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le potier

  • Jérôme Giroud, parce qu'il le Valais bien aussi !

    Date: le 25/06/2004 à 22:36

     

    La cave du Potier, à Chamoson ! C'est le nom officiel sous lequel sont commercialisés les vins de Jérôme Giroud. Peut-être nous l'a t'il déjà expliqué, mais je ne me souviens pas de l'origine de ce nom ! Ce qui est certain, c'est que le potier s'y connaît en matière de vin et de vinification. Un vrai coup de pot! Passage en revue de sa production au pas de charge, non pas pour cause de limitation de temps, mais parce qu'il y a un certain nombre de vins à déguster et que Jérôme Giroud est un pro question efficacité!

    Fendant Pierre de Soleil 2003
    Fruité et minéral, un peu crayeux, avec une toute petite pointe de gaz qui a été rajoutée à  la mise. Un fendant de soif !

    Johannisberg 2003
    Vif, tranchant et minéral, c'est un vin qui me plaît bien mais sur lequel j'ai du mal à m'enthousiasmer autant que les spécialistes du cépage. Le fait qu'il n'ait pas fait sa malo lui donne probablement un style particulier mais je n'arrive pas à le cerner. Comme qu'il en soit, c'est bon et bien fait !

    Chardonnay 2003
    Un chardonnay qui « beurre un petit peu », plutôt minéral, à l'attaque tranchante mais à la finale un peu molle. Belle vivacité tout de même pour un chardonnay valaisan, même si je ne suis toujours pas convaincu par la place de ce cépage ici.

    Pinot blanc 2003
    Dans le même registre, un vin d'un terroir identique au précédent, qui s'exprime beaucoup mieux, vif et frais.

    Petite Arvine 2003
    Une très belle Petite Arvine, presque un modèle, sur les agrumes, à la belle minéralité incisive, avec une finale saline archétypique sur de beaux amers.

    Humagne Blanche 2002 barrique
    15 mois de barrique qui apportent du gras et de la complexité sans pour autant masquer la fraîcheur. Un vin très pur que j'ai eu envie de regoûter ce soir. Le côté boisé ressort un peu plus ce soir, dans un contexte différent, mais ne retire rien à la qualité du vin. J'aime beaucoup et ne regrette pas mon achat!

    Opale 2002 barrique
    Un assemblage original Petite Arvine (40%) et Humagne blanche (60%). Un équilibre quasi-parfait, d'une droiture exemplaire et d'une définition précise. Un mariage heureux, qui voit juste revenir la salinité de la Petite Arvine en finale, comme si elle voulait avoir le dernier mot!

    Muscat 2003
    Ils ne sont pas beaucoup à croire en ce cépage en Valais! Et pourtant! Celui-ci possède une belle matière bien mûre, sans le caractère parfois lourdaud inhérent au cépage. Le vin idéal pour les asperges valaisannes, mais il faudra attendre l'année prochaine!

    Jéromo 2001
    Rosé de pressée, moitié Pinot noir, moitié Gamay, complété avec 10% de Gamaret. Nez de caramel au lait, assez vineux, très agréable.

    Gamay VV 2003
    Un beau Gamay, poivré, épicé, fruité, à  la jolie matière.

    Pinot Noir 2003
    Un cépage que j'ai en principe du mal à apprécier dans ces contrées. Et pourtant, ce joli fruit, ces notes de myrtilles, de fruits des bois, ces notes épicées, ces tanins imposants et ce volume m'ont conquis ce jour-là ! J'en ai pris 2 bouteilles pour le regoûter dans un contexte différent.

    Concerto 2003
    Un genre de « Dole améliorée », constitué d'un assemblage des 10 cépages rouges cultivés au domaine. Un rouge costaud, plutôt bien équilibré, avec une belle grosse mâche finale!

    Gamaret-Garanoir 2003
    Un assemblage helvétique typique, qui donne un vin à la robe sombre, au fruité croquant (petits fruits noirs), avec une solide mâche en finale mais une structure droite. Un vrai vin de copains, franc et sincère, qu'on a envie de boire autour de quelques cochonnailles.

    Humagne rouge 2003
    Une petite boule de fruits confiturés, eau de vie de griotte, amande amère, ce qui sied bien à l'assise tannique plutôt lâche de l'Humagne. Un beau vin ne reniant pas ses origines.

    Syrah 2003
    Vin de cuve au fruité poivré caractéristique, avec un beau volume.

    Onyx 2002
    Assemblage barrique de plusieurs cépages, un vin à la couleur sombre, concentré, poivré, à la matière imposante mais aux tanins enrobés, sur une petite note florale de violette. Très beau!

