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Le magazine de RVFérence de l'amateur


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Il y avait longtemps que je n'avais pas consenti à racheter un numéro de la RVF en kiosque. Je n'aurais peut-être pas dû. Mais deux accroches de la couverture m'ont incité à mettre la main au portefeuille. Millésime 2008, d'abord, c'est écrit en gros. Après l'avoir feuilleté rapidement, j'y ai relevé plusieurs noms de vignerons et de vins que j'affectionne. En Jura (L'Octavin, et surtout Fanfan Ganevat, qui décroche la palme, quel scoop!,...), en Roussillon (bon nombre de ceux découverts à Saint-Jean de Monts), en Loire (Sébastien David, plébiscité pour son In Vivo, donc millésime ... 2006!, mais aussi pour l'hurluberlu 2008, heureusement). Et puis, ce numéro spécial se proclame "le magazine de référence de l'amateur", ce que, innocemment, je pense encore être (un amateur, pas une référence!). J'y suis donc allé de mes 7,50€. Quand même! Je n'aurais peut-être pas dû.

 

Bon alors, qu'est-ce qu'on lit de beau, dans ce magazine rvférent de l'amateur, en dehors de toute une sélection des soit-disant "plus beaux" vins du millésime 2008, alors que l'immense majorité d'entre eux ne sont encore qu'au stade embryonnaire?

 

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Tout d'abord, une analyse de la démocratisation bordelaise, intitulée de façon très sarkozy-tendance "la fin des années Bling-Bling". Ce qu'il faut en retenir, essentiellement, c'est que ces années de disette économique contraignent les aristocrates girondins à ouvrir les portes de leurs dégustations aux manants et aux roturiers, autrement dit aux amateurs, blogueurs ou forumeurs. Au grand dam des journalistes viniques,  qui persistent à voir d'un mauvais œil l'envahissement de leur pré carré par des hordes d'analphabètes du vin, qui n'y connaissent rien et qui feraient mieux d'acheter ce qu'on leur conseille plutôt que de vouloir venir jouer dans la cour des grands. Et si le journaliste mandaté cite néanmoins quelque nom de blogueur émérite, en l'occurence celui de Daniel Sériot, passionné de la rive droite et dégustateur stakhanoviste de toutes les portes ouvertes bordelaises, y compris celle des primeurs, c'est pour mieux mettre en avant le travail consciencieux des p'tits gars de la RVF, qui goûtent et regoûtent encore, se forgeant un jugement inégalable sur les meilleurs vins, ce qu'aucun amateur ne pourra jamais se permettre, au vu de ses compétences, tout juste bonnes à émettre un avis. Donc, en résumé, continuez d'acheter ce qu'on vous dit et surtout ne la ramenez pas, car ce que pense un "web-dégustateur" ne vaut pas tripette. C'est en quelque sorte la substance de cet article socio-économico-grandguignolesque de Jérôme Baudouin, qui s'étonne presque que Bordeaux soit tombé si bas pour dérouler un pareil tapis rouge à la plèbe vino-internautique. Sur un ton presque crucial, il fait même mine de s'inquiéter pour son avenir et s'interroge: "la masse des avis individuels des amateurs remplacera-t-elle demain le jugement de professionnels expérimentés?".  Tant que ces derniers seront aussi imbus d'eux-mêmes, ce serait bien, oui, en fait! Parce que moi, tu sais, le tribunal...!

 

Ensuite, page 15, un petit clin d'œil à Fabrice le Glatin, dans une thermobrève tempérée, pour saluer l'envol de Vinsurvin 2.0, la rvférence des blogs vins. Coucou Fabrice et bravo à toi! Faut-il y voir un renvoi d'ascenseur pour une récente interview de Denis Saverot publiée sur Vinsurvin? Entre référence et déférence, aucune préférence...

Question: est-ce qu'une interview de Jérôme Baudouin sur le Blog d'Olif me vaudra les mêmes honneurs?

 

Plus loin, on apprend, de la bouche même de Raymond Redding, directeur du courrier à la Poste, que "le Bandol est le seul vrai rosé!". C'est même écrit en gros en haut de l'interview. J'ai demandé à mon facteur ce qu'il en pensait: lui, il préfère le Tavel. Question de goût, probablement. Ou alors de moyens.

Sensationnalisme, quand tu nous tiens...

