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vin jaune

  • L'idole des jaunes

    C'est l'histoire d'un grand Arbois, oublié dans une cave depuis le siècle des Lumières. 1774, ça en fait, des lustres! C'est l'histoire d'un inestimable trésor qui s'est arraché à prix d'or au cours d'une vente aux enchères mémorable, lors de la Percée 2011 qui eut lieu dans la bonne ville d'Arbois. C'est l'histoire d'un vin qui a connu Louis XVI, vécu la Révolution, participé aux travaux de Pasteur, survécu à plusieurs guerres mondiales. C'est l'histoire d'une bouteille de vin  jaune  qui devrait être débouchée à l'horizon 2027, pour être bue par quelques privilégiés, helvètes ou sympathisants. C'est l'histoire de l'Arbois Jaune 1774, vin des Lumières, qui vient de paraître aux Éditions Cabédita.

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  • Dix façons d'être maillot jaune

    C'est la sortie la plus attendue de la rentrée littéraire de la Toussaint. Oui, à la rentrée littéraire, les livres sortent, va savoir pourquoi! Trop tard pour les prix, mais celui-ci ne coûte pas bien cher. Il vaut par contre son pesant de savagnin et tout amateur digne de ce nom serait bien avisé de se ruer vers l'or de ce petit fascicule épuré. Le vin jaune, dix façons de l'accompagner. La onzième, c'est avec toi, avec vous, avec nous.

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  • Pata negra helvetico et savagnin jurassico

    Depuis que le journaliste Pierre-Emmanuel Buss n'a plus le Temps, il a un petit peu plus de temps. Une situation temporaire qui lui permet pour l'instant d'organiser des rencontres informelles comme celle-ci: une alliance somme toute assez naturelle entre le cochon suisse, façon iberico, et le savagnin jurassien, à la mode oxydative. Match aller dans le Jura français, à Montigny-les-Arsures, chez Stéphane Tissot. Comme j'étais sur le trajet, je me suis retrouvé embarqué dans le bus.

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  • La Percée du vin à prix d'or...

    57000 €! C'est l'enchère record sur une bouteille de vin jaune obtenue à la Percée 2011 par un clavelin datant de 1774. Ça fait cher du verre, mais ça pollue moins qu'un 4X4 Mercedes. Le prix du grand âge et de l'extrême rareté, mais aussi celui d'un vin qui n'en finit pas de livrer tous ses secrets, notamment celui de sa longévité.

     

     

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    Ce flacon de 1774, provenant d'un lot de la cave de Jules Vercel, est pourtant loin d'être un inconnu. Un exemplaire, vide, trône comme une relique dans un placard de la Maison de Louis Pasteur, en Arbois. Cette maison, désormais transformée en musée, est restée dans son jus. Pour un peu, si c'était autorisé, on pourrait s'asseoir dans le même fauteuil que Louis, se coucher dans son (petit) lit et refaire les mêmes expériences que lui dans son laboratoire. Tout est d'époque, y compris les papiers peints, régulièrement et soigneusement restaurés. Le Louis, du jaune 1774, il devait en boire aussi souvent qu'il voulait, Jules Vercel étant son voisin d'en face, avec qui il a beaucoup travaillé sur l'étude des levures et l'application des grands principes œnologiques. Peut-être même qu'il en a bu pour 570 000€ sans le savoir, tiens!

     

     

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    De valeur plus symbolique, après la visite de la Maison Pasteur, une grande première pour moi,  j'ai eu l'opportunité d'emprunter un trajet réservé qui conduit jusqu'à la cave, en dessous de la maison, où sont entreposées les bouteilles produites par la maison Henri Maire avec les raisins de la vigne de Pasteur, replantée à l'identique dans les années 40 par Henri Maire lui-même: ploussard, trousseau, pinot noir, chardonnay et savagnin, assemblés tous ensembles dans des proportions variables. Le 1990 a une couleur brique orangée (dominante ploussard), des notes évoluées sur l'écorce d'orange avec des épices. La bouche a encore de l'allant, sur de tout petits tanins complètement fondus. Quelque part, une sorte de mémoire du vin du XIXème siècle...

