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  • Noël aux Jardins...

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    Noël était en avance, en 2009, aux Jardins de Saint-Vincent. Le compte-rendu de la soirée, lui, par contre, est très en retard. Tout le monde ce soir-là était pourtant sur son 31 24 15. Le jardinier lui-même, Stéphane-Saint Vernier-Planche avait vêtu son joli costume rouge et sa barbe blanche. Noël avant l'heure dans les verres. Dégustation à l'aveugle complet, comme il se doit, avant les douze coups de minuit.

     

    - Champagne Initial brut, Selosse: mousse crémeuse au service, puis bulle fine. Fruit mûr et solaire, miel et abricot. Un vin riche porté par une belle acidité, l'onctuosité initiale laissant la place à une belle tension et de jolis amers finaux. Un beau Champagne vineux, avec une bulle véritablement au service du vin.

     

    - Côtes du Jura Poulsard Vieilles Vignes 1976, Alain Labet: un rouge pour suivre, à la robe encore brillante, colorée, mais légèrement tuilée. Poulsard sur le visuel, sans aucun doute. Le premier nez est puissant, intense, complexe, sur des notes de cuir, de pamplemousse, d'agrumes, de menthol. La bouche est riche et fraiche, acidulée, avec une certaine rondeur due à l'alcool encore bien présent. Seule la longueur fait un peu défaut, la finale étant un peu asséchante et végétale. Somme toute, ce vin est sur l'âge et tient encore debout. Ploussard de Pupillin, c'est possible, mais tout faux, en fait! Poulsard du Sud-Revermont d'Alain Labet! Pas mal, pour un petit rouge du Jura! La classe, même!

     

    - Arbois-Pupillin 1999, Emmanuel Houillon: retour au blanc avec ce vin aux jolies notes de moka évoquant un vieux Champagne. Légèrement pétrolé, une pointe d'iode, du pamplemousse et une petite touche anisée. Complexité et évolution, tout le monde part sur une grande bouteille, d'autant que la bouche suit sans problème. Minérale, acidulée, épicée, une trame tendue toute en longueur, avec une finale sur des amers d'une grande pureté. Personne n'a reconnu le Chardonnay de Viandrix. Mais c'est une grande bouteille, c'est certain! On aurait presque pu le prendre pour un Montrachet!

     

    - Montrachet 1997, Morey-Blanc: la robe est d'un beau doré soutenu, brillante. Le premier nez est pregnant, sur le moka et les épices, toujours fruités, avec une petite note de champignon, limite truffe.La bouche est ample en attaque, puissante, riche et longue, revenant sur l'acidité dans une finale salivante et tonique, aux accents d'écorce d'orange. Grandiose! On aurait presque pu le prendre pour un Chardonnay de Viandrix! Il s'agit d'une bouteille provenant de l'activité de négoce de Pierre Morey, ex-régisseur du domaine Leflaive.

     

    - Côte Rôtie 1995, Domaine Jamet: le premier nez est lacté et chocolaté, Ovomaltine© pour certains. 8 secondes pour le prendre! La bouche possède une trame végétale avec des tanins un peu durs et séchants en finale. Une petite déception, pour un vin néanmoins plus que correct, peut-être simplement dans une mauvaise phase.

     

    - L'air du Temps 2003, Christophe Abbet, Valais: une bouteille magique dont le sorcier Abbet a le secret. Pralin, orange amère confite, rondeur de l'alcool magnifiquement affiné par l'élevage oxydatif. Un équilibre magique, improbable, intemporel, bien dans l'air du temps.

     

    - The Picrate, Eric Calcutt, Oxygène: une bouteille collector et mythique pour amateurs avertis et extravertis. Un premier échantillon légèrement défectueux conduit à l'ouverture d'une seconde bouteille. Beaucoup d'acidité volatile pour équilibrer ce vin riche en alcool, aux notes de poire william, loin d'être consensuel. Ce soir-là, j'avoue ne pas l'avoir très bien goûté, mais c'est un véritable OVNI.

     

     

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    Ensuite, les lumières se sont éteintes, le Père Noël est passé, tout le monde a ouvert ses cadeaux puis s'est fait la bise, en se donnant rendez-vous l'année prochaine. Histoire de voir si les Jardins sont toujours à la même place...

     

    Olif