 

Et puis, il y a enfin  Antoine Gerbelle et son Bloc-Notes. Sympa, l'Antoine. Et impayable. Je l'ai rencontré en 2007 à Angers lors de la remise du 1er Wine Blog Trophy. On a mangé un morceau ensemble. A la même table, exactement. Oui, Monsieur. A l'époque, les blogueurs, il les prenait déjà pour des petits rigolos. Un précurseur! Il n'a pas beaucoup changé. Sauf que, lui, maintenant, il cultive aussi l'humour vinique déjanté. C'est bien, Antoine, continue de fumer comme ça, c'est du Belge! Que la Magnum Force soit avec toi! Si je peux me permettre un conseil, ouvre un Blog-Notes. Sur le tout nouveau tout beau site de la revue, annoncé en vain, mais à grands coups de biniou, depuis des lustres. Faudra quand même se dépêcher, hein, afin d'être prêt pour le WBT 2010!

 

Ce qu'ils n'ont pas l'air de vouloir comprendre, les p'tits gars de la RVF (ou alors ils font juste semblant?), c'est que le véritable et sincère amateur de vins n'a plus envie de se contenter du "jugement" de quelques œno-journalistes en mal de renommée influente (voir à ce propos la petite étude sur l'influence des journalistes du vin, écrite par un des leurs. L'humilité, ça s'apprend, en fait! Merci Hervé Lalau!). L'amateur, il veut participer à la messe. Il veut se goinfrer d'hosties. Il veut vampiriser le sang du Christ. Ce que bon nombre de vignerons, d'organisateurs de salons et d'attachés de presse ont, eux, bien intégré, leur permettant de s'impliquer d'une manière ou d'une autre dans le monde un peu cadenassé du vin réservé aux pros. Toutes les retombées sont bonnes à prendre. Parler du vin, de quelque manière que ce soit, pro ou amateur, c'est communiquer, véhiculer de l'information, promouvoir. Le Web y a désormais une grande place. Ne tardez pas à y prendre la vôtre, les petits gars de la RVF, parce que, de ce côté-là, vous êtes un peu largués! Pas besoin de se monter le bourrichon les uns contre les autres, pourtant. Tous ensemble dans le grand melting-pote des œnophiles copains. Chacun son créneau, sa sensibilité, sa façon de voir les choses, sa crédibilité. Ce n'est pas de la concurrence, mais de la complémentarité. Bon, c'est pas demain la veille, en fait, tant qu'il y aura autant de mépris et de suffisance affichés unilatéralement. A moins que le bœurvf ne craigne que quelques grenouilles ambitieuses ne finissent par lui faire de l'ombre? Peu probable, pourtant, tant que les coâsseurs n'enflent qu'au niveau des chevilles.

 

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La RVF, le magazine de référence de l'amateur? Je veux bien, mais de quel amateur s'agit-il, au fait?

 

Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'a fait un bien fou d'écrire ce petit billet! :depelle:

 

Bon, maintenant...  :pilote: !

 

Olif

 

Commentaires

  • T'es un dingue....

  • C'est un compliment? :-)

  • Ben moi, ça m'a fait un bien fou de le lire, ce p'tit billet !

  • Comment oses-tu?????
    LA référence! Toi bloggeur et buveur de vin de (grande) table....
    Au fait, les vins des Molières sont à Arbois!!! Le Moulin à Vent et le St-Véran.
    Merci MR OLIF, simple mais génial bloggeur.

  • Eric, un "petit billet", avec pas loin de dix minutes de lecture quand même. Heureusement avec de belles photos sans mise en Seine, pour se reposer les yeux ...et l'esprit.

    Serait-on pas à Viller avec le premier cliché ?

    Laurent

  • Bonsoir,
    Franchement d'accord sur la pertinence des articles, c'est pas terrible... Ne parlons pas des titres... c'est pire!
    Toutefois, si la dégust' a l'aveugle est devenue pour moi légion, je peux pas en dire autant de la débusqu' a l'aveugle!!
    J'ai encore besoin d'une "canne" et peu importe où je puise mes sources... En tout cas les ""leaders d'opinions"", tous supports confondus sont à prendre eux,avec modération.
    Blog' a part: Qu'est celui d'OLIF

  • Aaaahh !! IL a osé ! Bravo ! Quel bel article, empli de sincérité, et de vérité.
    Olif ose écrire tout haut ce que d'autres n'osent pas écrire en tout majuscule. Moi le 1er, d'ailleurs !