     

     

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    Olif

     

     

  • VDV#32: le tire-bouchon et la plume

    Vendredisduvin

    32ème session des Vendredis du vin. Après le rock de la précédente édition, il va falloir sortir le rocking-chair et le mettre devant la cheminée. Pour la mise en condition, allumer le feu (mais pas avec son bouquin!), déboucher une belle bouteille et s'en servir une bonne rasade, tremper ses lèvres dans le verre, afin d'humecter sa bouche puis son doigt, quitte à jaunir les pages en les tournant. Les presbytes auront pris soin de chausser leur lorgnons au préalable, cela va de soi. Hub l'Œnothèque nous convie donc à une partie de lecture commune et partagée. Des litres et des lettres, les copies sont ramassées ce vendredi. C'est parti!

     

    "Pochouse avait débouché la bouteille, il commençait à remplir deux beaux verres sortis de nulle part. (...)

    - Liu, vous êtes déjà entrée dans une salle où vient d'avoir lieu une dégustation de vin jaune?

    Liu fit non de la tête.

    - C'est quelque chose d'unique, vous avez l'impression d'entrer dans un nuage et de vous envoler avec. De toute façon, rien n'est comme ailleurs avec ce vin.

    (...)

    Au bout de quelques minutes, il passa un doigt à la surface du vin et le fit glisser sur les lèvres de Liu. Après quelques secondes, un joli sourire s'y étalait. Elle reprit son verre. Alors qu'elle savourait une première gorgée, Pochouse commençait à lui parler de ce vin vendangé en 1909 "sous le gouvernement Aristide Briand, un grand homme oublié, comme Waldeck-Rousseau et tant d'autres. Cette année-là, Faber a gagné le Tour de France".(...)

    Pochouse parlait, Liu dégustait à petites gorgées. Pochouse se demandait à quelles époques tous les arômes du vin s'étaient glissés dans le fût puis dans la bouteille. "Vous croyez qu'ils arrivent tous en même temps ou est-ce qu'il y a une sorte d'ordre protocolaire?" Liu ne savait que répondre."

     

    Pas de 1909 sous la main, alors je me suis rabattu sur un Château Chalon 1955 de Léon Cartier pour accompagner ce savoureux extrait de Panique dans les vignes du Jura, de l'excellent Jean-Claude Barbeaux, dont j'ai déjà parlé ici et qui est paru aux Éditions Cabédita.

    Oui, alors? Quand est-ce qu'ils sont arrivés dans la bouteille, le miel et les épices? Et le houblon? Et le marc? En quelle année et à quel moment? Toujours est-il qu'ils sont bien là, définitivement assis et d'une infinie douceur. Entre le vin et le livre, mon rocking-chair balance...

     

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    Olif

     

    P.S.1: la Percée du Vin Jaune arrive à grands pas et elle se déroulera cette année les 5 et 6 février dans la bonne ville d'Arbois, ce qui promet une ambiance du tonnerre dans les rues et les caveaux. Que tous ceux qui veulent avoir le nez dans le jaune se le disent!

     

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    P.S.2: définitivement bien assis, je le fus également, dans ce superbe fauteuil "Plaisir solitaire", avec la petite encoche qui fait tout, réalisé sur mesure par Christophe Lorenzoni à partir de fûts recyclés, récupérés chez de bien bons vignerons. 225 litres de pur bonheur totalement confortables!

