Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Don Bettanillo e gli stupidi biologici

Imgp3867

 

Comment on dit biocon, en italien? N'ayant pas réussi à contenir l'invasion des hordes françaises  d'indigènes levuriens complètement assoiffés de bioconneries viniques, Don Bettanillo s'attaque finalement au marché italien.

 

bettane,biocons,vin nature,vin naturel,vinivivi

 

-"Mais ce ne sont que quelques vins minoritaires, Don Bettanillo..."

-"Oui, Seigneur, mais ils sont oxydés et ils puent de la mort!"

 

Le vin nature gagne du terrain et c'est heureux. Les Italiens n'ont d'ailleurs pas attendu les Français pour s'y convertir. La charge michoubidesque dans le très respectueux Gambero Rosso s'apparente à la traversée des Alpes par Hannibal. Éléphantesque! Pauvres transalpins, qui voient débarquer chez eux notre Michounibal avec ses gros sabots.

 

bettane,biocons,vin nature,vin naturel,vinivivi

 

C'est Jonathan Nossiter, célèbre réalisateur de Mondovino*, qui a révélé "l'affaire" sur Facebook, en traduisant ce papier approximatif et honteux signé Bettane et Desseauve, ce qui a déclenché des réactions en chaîne dans le mini-monde du vin connecté. Le bistrotier du fond à gauche recyclerait bien Michou en gardien de phare, un poste où il excellerait sans aucun doute. Alice Feiring abandonne bien volontiers son allocation d'Ornellaia à Michoubidou. Mister M., assisté de Mister T., a foutu une grosse pâtée à Mister B dans l'amphithéâtre des levures. Lilian Bauchet a regardé la caravane des vins naturels passer pendant que le chien de Don Bettanillo aboyait. Et Isabelle Perraud, des Côtes de la Molière, a expédié des cartons de Beaujolais nature en Italie. À Don Bettanillo?

 

bettane,biocons,vin nature,vin naturel,vinivivi

 

Le vin naturel gagne du terrain, c'est heureux. Il franchit même désormais toutes les frontières**. Bienvenue en Suisse, alors! Ou bien. Sans doute légèrement retardé à cause des formalités douanières, il arrive enfin à y faire son premier salon, Vinivivi. Au Péristyle de l'Hôtel de ville de Neuchâtel, s'il vous plaît. Moins d'un mois après la présentation officielle du Non-filtré, une institution là-bas. Les 8, 9 et 10 février, le Péristyle n'en manquera pas. De style, de non filtré, mais aussi de non levuré et de non sulfité. Veni vinivivi vici!

 

On attend avec impatience la diatribe de Herr Bettanich en Suisse allemand pour préserver les Helvètes d'une dérive levurienne indigène.

 

Olif

 

 

 

* film magnifique, controversé, honni par les amateurs d'étiquettes et de vins conventionnels pour son discours jugé manichéen, tandis que le cinéphile averti a tendance à le classer parmi les chefs d'œuvre du genre, d'un point de vue purement cinématographique. L'amateur de vins moins conventionnels, quant à lui, est aux anges pour les deux raisons.

 

** Je taquine, car il existe d'excellents passeurs de vins naturels en Suisse et ce, depuis de nombreuses années.

Commentaires

  • Mon modeste avis de cinéphile, Olif ...

    Très mal filmé, image sale, scènes sans aucun intérêt genre film de vacances ... j'ai eu l'occasion de lui dire en aparté lors de sa venue pour une projection dans ma ville rose.

    Du Dogma (à la Lars Von Trier) ?
    Non, un manque de maîtrise technique ... qui peut plaire ... (cela me rappelle le débat sur certains vins nature très "brouillons" ... là ou d'autres sont superbes ... encore récemment Pfifferling, Dutraive, Barral - sur 2008, surtout pas sur 2003 ou 2000).

    Cela dit, c'est un fim iconoclaste intéressant à voir pour ouvrir le débat.

  • Alors entre Nossiter/Buisson Pouilleux et Otto Preminger/Yquem 88 (ou Orson Wells/Cheval-Blanc 82), je n'hésite pas longtemps ... si on me laisse le choix.

  • Tu aurais dû faire critique de cinéma à Télérama, Laurent (en plus de dégustateur de grands crus classés).

  • Je suis plutôt cahiers du cinéma, Olif ...
    :-)

  • J'aurais dû m'en douter. Alors, tiens, voilà la critique des Cahiers à la sortie. 4* seulement, il est vrai: Par Jean-Philippe Tessé

    Mondovino vaut pour sa comédie de caractères (...). Mais l'important est ailleurs. (...) Le meilleur du film est dans les intervalles. (...) Et si la caméra s'agite, alors qu'aucune urgence ne le réclame, c'est qu'elle tremble devant l'absurdité de tout cela, le regard vide des chiens, le ronron des robots (...), le silence des tonneaux ronds, les verres alignés, sans vin (...).