    La RVF ? Je préfère ne pas en parler, car je n'ai point envie de me mettre à dos, ces pseudos journalistes du vin, incapables de rester indépendants dans leurs jugements.

    Mais, si, tiens, je vais oser en parler !

    Quand je pense que j'ai eu, ce que j'estimais à l'époque, (voilà 2 ans), le privilège de passer presque 2 heures en compagnie de Mrs Saverot et Poels, dans leur bureau, afin de leur signaler qu'il existait des blogs sur le vin, indépendants, écrits par des passionnés, pros ou non du vin, (qu'importe, cela n'a aucune importance, à mon sens, dans la mesure ou le pro n'a pas le monopole du savoir), j'ai désormais, compris à quel point j'étais bien naif, à l'époque.

    Evidemment, j'ai aussi, même surtout mis en avant mon blog, les vidéos, les idées et les orientations à venir, de celui-ci, je n'en avais néanmoins pas oublié de souligner l'émergence d'un début de "concurrence" O combien loyale d'internet émanant d'autres bloggeurs du vin. Dont toi, Olif et d'autres.

    Quelle ne fut pas ma surprise de voir, quelques mois plus tard, un numéro vantant les mérites des blogs sur le vin. Plusieurs pages, des mises en avant de blogs, qui, à l'époque n'avaient d'influent que le nom !

    Aucun pro, que ce soit, Laurent Baraou, Un autre caviste, un sommelier, (moi en l'occurence, bah oui, quand même !) ou même qui que ce soit d'autre. (bon, aucun n'a osé) Alors que...

    Quelle autre surprise d'ailleurs de constater que leur site, 2 ans après n'était toujours pas arrivé en ligne ! Alors qu'à l'époque cela semblait être une de leurs priorités, pour laquelle ils avaient estimé que je pouvais y jouer un rôle. Pkoi pas, à l'époque ? (les vidéos, reportages...).

    Toujours rien, pas de site ! Mais gageons que si celui-ci sorte un jour...nous autres, pauvres petits bloggeurs si peu influents, nous saurons que tous nos blogs les auront inspiré ! Quant à leurs vidéos du vin, je les attend avec impatience! On va bien se marrer...cela ne m'empêchera pas de continuer les miennes ! Tant que je prends du plaisir, je ne m'arrête pas, Messieurs.


    Je n'achète plus la RVF, simplement car je ne retrouve plus cette authentique passion du vin, cette sincérité, ce désir de partage, d'échange, ou même de cette humilité qui consisterait juste parfois à s'effacer, pire, à oser mettre en avant, de réels individus avides d'échanges oenologiques.

    Non, la RVF préfère s'offrir des étiquettes poussiéreuses, rassurant le lecteur lambda bien naif. Finalement, les Bordeaux, surtout les grands crus sont toujours merveilleux, et les Champagnes sublimes...Etiquettes assimilées ici aux journalistes...vous l'aurez compris.

    Alors, que nous savons, tous, nous réels passionnés que ces vins ne sont plus des vins, mais des jus de planches d'un côté, et des jus de bulles agressives, acerbes, et acides de l'autre.

    Nous préférons juste nous taire, que de le hurler trop fort, de peur de quelque représaille éventuelle de la part des syndicats viticoles...capables de par leur lobbying d'acheter le peu d'âme qui reste aux pseudos dégustateurs de cette revue, et de faire peur aux pauvres amoureux sincères et compétents, car indépendants que nous sommes, nous, bloggeurs du vin.

    D'ailleurs, je ne mets plus franchelment en avant les vins de Bordeaux, jamais de Champagne ! Ne pas parler de ce que l'on aime plus.

    Certes, quelques journalistes, encore trop rares, sont capables de discernement, mais ils n'arrivent pas à cacher la misère de ceux qui ont osé vendre leur âme au diable. Et des noms, des preuves, croyez-le, j'en ai.

    Quant à Fabrice Le Glatin, il a au moins le mérite d'essayer de partager, à sa manière, même si elle se révèle parfois maladroite sa passion. La RVF a trouvé en lui, un bon relais, dont il use à merveille. Il aurait franchement tort de s'en priver. Je ne peux pas lui en vouloir.Fabrice tant qu'il n'est pas un pro reconnu du vin, ne fait pas concurrence à la RVF, et celle-ci peut se permettre de le mettre en avant, de façon malgré tout bien mesurée. Car le Fabrice, mine de rien existe bel et bien, et a une légitimité ! Oui, je l'aime bien, Fabrice, car il est un amoureux vrai des vins, et des gens.