  • Avant-goût ascensionnel

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    Préambule à un monologue ascensionnel vendéen du savagnin, cette collecte d'échantillons est l'occasion de repartir à l'assaut du vignoble jurassien, entre deux ou trois séances de dégustation internationales, belgo-champagno-beaujolo-alsacienne. La vie est belle, mais pas toujours facile, pour l'amateur! Dur, dur. Problèmes d'emploi du temps, forcément, pas toujours aussi extensibles qu'il le faudrait. Bon, on ne va pas se plaindre non plus, lorsque l'on goûte aux variations terroiristes ictériques de Stéphane Tissot, pour qui l'oxydation peut aussi être une affaire de terroirs. Qui vont marquer différemment le vin Jaune et laisser s'exprimer le sol. Exercice plutôt éloquent, avec trois vins pas tout à fait les mêmes, malgré des pratiques identiques en cave. La cuvée classique, toute en rondeur, révèle avec bonheur son fruit sur fond oxydatif très fin et immensément long. En Spois, très immédiat, se laisserait boire à grandes lampées en cas de température de service un peu fraiche. Du fruit, de la minéralité, une finale claquante qui appelle un autre verre. Les Bruyères fait l'effet d'un Vin Jaune d'après-dîner, par son côté tourbé au nez, un peu plus riche et opulent, avec une pointe chaleureuse en finale. Un air de Single Malt d'Islay!


    Après le Jaune, il est bon de se rouler une fois de plus dans le Paille. Spirale infernale de 2007, constituée de 5 fûts destinés à être assemblés. 2 de Poulsard-Savagnin, vinifiés ensemble, et 3 de Savagnin pur, qui goûtent très différemment. Séparément aussi bien qu'assemblées dans tous les sens. Le caractère très acidulé du cépage vient tonifier la finale, laissant envisager toute l'opportunité d'une cuvée de Spirale "pur Savagnin" dans ce millésime. Affaire à suivre avec grand intérêt ...

    Tant qu'on est dans les sucres, on trempe ses lèvres dans Spirale 2008 et 2009, PMG 2009 (sur la fraise écrasée), puis dans deux Macvins rouges  2009 "vintage" (pinot et trousseau séparés), et, pour finir, Spirale, Audace et PMG 2006, actuellement à la vente. L'augmentation de la proportion de Savagnin dans Spirale est à l'origine d'une vivacité finale extrêmement plaisante, malgré la grande concentration. Le monde des ultra-liquoreux a encore de bien beaux jours devant lui, au domaine Tissot.



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    Pour bientôt tout savoir sur le Savagnin, une seule solution, rendez-vous sur la croisette de Saint-Jean de Monts, à l'occasion des 7èmes REVEVIN. Plutôt que de monter les marches du palais, on y descendra les escaliers de la cave!

     

    Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner.

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres...

     

    Oncle Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner. Une petite giclette dans la poêle en fin de cuisson de la sole, des filets de perche ou des cuisses de grenouille au beurre, et le plat est transformé. Crème en supplément pour les gourmands normolipidémiques. Pas plus difficile que ça, la cuisine au Vin jaune, en fait. Un léger déglaçage final et le tour est joué. Les plus grands spécialistes de la question vous le diront : surtout ne pas faire cuire le vin, les esters se volatilisent à 80°C. Et alors, pfffuittt ! Envolés les jolis arômes de noix, d'épices et de curry qui font swinguer le palais, affoler le palpitant et convulser le cortex, déclenchant même une légère érection chez les sujets sensibilisés au préalable. Seule restera l'acidité, qui ne parviendra qu'à constricter les gencives, déchausser les prémolaires et parfois rendre impuissant, ravalant alors le sublime Jaune au rang d'un quelconque vin blanc de cuisine.

     

    Betty Nevers, épouse d'un vigneron jurassien, a édité cet opuscule pour « les maîtresses de maison - surtout celles qui n'aiment pas faire la cuisine ou qui croient n'en avoir ni le temps, ni les capacités ». Tout à fait moi, ça !   « Elles pourront faire une cuisine savoureuse et peu onéreuse, le vin jaune les aidant à devenir des grands chefs ».  Futur Top Chef, l'Oncle Olif !

