Les vœux de bonne année ayant été sérieusement ébranlés dans leur fondement en 2015, où le 7 janvier, de sinistre mémoire, a définitivement plombé l'ambiance et les envies d'embrassade à tout va pour célébrer la bonté annuelle, il me paraît licite de prendre 2016 avec des pincettes. Anticiper les déceptions, accidents, catastrophes naturelles, manque de neige à Noël en moyenne montagne et autres actes terroristes, afin de mieux se préparer aux désillusions à venir. Comme tous les ans, l'année ne sera pas bonne pour tout le monde, et surtout la santé. Beaucoup d'appelés, mais très peu d'élus arriveront au 31 décembre sans encombres. Le risque de mauvais millésime existe pour un maximum de gens, y compris les vignerons, mais pas qu'eux.

Accueillons donc 2016 tel ce fier guetteur de la tour de Madge-fa du château de Belvoir (Doubs), en chiant sur la gueule de tous les assaillants qui s'apprêtent à nous envahir ou nous pourrir l'année qui commence. Madge-fa signifie, en patois comtois, couler un bronze, poser une pêche, faire la grosse commission. Faire la merde, littéralement. Voire la foutre. C'est trivial, médiéval, limpide, d'une simplicité et d'une évidence désarmantes. Foin des hypocrisies, faisons donc caca tous ensemble sur les ennemis de la liberté. Et torchons-nous avec de bons canons pour ne pas oublier l'essentiel. Vivre...

... ou mourir, aussi, parfois. Ce Brézé et ce Bourg 2000 du Clos Rougeard furent parmi les magnifiques dernières quilles à tomber au champ d'honneur, en guise de modeste hommage à Charly Foucault, qui vient tout juste de nous quitter.

*Mais bonne année quand même. Et surtout la santé..!

P.S.: les élucubrations intestinales sont plutôt tendance et cartonnent même au box office, depuis qu'une étudiante en médecine allemande s'est penchée sur les confessions de notre deuxième cerveau.