    En conclusion, chacun sait, que la RVF souffre de sa non-infuence, du fait que ses journalistes sont incapables de garder un semblant d'indépendance, donc de compétence...mais finalement, ce problème, résume bien les problèmes que rencontrent la France...vous savez, cette propension à s'estimer au dessus des autres, comment dit-on, déjà ? L'arrogance...

    Ah ! Cela ne vous rappelle rien ??

    Cette sensation de se croire au dessus des autres, intouchables, ou indispensables...vous savez, le fait de ne pas subir de "concurrence"...

    Bon, il est tard, j'ai bossé énormément, des articles en retard sur le blog, beaucoup de vins dégustés, et pas assez de temps pour apprécier les plaisirs qu'ils nous apportent, me frustrent, forcément, je me laisse un peu aller.

    Superbe artcile, plein de justesse et d'élégance pourtant, Olif ! Bravo !

    Emmanuel D

  • Merci pour cet article!

  • J'achève aussi ce numéro, avec le même sentiment. Pffff. Des notes de dégustation à la queue leu leu, sans fraîcheur, ni génie. C'est le plus souvent écrit avec les oreilles et horriblement prévisible. Mon abo finit en septembre. RIP.

  • Trés bon ce billet...je connaissait pas encore Olif... C noté.... enfin de l'air !

  • tout ceci est tellement vrai et juste
    il est plus facile pour les pros de se dire que les amateurs, dont certains le sont depuiis des dizaines d'années, sont des incompétents râleurs tout juste bons à mettre la main au porte-feuille
    c'est l'avantage du web de permettre un échange total et GRATUIT d'informations, et en temps réel, pas seulement une fois par an comme les guides
    concernant la reuveufeu, pas grand chose à ajouter si ce n'est que je préfère mettre ce prix dans du PQ, au moins tu es sûr qu'il servira à quelque chose, les milliers d'amateurs qui ont suivi leurs conseils pour se retrouver avec des daubes me comprendront
    ouvrir les portes aux amateurs ? une bonne chose, la transparence ? on en a vu les limites avec les primeurs
    y'a encore beaucoup à faire, mais ça viendra...
    merci olivier, tu m'as fait prendre un bol d'air, je retourne dans l'air bûvien !

  • Après Michoubidou, la RVF! Je vais passer pour le dézingueur de service des institutions viniques du pays! Pourtant, j'aimerais bien, moi, que la RVF soit resté mon magazine de référence (parce qu'il l'était, il y a bien longtemps de cela!), mais je ne supporte pas ce mépris affiché de ceux que je considère comme des amateurs sincères et authentiques par des critiques en mal d'influence. Voilà pour une petite justification de ce billet.

    Béni non non, je ne suis pas non plus un débusqueur, mes occupations extra-oenologiques ne m'en laisseraient guère le temps. Mais moi aussi, j'ai mes sources! Des gens bien placés dans le milieu (cavistes, sommeliers,...), des magazines écrits par des gens respectueux de leur lectorat (Le Rouge & le Blanc, entre autres, pour ne pas le nommer, qui est pour moi, la SEULE ET VERITABLE référence de la presse oenologique) et puis les vignerons aussi, qui sont souvent bien placés pour connaitre ce qui se fait le mieux dans leur profession. Mais pas la RVF, par contre, c'est curieux!

    Belle diatribe, Emmanuel! J'aime bien quand tu te lâches!

    Comment, il n'était pas encore fini, votre abo à la RVF, Estèbe? Abonnez-vous donc plutôt au Blog d'Olif, le blog de référence de l'amateur!

    Pas Villers, Laurent, mais le lac Saint-Point, vu depuis l'anse de Frèchelin.

  • En fait, ça se passe comme cela dans beaucoup de domaine...Internet, tel un tsunami, va obliger les barons de "l'information" à revoir leurs positions qui n'étaient dominantes que parce qu"eux seuls avaient le pouvoir de publier.
    Je ne sais pas pour vous (lecteurs), mais moi ça m'a fait un bien fou de lire ce post d'Olif. Le samedi commence fort bien :-)

  • Belle prise de position, sincère, engagée ...

    Je tiens toutefois à rappeler, en tant qu'amateur passionné, qu'une bonne partie des "vins naturels" que j'approche me laissent dubitatif.

    J'ai eu l'occasion de le pointer également sur le blog de LaurentM.

