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  • 1ères Rencontres Vendéennes autour du Vin: Vins de vigneronnes valaisannes en vacances en Vendée


    Date: le 24/05/2004 à 23:10

    Pour cette dégustation d'exception, nous disposions uniquement des vins mais pas des vigneronnes. Ce qui n'était déjà  pas si mal! Grâce aux relations internationales du GO en chef de ces Rencontres, j'ai nommé PhR, nous possédions un échantillonnage impressionnant de vins de ces deux grandes dames valaisannes, en souvenir d'une amitié indéfectible et de vacances déjà lointaines passées au doux climat océanique vendéen. L'occasion pour nous de démontrer que la petite arvine est loin d'être aussi salée que l'océan Atlantique; heureusement que la terrasse du Chai Carlina était balayée ce jour-là  par un fort vent de terre, nous mettant à  l'abri des embruns!

    Autant vous le dire tout de suite, la dégustation qui va suivre fut un moment fort de ces Rencontres, qui n'ont fait qu'aller crescendo, la verticale de Suronde en ayant été le point culminant, de par la qualité des vins, certes, mais surtout du fait de la présence de Francis Poirel en personne. Nul doute que si les dames Suisses avaient fait le voyage à  l'Ouest, la concurrence eût été rude!

    Fendant 2003, Marie-Bernard Gillioz (MBG) :

    Robe très claire, presque limpide. Très variétal au nez, sur la fleur de vigne, c'est un vin frais et désaltérant, le fendant de soif par excellence.

    Fendant La Liaudisaz 2002, Marie-Thérèse Chappaz (MTC) :

    Robe claire, limpide. Nez sur des notes fermentaires de poire, il développe en bouche une minéralité beaucoup plus affirmée sur une finale légèrement saline. Plus complexe que le précédent et à  attendre un peu en cave, à  mon avis.

    Petite Arvine Grain blanc 2001, MTC :

    Robe pâle, nez archétypique sur les agrumes, mais citronné et miellé, témoignant de sa richesse potentielle et de sa fraîcheur. En bouche, la belle acidité domine, et la finale saline se fait sur une amertume de bon aloi. Très belle petite arvine, tranchante et riche en même temps.

    Petite Arvine 2002, MBG :

    Robe pâle, nez curieux de caoutchouc brûlé, probablement en relation avec de la réduction car il s'estompe à  l'aération. En bouche, on retrouve une belle vivacité et de la longueur, mais la comparaison avec le Grain Blanc joue en sa défaveur.

    Pinot Gris 2002, MBG :

    Robe pâle, nez évoluant sur des notes un peu fermentaires avec une pointe de réduit. La bouche révèle un vin gras et rond, sans lourdeur, qui nécessite probablement un peu de temps pour s'harmoniser. Une bouteille originale et intéressante.

    Grain d'Or 2002, MTC :

    Il s'agit d'un ermitage (marsanne) à  la robe très pâle mais au nez intensément aromatique sur la rhubarbe, la fraise, la truffe blanche, d'une pureté cristalline. La texture en bouche est onctueuse, soyeuse, riche et fraîche en même temps. L'équilibre est magistral et le vin en tout point admirable. Chapeau, Marie-Thérèse!

    Dole La Liaudisaz 2002, MTC :

    Robe rubis, légèrement trouble. Nez au départ un peu réduit, épicé, fruité (fraise), avec des notes fumées. Une Dole « sérieuse », bien charpentée!

    Dole 2000, MBG :

    Robe rubis, nez de framboise, de violette. Son côté friand, presque facile, la rend désaltérante.

    Humagne rouge 2001, MTC :

    Robe rubis, nez légèrement animal, fumé et poivré. En bouche, l'assise tannique est un peu lâche (c'est une humagne!) et le vin se livre sur des notes épicées.

    Syrah 2002, MBG :

    Robe pourpre, nez archétypique de syrah, sur la violette, les épices et les fruits rouges. Les tanins sont souples, fondus, pêchant un peu dans leur structure; il n'empêche, le vin est agréable même s'il ne peut prétendre à  gagner énormément de complexité au vieillissement.

    Cornalin 2002, MBG :

    Robe pourpre, très joli nez sur le cassis, la menthe poivrée et la feuille de cassis. Bien bâti, avec de la puissance, de la longueur et déjà  de la séduction. Très beau vin!

    Foradori 2001 :

    Un pirate introduit à  la dernière minute par Jérôme en raison de ses similitudes supposées avec le cornalin. Et bien en fait, non! Sur la fraise Tagada, la banane, son côté amylique et artificiel l'a fait se ratatiner complètement!

    Grain noble 2001, Petite Arvine, MTC :

    Couleur jaune pipi, nez d'agrumes très citronné, il développe en bouche une belle vivacité malgré une liqueur très riche. Une longueur immense contribue à  donner la sensation de très grand vin!

    Grain noble 2001, Marsanne :

    Robe d'un beau jaune doré, nez sur l'olive verte et la truffe blanche. Sa grande richesse et sa puissance en bouche s'accompagnent d'une sensation minérale (mine de crayon). La rétro se fait sur des notes infinies de truffe blanche. Tout le monde est à  genoux!

    Bravo Mesdames! Sur douze bouteilles, aucun déchet! 4 immenses vins, 3 excellents, les 5 autres oscillants entre le bon et le très bon, dans des registres variés, de la simplicité à  la richesse en passant par la franchise.

