Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Avant-goût ascensionnel

IMG_0063.JPG

Préambule à un monologue ascensionnel vendéen du savagnin, cette collecte d'échantillons est l'occasion de repartir à l'assaut du vignoble jurassien, entre deux ou trois séances de dégustation internationales, belgo-champagno-beaujolo-alsacienne. La vie est belle, mais pas toujours facile, pour l'amateur! Dur, dur. Problèmes d'emploi du temps, forcément, pas toujours aussi extensibles qu'il le faudrait. Bon, on ne va pas se plaindre non plus, lorsque l'on goûte aux variations terroiristes ictériques de Stéphane Tissot, pour qui l'oxydation peut aussi être une affaire de terroirs. Qui vont marquer différemment le vin Jaune et laisser s'exprimer le sol. Exercice plutôt éloquent, avec trois vins pas tout à fait les mêmes, malgré des pratiques identiques en cave. La cuvée classique, toute en rondeur, révèle avec bonheur son fruit sur fond oxydatif très fin et immensément long. En Spois, très immédiat, se laisserait boire à grandes lampées en cas de température de service un peu fraiche. Du fruit, de la minéralité, une finale claquante qui appelle un autre verre. Les Bruyères fait l'effet d'un Vin Jaune d'après-dîner, par son côté tourbé au nez, un peu plus riche et opulent, avec une pointe chaleureuse en finale. Un air de Single Malt d'Islay!


Après le Jaune, il est bon de se rouler une fois de plus dans le Paille. Spirale infernale de 2007, constituée de 5 fûts destinés à être assemblés. 2 de Poulsard-Savagnin, vinifiés ensemble, et 3 de Savagnin pur, qui goûtent très différemment. Séparément aussi bien qu'assemblées dans tous les sens. Le caractère très acidulé du cépage vient tonifier la finale, laissant envisager toute l'opportunité d'une cuvée de Spirale "pur Savagnin" dans ce millésime. Affaire à suivre avec grand intérêt ...

Tant qu'on est dans les sucres, on trempe ses lèvres dans Spirale 2008 et 2009, PMG 2009 (sur la fraise écrasée), puis dans deux Macvins rouges  2009 "vintage" (pinot et trousseau séparés), et, pour finir, Spirale, Audace et PMG 2006, actuellement à la vente. L'augmentation de la proportion de Savagnin dans Spirale est à l'origine d'une vivacité finale extrêmement plaisante, malgré la grande concentration. Le monde des ultra-liquoreux a encore de bien beaux jours devant lui, au domaine Tissot.



IMG_0067.JPG

 

Pour bientôt tout savoir sur le Savagnin, une seule solution, rendez-vous sur la croisette de Saint-Jean de Monts, à l'occasion des 7èmes REVEVIN. Plutôt que de monter les marches du palais, on y descendra les escaliers de la cave!

 

Olif

Commentaires

  • Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça s'annonce mieux que bien cette affaire !
    On a hâte de revoir la croisette...
    Alain

  • saluez la mer et les compères Philippe et co de ma part:-)!

  • PMG : c'est toujours "pour ma gueule" ?

    Le pont de la honte en Mosel a provoqué hier un avant-goût parapentecôtiste sur Vins-Confédérés avec moult atterrissages de spécialistes belges (hollandais aussi) de parapente, qui sont venus consulter l'article. Etonnant, non ?
    Enfin, s'ils sont solidaires -et pourquoi ne le seraient-ils pas devant pareille folie ?, c'est toujours ça de gagné pour empêcher cette construction.

    Laurent

  • Tissot qui n'y boit... Je viens, aujourd'hui même c'est véridique, de mettre la main sur un de ses Vin Jaune 2002 - à un millésime près, les grands esprits se rencontraient ! ;-)

    L'étrange avec Tissot, c'est que, de tous les vins que j'ai pu goûter, aucun ne m'a déçu, pas un - et même, ils m'ont tous emballés... Il y a un côté potion magique là, qui fait peur, soudain.

  • Après 4 ou 5 dégustations, je ne trouve pas que les Bruyères 2004 évolue favorablement.

  • Oui, Laurentp. PMG, c'est pour la gueule à Stéphane, mais à quelques autres aussi, ceux qui aiment l'ultra-concentration. 2006 et 2009 goûtent tous les deux sur la purée de fraise, c'est étonnant!

    De la bonne potion magique, effectivement, Antonin. Je suis tombé dedans quand j'étais petit.

