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L'appel du vin nature

Que n'a-t-on déjà pas écrit sur le vin nature? Et qui n'a déjà pas écrit sur ce sujet? Plein de gens, finalement. Une brèche s'est ouverte il y a une petite décennie. Elle est en train de s'élargir. Faut-il pour autant s'y engouffrer et entraîner toute une foule de suiveurs qui n'auront pas nécessairement de la suite dans les idées? À moins de finir par les convaincre que la vérité est ailleurs que dans le monde du vin conventionnel? L'appel du vin nature? I want to believe...

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Pour s'initier et les découvrir, un minimum de lecture s'impose avant de passer à l'acte. Cette bien-nommée collection d'Actes Sud s'impose. Je passe à l'acte. En matière de vin bio et nature, il ne faut surtout pas se gêner. Olivier le Naire a eu le nez (et sans doute aussi les nerfs) pour proposer des clés permettant au novice de mieux connaître, avant de les apprécier, ces vins que l'on dit nature. Un petit ouvrage didactique et simple à appréhender avant de se lancer dans le grand bain nature. Le petit plus, ce sont les illustrations de Zoé Thouron, dont la boîte Glougueule nous régale depuis un certain temps de bien jolis dessins autour du pinard. Et puis, un ouvrage qui recommande la lecture du Blog d'Olif pour parfaire sa connaissance du sujet ne peut pas foncièrement être mauvais.

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Deuxième palier, après le passage à l'acte initiatique, entendre l'appel du vin. En dolby stéréo sur grand écran. Ça en jette! Wine calling, de Bruno Sauvard, c'est un docu brut de cuve, sans sulfites ajoutés. La bande-son qui manquait au vin nature. Avec, dans leur propre rôle, une jolie brochette de vignerons du Roussillon: Loïc Roure, Stéphane Morin, Jean-François Nicq, Yoyo, Mickaël Georget, Sylvain Respaut, Olivier Cros et Jean-Sébastien Gioan. Un casting de premier choix que l'on accompagne sur une petite année dans leurs travaux à la vigne, pendant les vendanges, à la cave et sur les salons. Pas n'importe quel salon, d'ailleurs. Le plus beau, le plus iodé, le plus beurré, le plus salé. Le plus rock, aussi. Vini Circus soi-même, la grande marée printanière du vin nature qui se tient tous les ans en Bretagne romantique. Ambiance celtique non assurée. Du coup, on croise sur l'écran plein de copains et de copines à la langue bien pendue, qui y lèvent leur verre à la santé des purs jus qu'ils adulent. Fleur Godart et Justine Saint-Lô, évidemment, qui connaissent ces vins du bout de leurs papilles et de leur plume, Antonin Iommi-Amunategui, le plus glou des guides es vins naturels (ne l'oubliez pas, SVP!), Olivia (Wo)Mann (do wine), qui tchatche le raisin comme personne. Pour la petite histoire, j'ai une nouvelle fois raté mon examen de passage devant la caméra, ayant été coupé au montage, après avoir tourné une scène dans laquelle je ne me rappelle plus bien ce que j'ai pu dire comme connerie non cinéphile. Malgré cela (ou peut-être à cause?), ce Wine Calling casse la baraque. Le vin nature, ça rocke, ça swingue, ça vit, ça cause, tout en restant abordable pour le néophyte. Vignes, raisins, vinifs, terroirs, tout y passe. Une tranche de vignes qui donne envie. De boire, de comprendre les motivations de ces vignerons, d'adhérer à leur démarche. Et, au final, ça donne soif. De vin, de vie, de liberté. La musique, omniprésente, colle au propos. Fait partie intégrante du film et de la vie de ces défricheurs de parcelles, accrochés à leurs vieux ceps que, bien souvent, ils ont sauvés de l'arrachage en venant s'installer ici comme néo-vignerons. Dans ce Roussillon viticole sinistré, devenu le nouvel eldorado des vignerons nature, ce qui devrait lui permettre de survivre. Un film à la gloire de ces vignerons qui ne la cherchent pas pour autant. Ils sont juste là pour faire le vin dont ils ont envie. En boire, sans avoir trop mal à la tête, et en faire profiter ceux qui soutiennent leur démarche collective. Et ça, ça fait du bien*! 

 

Wine calling sera sur les écrans le 17 octobre. Un film à ne pas manquer, un verre de bon glou à la main.

 

 

 

* comme dirait Vincent Wallard, vigneron nature à quatre mains qui fait du vin en Loire et en Argentine.

 

Commentaires

  • Hâte de voir ce film, wine calling avec un bon vin en dégustation... titre du film très clach : london calling

  • Bonjour,
    Vu le film hier soir à Narbonne dans une salle pleine . Moment très agréable et le réalisateur Bruno m'a paru très honnête et convivial. Il a rencontré une bande de copains et il ne veut pas opposer les vignerons conventionnels, bios, nature, etc entre eux. La bande son est un peu forte mais elle dynamise le film.
    A ne pas rater.

  • J'ai découvert hier Wine Calling au festival Atmosphères de Courbevoie, lors d'une projection- débat où j'étais invité à commenter le film. En voyant ces images, même impression de fraîcheur, de vigueur ( Rimbaud parle de "vin de vigueur" dans Ma bohème, et c'est tout à fait ça) que toi lorsque j'ai vu ces images. Ensuite, nous nous sommes retrouvés à une grosse cinquantaine pour une dégustation commentée par ma pomme d'un clos Troteligotte (beau Cahors gentiment costaud, pas nature mais en biodynamie). Et l'on a retrouvé cette même ambiance nature, sympa et festive du film ( la musique en moins, hélas !). Amateurs de vins authentiques, unissons-nous !
    PS : Merci pour le mot sympa sur mon bouquin, Olif. J'inaugure cette semaine avec un papier sur Wine Calling mon blog intitulé C'est ma tournée sur le site du journal suisse Le Temps. J'espère qu'avant de nous rencontrer ( ca arrivera bien un jour !) on aura l'occasion d'échanger par blogs interposés.

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