    Aimez le Valais, il vous le rendra bien!

    Olif

  • 1ères Rencontres Vendéennes autour du Vin : Château de Suronde, en Quarts et en entier !


    Date: le 25/05/2004 à 16:44

    Point culminant de ces 1ères Rencontres vendéennes autour du Vin (ou comment anticiper l'actualité !), cette dégustation était prévue de longue date, bien avant la controverse bettannienne, qui , tout grand dégustateur qu'il est, peut néanmoins se planter, ce qui finalement est plutôt rassurant. Ce qui est plus grave, par contre, c'est l'impact que peut avoir son discours après avoir porté un avis aussi tranché et définitif sur seulement deux bouteilles dégustées. Enfin, bref, passons!

     

    Grâce aux relations de PhR, le super GO en chef de la manifestation, nous avions la chance d'avoir à nos côtés Francis Poirel en personne, accompagné de l'intégralité de sa production en Quarts-de-Chaume depuis le millésime 95. Le Quarts-de-Chaume en entier donc, même s'il s'agissait uniquement des « meilleurs quarts de la récolte, pendante ... ».

    Pour l'anecdote, Francis Poirel, un artisan vigneron jovial et fort sympathique avait fait le voyage la veille, et nous avons passé une grande soirée festive autour des vins que nous avions emmenés et des plats proposés par Phil85 du Chai Carlina, qui avait mis un tigre dans son moteur et passé la surmultipliée pour gérer le soutien logistique des rencontres en même temps que sa clientèle, fort nombreuse en ce pont de l'Ascension. J'avais apporté dans mes valises un Quart-de-Chaume 1988 du Château de Suronde, période Laffourcade, pensant qu'il était intéressant de remonter dans le temps. Ce fut effectivement éloquent, pas dans le sens où je l'imaginais pourtant, avec un vin vert, acide, vraisemblablement chaptalisé, rien à voir avec ce que nous allions goûter le lendemain.

     

    Anjou blanc 2001:

    Très pur, sur le fruit avec une minéralité qui perce, il laisse la bouche fraîche de par son équilibre et sa belle structure acide.

    Sauvignon 2001:

    En magnum et ouvert depuis la veille. Il s'ouvre sur des notes de fraise, de menthe poivrée et/ou de feuille de fraisier. Grande et belle structure acide qu ressort en finale, un vin qu'il faut attendre, d'après Francis, mais déjà diablement bon!

    Anjou blanc 1998:

    Nez puissant, intense et complexe, avec des notes miellées. La bouche fait ressortir de discrètes notes cartonneuses, précurseurs du liège sans doute, traduisant un problème de bouchon, qui ma foi, est loin de rendre le vin imbuvable!

    Quarts-de-Chaume 1995:

    Année très sèche à l'origine d'un passerillage des raisins. La robe est dorée, brillante. Le nez est intense, terpénique débutant et confit, abricot sec, pâte de coing. La bouche est vive, portée par une belle acidité, longue. Minéralité et fruits secs s'expriment en rétro-olfaction. Très longue persistance! La barre est placée très haut pour une entrée en matière!

    Quarts-de-Chaume 1996:

    Année à botrytis. Si la robe est similaire, le nez est moins aromatique, plus minéral (graphite). S'y ajoutent des notes de coing. La bouche est un peu plus molle mais plus intense, plus profonde et plus grasse. La richesse se révèle dans le temps et dans la finale. Difficile de trancher entre 95 et 96! Lequel préférer? Sans aucun doute les deux, qui reflètent magnifiquement les différences entre millésimes.

    Quarts-de-Chaume 1997:

    Ce millésime est en fait la somme des deux, puisque la chaleur de l'été a fait passeriller les raisins qui se sont gorgés à nouveau d'eau avec les pluies de septembre et le botrytis s'est finalement installé par la suite. Le nez d'abord un peu réservé, se livre par petites touches, hésitant entre la minéralité, le confit et le botrytis. Ce qui ne fait que le rendre plus complexe, en fait. La bouche est onctueuse mais fraîche, s'amplifie progressivement, la liqueur s'étale pour se fondre dans une finale en queue de paon. J'en suis bouche bée! Un vin grandissime qui ne souffre certainement pas d'un excès de manque de soufre!

    Quarts-de-Chaume 1998:

    Année pluvieuse dans laquelle produire un vin liquoreux s'est révélé être un tour de force! Le nez est très original, pour ne pas dire surprenant, sur des notes de cake au rhum et aux raisins. Une vraie gourmandise qui évolue par la suite sur de la quinquina et de l'orange amère. La bouche est légèrement déséquilibrée avec une perception du sucre trop importante, mais dans le contexte, c'est un vin plus qu'honorable.

    Quarts-de-Chaume 1999:

    Nez frais, légèrement mentholé, sur la cire et le miel. Une grande richesse en glycérol, donc, mais une fraîcheur bien présente grâce au menthol et à l'acidité.

    Quarts-de-Chaume 2000:

    Encore un nouveau nez, pas le plus réussi, mais le millésime fut assez calamiteux. Des notes iodées, pharmaceutiques s'imposent à moi et ne me quittent plus. La bouche est épicée, un peu alcooleuse avec une finale dissociée et une rétro iodée.