    Syrah barrique 2002
    Un boisé très léger, bien dosé, pour un vin floral et fruité, représentatif d'une belle syrah valaisanne. J'avais préféré la Syrah 2002 à la Syrah Barrique 2001, je préfère cette cuvée barrique 2002 à la version cuve 2003!

    Merlot 2002 barrique
    Boisé imperceptible, fruits noirs, matière concentrée, gros volume, un merlot qui ne s'en laisse pas conter! Le Merlot 2001 du Tessin goûté en parallèle, très maigrelet, permet de mieux apprécier la qualité de la sélection de Jérôme et la potentialité du terroir valaisan pour ce cépage.

    Malvoisie flétrie 2002
    Les raisins ont été passerillés sur plateaux. Notes d'agrumes confits, de truffe blanche. Un équilibre aérien et une magnifique acidité pour une nouvelle perle valaisanne.

    Muscat muté « Bien égal» 2000
    4 ans de barrique, 16°. Une originalité folle! Nez de truffe blanche, curieusement pas très marqué muscat. C'est pourtant lui que l'on retrouve en bouche, au sein d'une matière bien riche qui voit ressortir l'alcool en finale.

    Merlot 2000 barrique
    La botte secrète et la bouteille « cadeau » de Jérôme, qu'il est allé chercher pour accompagner la délicieuse viande séchée valaisanne et le fromage des montagnes. Fin de la dégustation, début de la restauration! Les vignes avaient 11 ans d'âge à l'époque. Les tanins sont très soyeux, peut-être un peu amers en finale, mais c'est un merlot de grande concentration, développant un beau volume en bouche. « C'est grand! », lâche Jérôme, plutôt un modeste, mais conscient de sa belle réussite et de son beau travail.

    Difficile de rester indifférent devant un tel personnage, un peu bourru et peu prolixe, mais dont les vins parlent à  merveille!

    Chamoson, c'est dans le Valais, le terroir y est grand et beaucoup de vignerons, dont Jérôme Giroud, savent se montrer à la hauteur!

    Olif


  • Les aventures d'Olif chez les Valaisans

    Date: le 06/06/2003 à 12:05

    Petite chronique d'une journée découverte du Valais organisée par le spécialiste LPV des vins valaisans, avec visite de trois des plus réputés domaines de cette magnifique région helvétique.


    Chapitre premier: Domaine de La Liaudisaz.

    Jeudi 5 juin, 11 heures.

    Après avoir expédié vite fait une petite matinée de travail, je saute dans ma voiture, direction Sion (non, je ne bégaie pas !). L'après-midi est chargé, très minuté, et je ne voudrais pas être en retard pour ne pas désorganiser le programme concocté par Averroès.

    Le ciel aussi est chargé et le temps très lourd, orageux ; le thermomètre avoisine les 30° en Valais, on se croirait presque dans la vallée du Rhône ! (bbb)

    Plusieurs rencontres au programme ! D'abord, rencontre avec des passionnés.com, toujours un grand moment, avec ses petites angoisses matérielles et existentialistes (« Est-ce que ma cravate est bien nouée ? Mes chaussures bien cirées ? », « J'ai oublié ma casquette LPV, vont-ils me reconnaître ? »,...) et puis rencontre avec plusieurs producteurs, passionnés eux aussi. Passionnés et passionnants !

    Jeudi 5 juin 14 heures bien sonnées.

    Oenothèque de Leytron. Je suis en retard ! Un petit crochet par Savièse pour récupérer des bouteilles au domaine Cornulus en est la raison. Je me suis un peu égaré mais le paysage était magnifique ! Averroès, Benoît et Paski55 n'ont pas l'air de trouver le temps long. Ils m'attendent tout en sirotant un ermitage flétri de Philippe Darioly. J'en goûte une gorgée. Magnifique entrée en matière !
    Nous nous dirigeons ensuite vers les voitures pour gagner Fully et le domaine de la Liaudisaz, lieu des exploits viticoles de Marie-Thérèse Chappaz, la grande dame du Valais.

    Jeudi 5 juin 14 heures encore plus bien sonnées.

