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Beau comme un Grand jour...

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C'est le printemps, les jours rallongent, le soleil refait son apparition, la douceur se réinstalle. En Bourgogne un peu plus qu'ailleurs, peut-être. C'est le temps des Grands jours. Un événement incontournable dans le gotha professionnel et mondain du vin. L'occasion unique de se frotter aux plus grands crus de la Côte, celle qui change le raisin en Or. Une semaine de festivités quasi ininterrompues, de Chablis à Mercurey, avec néanmoins beaucoup de travail pour le professionnel du vin qui se respecte. De beaux, chauds et grands jours en 2014, en espérant que l'année soit clémente côté rendements, après deux années de disette, même si de bonne qualité. 

Si le lundi, classiquement, c'est Chablis (ou raviolis, selon sa culture) le mardi, pendant les Grands jours, c'est Côtes de Nuits. Quatre sites différents pour goûter à pratiquement toute la Côte. On commence à Gilly, que l'on n'avait pas vu de Citeaux. De Morey à Chambolle, tout un programme à déguster dans le cadre agréable et très joliment rénové de la Grange de Saulx. Et une succession de coups de cœur, du simple village au grand cru.

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Au domaine Arlaud, tout d'abord, en compagnie de Cyprien Arlaud, portraitisé dernièrement sur la quatrième de couve du numéro 111 du Rouge & le Blanc. Des vins tout en élégance et en finesse, du simple village aux grands crus, Clos de la Roche et Bonnes Mares. Des 2012 particulièrement réussis et qui donnent envie.

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Jolie gamme chez David Duband, également, dans un style un peu plus appuyé. En bio depuis 2006, le domaine ne le revendique pas du fait d'un négoce non certifié, afin de ne pas créer la confusion. La démarche est honnête.

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Et puis le Clos de Tart, quand même. Dur de résister. Un 2012 exceptionnel, d'une grande finesse, que l'on ne rechignera pas à goûter. Toujours aussi grand, tout comme le Clos des Lambrays dégusté un peu plus loin, un vin d'une exquise délicatesse. Les Grands crus de Morey, une affaire qui semble définitivement close.

 

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Pourtant, du côté des premiers crus, la porte reste grande ouverte aux outsiders. Les Chaffots du domaine Hubert Lignier mériterait de prendre l'ascenseur, tant ce vin est à couper le souffle. Comme tous les vins du domaine proposés à la dégustation, d'ailleurs, issus de la meilleure lignée. Un véritable coup de cœur, dans un style empreint de finesse et d'élégance, qui laisse le pinot noir s'exprimer en toute sérénité.

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Chez Alain Jeanniard, deux très beaux 2011, un Bourgogne et un Morey. Pas bien goûté les 2012, tirés du fût et difficiles à apprécier. À revoir d'ici quelque temps, sans doute.

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Après un petit en-cas en meurette, départ pour le Clos de Vougeot, pour déguster, dans un cadre majestueux, les plus grands et nobles crus de Bourgogne. Vosne, Échezeaux, Grands Échezeaux, Richebourg, Clos de Vougeot, pas beaucoup de vins de soif pour se sustenter à l'heure du repas. L'occasion de se frotter à l'élite de la Bourgogne et d'en découdre avec de la grosse quille. La force tranquille de Thibault Liger-Belair a écrasé ma (petite) dégustation de sa classe. Du Vosne Aux Réas 2012 jusqu'au Richebourg 2012, en passant par le Clos de Vougeot. Superbe Vosne-Romanée 2012 chez Jean-Yves Bizot, la seule cuvée présentée. Deux beaux Échezeaux au domaine Naudin-Ferrand (2012 et 2008) et intéressante verticale du Clos de Vougeot chez Sylvain Loichet, jeune vigneron en bio, particulièrement remonté contre les pratiques de certains de ses confrères à l'intérieur même du Clos. Pourrait-il y avoir un parfum de Vino Business dans le landerneau bourguignon?

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Après avoir croqué dans quelques excellents petits sandwiches, départ pour Marsannay, non sans avoir arpenté à pied la route des Grands crus et musardé dans le Musigny, un grand cru très en Vogüe.

 

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Après le charme de la grange de Saulx et le prestige du cellier du Clos de Vougeot, la maison de Marsannay faisait architecturalement pâle figure. Stores baissés pour que les vins ne se réchauffent pas trop sous le soleil bourguignon de ces chauds jours. Mais foin de l'architecture du lieu, concentrons-nous sur le contenu pour apprécier quelques trésors du nord de la Côte de Nuits.

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Chez Gilles Ballorin, d'abord. Dont les Échezots et le Clos du Roy font désormais partie du must de l'appellation. Des climats qui briguent l'appellation Premier cru et dont le dossier est en bonne voie auprès des instances de l'INAO. Ce qui est somme toute logique, puisqu'il s'agit là d'un classement de terroirs, ne prenant pas en compte le nombre de places de parking disponibles au domaine. Le classement en premier cru, c'est aussi sa Pataille, à Sylvain, et il a sans doute juré de ne plus aller chez le coiffeur tant que tout cela ne serait pas entériné.

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Et puis une belle découverte, le domaine Jean Fournier. De beaux futurs premiers crus, Trois Terres (assemblage de climats) et Clos du Roy, et enfin, le coup de cœur de la série pour cette P'tite Grumotte 2012, cuvée spéciale de grains millerandés, qui se grume et qui se croque avec un plaisir coupable.

 

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Pas inscrit pour la session de Nuits, parce que je pensais ne pas avoir le temps de faire les quatre sites dans la journée. Grossière erreur! Alors, juste une bière en terrasse dans la rue piétonne de Nuits avant qu'elle ne tombe, plutôt que de goûter aux Vellerots ou autres Saint-Georges de quelque producteur de qualité.

 

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Retour à Marsannay dans la soirée, en costard mais sans cravate, au château, récemment repris en (bonnes?) mains, pour une Paulée qui a l'habitude de mettre à l'honneur une personnalité du Mondovino. Cette année, bonne pioche, puisque c'est Jonathan Nossiter qui a été salué pour son nouveau documentaire autour du vin, Natural Resistance, en anglo-italien dans le texte. Une reconnaissance quelque peu empoisonnée pour le réalisateur, loin de s'être retrouvé en terrain conquis.

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La résistance naturelle du bourguignon à se retenir de faire sauter les bouchons s'est avérée bien inférieure à sa capacité à regarder de larges extraits d'un film militant sur la défense de l'agriculture et du terroir. La projection s'est terminée dans un brouhaha inévitable, coupant court à toute velléité de discussion. Une chance? Certains sujets auraient pu fâcher. Il n'empêche. Voir, en avant-première, Stefano Belloti prouver par 9 la différence entre un sol vivant et un terroir complètement mort avait quelque chose de jubilatoire.

 

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Et dire qu'il n'y eût même pas un seul ban bourguignon pour donner un ton folklorique à la soirée...

 

Olif

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