    Quarts-de-Chaume 2001:

    Très acidulé, limite citronné, on décèle déjà de la minéralité (mine de crayon) et des notes confites d'abricot. La bouche est encore un peu dissociée mais la liqueur est belle. A attendre et ça devrait être très beau!

    Quarts-de-Chaume 2002:

    Echantillon tiré du fût. La robe est à peine trouble et le nez s'ouvre sur des notes fermentaires de pomme de bois. La liqueur est rafraîchissante et la finale très acidulée.

    Quarts-de-Chaume 2003:

    Tiré du fût également, la robe est trouble, le nez également fermentaire, sur la pomme, le cidre. A l'oreille, on entend la mer! Le vin pétille joyeusement. La bouche est grasse, riche et onctueuse, très concentrée avec une belle acidité et une finale fraîche. Un vin impressionnant qui devrait faire un malheur dans quelque temps!

    Quarts-de-Chaume 2003, cuvée Victor et Joseph:

    Le coeur des Quarts, 29° potentiel! Liquoreux de l'extrême, 360 g de SR, 6° d'alcool, il possède une richesse énorme et la bouche reste fraîche malgré tout ce sucre! Un véritable PMG dans les Quarts!

     

    Difficile de ne pas être séduit par cette verticale d'anthologie! Après avoir goûté un 1988 caricatural la veille, on mesure mieux le chemin parcouru pour obtenir de grands vins. Ce qui est certain, c'est qu'avec le Château de Suronde les Quarts-de-Chaume ont retrouvé tout leur lustre d'antan. Si j'étais Seigneur de la Guerche, j'exigerais volontiers chaque année une dîme de ce vin-là !

     

    Olif

  • Christophe Abbet, l'académicien du Naturel et du Non-Conformisme !

     

    Date: le 14/04/2004 à 12:22

    Figure marginale du paysage viticole valaisan, Christophe Abbet conçoit des vins à son image, sortant des canons habituels de l'appellation, pas nécessairement tous expérimentaux, pourtant! Mais toujours à l'écoute du raisin, de la vigne à la cave, il se plie et s'adapte aux caprices de celui-ci pour produire des vins hors du commun. Le Valais au naturel, débarrassé de son académisme !

    Artiste dans tous les sens du terme, il élabore lui-même, souvent à la main, ses étiquettes et baptise ses vins de noms originaux, d'après ce qu'ils lui évoquent.
    Un personnage très attachant et humble, à l'écoute de toutes les remarques et critiques au sujet de ses vins, prêt à se remettre en question sans cesse, voire à élaborer des cuvées spéciales pour satisfaire les goûts de certains de ses clients.

    Rendez-vous donc au coeur de Martigny-Bourg, au caveau de dégustation de Christophe, en compagnie d'Yves Z.. Nous allons goûter quasiment toute la gamme actuelle et je dois reconnaître que tous les vins dégustés m'ont emballé !

    Chardonnay 2000 barrique

    Très beau nez élégant et floral, finement grillé. Gras et onctueux, avec ce qu'il faut de vivacité, un chardonnay comme je n'en ai encore jamais bu en Valais ! Son vin certainement le plus « académique », d'un classicisme bourguignon (les barriques proviennent de chez Denis Mortet), mais réellement magnifique. A signaler qu'une partie de l'assemblage n'a pas effectué sa malo.

    Gamay de Fully VV 2002

    Nez très fruité, bien mûr, avec une pointe de réglisse et quelques notes florales. Amplitude et volume en bouche. Très peu soufré, un vin qui s'exprime sur le fruit et la fraîcheur. Superbe !

    Aparté 2002

    Le même, version sans soufre. Grosse matière confiturée, fruits noirs et rouges mêlés, une bombe fruitée nature ! Je ne saurais dire lequel je préfère des deux !

    Syrah 2001 barrique

    Encore un fruité énorme, avec peut-être un peu plus de lourdeur que dans le Gamay, et une note particulière, évoquant l'amande amère. De fait, petite amertume en finale, dans une mâche énorme mais voluptueuse. Une syrah tout fruit, au volume imposant. Un vin rêvé par Christophe ?

    L'air du temps 1999

    Assemblage de marsanne, petite arvine et pinot blanc. Nez très mûr, presque surmaturé, qui distille un caractère finement oxydatif pouvant évoquer les belles cuvées jurassiennes de Camille Loye. La bouche est sèche et pourtant un peu confite. Un vin dans l'air du temps, sur le fil, un vrai funambule !
    Par rapport au millésime 1998, un peu moins déroutant du fait d'un degré alcoolique moins important ( 14,5° versus 17°).

    A propos d'îles 2000

    Tea time ! Petite arvine dominante, cette cuvée botrytisée précocément, initialement destinée à devenir de l'Ambre, a refermenté en barrique. Ce qui a contribué à faire baisser son taux de sucre résiduel, stabilisé autour de 80g/l, et lui a procuré une immense fraîcheur. Son côté exotique, à l'origine de son nom, s'est un peu estompé pour s'exprimer sur des notes prononcées de thé à la bergamote et de pommes au four. Craquant !

    A propos d'ailes 2000

    Nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises ! Un vin rouge au nez finement chocolaté (chocolat suisse, évidemment !) et des arômes confits à la manière d'un vieux Porto. Il s'agit d'un Gamay passerillé sur pied précocément, du fait d'un accident climatique cette année-là . Un vin solaire, méditerranéen, aérien (les ailes, c'est pour cela), « un Gamay élevé au rang de spécialité » ! C'est cela, être un artiste, s'adapter aux conditions les plus extrêmes et produire des chefs d'oeuvre inattendus ! Après un vin comme cela, plus rien ne peut m'étonner venant de Christophe ! Et pourtant !