    Il y a quelques perles rares, cependant.

    Cela dit, vive la diversité, la liberté de penser, l'honnêteté intellectuelle et au plaisir de te rencontrer, Olif ...

  • Il est difficile de comprendre en effet comment la RVF, peut couver un annonceur dans ses pages et émettre des critiques sur les vins que présente ce dernier...
    Pour le R & B je m'abreuve de ses lignes...
    En politique, "l'oiseau aquatique déchainé"...
    La RVF, je survole rapido

  • Euh, ça ne m'a même pas fait économiser 7€,50 car il y a bien longtemps que je ne l'achète plus.

  • Bravo Olif, très belle analyse que je partage à 100%.

    Il est clair que plus ça va, plus l'influence des magazines papier va décroître, puisque les amateurs peuvent maintenant se refiler les bons tuyaux sans passer par eux.

    Il serait temps qu'ils s'en rendent compte. Même si je crains qu'il n'y ait pas grand chose pour les sauver à terme, surtout s'ils continuent à creuser le fossé qui les sépare des amateurs.

  • Hé olif, t'as trop fumé ....de cigare :))))
    Merci pour ce beau billet,
    Bruno le chtibb

  • Je pense comme Eric, que RVF s'éloigne peu à peu des (vrais) amateurs de vins, le mag n'a pas beaucoup d'intérêt je trouve et comme dit Estèbe, pas de génie, pas de renouvellement, plan-plan avec des vins parfois dignes d'intérêt, eux, heureusement ! L'achat est très occasionnel, du coup, là, j'économise bien les 7 euros 50...

  • S'il n'y en avait qu'un pour écrire un tel billet, ce ne pouvait être qu'Olif!...

    J'ai fait comme toi, Olivier, j'ai acheté ce numéro "Spécial Millésime 2008"!...
    Je ne suis plus abonné depuis des lustres à la rvf, mais je n'arrive pas à passer à côté du "Spécial Millésime", année après année, peut-être parce que j'ai découvert ma passion pour le vin et la dégustation entre un "Spécial Millésime" de Gault et Millau et celui du "magazine de réfé-rance de l'amateur"!...

    Si bien que, à ce jour, j'ai tous les millésimes depuis 1983!... Si vous cherchez un commentaire "de l'époque", alors que vous ouvrez une vénérable quille qui vous laisse perplexe, n'hésitez pas!...

    Ce qui peut paraître étonnant, c'est cette sorte de "glissement masqué" de la revue vers une tendance suggérée par les amateurs, sur les blogs notamment.

    Tu le dis, Olivier, pour Ganevat, en Jura, mais c'est aussi vrai pour Alexandre Bain, en Pouilly-Fumé ou Benoit Danjou, en Roussillon. Pour certains de ces vignerons (qui sauront garder la tête froide, j'en suis certain!), la parution dans ce numéro de la rvf va peut-être leur donner une sorte de bol d'air, parce que la sélection de la revue est aussi "survolée" par quelques professionnels...

    Autre point qui me trouble quelque peu dans ce numéro, c'est l'apparition de la mention "non dégusté à l'aveugle".
    Et là, je me dis que la rvf est soit bigrement honnête, soit elle a rajouté, sous l'impulsion du journaliste en charge de telle ou telle région, quelques vins et vignerons qui s'en cognent de ce palmarès et qui n'avaient pas envoyé d'échantillons... Rajouté, bien sûr, histoire de consolider sa légitimité espérée et de se rapprocher de "l'exhaustivité" de ce qui est bon dans le coin!... Allez faire un tour du côté du Roussillon et vous en tirerez la conclusion qui vous arrange!... Bon, ceci dit, le carton d'échantillons est peut-être tombé dans l'escalier!...

    A part ça, Olivier, comme toi, j'aime bien quand Emmanuel se lâche, comme ça!... ;-)

  • Bonjour,

    je suis 100% en phase avec cet article.
    On nous prend pour des c... Il faudrait que les amateurs et bloggeur sauvent le bordelais, après les avoir rejetter pendant des années.
    La partie Alsace est presque pire, le bas-rhin, c'est où ?
    stéphane

  • attends le prochain article sur le vignoble allemand Stéphane

    Laurent
    ;-)

  • Bel article. On sent le vécu! Grand débat qui concerne les dégustateurs et le rôle qu'ils peuvent avoir...J'ai toujours beaucoup de mal à accepter qu'on veuille nous imposer un gout...Surement mon côté un peu rebelle!
    Moi, je l'ai jamais acheté mais je le lisais en douce chez mon père, quand il l'achetait! Il l'achète plus, je le lis plus!
    mais rien de mieux que de juger par soi même...On n'est pas déçu au moins;Ou si on l'est, on sait à qui s'en prendre!