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm-49413/critiques/presse/

  • Critique déconstructive aboutie ... (genre, les axes diagonaux laissent trop peu de place aux image subjectives, c'est dire)
    :-)

    Et télé Z, ils en disent quoi de ce chef d'oeuvre cinématographique ?

  • Rex est sorti pisser à l'entracte. Le temps qu'il trouve un réverbère, il a loupé la moitié du film. Alors...

    Les * des critiques du cinéma, c'est un peu comme les notes Parker, je te l'accorde. N'empêche! Une telle unanimité positive autour d'un film, ça interpelle. Les becs à GCC n'auraient-ils aucun discernement cinéphile?

  • Foradori, Morganti, cela me va plutôt bien en transalpin ...
    J'ai bu plutôt bon chez Aizpitarte (Vinarija en Serbie, Cornellissen sur l'Etna), y compris en cidre et saké.

    Le discernement, c'est pour moi de dire que certains vins dits "nature" ne sont pas bons.
    Et de suggérer que les frontières ne sont pas si nettes.

    Il y a de l'excès, dans les 2 camps.

  • Le discernement, c'est aussi de ne pas rejeter en bloc le vin nature sous prétexte qu'il y en a qui ne sont pas bons. Rechercher ce style d'expression dans un vin est loin d'être condamnable, contrairement à ce que veut faire croire Don Bettanillo au monde entier, c'est même sans doute l'avenir du vin. Je n'ai jamais dit ni même pensé que tous les vins natures étaient bons (même si tu me reproches de ne pas faire suffisamment de critiques négatives sur ce blog), je défends une approche et une éthique du vin qui favorise l'expression du travail du vigneron à la vigne, du (moindre) travail à la cave et, en corollaire, celle du millésime, en ne le corrigeant pas à outrance par une technologie standardisante. Cela ne concerne donc pas exclusivement le vin nature et je reste ouvert à la découverte de n'importe quel vin. Contrairement au dégustateur égocentrique qui, sous couvert d'objectivité, d'absolu et/ou de relativité, ne fait que regarder son nombril au travers du fond de son verre, en ne buvant/dégustant que des vins de préférence adoubés par l'establishment (Parker, Michoubidou et consorts...). Si MB veut se mettre "en travers de la route" de tous ceux qui ne font pas bien (ce sont ses dires), faudra pas s'étonner qu'il se fasse écraser, un jour ou l'autre...

  • Parlé d'excès dans les 2 camps, Olivier !

    La négociation, c'est bien.
    Cela permet, en explicitant ses valeurs, de mieux se comprendre et de réaliser que l'on n'est pas toujours aussi opposés qu'on le croit (notre éducation a fait des ravages).
    Cela permet de faire naître de nouveaux points de vue aussi, originaux, pacifiés.

    D'avancer sans s'étriper !

  • Mon cher Olivier, mon ami Olif, Dr Grosjean (Dr pour tes connaissances vin'hic), ex-camarade-client, précieux lecteur, mon amour,

    Tout d'abord meilleurs voeux pour 2013, que cette année soit "pure" pour toi et tes proches.
    J'ai toujours soutenu (même si j'apprécie les efforts de Jonathan Nossiter et ses écrits, ayant croisé l'homme sur les ondes de France Inter avant qu'un partenariat avec la RVF m'en éloigne à moins que ce soit l'absence d'Isabelle Giordano) que Mondovino est un film de qualité moyenne autant sur la forme que sur le "fond". Pour autant ce n'est pas le sujet, pas plus que les frontières suisses (avec ou sans trous). En effet, la marque B&D s'est imposée en France et influence ou a influencé directement l'approche du vin dans la presse de notre pays.
    Mais tout est aujourd'hui mondial et il faut imposer sa marque à l'international ! L'unique pays qui avance autant voire mieux (et depuis plus longtemps) que la France est bien l'Italie (l'autre pays du bon vin et des terroirs respectés) alors B&D doit y faire campagne !! (et le vin sain n'arrivera pas à pied par la Chine)
    Il est temps d'inventer d'autres expressions, il est temps que les rédactions choisissent d'autres conseillers que B&D, et cela ne dépend que des lecteurs.
    Ignorons donc ces débats stériles comme certains vins pourtant vendus très chers. Condamnons la stérilité (sinon Doc OG n'aura plus de travail) !
    Lisons bon, buvons bon, à la santé des vignerons !

  • Excellente intervention de notre ami Olivier Grosjean ! Je le répète, je serais curieux de voir ce qu'en pense Elisabetta Foradori, elle pour qui, Michel Bettane, doté visiblement d'un système à girouette variable, a sorti le tapis rouge chez Lasserre (Paris), mi-novembre 2012.
    A preuve du contraire, Elisabetta :
    1. travaille en biodynamie
    2. a réduit drastiquement ou n'utilise plus de soufre (selon les cuvées)
    3. utilise exclusivement des levures indigènes
    4. élève au moins 50% de ses cuvées en amphore (avec une volonté d'atteindre les 100% pour les rouges)

    Cela devrait mettre les vins de la belle dame du Trentin largement au pilori bettanesque, or, il semble qu'e c'est loin d'être le cas. Il est vrai que le domaine "Foradori" est devenu une "étiquette", même si ce n'est pas obligatoirement une volonté économique.
    Mais alors, les "étiquettes" en vins naturels seraient-elles exemptes d'excommunication ?
    Sûr que Monsieur Bettane ne me répondra pas; il a déjà assez usé d'encre dans le passé avec le "stupid winetaster" que je suis, mais peut-être qu'un de ses écuyers aura l'audace de m'expliquer, de nous expliquer... Nicolas de Rouyn, peut-être ?