    Nous allons ensuite descendre dans la magnifique cave voûtée située sous le caveau de dégustation pour atteindre de nouveaux sommets gustatifs et approcher les secrets de l'élaboration d'un désormais fameux liquoreux.

    Ambre 2001

    Dégustation au fût de deux barriques différentes, l'une légèrement plus boisée que l'autre, avec un peu moins de fraîcheur. Le vin issu de la première, gras, riche, onctueux, nourri par le bois sans que les arômes de celui-ci ne l'imprègnent, donne déjà une petite idée de ce que sera l'Ambre de cette année-là. Magique!

    Ambre 2002

    Prélevée également au fût, la robe est encore trouble. Un véritable sirop de miel, à la texture filante, et un léger boisé perceptible en attaque.

    Ambre 1999

    Un échantillon en bouteille, la mise ne va peut-être plus tarder. Un registre oxydatif qui n'est pas sans rappeler PMG 99 (eh ! oui ! encore le Jura !). Une grosse liqueur de coings avec une sensation minérale de graphite (mine de crayon) en milieu de bouche. 250g de sucre résiduel ! Un vin énorme et hors normes. Je fonds complètement !

    Christophe Abbet? Peut-être pas un mythe (ce qui évitera à certains de vouloir le déboulonner ), mais certainement un artiste-vigneron, voire un vigneron-artiste (ou les deux à la fois), original et talentueux !

     

    Olif

     

  • On aurait aussi pu dire le Sud...!

    Date: le 17/04/2004 à 17:56

    Retrouvailles au GJP, hier soir, Le Seb étant enfin descendu de son cocotier antillais, gavé de vieux Rhum JM, et désireux de se refaire un palais apte à  goûter du bon vin.

    Le thème de la soirée s'était articulé autour de la découverte de Gourt de Mautens 2001 et paf! voilà  que je l'avais dégusté la veille par surprise aux Jardins de Saint-Vincent! Pas opposé à  une remise du couvert néanmoins, nous lui avons trouvé quelques partenaires d'envergure. En vedette, le grenache!

    Chablis 1er cru Vaillons 2000, domaine Raveneau

    Mince! Pour la mise en bouche, c'était pas du grenache! Mais ça se laissait plutôt bien siffler! Bien jeune mais à  la minéralité déjà affirmée, on y retrouve de jolies notes anisées de fenouil au milieu d'autres herbes coupées. C'est beau!

    Château Rayas 1996

    La robe commence à  briquer de manière imperceptible. Nez très fin, cacaoté, légèrement fruité, typiquement sur le noyau de cerise, aérien et d'une élégance rare. Une belle puissance, fondue et bien canalisée en bouche, avec de la longueur et de l'harmonie. Pas de doute, il se goûte bel et bien comme un grenache, un beau même, pas dissocié pour un sou! Je me permettrai donc très humblement de ne pas être d'accord du tout avec les commentaires de Mark Squires! Avons-nous bu le même vin?

    1996 Chateauneuf-du-Pape Reserve (Rayas)
    Tasting like syrah, this wine is gamey, has those animal fat notes, and prominent flavors. It seems a bit bretty, too. Its color is light and the body is as well; there is little depth here, and it seems unbalanced as the powerful tannins assert themselves. This is made in vins de garde style, but I fear the fruit here will not even come close to keeping up with the tannins. Too thin, disjointed, and rather disappointing. 85 points.



    Châteauneuf du Pape Croix de Bois 1998, Chapoutier

    Un 100%grenache également, ça ne pouvait pas mieux tomber! La robe est burlat, très homogène. Cacao et cerise, évidemment, dans un style superposable au précédent, avec pourtant un peu plus de puissance (millésime?) et probablement moins d'harmonie pour cause de finale un peu plus chaude, voyant revenir de façon franche l'alcool en rétro-olfaction. C'est très beau même si l'élégance de Rayas s'impose.

    Rasteau 2001, domaine Gourt de Mautens

    On l'avait gardé pour la fin, celui-là , pensant qu'il jouerait un peu les rouleaux compresseurs. 65% de grenache seulement. Le nez est plutôt végétal, mentholé avec des notes boisées vanillées tout à  fait supportables. Une grosse matière enveloppe la bouche pour terminer dans une grosse mâche finale avec sensation alcooleuse de vieux Rhum martiniquais. Et le Seb s'y connait dans ce domaine! Est-ce le même vin que celui goûté la veille ou bien est-ce que je me gourre de Mautens? (Désolé, celle-là , je n'ai pas pu m'en empêcher!) Vraiment, je ne le reconnais pas! Pas les mêmes conditions de dégustation mais quand même!

    Gewurtztraminer Fronholz SGN 1998, André Ostertag

    La petite gâterie finale, au sud du nord de l'Alsace! Frais par son côté mentholé, mais artificiel par une note pharmaceutique, on finit par retrouver le litchi au milieu d'une liqueur que je trouve légèrement déséquilibrée par un excès de perception sucrée. Impression mitigée.