    Arrivée à la Liaudisaz. Une maison adossée à la montagne avec des vignes en coteaux sur des pentes vertigineuses. Nous sommes en retard mais Marie-Thérèse l'est plus que nous. Nous sommes accueillis par une charmante hôtesse qui entreprend de nous faire goûter les fendants après nous avoir installés au frais sous la tonnelle. Vue sur la vigne et les montagnes environnantes, spectacle magique qui me donne l'impression d'être en vacances ! Marie-Thérèse arrive sur ses entrefaites, de retour d'une balade à pied dans les vignes. Fatiguée car très matinale ! Elle se lève à 4 heures 30 pour préparer des tisanes pour les vignes car le domaine passe en biodynamie ( Vincent, ne me demande pas les recettes !). Après les salutations d'usage et la transmission d'un amical souvenir de Vendée, elle reprend la dégustation en cours, nous encourage à critiquer ses vins, à l'affût de la moindre remarque qui pourrait l'inciter à se remettre en question et à faire encore mieux la prochaine fois. Une perfectionniste ! Tonique et (bio)dynamique !
    Mais il faut reconnaître qu'il est bien difficile d'y trouver des défauts à  ces vins !
    Consciencieux, je sors mon petit calepin, en distribue quelques feuilles à Averroès, en panne de matériel, et, très appliqué, commence à prendre des notes !

    - Fendant Mon Puîné 2002 : l'entrée de gamme. Simple et frais, sur des notes amyliques, chewing-gum et bonbon anglais.

    - Fendant de Martigny Les Bans 2002 : très minéral, sur le tilleul, droit et pur.

    - Fendant de la Liaudisaz 2002 : plus fruité et aromatique, sur les fleurs blanches, un côté un peu lactique.

    - Fendant Président Troillet 2002 : minéral et fruité, avec un léger perlant, très beau également.

    Belle gamme de fendant, homogène et complémentaire. Paski55 m'impressionne par la précision de ses impressions dès la première gorgée. Il en profite pour donner un petit cours sur le goût de bouchon à notre ami Averroès, et comment le percevoir, au nez comme en bouche.

    - Grain blanc Arvine 2002 : encore un peu fermée au nez, de légères notes d'agrumes finissent par apparaître en bouche avec une petite note saline discrète. Ce vin traverse une phase difficile post mise en bouteille qui semble assez classique pour ce cépage, dixit les spécialistes.

    - Grain d'Or, Ermitage 2001 :nez très fruité, sur les agrumes, avec un boisé encore un peu prononcé. Gras, ample, long, il mérite d'être attendu pour que tout se fonde.

    - Rosé 2002 : c'est un rosé de saignée de tous les cépages rouges du domaine, amené à disparaître lorsque les vignes seront à leur optimum de production. Il s'exprime sur des notes amyliques de poire et de bonbon anglais et sait rester très frais et agréable. Une belle opportunité pour les amateurs de rosé l'été (dont je fais partie).

    - Dôle Ma Puînée 2002 : fruitée, souple et agréable, un vin franc et bon, à siroter à grandes goulées cet été, légèrement rafraîchi (pour les non amateurs de rosé !)

    - Dôle La Liaudisaz 2002 : superbe Dôle au fruité charmeur, un peu plus concentrée que la précédente, très charnue.

    - Pinot noir 2002 : fruits rouges et réglisse, avec un nez un peu réduit. C'est moins craquant que la Dôle à  mon goût !

    - Humagne rouge 2001 : nez végétal (mais pas vert), sur les herbes sèches, le foin coupé, le sous-bois. Très beau vin, avec une originalité folle.

    - Grain noir 2001 (cabernet franc, cabernet sauvignon, merlot) : le poivron ressort nettement mais le vin est fruité et concentré.

    - Grain noble Malvoisie 2000 : très beau nez sur les fruits confits, le cédrat, le pamplemousse. Grande longueur et grande fraîcheur du fait d'une belle base acide.

    - Grain noble Petite Arvine 2000 : un must ! Robe jaune citron très "flashy ", nez un peu acidulé et confit. Bouche satinée avec un énorme volume, grasse, riche et onctueuse. Un grand vin liquoreux valaisan.

    - Grain noble Marsanne Blanche 2000 : encore un monument de puissance et de concentration, un vin peut-être un peu monolithique pour l'instant, mais il est encore jeune et il me ravit énormément.

    Fin d'un premier très grand moment, inoubliable, avec le bonheur d'avoir pu goûter à toute la gamme des vins du domaine et plus particulièrement les raretés que sont les grains nobles et surtout d'avoir fait la connaissance d'une vigneronne hors pair dont la simplicité et la gentillesse ne sont pas les moindres de ses qualités.

    Je ne suis pas encore au bout de mes découvertes!

    Chapitre deuxième: Jérôme Giroud

    Jeudi 5 juin 16 heures bien sonnées.

