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Cadavres de vins exquis à Genève...

"Les cadavres de vins exquis sont la résultante d'une dégustation poétique et collective élaborée par un caviste philosophe alpiniste helvète où chaque participant déguste un vin à chaque fois plus exquis que les autres, sans connaitre ce que les autres participants ont déjà dégusté."

 

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Photo "empruntée" à Jacques Perrin, au centre et en bonne compagnie valaisanne


25 ans, le bel âge! Ça se fête, au moins autant que les 20 ans! 5 années plus tard, on remet ça! Créé par Jacques Perrin en 1984, afin de permettre à des amateurs exigeants de se fournir en vins exquis, le CAVESA a largement arrosé son quart de siècle sur les beaux rivages du Grand lac, suppléant ainsi à l'extinction provisoire du geyser qui éclabousse habituellement le Genevois de base.

 

Une genevoiserie très prisée, puisque tout le gratin d'amateurs de vins exquis et de cuisine raffinée que compte le secteur vient y pointer et y pointer le bout de son nez. Un tout petit nez fort joli, quand il s'agit de la délicieuse Scoopette, ou un groin à la narine un peu plus développée pour celui qui a pris l'habitude de slurper toute la sainte journée. On y croise également pêle-mêle un vigneron savoyan humaniste, un serial-gastronome coursier, un Président de Grand Jury peu physionomiste, deux Nico amateurs de vin, de terre et de Net, ... et plein de vignerons exquis, évidemment. Qui ont servi tout autant de vins exquis et même un petit peu plus.

 

 

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Morceaux choisis autant qu'exquis: tout d'abord, le Vase N°10 2008 d'Henri Cholley, parfait pour une mise en bouche tranquille, après un beau Grand Cru millésimé 2000 d'Avize de Jacquesson. Et puis les Grains de folie de Marie-Thérèse Chappaz, légèrement handicapée au service mais impeccablement secondée par Le Châ, le sauveur attitré des dames en détresse. Qu'ils soient d'Or (marsanne) ou Noir (les deux cabernets + merlot), ces Grains 2007 sont impressionnants de définition et de perfection. Derrière, L'Insolite 2007 et la Marginale 2006 de Thierry Germain tiennent superbement le coup. Depuis 2002 et le passage en biodynamie du domaine, les vins voient leur style se transformer pour gagner en pureté et en éclat. On est impatient d'aller vérifier tout cela sur place dans le Saumurois dès que possible. Jolie découverte que les Rieslings sarrois du domaine Van Volxem, aux équilibres graciles et aériens, sachant prendre autant de hauteur que le géant Roman Niewodniczanski qui les présentait à la dégustation. Tout aussi haut perchés, les vins des deux stars vigneronnes alsaco-rhodaniennes n'ont pas failli. Le Schœnenbourg 2004 de Jean-Michel Deiss et l'Hermitage 2006 de Jean-Louis Chave sont deux bouteilles d'anthologie qui forcent le respect. Un bel accessit pour le Sang du Calvaire 2005 de Cazeneuve, que l'on retrouvera par la suite à table et qui se goûtait très bien, en dégustation pure comme lors du repas.

 

 

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Dream-team jurassienne dans les salons du Beaurivage.

Et puis, pour terminer, mention spéciale à l'outsider jurassien, Laurent Macle, dont le Côtes du Jura 2005 et le Château Chalon 2000 ont su séduire les amateurs les plus exigeants de vins exquis. Appelé à le suppléer un instant au service, en fin d'après-midi, j'ai pu mesurer combien les dégustateurs helvètes étaient curieux de ces vins empreints d'une aussi forte personnalité.

 

Il y eut bien sûr plein d'autres vins, que je ne saurais tous citer, n'ayant pris aucune note sur l'instant (pas facile!): des Italiens, des Bourguignons, des Bordelais, des Suisses même...! Tous aussi exquis les uns que les autres, chacun dans leur style et leur typicité, mais il fallait bien faire un choix.

 

Fin de la dégustation, place au repas exquis concocté par Dominique Gauthier, le Chef du Chat Botté. Une gastronomie décomplexée dans une ambiance décontractée. En plus des vins prévus pour accompagner le repas, les bouteilles supplémentaires apportées par les vignerons et certains convives ont commencé à fuser (quand un magnum de Château Palmer 1962 vous passe sous le nez, c'est certainement que le petit LPV de François Mauss n'est pas loin!), dans une ambiance digne de la Paulée murisaltienne, mais sans bans bourguignons toutefois. Dans l'assistance, entre les tables, Le Châ n'en finit pas de virevolter, une bouteille dans chaque poche et une poche sous chaque œil, tant il a payé de sa personne ce jour-là. Le dynamisme du CAVE est à son image!

 

Le dernier mot, on va justement le laisser au bon Président du GJE, qui ne manie pas la langue de bois quand il s'agit de pondre un petit discours bien senti. Extraits exquis, entre la poire et le fromage, un verre de Château Chalon 1989 de Jean Macle à la main.

 

 

Vivent les amateurs de vins exquis, vive Jacques Perrin, et longue vie au CAVE.SA!

 

Olif

Commentaires

  • Eh beh,
    les sérials quilleurs étaient encore de sortie !!
    Remarquable tableau de chasse et un F. Mauss
    en grande forme en effet...

  • Bon, nous, aujourd'hui, on fait Anges Vins!...
    Il y aura moins de soie, mais plutôt du velours côtelé!.. ;-)
    Côté petits fours, on va sans doute prendre l'option sandwich au boudin.
    Et des rires gras, plutôt que des sourires entendus...
    Pas de lac non plus, mais par contre, un Layon qui va courir la campagne, vu les déluges du jour!...
    Il faut de tout pour faire un monde d'amateurs!...

  • A la fin, les cadavres exquis nous salueront tous !
    Tu ne crois pas si bien dire, Olif : avant le vin, avant la montagne, je suis venu de là, de la révolution surréaliste, des cadavres exquis, eh oui !

    Comme disait ce soir-là à ma table, juste avant de goûter le Palmer 1962, quelqu’un (qui fréquenta le même collège) : « Nous adorions Chilam Balam de Chumayel et nous lisions Antonin Artaud dans le texte ! »
    La poésie, ça mène à tout, à condition d’y rester !

    Merci à tous les amis jurassiens d’avoir partagé ce moment ! Ne manquaient que Fanfan de la Combe et de Grusse et le Puf’ des Arsures...

    Bon, un jour, je raconterai dans un livre, l'histoire d'une bouteille vivante, d'un Chateau-Chalon qui a traversé le temps. Et qui parle...

  • La vidéo tremble un brin, c'est très contemporain. Autant que compréhensible. On ignorait simplement qu'Olif eut adhéré à Dogma.

Les commentaires sont fermés.