    Voilà , je pense que la prochaine fois, on retournera au Nord! Faut quand même varier les plaisirs! Mais le grenache, c'est bien bon, ma foi!

    Olif

  • On dirait le Sud...aux Jardins !

    Date: le 17/04/2004 à 13:17

    Un petit air de musique qui trotte dans la tête et qui reflète bien l'état d'esprit de cette 3ème séance de dégustation de l'année aux Jardins de Saint-Vincent chez Stéphane “Saint-Vernier" Planche. A la recherche d'un Sud chaleureux, ensoleillé, convivial, au travers de la dégustation de 7 vins en provenance du Grand Sud, avec quelques invités-surprises de dernière minute. J'avais initialement compris que la dégustation se restreignait à une approche du Languedoc, et de fait, la question s'est bien posée. Où commence le Sud? Pour certains, c'est à partir de Poligny, qui est bel et bien au sud d'Arbois! Un peu extrémiste quand même! On peut raisonnablement fixer comme limite au clivage Nord-Sud le 45ème parallèle même si ce clivage reflète surtout un état d'esprit. Certains vins du Nord, très solaires, peuvent révéler un esprit sudiste et inversement.

    Allez ! foin des tergiversations, en route pour le Sud ! Tous les vins sont bien sûr goûtés à l'aveugle complet. Les petites fiches synthétiques d'Angélique nous sont d'une grande utilité pour nous y retrouver. Que ferions nous sans elle?

    Côtes de Provence 2002 blanc, domaine Richeaume

    Un millésime sinistré dans le sud de la vallée du Rhône, dilué sous des tonnes d'eau. Aussi cette bouteille est une excellente surprise, parfaite pour une mise en bouche. La robe est claire, légèrement trouble. Le vin, quasiment champagnisé à l'ouverture, ne laisse percevoir qu'une toute petite pointe de gaz lors de la dégustation une heure après et une fine touche boisée malgré un élevage 100% bois neuf. Etonnant !
    Léger, friand et gourmand, il joue magnifiquement sur la fraîcheur malgré une perception alcooleuse en finale. Assemblage clairette et rolle.

    Vin de Pays des Côtes Catalanes, Cuvée VV 2001, domaine Gauby

    La robe est claire et brillante. Nez sur le miel, la cire d'abeille, finement oxydatif. En bouche, une minéralité exceptionnelle s'exprime au travers de notes fumées. Grande longueur, rétro sur des notes d'amande, superbe équilibre. Un très beau vin que je qualifierais volontiers de nordiste dans son esprit. A l'aveugle, je ne savais vraiment pas où le situer ! 40% macabeu, 25% grenache, 15% chardonnay, grenache gris et carignan blanc.

    Coteau d'Aix en Provence 2001, Château Revelette

    Un vin rouge, cette fois, avec un nez mûr, fruité, réglissé et épicé, doté d'une grande acidité, qui procure une grosse sensation de mâche, et des tanins qui retapissent la bouche. Un vin simple, pour ne pas dire rustique, relativement croquant, destiné aux barbecues de l'été. Grenache, syrah, cabernet sauvignon.

    Saint-Chinian Le Laouzil 2002, Thierry Navarre

    Belle robe burlat. Nez fruité mûr (fraise), un peu animal, musqué, viandé. Rondeur, chaleur et gros volume en bouche avec de la minéralité en rétro-olfaction et de l'alcool. Un costaud « à grosses épaules » qui mérite d'être servi légèrement frais pour permettre à l'alcool de mieux s'intégrer. Grenache, carignan, syrah.

    Cabardes Vent d'Est 2000, domaine Cabrol

    D'abord animal, le nez évolue rapidement sur les fruits mûrs, limite blets. Belle structure patinée, fondue, épicée, avec pour moi une sensation métallique en milieu de bouche et en finale. L'impression de sucer de la limaille de fer !

    Vin de Pays des Côtes de Brian, Rendez-vous du Soleil 2000, Clos du Gravillas

    La robe est sombre, dense. Le nez est rafraîchissant (mentholé ? médicamenteux ?), viandé et fruité en même temps, giboyeux. La structure est serrée, fine, révélant par petites touches une grosse et belle matière. Du velours que cette belle cuvée de carignan!

    Rasteau 2001, domaine Gourt de Mautens

    Robe opaque. Au nez, de la réduction fruitée associée à des notes empyreumatiques de moka. L'attaque est franche avec des tanins bien enveloppés et une amertume finale très prononcée. L'ensemble est majestueux, encore dissocié de par sa finale, mais on sent un gros potentiel. Pour l'instant, c'est quand même un vin d'hommes (dixit les dégustatrices présentes !). 65% grenache + plein d'autres trucs!

    Le Tout en bulles, domaine de Gramenon

    Pour le fun et pour les dames ! Robe légèrement trouble avec un feu d'artifice de belles bulles. Au nez, tout le monde a attrapé la nostalgie des pommes au four mitonnées par sa Maman quand il était petit ! Avec un chouïa de banane. « De la limonade », pour le plaisir de retrouver son âme d'enfant.

    Jurançon 2002, Clos Uroulat, Charles Hours

    Cap à l'Ouest pour un beau vin moelleux, au nez un peu lactique mais acidulé, sur l'abricot sec. L'équilibre est bien celui d'un moelleux avec une grande acidité et une belle fraîcheur.