    Deuxième adresse prévue par Averroès, Jérôme Giroud, ce vigneron perfectionniste dont il nous a déjà  beaucoup parlé.
    Nous arrivons avec à peine 3/4 d'heure de retard, un véritable exploit, et nous trouvons Jérôme affairé à préparer la commande d'Averroès, un tour de force vu la complexité de celle-ci!

    Direction le caveau, situé dans sa propre maison, petite pièce qui évoque avec bonheur un petit chalet suisse tout en bois perdu dans la montagne. L'endroit est chaleureux, décoré des multiples trophées et récompenses glanés depuis des années.
    Jérôme est un vrai paysan vigneron, dans le sens noble du terme, rigoureux, méticuleux, un peu bourru, laconique, mais lorsqu'il débouche une bouteille et qu'il la goûte, son oeil s'allume, pétille, et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il remplit nos verres. Ici encore, nous ferons l'intégrale.
    A partir du 4ème ou 5ème verre, Averroès rendra sa plume et je suis donc le seul à  prendre encore des notes.
    Chroniqueur pour LPV, un vrai sacerdoce!

    - Fendant Trémazières 2002 : un beau fendant minéral, fleur de vigne, ce que je traduis par fruité et floral à  la fois.

    -Chardonnay 2002: pas de barrique, pas de malo, 2 gr de SR. "Il commence à beurrer" d'après J. Giroud et mérite peut-être necore quelques mois de bouteilles avant d'être bu. Frais, fruité et floral, avec un léger gras qui apparaît en bouche. Un peu atypique pour un habitué des chardonnays ouillés jurassiens et bourguignons.

    -Pinot blanc 2002: un côté un peu dur et tendu pour ce vin qui révèle de jolies notes de fleurs blanches.

    -Johannisberg 2002: le cépage qui s'épanouit à Chamoson. Riche, gras, mais frais, j'aime bien ce vin complexe qui doit encore se révéler après une ou deux années de bouteille.

    -Petite Arvine 2002: une petite merveille de petite arvine! Equilibrée, saline, avec une petite touche d'agrumes en finale, encore sur la réserve, c'est un très beau vin qu'il n'est pas la peine de chercher à mettre en cave, il n'y en a plus depuis longtemps!

    -Muscat 2002: une curiosité et une spécialité de plus à mettre sur le compte des Valaisans, un joli vin qui muscate terriblement et que je verrais bien sur des asperges du Valais pour la prochaine saison.

    -Opale 2001: assemblage Petite Arvine- Humagne blanche, passage en barrique. Un blanc riche, gras et onctueux.

    -Humagne blanche 2001: gras et riche, opulent, avec un boisé encore un peu marqué mais qui ne s'impose pas, nourrissant le vin. Une révélation, à attendre quelques années.

    -Dôle 2002: 80% pinot. Fruits rouges et réglisse, frais et gourmand.

    -Gamay 2002: un peu réduit au nez, il révèle néanmoins un beau fruité. Je lui préfère sans problème la Dôle mais j'ai cru comprendre que Jérôme Giroud n'en produirait plus l'année prochaine (uniquement gamay et Pinot, plus d'assemblage).

    -Pinot noir 2002: une belle texture onctueuse et de jolis arômes de fruits du jardin.

    -Humagne rouge 2002: pas de barrique, une hérésie sur l'Humagne d'après Jérôme. Sous-bois et fruits rouges, le caractère variétal du cépage ressort plutôt bien.

    -Syrah 2002: une robe noire, un nez confituré (cerises noires), une grande profondeur, c'est une très jolie syrah qui n'a pourtant pas connu le bois.

    -Gamaret-garanoir 2002: une robe encore plus noire, une texture onctueuse, de beaux tanins soyeux mais une finale un peu plus courte et astringente témoignant de la rusticité des cépages. J'aime beaucoup ce vin pour son authenticité.

    -Onyx 2001: merlot, syrah, gamaret. Une grande concentration , des tanins fins et serrés, très fruité avec un boisé qui se fond, une grande bouteille.

    -Syrah barrique 2001: très concentrée également mais avec une plus grande structure acide, légèrement astringente en finale. Je lui préfère presque son homologue non barriquée, de millésime différent il est vrai.

    -Merlot 2000: petit à petit, ce cépage prend ses marques en Valais et devrait produire de grandes choses. Celui-ci est fondu, charmeur et velouté.

    -Malvoisie flétrie 2001: abricot et gelée de coing, avec une grande longueur et une belle fraîcheur. Une petite gourmandise après ces magnifiques rouges.

    Voilà , tour d'horizon complet et exhaustif de la production de Jérôme Giroud, avec une homogénéité exemplaire de la gamme, sur les blancs mais surtout sur les rouges qui révèlent un très bel équilibre et une grande maîtrise.

