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Green was the color of his nose

Le Nez dans le vert, le grand barnum des vignerons bio jurassiens, vient de clôturer sa huitième édition, la quatrième au château de Gevingey, sud Revermont. Une organisation repensée, pour rendre la dégustation plus pratique et fonctionnelle. Les vignerons ont abandonné les différentes ailes du château pour investir un chapiteau érigé dans la pelouse et devenir ainsi le premier vinicircus jurassique.

Une nouvelle organisation avec quelques inconvénients, mais également pas mal d'avantages, et non des moindres. Tous les vignerons se sont regroupés en un seul endroit, dans une double configuration circulaire, interne et externe, favorisant la circulation entre les stands et permettant, en deux tours de piste, d'avoir un aperçu d'ensemble de tous les participants. Pratique! Pénombre relative, bruit assourdissant et transformation rapide en champ boueux (la rançon de l'affluence et, donc, du succès) sont à inscrire au registre des (petits) inconvénients, ne permettant pas une dégustation pour tous dans des conditions optimales. Mais ce caractère un peu "roots", rappelant le Vinicircus breton de la première époque, ne manque pas de charme et n'est pas fait pour me déplaire. Une nouvelle réussite, donc, même si chacun pourra y aller de son petit bémol, qui confirme le succès grandissant des vins du Jura à l'étranger (comprendre par là tout ce qui est situé en dehors d'une surface grosso modo superposable au département numéroté 39).

La dégustation s'est effectué en jour bleu, un peu comme si on avait retiré le jaune du vert, ce qui est à la fois paradoxal et pas banal. Toutes les photos à suivre sont l'œuvre de ©Jérôme Genée, photographe "officiel" du Nez dans le vert et auteur d'Instants de vignes, un recueil de photos biodynamiques jurassiennes, qui fait la part belle à quelques-uns des vignerons présents.

Petit tour d'horizon non exhaustif du chapiteau, en commençant par les petits nouveaux, qui, en matière d'expérience, ont déjà parfois un peu de bouteille.

En commençant par André-Jean Morin, du domaine de la Touraize, en Arbois. Ancien coopérateur établi en 2015, en conversion bio depuis 2016, il n'a que des 2017 à présenter. Grosse claque! Et il a des sacré paluches, André-Jean. Tout est bon, avec un poulsard La cabane, à mettre sur le chien, tant il est à tomber à la renverse.

le nez dans le vert,gevingey,jura

Damien Courbet a repris le domaine familial de Nevy sur Seille en 2011 et l'a progressivement converti entièrement en bio. En attendant son premier Château Chalon organique, on peut encore goûter à un rare poulsard en sursis. Des vieilles vignes plantées sur les marnes grises du Lias, en AOP Château. L'arrachera? L'arrachera pas?

 

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Guillaume Overnoy, en arrière-plan, est venu présenter quelques vins d'Orbagna, en attendant ses bières. Une nouvelle corde à son arc, pour pallier aux millésimes de disette, comme 2017, où il a gelé à quasiment 100%.

 

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Ce n'est déjà plus un nouveau du salon depuis longtemps. Mais il y a quelque temps que je n'avais pas dégusté. Nous y voilà! La France enivrée te salue, Julien Mareschal! Toi et tes vins de Pupillin, qui se goûtaient merveilleusement bien.

 

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Orange was the color of the dress of one of his wine. Not the ploussard, not the Cote de Feule, but a skin contact savagnin. They are all pretty wines. So good. Thanks for all, Patrice Hughes-Béguet.

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Loreline Laborde, en plus de faire du trousseau par amour des chevaux, est une héroïne de papier qui fait des podcasts. Rien à voir avec la Laureline de Valérian, agent spatio-temporel, mais elle est l'un des personnages clés du deuxième tome d'Un grand Bourgogne oublié, épatante BD de Manu Guillot, Hervé Richez et Boris Guilloteau. Cette nouvelle aventure fait la part belle aux vins et aux vignerons jurassiens. Une totale fiction avec des personnages réels jouant leur propre rôle romancé. Le trousseau de Loreline, c'est aussi un peu de Terre à boire, une émission qui prend le temps de s'attarder tout un mois sur une région viticole. En février, c'était le Jura. Et c'était bien. Au Nez dans le vert, Loreline était l'une des rares à faire goûter des vins oxydatifs. C'était bien aussi. Parce que le Jura, c'est aussi le pays des grands blancs oxydatifs, même quand ils ne sont pas jaunes. Il ne faudrait pas que cette tradition et ce savoir faire se perdent complètement dans l'ouillage systématique, au grand dam de certains restaurateurs de montagne, amateurs de beau et de bon, Anversis et contre tous.

 

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Le sage Philippe Chatillon peut continuer à se friser les moustaches qu'il n'a plus depuis longtemps. Ses vins continuent à gagner en précision avec le temps. Si le pinot noir 2013 paraissait un poil fatigué, les 2016 et 2017 goûtaient à la perfection. Le Sage Vagnin, descendant de la défunte cuvée S du domaine de la Pinte, dont il était le géniteur, élevé en fût neuf, n'arbore pas pour autant un boisé trop marqué.

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On ne présente plus Fanfan Ganevat, évidemment. Et on ne parlera même pas de ses vins, produits en quantité infinitésimale sur le millésime 2017, pour cause de gel dévastateur. On sera juste curieux de goûter une nouvelle fois en bouteille ses déclinaisons de merlot, syrah, grenache vinifiées pour le compte de son négoce, et, bien sûr, non présentées sur le salon. Il a fallu aller les dénicher à la Combe de Rotalier en after. On ne s'est pas fait prier.

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Après cette dernière édition, les vignerons jurassiens peuvent avoir le sourire, à l'image de Stéphane Tissot, co-président de l'association du Nez dans le Vert avec Jean-Étienne Pignier. Et ce, pas uniquement parce que le chapeau de Philippe Bornard, dit le Blet, menaçait de s'envoler.

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Quand le Nez dans le vert se met au bleu, c'est un peu un remake de la Piste aux étoiles. Si la pluie a en grande partie épargné le salon (et on ne peut que s'en féliciter), la température extérieure n'était pas des plus clémentes. Vous pourrez constater sur la photo ci-dessous que Mme Olif a toujours son poil d'hiver. Moi aussi, d'ailleurs.

 

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P.S.: cliché pris lors d'une rencontre fortuite avec Alison, jeune et mignonne blogueuse bourguignonne, qui a la vigne devant soi.

 

P.S.2: Un grand Bourgogne oublié, aux éditions Grand Angle

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Commentaires

  • Bravo olivier, beau résumé de ce qui ne peut que se vivre ... c'était ma 1ère, ce ne sera pas mas dernière !!!!

  • Je vois que ton dépucelage jurassien s'est bien passé, alors. On t'attend de nouveau de pied ferme.

  • Ravie de découvrir ce cliché en fin d’article ! Merci pour tes mots. Je me rends compte que je n’ai donc goûté (presque) aucun des vignerons cité par tes soins...
    Une bonne raison pour revenir cirquer dans les parages.
    Au plaisir de

  • Tu reviens quand tu veux, Alison. Le Jura recèle de trésors...

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