    Encore une belle sélection effectuée par le tandem des Jardins de Saint-Vincent. Le mâchon qui a suivi fut l'occasion d'apprécier quelques bonus réjouissants, comme cette grande et infinie Sagesse 2002 du domaine Gramenon (avec les raisins de la Mémé entre autres, puisqu'il n'y en a pas eu de produite dans ce millésime) et un vin du Sud...d'Arbois apporté par Emmanuel Houillon, son détonnant Ploussard 2003 qui ne devrait pas tarder à  être mis en bouteilles. Un vrai vin solaire !

    Olif

  • De Chambolle à Musigny, le grand amour !

    Date: le 17/03/2004 à 13:23

    Au GJP (Grand Jury Pontissalien, pour les p'tits nouveaux, rassemblement d'amateurs demeurant dans la bonne ville de Pontarlier (25), dont l'objectif n'est pas de faire de l'ombre au Grand Jury Européen de François Mauss, mais d'organiser quelques belles dégustations thématiques à intervalles aussi rapprochés que possible !), on aime flâner au coeur de la Bourgogne. Cette fois, le parcours sera court, virtuel et pas réel. Petit dans l'espace, plus grand dans le temps, sur une période couvrant 12 années, de 1988 à 2000. 7 vins de Chambolle-Musigny, 7 domaines différents, 2 «village», 4 premiers crus, 1 Grand cru (oui, mais lequel !), 3 88. Voilà pour les amateurs de chiffres. Pour les puristes, nous étions en quête de la finesse légendaire de l'appellation, tout en souhaitant communier autour d'une bouteille de rêve. Amen !

    Les vins sont servis à l'aveugle en 2 séries. Les 4 plus jeunes ont été carafés, les 3 anciens débouchés 1 heure au préalable et habillés d'une fort élégante chaussette de ski afin de les dissimuler jusqu'à la collerette. Les petits plats ont été mis dans les grands ! Valérie nous a concocté en plat principal un carré d'agneau spécial Musigny, une recette d'Alain Senderens travaillée dans le cadre d'un accord mets-vins, accompagné de légumes craquants et d'une sauce au pistou. Le voyage peut commencer !

    - Chambolle-Musigny 1999, domaine G. Roumier : robe rubis éclatante, nez fruité avec une nette composante florale (pivoine ?), tanins fins, un peu lâches. Plutôt plaisant mais pas d'une grande complexité.

    - Chambolle-Musigny 1999, domaine Guillon : robe rubis soutenu, nez très petits fruits rouges, évoquant bien le pinot. Développe un plus gros volume en bouche que le précédent avec des tanins encore bien marqués et de la mâche en finale avec perception de l'alcool. Sa relative puissance et sa belle concentration en imposaient presque pour un premier cru !

    -Chambolle-Musigny 1er cru La Combe d'Orveau 1998, Anne Gros : robe rubis clair, d'une belle brillance. Un vin de fruit, gourmand, tout en finesse et en élégance. De la dentelle ! Je penchais pour Roumier !

    - Chambolle 1er cru Les Amoureuses 2000, Domaine Groffier : robe rubis foncé, jolis arômes de framboise associés à une note animale. Bouche ample, longue finale avec une sensation de sucrosité. Un vin imposant, l'antithèse du précédent !

    - Chambolle-Musigny 1er cru Les Cras 1988, Domaine G. Barthod-Noellat : il s'agit de l'actuel domaine Ghislaine Barthod. Le G, c'est pour Gaston. Quelques traces d'évolution sur la robe et un nez très ouvert mais diversement apprécié, sur des notes de champignon, de vieille souche, de sous-bois, avec une pointe de cacao. Je trouve ça beau et complexe. La bouche est ronde et charnue, sans faiblesse aucune. Longueur et équilibre finissent de caractériser ce très beau vin qui a encore de beaux jours devant lui.

    - Chambolle-Musigny 1er cru Les Feusselottes 1988, G. Mugneret : le G, c'est pour Georges ! La robe est encore soutenue et le nez plutôt fin mais un peu discret. La bouche est malheureusement déséquilibrée par une acidité trop marquée qui confine au décharnement. Pas complètement déshonorant, il souffre de la comparaison avec les autres cuvées.

    - Musigny VV 1988, Domaine Comte Georges de Vogüé : la robe est encore très jeune. La bouche est ample, structurée et calibrée à merveille, avec un grain de tanins d'une finesse incomparable et une longueur impressionnante. Grand vin, grand cru, Musigny forcément ! C'était une évidence, tout le monde l'a reconnu ! Ouf de soulagement ! Il n'aurait plus manqué que ce soit une déception !

    -Ruster Eiswein 2001, Osterreich Burgenland Weinguthof Landauer : la petite douceur finale, sur le dessert. J'espère n'avoir rien oublié dans l'intitulé, ma voisine de table avait beau être Allemande, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris ! Mentholé, avec une belle acidité, ne titrant que 10°, il permet de finir sur une note rafraîchissante.

    Entre Chambolle et le GJP, c'est décidément le grand amour !

    Olif, pour le GJP

  • Ascension vers les blancs sommets bourguignons!

    Date: le 12/03/2004 à 11:47

    Il n'y a pas que les sommets du Jura qui soient blancs, certains blancs bourguignons sont des sommets! Et comme au GJP, on aime la Bourgogne, on n'allait pas se priver de faire une petite soirée autour d'une sélection de quelques-uns des plus réputés chardonnays du voisin !