     

    À titre d'exemple, voici, cuisiné vite fait et d'inspiration libre entre deux ou trois gorgées de Château-Chalon 2003 du domaine Macle, des Filets de perche du lac au Château Chalon, risotto aux truffes. Servis en terrasse, s'il vous plait, malgré une légère bise vivifiante.

     

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    Dans une poêle, faites fondre du beurre. Laissez griller les filets de perche le temps qu'il faudra, mais pas plus. Réservez. Déglacez le gosier, puis la poêle, avec une lichette de Château Chalon. Nappez-en les filets. Servez et mangez aussitôt, avant que ça ne refroidisse. Pour le risotto, faites pour le mieux. Et surtout, finissez la bouteille de Château Chalon.

     

     

    Oncle Olif

     

     

     

     

     

     

  • Poligny 2010, au cœur de la Percée...

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    Divin clavelin. Back to the roots, too! Poligny 1997. Tandis que Snake Plisken tentait de libérer le président des Etats-Unis de sa prison manathanesque, dans un New-York apocalyptique, les Jurassiens festoyaient sous un soleil radieux, se rinçant le gosier à grands coups de clavelins dans les rues de la capitale du Comté. Poligny 2010, 13 ans plus tard. Snake Plisken n'est pas encore de retour à Los Angeles que les Jurassiens, sous un soleil timide parvenant néanmoins à percer lui aussi, continuent de carburer au Jaune en chantant à tue-tête dans les rues polinoises.

    Bien moins froid qu'à l'Ouest du Pécos, même!

     

     

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    Une foule bigarrée, des fanfares d'instruments à vent, une bonne humeur communicative, quelques allemands en short, une grosse ambiance festive, un tonneau à mettre en perce et du Vin Jaune à profusion, c'est tout cela à la fois, la Percée. Sans parler des discours officiels, des parrains et tout le tintouin.


    First, opération clavelinage. Mission délicate qui consiste à sélectionner un ou deux flacons dignes d'arborer comme une légion d'honneur sur le plastron. De manière appliquée et zélée, je me suis prêté pour la première fois au jeu. Il faut savoir être sérieux, parfois. Mission accomplie. Ouf, on n'a pas sorti Auguste!

     

     

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    Deuzio, opération repérage. A partir du samedi midi, c'est quartiers libres pour déambuler dans les rues de la ville. De chouettes  véritables caves particulières ont été mises à la disposition des vignerons. La foule se presse dans les escaliers qui permettent d'y accéder. Cette année, ils sont 73 à faire déguster 500 vins différents. Du blanc, du rouge, du jaune, des bulles, du sucre. Le perceur et la perceuse de base doivent faire un choix, pour distiller leurs dix précieux tickets-dégustation. C'est plus prudent, parce que la maréchaussée veille à toutes les entrées et sorties de la ville.

    Tour de caveaux express, avec pour double objectif de saluer quelques connaissances vigneronnes et de déguster du savagnin dans tous ses états, en vue d'un futur SWWT* qui devrait faire une étape Ascensionnelle et printanière en Pays Montois.

     

     

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    Une institution: Laurent Macle. Sur les coups de 12 heures 30, avant le rush de l'après-midi, même pas de surprise. Tout est toujours excellent! Côtes du Jura 2006, et Château Chalon 2002, comme Macvin et Crémant. Petite info à l'intention des aficionados, la cuvée de Chardonnay ouillé 2007 pourra être dégustée et achetée à la propriété, sur demande expresse exclusivement. Ne pas se gêner, donc. Ben tiens, manquerait plus que ça!

     

     

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    Une découverte: le domaine Marie-Anne et Frédéric Lambert, au Chateley, près de Toulouse-le-Château. Un petit domaine familial de création relativement récente, qui propose à la vente plusieurs cuvées sympathiques (chardonnay et assemblage, en mode oxydatif), à regoûter tranquillement au coin du feu, à une meilleure température de service. Oui, il faisait aussi un peu frais dans le Jura en ce premier week-end de février, mais moins que dans la Loire fin janvier.