  • J'ai commis un post en réponse au vôtre, où vous aviez la gentillesse de me citer.
    http://hlalau.skynetblogs.be/post/7069134/olif-et-la-rvf

    Je vous sens honnête et passionné. Je pense que c'est plus important que tout le reste, les titres, la profession, etc.

    Quant à la RVF... vaste débat. On y trouve de bons articles. Mais aussi pas mal de banalités. Dans l'affaire du rosé, on ne les a pas beaucoup vu, par exemple.
    Plus généralement, je trouve leurs critiques souvent bien convenues. Certains commentaires de vins sont d'une indigence crasse. Leur dernier dossier Italie, par exemple, où on lisait des choses du genre "chez Untel, tout est bon", sans plus de précisions... Quant aux producteurs listés, on ne peut pas dire qu'ils avaient pris des risques...

    Serait-ce la rançon du monopole? Avec l'arrivée de Terroirs de Vins en version nationale, cela va peut-être changer. Et puis, il y a les blogs!

  • Tiens! T'as le même ordi que moi ;-D

  • trop cool ta photo "facebook" !

    Laurent

  • je vois l'allemagne de ma fenetre et n'ai pas de problème avec leur vin même si j'en bois rarement, il est vrai.
    stéphane

  • Olif, avec des textes comme ça, tu peux encore me renverser ton crachoir sur les panards, je te pardonne d'avance : tu es un "bon" mon fils, définitivement !

    ;-)

  • Est ce que le vigneron qui continue de presenter des echantillons à des revues comme la RVF va devenir has been? J'ai l'impression que oui! La roue tournera surement, et le support internet trouvera lui aussi ses limites et ses detracteurs. Une chose est sure, la passion pour le divin breuvage est bien presente, cf les posts passionnés!

  • Malheureusement,

    même si je partage avec vous un certain désamour pour la RVF, je trouve quand même ce billet un peu trop à charge...

    Il est vrai que le web donne à n'importe quel amateur passionné le moyen de se faire entendre. Parfois, cet amateur peut creuser un sujet bien plus profondément qu'un journaliste condamné à couvrir un "portefeuille" trop large pour lui. Cependant, notre expérience en tant que dégustateurs restera toujours celle d'amateur:

    sans comparer la qualité de nos palais avec les journalistes de la RVF, on peut au moins dire qu'ils ont l'occasion de déguster infiniment plus que nous. Et donc, d'en tirer à priori des conclusions un peu plus argumentées que celles que nous pouvons fournir à partir de point de vue fragmentaires et impressionistes d'un domaine, d'une région, ou d'un vin.

    Dans un cas comme dans l'autre, il y a des exceptions: certains journalistes sont très mauvais, tout comme certains blogueurs. Mais étant donné le nombre infiniment supérieur de blogueurs, on en voit beaucoup plus souvent proférer des jugements définitifs, péremptoires et erronés sur des vins dont ils n'ont que peu l'expérience.

    Dans l'absolu, je pense donc qu'un magazine fait de professionnels de qualité (attention, cela ne veut pas dire forcément La RVF) est donc plus une référence qu'un blog ou qu'un forum. Ces derniers sont d'avantage des espaces de discussion où aller piocher et comparer des avis, qui ne sont véritablement utiles que lorsqu'on connait en détail leurs auteurs! Mais en aucun cas, cette constatation ne donne le droit à un pro de "mépriser" ou de regarder d'un oeil condescendant les jugements d'un amateur/blogueur. Ce n'est simplement pas la même chose, et il n'y a d'ailleurs pas derrière la même responsabilité!

    F

  • Utile mesure, François, face à la curée.

    Oui, les blogs, sites, forums sont scrutés par les pros.
    Oui, c'est bien qu'un blog comme celui d'Olif, passionnant et engagé, apporte une plus-value nouvelle et désormais irremplaçable.

    Ces mondes évolueront et je suis frappé des frontières assez étanches entre les forums par exemple.
    Gare à la réflexivité qui menace.