    2004, un millésime pléthorique et arrosé pendant les vendanges. Peut-être un début d'explication à cette évolution péjorative? Et à un jugement biaisé par une sortie totale du vin de son contexte? Des limites de la dégustation hédoniste à l'aveugle, qui ne détient pas la vérité à elle seule ...

    Dans un autre contexte, ça peut donner ça: http://www.leblogdolif.com/archive/2009/01/26/les-10-ans-du-chardonnay-voire-plus-si-affinites-par-stephan.html

  • http://www.invinoveritastoulouse.fr/index.php/Thematique-Domaine/20070618-stephane-tissot-jura.html

    http://www.invinoveritastoulouse.fr/index.php/Thematique-Domaine/20061128-domaine-stephane-tissot-jura.html

  • Bon, ça fait deux. Une en 2006, et c'était bon, une autre en 2007, et c'était bon aussi. Une plutôt belle évolution entre 2006 et 2007. Suivantes?

  • Le contraire, Olivier (si je me relis bien) : un peu moins bien en 2007 qu'en 2006 (Philippe Ricard parlait de "potentiel colossal").

    Mars 2008 : on note un début d'évolution.
    Avril 2008 : idem, encore plus marqué après qq heures d'aération (acide, monocorde, pas vraiment envie de proposer ce type de chardonnay à mes copains).

    Dernière dégustation : mars 2010 : le vin déçoit et semble avoir perdu l'éclat de sa jeunesse.

    Tout cela croisé avec des analyses sur les autres crus, sur d'autres millésimes ... (Mailloche 2002 en mars 2008, acide, oxydé).
    Et avec des surprises bien entendu : En Barberon blanc 2003 superbe, bien mieux avec un peu d'âge (mais en revanche le pinot noir 2004 en Barberon en sévère déclin).

    Bon, cela dit, ce ne sont que quelques bribes, l'analyse du vin c'est complexe et on ne peut pas aimer tout ce que l'on goûte ...

  • Ben tu vois, Laurent, quand tu veux être plus explicite, on comprend mieux. Par contre, je ne trouve pas beaucoup d'évolution (dans la note et le commentaire) entre 2006 et 2007. Et votre interprétation du "grillé" est fausse. Les notes grillées (épicées et fumées) des Bruyères (comme de la Mailloche) ne viennent pas d'un boisé insistant, mais d'un élevage réductif sur lies et de raisins issus de sols argileux. Le terroir jurassien... Des notes qu'on ne retrouvera pas sur les Graviers (grosse couche d'éboulis calcaires sur sous-sol argileux) ou sur Curon (calcaire pur).

    L'analyse du vin est effectivement complexe...

  • La calibration du plaisir ressentie est plus simple ...

    Encore que ! :-)

  • Les Bruyères: Exactement le même ressenti que toi sur un jaune 1991 des Bruyères de la Fruitière d'Arbois, goûté en 2006, et qui m'avait marqué par son nez fumé, tourbé, très Laphroaig, incroyable comme ça sentait le whisky d'Islay à plein nez! Je pensais que c'était dû aux conditions particulières de production: gros coup de gel fin avril 91, raisins provenant d'une seconde pousse de bourgeons avec des rendements ridicules (5 à 10 hectos). Mais le terroir doit donc y être pour quelque chose aussi, le terroir amplifié par les conditions extrèmes sur ce 91.

  • Arbois Les Bruyères 2004, Stéphane Tissot: le genre de chardonnay que je proposerais volontiers à mes copains. Après le 2003, dégusté à Saint-Jean-de Monts, à l'aveugle, au travers duquel je suis un peu passé (jugé trop chaud et alcooleux, alors que d'autres l'ont encensé), je me suis régalé ce soir avec le 2004, dont je retrouve mieux le style, grillé, fumé, argileux, avec une belle tension sous-jacente. Merci à Laurentg de m'avoir incité à ouvrir une de mes bouteilles, sans déception aucune. Comme quoi...

  • Y'a pas de quoi ...

    Le principal, c'est qu'il t'ait plu !

    :-)

  • Je confirme que le Bruyères 03 a été fort apprécié à St Jean, et qu'aucun de nous ne l'a trouvé chaud et/ou alcooleux. Je crois me souvenir que seuls les Jurassiens ont trouvé quelque chose à redire, ce qui tendrait à "prouver" que ce vin se goûte habituellement encore mieux que ce que nous avons ressenti.
    Très bon souvenir par ailleurs de Bruyères 04, bu en octobre 2009.
    Alain

Les commentaires sont fermés.