     

     

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    Une bouteille coup de cœur: goûtée à plusieurs reprises, au stand, puis en salle de presse, le Côtes du Jura Naturé 2005 de Peggy et Jean-Pascal Buronfosse. Du Savagnin ayant porté 20 mois le voile, avant de se révéler splendide dans sa natureté. 2010 sera pour le domaine la première année officiellement en bio. Avec la conversion prochaine de Julien Labet, sur ses vignes en propre, et l'ami Fanfan, le vieux de la vieille, Rotalier est en passe de devenir un véritable modèle jurassien du bon et du bio.

     

    Dans le cadre de la prépa SWWT, deux autres beaux savagnins goûtés dans la Maison de Rose, en compagnie de Dominique Grand. Je n'en dis pas plus, pour ménager un peu de suspense, des fois que des oreilles indiscrètes me lisent.

     

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    Vivement Poligny 2024! En attendant, la prochaine Percée, ce sera en Arbois, et ça risque de décoiffer également!



    Olif

    * SWWT: Savagnin World Wine Tour, un truc dément, genre Percée, mais comme il n'en arrive qu'une ou deux fois par siècle. Surtout en Vendée.
  • Arômes à la noix!

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent la noix!

    - Il n'est pas bizarre, Toto*, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... du Vin jaune!"



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    Dans la série des Plus belles histoires de l'oncle Olif, aujourd'hui, nous allons tenter de percer le secret d'un des vins les plus mystérieux qui soient, le Vin jaune. Encore trop de personnes, y compris dans le monde des amateurs, ont tendance à croire que ce parfois puissant arôme de noix perçu dans le Vin jaune provient du cépage utilisé pour son élaboration, le Savagnin. Non. Mille fois non. Le Savagnin est un cépage typiquement jurassien, certes, mais qui offre de beaux arômes acidulés d'agrumes et de fruits exotiques, lorsqu'on le vinifie comme un vin blanc standard. C'est à dire en prenant la précaution de remplir régulièrement le tonneau avec du vin de même origine, une opération dénommée ouillage.

    Plus grave encore, d'aucunes mauvaises langues pensent que le Vin jaune est élaboré peu ou brou à partir de noix fraiches. Que nenni! Je m'inscris en faux! Je m'insurge! Je vitupère! Le vin que l'on obtient en faisant macérer des noix fraiches dans du vin et de l'alcool s'appelle du vin de noix. Il n'est pas jaune, il est marron foncé. Il sent effectivement la noix et pas grand chose d'autre. C'est un apéritif sympathique mais ce n'est pas lui qui nous intéresse aujourd'hui.


    - Mais alors, Oncle Olif, si le vin est jaune, qu'est-ce qui donne ce goût de noix à mon verre?

     

    ...

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres!

     

    Olif

  • Arômes à la noix!

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent la noix!

    - Il n'est pas bizarre, Toto*, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... du Vin jaune!"



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    Dans la série des Plus belles histoires de l'oncle Olif, aujourd'hui, nous allons tenter de percer le secret d'un des vins les plus mystérieux qui soient, le Vin jaune. Encore trop de personnes, y compris dans le monde des amateurs, ont tendance à croire que ce parfois puissant arôme de noix perçu dans le Vin jaune provient du cépage utilisé pour son élaboration, le Savagnin. Non. Mille fois non. Le Savagnin est un cépage typiquement jurassien, certes, mais qui offre de beaux arômes acidulés d'agrumes et de fruits exotiques, lorsqu'on le vinifie comme un vin blanc standard. C'est à dire en prenant la précaution de remplir régulièrement le tonneau avec du vin de même origine, une opération dénommée ouillage.

