir le raisin aussi rapidement que le fessier volontiers affaissé des touristes de l'arrière-saison, celui qui ne peut qu'accuser les outrages du temps et que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître, lorsqu'une exposition solaire outrancière assimile la peau de l'humain à celle du poulet de batterie soumis aux radiations thermiques d'une rôtissoire de supermarché le dimanche en fin de matinée, quand il ne ravale pas le grain de beauté au rang de la vilénie et le mélanome au rang de la mélabête.

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    Un épisode cévenol désigne une situation humide, fortement arrosée et intense, qui touche le piémont cévenol, de l'Hérault au Gard, jusqu'à la Lozère, même. 2014 semble prendre le chemin d'une série au long cours, espérons que la saison 2 soit recalée faute d'audience. Cantonné du côté d'Uzès à la mi-septembre (l'eusse-je déjà raconté, au plus que parfait du subjonctif?), il n'eût pas fallu attendre bien longtemps avant que les herbes n'envahissent la place (aux Herbes), après l'arrosage intensif auquel celle-ci a été soumise. Heureusement, il arrive aussi des épisodes cévenols ensoleillés, au moment des vendanges.

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    Au Mazet des Crozes de Renaud Berthoud, fraîchement replié en IGP Cévennes, où son mazet a trouvé refuge après avoir délaissé l'océan d'Oc, peu enclin à soutenir les petits domaines noyés dans la masse des vignes gardoises. Un mazet où tout n'est pas facile tous les jours, mais dont les occupants continuent d'avancer, bousculant la routine de cet arrière-pays nîmois, ni quelqu'un d'autre d'ailleurs. Les travaux de construction de la nouvelle cave, loin d'être terminés, n'empêchent pas de ramasser pléthore de beaux raisins, des volumes plutôt inhabituels pour le Mazet. 2014 a été généreuse, et ce n'est pas la moindre de ses qualités. Un nouveau départ, en quelque sorte, après la "petite crise d'adolescence" de la dixième année..

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    Ces grenaches de Gajan, il a fallu les trier à la vigne, du fait d'une maturité inhomogène, et ne garder que les plus beaux. Les autres seront ramassés plus tard, entre deux épisodes cévenols particulièrement costauds.

    Dix ans maintenant que ce projet de vie original, au milieu des vignes, associe vin et création artistique. Vent d'anges, Ange et l'Hic, (R)assembler, autant de cuvées qui vieillissent harmonieusement et qui font plaisir à boire entre deux épisodes cévenols culturels co-organisés par Nathalie Bruggey et Renaud Berthoud. Le prochain, ce sera le vendredi 17 octobre, et ça va swinguer dans le Mazet! Un épisode festif que les Gardois devraient se garder de manquer, histoire d'oublier, l'espace d'un instant qu'ils vivent (en partie) dans les Cévennes.

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    Loger du côté d'Uzès était l'occasion de rencontrer, au cœur du Duché, Olivier Privat. Je ne m'en suis pas privé. Olivier, c'est d'abord la Glacière, une opportunité familiale de produire du vin en faisant revivre les installations du grand-père, abandonnées depuis des décennies. Une affaire plutôt artisanale, démarrée en 2004, sans électricité ni véritable moyen, qui a donné naissance à quelques cuvées mythiques, dont la fameuse "À Ferdinand", dédiée au grand-père. Il a pas mal bourlingué, Olivier, avant de se reconvertir dans la vin. Il a même fait dans l'immobilier, il n'y a pas de sot métier. Ce qui l'a amené à investir dans la gastronomie, sa grande passion, et aider à l'installation aux Trois salons d'Uzès de Peter Nielsen, grand chef suédois depuis parti sous d'autres cieux, en train ou en avion, va savoir. Olivier Privat, lui, est revenu en tracteur.

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    Un vieux Massey qui a encore pu faire le chemin sans caler entre Sanilhac-Sagriès et Argilliers, et qui profite désormais d'un repos bien mérité sur le parking d'une immense ferme recyclée, à deux pas du Pont du Gard. En pleine campagne, dans un vaste espace dédié à l'art culinaire en particulier, à l'art en général. À la fois restaurant, cave, épicerie et lieu artistique, c'est Le Tracteur. Une vaste cuisine, ouverte sur la salle et la salle ombragée, habitée par un prodige des casseroles, Numa Testud, qui sait enchanter l'assiette avec les produits frais du marché. Simplicité, justesse et précision d'une cuisine d'inspiration bistronomique, cet épisode cévenol gastronomique fut largement arrosé, comme il se doit.

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    Jolie dégustation verticale et apéritive de la Glacière, avec un ours polaire, le premier millésime d'À Ferdinand, en magnum s'il vous plaît. Un 2004 sur l'âge, mais encore en forme. Et puis le Nerveux, un cinsault un brin énervé à sa naissance et passablement assagi depuis, mais toujours très glou. Dans sa version 2013, la Glacière se décline en deux cuvées. La cuvée éponyme La Glacière, toujours en Vin de France, remplace celle du grand-père et fame longue, Côtes du Rhone parcellaire, a vu le jour. Deux bien jolis canons. Les Lys, vaste domaine repris par Olivier Privat et Ray Monahan, mettent Uzès et les Cévennes à l'honneur. Réputés pour leur fraîcheur, les vins des Cévennes, achetés à bon prix par des négociants, finissent souvent assemblés à d'autres vins sudistes beaucoup plus chaleureux, très peu revendiquant officiellement leurs origines. Syrah, petite ou grande, et grenache ont bien des choses à dire. Caillasses 13, c'est une bombe de grenache récolté à haute maturité qui te tapisse le gosier sans lâcher tous ses chevaux. Du grand art!