  • Il faudrait que tu revoies peut-être Mondovino avec un regard neuf, Lolo. Ce que moi je viens de faire. La construction, le parti pris nature (qui exaspère LaurentG, et je comprends bien pourquoi), le discours, tout concourt à faire de ce film un grand film, par son sujet et la façon dont il est traité. Tous les intervenants donnent l'impression d'avoir été eux-mêmes. À aucun moment on a le sentiment qu'ils ont été piégés (notamment Michel Rolland, qui se lâche bien, très à l'aise avec la caméra). Et si leur discours les dessert au final, dans ce pamphlet anti-globalisation, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes.

    Oui, Patrick, je suis entièrement d'accord avec toi. Ceux qui font des grands vins natures, comme Elisabetta, ne sont pas considérés par Don Bettanillo comme faisant du vin nature. Mais sus aux autres...

  • Le parti pris nature n'autorise pas à faire une image sale et brouillone, Olif ! (Baraou semble salutairement garder un peu de recul).

    Débat irréductible ...
    On reparlera du fond, à l'occasion.

    Vu le guépard de Visconti, hier soir ... voilà un exemple de belle forme cinématographique.

  • Je rejoins Olif et Patrick, tant pour Bettane que pour Mondovino. Pour le premier, j'ai failli écrire un "idée reçue et corrigée : les vins sans souffre selon Bettane", puis je me suis ravisé... à la fois parce que vous êtes nombreux à avoir déjà tout dit, et de fort belle manière, et qu'en fait... et bah, ça me fatigue... Laissons la caravane passer comme dit Lilian Bauchet.
    S'agissant du secont sujet, à savoir Mondovino, on n'est évidemment pas dans un travelling latéral à la Kubrick dans les Sentiers de la Gloire, suivant le valeureux lieutenant Kirk Douglas au milieu des tranchées, ni dans le clair-obscur d'un Othello d'Orson Welles... c'est clair qu'au début, on a même un peu le mal de mer... mais le jeu entre la caméra, l'interviewer (qui n'est d'ailleurs jamais mis en avant... a contrario d'un film de Michael Moore) et la personne interrogée est, je trouve, extrêmement intéressant. Sans compter les moments où la caméra décroche et s'en va filmer un détail, un personnage en arrière plan, tel un "oeil autonome", ce qui, de mon point de vue, renforce considérablement le propos.

  • Et les chiens de Mondovino, un film dans le film...

    Le Guépard, c'est sûr, c'est l'aristocratie, la classe, l'élégance... Mais je me demande quand même si j'ai envie de revoir Delon, même avec 50 ans de moins.

  • Vas-y pour Claudia Cardinale et Burt Lancaster.
    :-)
    Et va voir la maîtrise de Tarantino dans Django unchained.

    Vacqueyras 2005 de Reynaud ce soir : sublime !
    Cela obtient son visa chez toi ?

  • Et encore une fois, attention à la confusion.
    L'article dénonce les vins nature.
    Tu parles toi de vins biologiques.

  • Je ne fais aucune confusion, Laurent. J'ai simplement traduit, à l'aide de Google Translate, "biocon" par "stupidi biologici", ce qui est exactement le sujet de l'édito du Gambero Rosso. D'ailleurs Bettane lui-même ne fait que reprendre son argumentaire d'il y a 5 ans, maintenant (les grands chefs qui ne proposent que de la daube à boire avec leurs plats, et patati et patata...). Jonathan Nossiter m'a suggéré "biostronzo" pour "biocon". Tu valides?

  • Il vino naturale senza zolfo dans le titre ...

    Chez Aizpitarte, les vins, sans être magnifiques (et vendus si chers en accord avec les plats), m'on plu mais l'assiette ne suit cruellement pas.

  • ayant appris le décès éditorial de Parker, il est normal que Bettane décrété mesquinement plus important dégustateur européen (par le dit Parker qui lui était comme Drucker est "le plus important Interplanétaire") ait tenté d'occuper la place laissée vacante,

  • Foradori : mon opinion perso est qu'il s'agit là de vin naturé au forceps,
    J'ai eu la chance de déguster une série la semaine dernière, ça manquait franchement de fond coté viticulture.
    Conséquence les acides de la série acétique arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. ....
    Et il ne suffit pas d' avoir un peu de volatile, pas de soufre et du bio et bioD a la vigne pour que le vin soit nature. Il faut aussi que les sols "fonctionnent", échangent, vivent...

Les commentaires sont fermés.