    Réunion donc dans la cave du Bon Echanson pour une séance plénière élargie en compagnie des amis de l'Echanson. Pas de mise en bouche, ça commence très fort avec le haut du panier ! Vins servis par paires, non à l'aveugle !

    - Vougeot 1er cru blanc 2000, Domaine de la Vougeraie

    Appellation méconnue à l'ombre du Clos du même nom, les vins de Vougeot étaient initialement destinés à servir de vin de messe aux moines de l'abbaye de Citeaux (« l'alléluia des moines de Citeaux »). Ils savaient vivre, nos amis les moines, car ce vin était idéal pour remplir leurs burettes !

    Les vins du domaine de la Vougeraie, regroupant toutes les propriétés du groupe Boisset, sont élaborés par Pascal Marchand, ancien régisseur du domaine du Comte Armand, qui a carte blanche pour faire de la Vougeraie une référence en Bourgogne.

    La robe de ce Vougeot est d'un beau jaune brillant. Nez sur les agrumes, un peu exotique, légèrement mentholé. Gras, ample et puissant, à la texture onctueuse, il reste frais par son côté mentholé. C'est très bon, mais c'est too much ! Trop travaillé ! Un vin de vinificateur qu'on pourrait croire en provenance du Nouveau-Monde ! Pas concurrentiel, de surcroît, quand on connaît son prix (75€) ! Pourtant, il emballe par son côté flatteur, même s'il divise !

    - Meursault Perrières 2000, Domaine Matrot

    Servi en parallèle avec le précédent, il n'y a pas photo, en tout cas pour moi ! Très minéral, avec une pointe de grillé, sur le beurre frais et les herbes coupées et séchées, il me plaît énormément par son côté pur et droit. Sa belle acidité légèrement citronnée assure la longueur ! De biens beaux cailloux, ma foi !

    - Puligny-Montrachet 1er cru Le Cailleret 1999, Domaine de Montille

    Plutôt réputé pour ses rouges de Pommard et Volnay, le domaine de Montille réussit plutôt bien avec ce Puligny voisin du grand Montrachet ! Miel, foin, amande, beurre + une pointe de fraîcheur mentholée ! L'équilibre semble atteint et le vin s'exprime à merveille ! La finesse et l'élégance à son optimum. On doit pouvoir l'attendre encore un peu.

    - Beaune Clos des Mouches blanc 1999, Domaine Drouhin

    Le pendant du Vougeot, en plus suave et moins extrême ! Beurré et miellé en attaque, il possède un joli mordant qui s'exprime plutôt en finale, réhaussant son côté onctueux. Bel équilibre.

    Et voilà qu'arrive en fait le véritable point faible de la Bourgogne ! Point de liquoreux pour accompagner les mignardises ! Contraints de s'éloigner vers le Sud-Ouest, nous ne tardons pas à revenir sur nos terres pour nous abreuver de quelques douceurs !

    - Pacherenc du Vic Bilh Brumaire 94, Alain Brumont

    Un Pacherenc de 10 ans à  la vivacité étonnante, frais et acidulé. Il ne fait pas son âge !

    - Côtes du Jura Vin de Paille 2000, domaine Morel-Thibault

    Du coing et de la fumée ! On se croirait dans le tuyé du Papy Gaby, grand fumeur de salaisons du Haut-Doubs ! De la suie, presque ! Des notes inhabituelles sur un Paille que nous ne nous expliquons pas bien !

    - Côtes du Jura Vin de Paille 1999, domaine Morel-Thibault

    Il fallait en avoir le coeur net ! Cette deuxième bouteille, d'un millésime antérieur, retrouve des notes de coing, associées à de la mine de crayon, mais pas de notes de fumée ! La liqueur est belle et l'équilibre satisfaisant ! Cela rassure un peu !

    Il est temps pour nous de redescendre des sommets ! Retour sur terre, dans la nuit, le vent et la froidure ! Dur ! Heureusement qu'à l'horizon se profile déjà une autre soirée-dégustation, de Bourgogne rouge cette fois ! Rien n'arrête le GJP !

    Olif

  • La Roussillonnaise du GJP

    Date: le 18/02/2004 à 09:59

    Le GJP a entonné sa Roussillonnaise, hier soir, pour la première soirée de l'année 2004. En préambule, j'en profite juste pour vous rappeler le refrain :

    Allons enfants du GJP,
    Le jour de boire est arrivé !
    Buvons, buvons,
    Qu'un sang impur nous abreuve de Roussillon !

    Je tiens cependant à préciser que les paroles n'ont pas été écrites sous l'influence de l'alcool et que nous ne l'avons pas reprise en choeur après la soirée !

    15 heures ! L'heure solennelle du carafage ! La pression monte gentiment. Pour l'échauffement, juste quelques étirements du coude et du poignet, puis une grande respiration. J'empoigne le Compact® dans la main droite et la première bouteille dans la gauche. Non, pas la Muntada ! Il faut aller crescendo pour ne pas risquer bêtement l'accident à froid ! Finalement, les mouvements s'enchaînent : Tchac ! Pof ! Tchac ! Pof ! Tchac ! Pof !...
    Une arme redoutable, que ce Compact® par L'Esprit et le Vin !

