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Le Noël des Jardins

Noëls avant l'heure, Noël après l'heure... Le Père Noël des Jardins, Stéphane "Saint-Vernier" Planche, est pourtant passé à l'heure mais le temps a manqué pour retranscrire cette soirée de fête organisée en grandes pompes, mais pas du 45. La neige était au rendez-vous, jusqu'en plaine, à l'origine de quelques désistements de dernière minute, ce dont les participants ne se sont pas plaint, leurs verres l'étant plus, pleins.

 

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Soirée festive et grandes bouteilles, de tous âges et tous styles, pour tous les goûts, de préférence bons, dégustées à l'aveugle, comme de bien entendu, sans à priori. C'est parti!

 

IMGP0126.JPG- Crémant du Jura Extra-brut 1999, Stéphane Tissot: nez très mûr, fruité, brioché, avec des notes de noisette. En bouche, fraicheur, bulle fine, élégante, qui évoque Selosse à certains participants, et pas des moindres. Personne ne s'est vu en Jura, mais plutôt dans la belle Champagne vigneronne. Faut-il prendre cela pour un compliment? Évidemment, et il est réciproque. Une superbe entrée en matière qui démontre que la Champagne n'a pas l'exclusivité des bulles de qualité mais qu'elle reste néanmoins la référence. Quand un Crémant est aussi bon, on le situe d'office en Champagne à l'aveugle!

 

IMGP0127.JPG- Champagne Krug 1998: un vin carafé juste avant le service, qui perle encore légèrement dans le verre. Le nez est superbe. Un vieux chardo évolué, empyreumatique, sur le moka, la fumée, la brioche. La bouche est tonique et acidulée, du fait d'une légère présence de gaz. À ce stade, on ne peut plus parler de bulle! 20 ans d'âge au nez, 6 mois en bouche! Un grand vin qui a gardé la mémoire de la bulle, pour la mettre à son service. Présente à l'attaque, évanescente ensuite, sa disparition a été accélérée par le carafage. Il ne reste dans le verre qu'un grand vin de chardonnay, ce qui n'est pas rien. Il n'a pas pour autant éclipsé le Crémant du Jura, ce qui est quasiment une prouesse, mais dans quel sens?

 

IMGP0128.JPG- Chassagne-Montrachet 1er cru 1998 Boudriottes, Domaine Ramonet: le premier nez est pétrolé, mais fugace. Il égare! Pas suffisamment hydrocarbure pour un riesling, il m'entraine  par erreur en direction des montagnes de Savoie. Il développe ensuite des notes d'écorce d'orange confite, témoignant d'une belle maturité de fruit. La bouche reste fraiche et acidulée, portant le vin assez loin, mais malheureusement, il sèche un peu en finale, ce que l'on mettra (à tort ou pas?) sur le compte d'un sulfitage généreux. Une belle bouteille devant laquelle il serait néanmoins malvenu de bouder et faire la fine bouche.

 

IMGP0130.JPG- Côtes du Jura 1998 Le Monceau, Domaine Labet: après un premier échantillon malheureusement défectueux, une deuxième bouteille a été carafée à la volée, ce qui pourrait constituer un handicap par rapport à la précédente. Que nenni! Le nez est fin, élégant, quoique un peu discret. La minéralité éclate en bouche, très jurassienne dans son expression. Généreux, large et puissant, il ne trompe personne sur ses origines. La marque des grands terroirs, une expression très distincte des autres parcellaires du domaine Labet. Sa grande profondeur le place indubitablement un cran au-dessus de son sparring partner, ce qui est évidemment parfaitement subjectif.

 

IMGP0129.JPG- Arbois Trousseau 1969 Saint Paul, Camille Loye: pas facile à placer, la grande bouteille de la dégustation. Elle aurait logiquement dû venir plus tôt, pour permettre de l'apprécier au mieux. Comment allait-elle se comporter derrière ces 4 grands vins blancs à forte personnalité? Changement de couleur, donc, et passage au rouge, mais un rouge orange tuilé. Le nez est fin, délicat et complexe: orange confite, brioche, un rien terreux. La bouche est d'un soyeux rare, comme une étoffe délicate. Une pointe de menthol pour la fraicheur, une finale sur l'orange amère et le cacao. Le fond de verre est particulièrement envoûtant, sur le tabac blond et le pomelos. Un ange passe... Finalement, Dieu existe. Il s'appelle Camille Loye. Un 69 d'équilibriste, parfaitement extatique.

 

IMGP0131.JPG- Pouilly-Fuissé 2003 Clos Reyssié, Domaine Valette: retour au blanc pour une bouteille magistrale, alliant fruité, puissance, minéralité et richesse. Un nez d'une exquise finesse et d'une grande complexité. En bouche, la profondeur d'un grand vin, élevé longuement en fût (pas loin de 60 mois). L'effet millésime n'existe plus à ce stade de perfection.