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    Dernier épisode de cette virée cévenole, au sortir du Tracteur, aller rogner quelques coustons à la Glacière. Issu du croisement du grenache noir et de l'aubun, le couston est un cépage sévèrement burné, apte à relever une cuve jugée trop fluette. Et nous voilà donc partis à Tresques, réputée pour la qualité de son eau, aussi fraîche que les vins de la Glacière, dont les clés ont été confiées à un couple de jeunes vignerons enthousiastes et talentueux, Julie Le Breton et Christophe Vial.

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    Il ne manquait plus qu'un roux dans les coustons, avant qu'un épisode cévenol vespéral, alliant coup de vent, pluie et grêle, ne vienne interrompre cette séance de vendange improvisée, achevée par un pigeage dans les règles de l'art et, évidemment, par un copieux repas dans la maison de Ferdinand.

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    Ne manque à ce tableau cévenol qu'une ultime photo de famille. Parce que la famille, ici, ça signifie quelque chose. Le soutien, le partage, l'échange, les liens sont forts. Le Tracteur est une affaire de famille, la Glacière également. Jean-Marie Chenivesse, le cousin d'Olivier, en fait partie. Coopérateur zélé, il bichonne ses vignes comme un jardinier, donne volontiers un coup de main et commence à s'émanciper. Sabran au clair, il élève désormais ses propres vins, de futurs bijoux qui vont demander du temps pour se patiner.

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    Olif

  • Finding the crow

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    ©mtdm1

    Oiseau de mauvais augure dans la civilisation occidentale, quand il ne s'agit pas d'un dénonciateur anonyme de la pire espèce, le corbeau urbain ne couche pas sous les ponts, sauf à Strasbourg, mais niche plutôt dans les arbres, haut perché dans les allées, affreux affreux affreux. Le trouver n'est généralement pas d'une extrême difficulté, le simple fait de circuler la nuit sous une rangée de platanes suffit à le faire s'envoler prestement, une chance qu'il ne largue pas quelques bombes de guano au décollage. Le crowfinding est né ainsi, l'enjeu principal consistant, après avoir trouvé la nichée, à ne pas se faire toucher par une salve de fiente lors du premier passage.

    Appliqué au monde du web, le crowfinding, bientôt devenu crowfunding, la faute à l'accent prononcé d'un geek hispanique (ta mère), fit revivre le mythe de l'oiseau messager porteur de bonnes nouvelles, dont les innombrables petites déjections qui jonchent le sol sont autant de dons du ciel qui peuvent servir à alimenter la cagnotte de porteurs de projets nécessiteux. Maître Renard, par l'odeur alléché, fut l'un des premiers à vouloir croquer dans ce bon gros fromage où il y a visiblement quelques pépettes à gagner. D'abord fondu dans un financement généraliste, du style Kisskissbankbank, le crowfunding s'est récemment écoulé au rayon liquide pour se spécialiser dans le monde du vin. Le corbeau avait soif! Fundovino est né, entièrement dédié au Mondovino. Acheter un foudre, replanter de la vigne, déposer un brevet, financer une production télé sur le vin, aider à la création d'un bar à vins mobile, ..., autant de projets rondovino bien menés et qui donnent soif. Quiconque peut aider à aboutir grâce à un don, fut-il modeste, en échange de contreparties éventuelles, proportionnelles au financement effectué.

     

    Alors, si, toi aussi, ta ville est ravitaillée par les corbeaux, n'hésite pas à financer par solidarité tous ces beaux projets liés au vin et qui peuvent rendre la vie meilleure. Ceux qui figurent ci-dessous ont particulièrement retenu mon attention, mais il y en a plein d'autres, qui valent également le coup, et qu'il faudra aller chercher soi-même sur les sites dédiés, je ne peux pas tout faire non plus. Si jamais l'envie te prend de soutenir ceux présentés ici, clique sur la photo, le corbeau blanc en croassera de bonheur.

     

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    La Goguette mobile, une cave-bar à vins qui sillonnera le Diois, malheureux ceux qui habitent ailleurs.

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    Un foudre pour loger la réserve perpétuelle de Delphine et Francis Boulard. Paetrea, la seule cuvée que l'on est condamné à boire à perpétuité!

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    Dur dur! Mais la dureza mérite d'être sauvée sur les beaux terroirs de Cornas. Merci Petit Ours Brun!

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    Un petit bout de planète jurassienne qui a besoin d'un bon petit coup de pouce au montage pour pouvoir être diffusé sur France 3.

     

     

    Olif

     

    P.S.: je viens de recevoir à l'instant une lettre anonyme d'un corbeau qui me dit que le crowdfunding n'a rien à voir avec lui, parce qu'il y a un "d" à la fin. Financement par la foule serait la traduction littérale. Plus il y a de foule, plus on rit, pour que puissent vivre ces beaux projets!

     

    P.S.2: si toi aussi tu fais partie de la foule qui n'a pas vu qu'il manquait un d à crowdfunding, va voir un ophtalmo et change de lunettes!

     

    P.S.3: quel plaisir de mettre les pieds dans un petit bout de planète, ne fut-ce qu'un instant. Et même si c'est coupé au montage! La preuve en image ci-dessous.