  • Tout pareil, comme les copains ! Merci Olif mais je dois être masochiste, je continue à être abonné... En fait, j'aime bien pour le lire dans les endroits ou on n'a pas l'ordi : métro, toilette :-) c'est une source comme une autre et de temps en temps, on y trouve des choses intéressantes...
    Quant à leur vision du web, elle est juste de l'age de l'ordinausaure, moi ça me fait sourire mais vous savez aucun des marchands de glaçons n'est devenu fabricant de frigos... Vous savez c'est quand le réseau mais électrique est arrivé...

  • Salut Olif,
    ben j'arrive après la "bataille", flute alors !!
    Vu que je suis contre les avis tièdes, ce billet
    me va bien, même pas too much... Juste bien...
    Vas y Olif, j'suis avec toi, après les "bios cons"
    vlà la revue "bio dégradable"...

  • La RVF écrit 2 mots sur VinSurVin, pas de quoi s'enflammer. Ce magazine est un média, et le rôle d'un média, c'est d'informer. Donc quoi de plus logique ?
    De mon côté, et surtout de mon point de vue d'amateur (Manu a l'art et la manière de remettre les gens à leur place...), je n'ai pas l'outrecuidance de critiquer des gens qui ont une connaissance du vin (et de ceux que le font) ô combien supérieure à la mienne. Maintenant, rien de m'empêche d'avoir un point de vue sur certains articles, ou sur, notamment, l'hégémonie bordelaise dans la RVF.
    A l'issu de l'interview que j'ai faite du rédac chef de la RVF, Denis Saverot m'a posé 2, 3 questions sur mon "actualité". VinSurVin venait de débarquer sur WordPress (et de quitter 20Minutes) et il m'a dit qu'il en parlerait. Qui aurait dit "heu, non, Saverot, t'es gentil, mais nous les puristes, on n'est pas trop RVF" ? Pas de quoi fouetter un chat ou voir des retours d'ascenseur. Et puis, si oui, j'men fous : je n'en reste pas moins libre et indépendant. A ce sujet, attention, le magazine GaultMillau consacre un article aux TupperWine de VinSurVin en octobre. Ainsi que le magazine des Vignerons Indépendants. VinSurVin, récupéré ?
    Manu parle de "relai", c'est absurde. C'est pas parce que la RVF parle 2 fois de VinSurVin (2 minuscules paragraphes, je le rappelle...) que, ça y est, il y a connivence ! Certes, à la lecture de son post, il est amer de ne pas être reconnu comme il estime devoir l'être, ce qui n'est pas une raison pour se mettre à fantasmer sur, une fois de plus, des connivences entre VinSurVin et la RVF. En revanche, Manu, dans son style (parfois ampoulé ;-D) fait un travail remarquable. Et déguster avec lui est toujours un immense plaisir. Il m'apprend beaucoup.
    Merci Olif, que je n'ai jamais eu l'honneur de rencontrer, pour cette tribune, et, quoi qu'il en soit, de saluer VinSurVin.

  • On ne s'enflamme pas , Fabrice, on ne s'enflamme pas! :-)
    On relève juste un petit encouragement pour Vinsurvin dans un numéro qui taille de l'autre côté un costard aux "webdégustateurs". La RVF n'est plus la revue de référence de l'amateur, mais elle est devenue celle de l'acheteur. L'acheteur! Celui qui n'y connait rien, s'intéresse, débute, fait semblant, a besoin de repères. C'est bien de le guider. J'espère juste que celui-là, dans quelque temps, via la dégustation et les rencontres avec les vignerons, les sommeliers et les cavistes, mais aussi le web, les forums et les blogs, deviendra quelqu'un de critique, qui ne se laissera pas dicter ses goûts par une pseudo-intelligentsia du vin.

    Avec le recul, finalement, tout cela me laisse un peu froid! Je n'ai aucune vélléité de reconnaissance de la part de la RVF, juste une envie d'autre chose, d'une certaine forme de complémentarité, mais surtout d'une vision alternative du vin qui laisse la part belle à l'humour, au décalage et à la sincérité. On a tous toujours quelque chose à apprendre de quelqu'un dans le domaine du vin, mais certainement pas de la part de ceux qui se croient arrivés et indéboulonnables. D'ailleurs, je crois bien qu'aucun "critique du vin" ne m'a jamais rien appris!

    P.S.: on finira bien par se rencontrer un jour ou l'autre à la Capitale. Avec Emmanuel, d'ailleurs, pourquoi pas?

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