 

IMGP0133.JPG- Pommard Premier cru 2001 Pézerolles, Domaine de Montille: robe rubis, nez qui pinote, sur la cerise griotte, très charnel. Le grain est fin, serré mais soyeux, avec des petits tanins finement enveloppés. Petite pointe d'amertume finale, mais beaucoup de finesse pour ce vin situé plutôt du côté de Chambolle par la majorité des dégustateurs. Très belle bouteille.

 

IMGP0134.JPG- Côte rotie 1997, Domaine Jamet: robe sombre, homogène. Nez très poivré, lardé, tapenade, évoquant sans nul doute la syrah septentrionale. En bouche, du fruit, de la fraicheur, de la chair, de la sève. P..., c'est bon, ça! Ouvert, fin, riche et puissant en même temps, la quintessence d'une grande syrah!

 

IMGP0136.JPG- Klein Constancia 2002, Vin de Constance, Afrique du Sud: robe dorée, nez muscaté, litchi, menthol. Très aromatique (trop?), il finit sur le sucre, ne laissant pas la bouche parfaitement fraiche. 80% muscat de Hambourg, 20% chenin, c'est une vraie curiosité, à défaut d'être le grand liquoreux que l'on serait en droit d'attendre.

 

IMGP0138.JPG- Coteaux du Layon-Faye 1997 L'Aubépine, Domaine des Sablonnettes: robe abricot, nez typique de chenin, mûr et bien fruité, avec une pointe carbonifère. Finale acidulée sur le graphite, belle fraicheur, grande longueur. Superbe!

 

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Grande soirée, grandes bouteilles, mâchon amélioré, à la hauteur des bouteilles, le Père Noël est bel et bien passé aux Jardins ce soir-là. Le retour fût un peu laborieux, pour cause de tempête de neige, mais se déroula IMGP0144.JPGfinalement sans encombres, la majorité des automobilistes bien disciplinés ayant IMGP0142.JPGrespecté les consignes de ne pas prendre leur véhicule. Vivement l'année prochaine aux Jardins!

 

 

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Olif

 

Commentaires

  • Buveur d'étiquettes va !! (bon, je t'en devais un ;-))
    On dirait une dégustation de François Audix en plus jeune !!
    A 2 quilles près, je risquais le plagiat...
    PS : J'ai vu Stéphane qu'une seule fois et je suis pas loin de penser
    qu'il doit faire un bon 45, voire plus...

  • Buveur d'étiquettes, oui, mais à l'aveugle! Et les étiquettes, Stéphane espérait inconsciemment qu'elles se feraient ramasser par les bouteilles moins prestigieuses. Partiellement vrai, parce qu'on n'a pas des goûts de luxe aux Jardins (on serait plutôt du genre "nature") mais elles furent loin d'être disqualifiées complètement!

  • Sacré veinard !!! Rien que pour le Camille Loye, j'aurais aimé être là!!! Mon plus vieux (en fait tous ceux que j'ai goutés ou achetés) ne remonte qu'au milieu des années 80...

  • Pas facile la brochette :) Le 97 de Jamet me titille depuis quelques temps chez un pote caviste, ça me conforte, elle va être sacrifiée...
    Et au passage, je suis bien content de cet équilibre entre etiquettes et autres... Pas de vérité faites d' avance et c est toujours bon de le vérifier !!

  • Incroyable... Krug fait du vin ?
    http://www.krug.com.br/delivery-de-chopp-em-belo-horizonte-e-toda-regiao-de-bh/

  • Une très belle dégustation, même sans Alsace ! Pas trop dosé ce crémant Tissot ? Je ne vois pas en quoi le champagne doit être une référence, c'est juste une région de production. Ton crémant utilise la méthode dite "champenoise", si ce n'est le vil marketing et business, il aurait tout autant le droit de s'appeler champagne ! Combien de crémant d'Alsace tiennent la dragée haute à bon nombre de champagne ? Beaucoup plus que la croyance populaire ne se l'imagine.

  • Sauf que pour Franz, boire un vin de Constance de 2002 est un sacrilège et donc normal qu'il soit encore tant sur le sucre. Pour le Krug, étonnant que sa bulle ne soit pas plus vive. 98 c'est pas la nuit des temps non plus pour ce type de champagne. Le jour de l'An, j'ai bu un Dom Ruinart 93 (non carafé) dont la bulle était encore bien présente même si pleine de paresse. Bravo pour cette dégustation qui fait néanmoins rêver...

  • Le crémant était extra-brut, Arrakis (tu utilises combien de pseudos différents, Phil?), donc pas trop dosé, non. Le Champagne reste la référence en matière de bulles, plus personne n'y peut rien, désormais. La faute à Dom Pérignon! Le passage en carafe sur les vieux Champ a quand même un sacré effet délétère sur la bulle, même si, en l'occurrence ce n'est pas gênant.

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