    Le salaire de l'ouvreur, c'est le droit de goûter en avant-première les vins avant de les déverser dans la carafe. Jolie impression d'ensemble avec quelques vins qui me semblent sortir un peu du lot. Wait and see ! L'épreuve de la dégustation à l'aveugle risque de ménager quelques surprises !

    Allez zou ! C'est parti ! Les vins sont commentés dans l'ordre de la dégustation, qui fut parfaitement aléatoire, au bon vouloir de Patricia et Nathalie qui ont effectué le service sans que je puisse voir de quelle carafe il s'agissait, ceci afin de ne pas la reconnaître. Du coup, je me suis même essayé à une véritable dégustation à l'aveugle, un bandeau sur les yeux !

    Tous les vins sont en appellation Côtes du Roussillon ou Villages, sauf un.

    Hautes Terres 2001, Mas Amiel

    Nez un peu en retrait, avec une touche boisée assez légère. Cerise, noyau de cerise, un peu alcooleux mais pas trop en attaque, il finit par chauffer le palais en finale. Assez long, c'est plutôt pas mal pour un tour de chauffe !

    Talon Rouge 2001, Château de Jau

    Nez sur le guignolet, mais moins marqué cerise que le précédent, il est relativement souple et fondu, développant un beau volume en bouche. Très plaisant mais sans grande complexité pour une bouteille qui se veut quand même le haut de gamme du domaine (autour de 20€).

    Gauby VV 2000

    Nez un peu plus animal au départ, épicé, puis légèrement boisé grillé à l'aération mais bien intégré. Gros volume en bouche avec de la puissance, l'alcool tapisse la bouche mais se dilue bien sur la longueur. Les tanins sont très soyeux et jamais agressifs. A l'aveugle, impossible de différencier le style Gauby du style Bizeul, du fait, je trouve, de leur similitude. Je penchais pour le Clos des Fées, perdu !

    La Désirade 2001, Mas de Lavail

    Premier nez un peu boisé qui libère à l'agitation de jolies notes de griottines de Fougerolles (ce qui revient en fait à de la cerise à l'eau de vie !). Harmonie en bouche avec des tanins patinés et onctueux, soyeux. Classe et élégance dans un registre superposable à la précédente, peut-être plus abouti ! Belle bouteille et véritable révélation de la soirée. Champion du rapport Q/P (autour de 10€).

    La Muntada 2000

    Nez peu expressif, voire fermé à double tour, vin puissant et alcooleux, chaud, massif et monolithique. Je ne sais trop quoi en penser si ce n'est que ce fut une groooossssse déception, surtout quand on connaît son prix !

    Clôt de Taillauque 2000, Le Casot des Mailloles

    L'intrus de la soirée, en fait, puisqu'en Vin de Table vraisemblablement parce qu'il s'agit d'une cuvée 100% grenache. Nez marqué sur la poussière de cacao type Nesquik, il est fondu, harmonieux, long et équilibré, donnant une sensation de plénitude. Sur son plateau de maturité, c'est un vin gourmand et très beau.

    La Torre 2001, domaine Gardiès

    Nez un peu boisé, puis cerise et épices. C'est une marée montante en bouche avec une puissance qui va crescendo jusque dans une longue finale qui voit apparaître une sensation alcooleuse. C'est bon !

    Commandant Jaubert 1998, Domaine de La Casenove

    Peut-être le plus riche au niveau des arômes, épices et cannelle, puis chocolat. Bouche relativement souple et fondue, mais bien soutenue néanmoins avec un agréable retour de notes chocolatées en finale. Beau vin.

    Le Clos des Fées 2000

    Nez d'abord un peu alcooleux et étheré, puis cerise chocolatée, type Mon Chéri®, avec une petite touche végétale (?) Tanins fins, globalement bien équilibré, c'est bon, largement supérieur à ce stade à son « rival » sur le papier.

    Domaine du Clos des Fées VV 1999

    Cacao au nez, un peu terreux ou poussiéreux, il est très harmonieux et équilibré. Un vin prêt à  boire.

    Banyuls Grand Cru Mas de la Serra 1993, Cellier des Templiers

    La petite gâterie finale, sur des gâteaux au chocolat. Robe tirant sur le pruneau et la brique, bien soutenue. Nez élégant développant un beau rancio avec des notes de pruneau, d'amande, de cigare. Un vrai nectar !

    En guise de conclusion, il faut souligner la grande homogénéité de cette dégustation, avec des vins qui se situent dans l'ensemble à un bon niveau qualitatif. On notera tout de même une certaine similitude d'expression et ce côté chaleureux, solaire, parfois à la limite de l'alcooleux, qui est un peu éprouvant pour les papilles. 10 vins (sans le Banyuls), c'était presque 2 de trop ! Mais nous avons vraiment du mal à nous restreindre, boulimiques que nous sommes ! Il y aurait même pu en avoir plus !

    Mention spéciale au Mas de Lavail, dont j'ai déjà commenté très favorablement la cuvée Ego, 100% grenache, un domaine à suivre de très près.
    Grosse interrogation sur La Muntada. Probablement une phase très ingrate mais quand même ! Un grand vin ne l'est-il pas tout au long de son évolution (c'est une petite provocation gratuite! ) ? Surtout à ce prix-là , ce devrait être un critère obligatoire!

    Voilà , fin du compte-rendu, vous pouvez tous reprendre le refrain de la Roussillonnaise avec moi :

    Allons enfants du GJP...




    Olif et le GJP