    Plus grave encore, d'aucunes mauvaises langues pensent que le Vin jaune est élaboré peu ou brou à partir de noix fraiches. Que nenni! Je m'inscris en faux! Je m'insurge! Je vitupère! Le vin que l'on obtient en faisant macérer des noix fraiches dans du vin et de l'alcool s'appelle du vin de noix. Il n'est pas jaune, il est marron foncé. Il sent effectivement la noix et pas grand chose d'autre. C'est un apéritif sympathique mais ce n'est pas lui qui nous intéresse aujourd'hui.


    - Mais alors, Oncle Olif, si le vin est jaune, qu'est-ce qui donne ce goût de noix à mon verre?

    - L'éthanal et le sotolon, petit! L'éthanal et le sotolon!


    C'est l'élevage sous voile, également appelé élevage oxydatif, qui va apporter au Vin jaune son lot aromatique de noix et de fruits secs. On approche ainsi une partie du mystère du voile. Pas celui qui recouvre avec grâce la chevelure des Abbesses de Château Chalon, non, mais le voile de levures qui se développe à la surface du vin dans le fût de Savagnin, lorsque l'on oublie volontairement de l'ouiller pendant 6 longues années. A ce propos, petite digression et parenthèse sémantique, le "ou" du mot ouillé n'est pas un "ou" aspiré, comme le "h" du haricot. Quand on dit d'une barrique de vin qu'on l'ouille, on ne la remplit pas de charbon, non! On ne doit donc pas dire qu'on la (h)ouille!  Ouille ouille ouille, car si point tu n'ouilles, poil aux genoux. A cause de l'évaporation, la fameuse "part des anges". Euh..., fin de la digression grammaticale.

    L'apparition de ce voile de levures va entrainer la transformation de l'éthanol en éthanal. Bonjour les arômes de pomme et de noix fraiche! Nouvelle parenthèse et petit paradoxe furieux: la noix peut simultanément être un fruit sec et un fruit frais. Sec et frais! Etonnant, non? Fin de la parenthèse paradoxale et oxymorale. Plus ce taux d'éthanal est élevé, plus le vin développera le fameux "goût de jaune" qui fait fuir autant d'amateurs qu'il n'en attire. Point trop n'en faut, pourtant, de cet arôme volontiers qualifié de "typé Jura"! Sinon, adieu finesse! La complexité d'un Vin jaune, elle arrive lors du vieillissement, au fur et à mesure de l'apparition du sotolon. Une alchimie silencieuse au cours de laquelle ce composé s'épanouit, par transformation chimique d'un acide aminé en présence d'éthanal. Et alors, de subtiles flaveurs de noix mûre et de fruits secs, mais aussi de curry, d'épices orientales, quand ce n'est pas du malt et du houblon, viennent caresser les naseaux du dégustateur. Le sotolon, il saute au long des papilles, au fur et à mesure de l'oxydation ménagée, ce lent et long processus qui aboutit à l'apothéose ictérique, évitant la transformation du vin en vinaigre. C'est heureux et magique. Plus prosaïquement, c'est purement chimique. Il est intéressant de noter que le taux d'éthanal ne varie plus une fois le vin en clavelin, contrairement à celui du sotolon, qui va continuer à se modifier. C'est également l'augmentation du taux de sotolon dans un vin blanc sec non élevé sous voile qui est à l'origine de son vieillissement prématuré et de son oxydation en bouteille**. Ce qui est bon en Jura ne l'est pas forcément au-delà!

     

    - Merci, Oncle Olif, je vais pouvoir aller me coucher plus intelligent qu'hier.

    - Bonne nuit, petit garnement, et fais de beaux rêves! Pom popopo pom pom...


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    Oncle Olif

    * Toto est un grand garçon majeur. Depuis pas plus tard qu'hier. De quoi rassurer tout plein les parangons des ligues de vertu.

    ** Lire à se sujet la thèse d'Alexandre Pons de la faculté de Bordeaux


    N.B.: ce billet a été écrit pour Fureur des Vivres en septembre 2009.