    Et encore quelques cartons qui viennent alourdir le coffre du Break d'Averroès!

    Chapitre troisième, Sélection Excelsus

    Jeudi 5 juin 18 heures bien sonnées

    Troisième et dernière étape de notre périple valaisan, la cave Sélection Excelsus où nous sommes en gros progrès puisque nous arrivons tout juste avec 1/2 heure de retard. Jean-Claude Favre nous accueille à bras ouverts et nous conduit jusqu'au caveau de dégustation.

    Les papilles commençant à saturer un peu, surtout celles de Benoît (qui rêve peut-être d'une petite lampée de Single Malt?), nous opérons une petite sélection dans l'Excelsus: quelques blancs quand même, puis quelques rouges avant quelques liquoreux!

    Tout en débouchant les bouteilles, Jean-Claude s'anime avec passion. C'est un vigneron qui sait ce qu'il veut, qui veut bien faire et qui sait comment y arriver. Et qui plus est, reconnait bien volontiers quand il n'y arrive pas! Encore un perfectionniste exigeant!

    Sur les murs du caveau, une carte topographique de Chamoson vue du ciel. D'une esquisse du bras, il nous fait comprendre la diversité des sols, de la climatologie et la raison pour laquelle certains cépages se comportent mieux à certains endroits qu'à d'autres. Elémentaire! On comprend tout de suite pourquoi les vins de certains sont meilleurs parce qu'ils possèdent les vignes au bon endroit!
    Au domaine, la sélection est rigoureuse, élevée ("excelsus" en latin) et la dégustation qui va suivre en sera la preuve.

    -Johannisberg 2002: un vin vif, tendu, minéral et fruité. Chamoson est le terroir de prédilection de ce cépage qui mérite vraiment qu'on s'y intéresse.

    -Pinot Blanc 2002: un peu plus gras, fruité et floral, encore un cépage qui est transcendé ici.

    -Petite Arvine 2002: s'ouvre sur de belles notes fumées, un vin riche et aromatique.

    -Pinot gris 2002: sur celui-là , j'avoue que j'ai oublié de prendre des notes! Bon aussi, je suppose! smiling smiley

    -50/50 2001: assemblage de pinot blanc et pinot gris dans des proportions gardées secrètes et justement pas moitié moitié, passage en barrique. Le boisé est encore présent, donnant des notes amyliques, mais en bouche, le vin est gras et opulent, sur les agrumes et devrait assurément être à l'origine d'une belle bouteille dans quelque temps.

    -Syrah 2002: une belle syrah sur les épices, la violette, déjà  très agréable car un peu souple.

    -Cornalin 2002: un vin concentré et fruité dans lequel je décèle des notes d'amande douce.

    -Chamoson Excelsus 2001: assemblage de syrah, pinot noir, cabernet sauvignon, passage en barrique. Une belle robe grenat pour ce vin plein de fruits et d'épices, déjà fondu et bon à boire.

    -Eranthis 2000: encore un beau liquoreux dont le Valais a le secret. Pinot gris, pinot blanc et johannisberg pour cette cuvée à la jolie liqueur, fraîche et longue.

    -Eranthis 1998: cette année-là , la petite arvine a été incorporée à l'assemblage. La robe est jaune citron et le vin est ample, concentré et il emplit la bouche. Superbe!

    A ce stade de la dégustation, Jean-Claude a pitié de nous: "Vous dégustez depuis quelle heure?" et va nous chercher de quoi saucissonner sur le pouce. Excellente idée!

    Une fois requinqués, il est temps de retourner à l'oenothèque de Leytron reprendre quelques cartons laissés au frais en début d'après-midi. Le coffre du Break d'Averroès demande grâce!

    Epilogue

    Ultime rencontre à l'oenothèque de Leytron chez Xavier "oeno-ch". Une dégustation du millésime 2002 de Romain Papilloud venait de se dérouler. Nous entreprenons une petite discussion avec Romain, encore présent, tout en dégustant un dernier verre (je n'ai pas pris de notes!) et ce dernier nous offre gracieusement une bouteille d'amigne et une de cornalin pour découvrir sa production. En échange d'une carte de visite de lapassionduvin.com! Ils savent vivre, ces vignerons valaisans! Et ils méritent vraiment qu'on leur rende une petite visite!

    La nuit commence à tomber, les nuages menacent de plus en plus, il est temps pour moi de reprendre la route pour le Jura, avec une certitude: je reviendrai en Valais, probablement cette année d'ailleurs!

    Olif