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  • Homme blanc couper du bois…

    …hiver sera rude!

    Jeudi 24 novembre 2005. Un froid polaire, sec et ensoleillé sévit sur le Haut-Doubs depuis une bonne semaine. 4ème jour rouge consécutif sur Tempo! Depuis le temps que ce cerisier malade et non productif me bouche la vue, je me décide à empoigner la tronçonneuse. Bûcheron, cela ne s’improvise pas, mais je réussis à lui faire the coupe, sabot de zéro, plus rien ne dépasse! Et le tronc débité en bûches de 33, prêtes à mettre dans la cheminée! Et tout ça sans me blesser, s’il vous plaît!

    Bien m’en a pris! Le lendemain, 25 novembre, jour de la Sainte-Catherine, 15 cm d’une fine poudreuse tombée dans la nuit recouvrent le sol gelé. «Homme blanc couper du bois, hiver sera rude!», dit le grand chef indien, qui est un sage, et moi aussi, par la même occasion. La saison de ski s’annonce bien, pourvu que ça dure!Dsc02508

    Pour fêter ça, Novelin 2002, de la Maison de Rose, servi bien frais sur ma terrasse enneigée. Et toujours aussi bon!

    Elle est pas belle, la vie, dans le Jura?

    Olif

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  • Bienvenue dans la Maison de Rose!

    Saint-Lothain, petit village des Côtes du Jura, proche de Poligny, est abreuvé par dix-sept fontaines, réparties dans les différentes rues, dont la fontaine de Rose, adossée à la Maison de Rose, dans leDsc02469 quartier de Rose, juste en bas de l’église. Mais qui donc est cette Rose? Les supputations vont bon train et on se plaît à l’imaginer ancienne bonne du curé de Saint-Lothain, mais en fait rien n’est certain. A-t-elle eu la chance de connaître Charles Sauria, le plus illustre enfant du village, qui a eu un jour une illumination en frottant un bâtonnet soufré sur un grattoir, inventant du même coup l’allumette à friction?

    Saint-Lothain, célèbre pour avoir accueilli la Percée du Vin Jaune 2005, un bon cru, tant du point de vue météo que pour la qualité du millésime du vin mis en perce ce jour-là.

    Si l’eau de la fontaine de Rose est potable, un fait qui mérite d’être souligné car de plus en plus rare dans les villages, le vin de la Maison de Rose l’est également, voire plus.

    Une petite propriété de 2,5 ha, une maison plus qu’un domaine, de création récente (2000) et dirigée par Dominique Grand, qui a choisi de voler ses propres ailes en laissant sa place au sein du grand Domaine Grand basé à Passenans et dont la production remplit les étalages de la grande distribution.

    Cette maison, qui a vocation a rester petite (un comble pour un Grand?), offre une gamme plutôt restreinte de vins mais dont l’élevage est fignolé, peaufiné, bichonné, résolument moderne en privilégiant l‘ouillage systématique et les vinifications parcellaires.

    Le terroir de Saint-Lothain est  argilo-calcaire, situé à flanc d’une petite colline,  exposé diversement. Dominique Grand cultive essentiellement deux parcelles donnant leur nom aux différentes cuvées: Saugeot et Novelin.

    La dégustation s’est effectuée en compagnie de Dominique Grand et a porté sur les vins en bouteille, actuellement commercialisés.

                                            

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    Côtes du Jura Saugeot 2002, Chardonnay

    Vif et tendu, minéral, avec des notes de pierre à fusil, il possède une longue finale acidulée.

    Côtes du Jura Saugeot 2003, Chardonnay
    Le nez est plus riche, fruité, mûr. L’attaque est enrobée, la bouche est plus grasse et moins minérale qu’en 2002, et la finale possède un peu d’amertume.

    Côtes du Jura Novelin 2002, Savagnin
    Une cuvée ouillée resplendissante, au nez très mûr, sur les agrumes, et présentant une petite note salée en finale. L’acidité est superbe, le vin est tendu, frais, gouleyant.

    Côtes du Jura Novelin 2003, Savagnin
    Plus convaincant que Saugeot dans ce millésime, il ne présente pas de déficit en acidité malgré sa grande maturité et son registre aromatique de foin coupé.

    L’école Buissonnière 2004, Vin de Table
    Une vendange tardive de Savagnin à l’équilibre demi-sec, possédant de la nervosité, de la légèreté, avec une acidité parfaitement intégrée, recherchant l’expression rafraîchissante du cépage. Du fruit mis en bouteille! Gourmand, séducteur, un vin coup de cœur!

    Côtes du Jura Vin de Paille 2001

    Un équilibre sur le fil entre acidité, sucre, notes oxydatives de fruits secs et fraîcheur. Très beau.

    Macvin
    De couleur très claire, il est soutenu par une belle acidité qui « amortit » son côté marc dans la longueur. Un beau Macvin!

    Le domaine produit également un vin rouge non goûté ce jour-là, mais les blancs constituent véritablement un excellent achat. Coup de cœur pour les vins issus de savagnin, dont l’acidité est magistrale, d’une grande droiture. De quoi largement voir la vie en Rose!

    Olif

  • 1991, millésime du siècle précédent à Bordeaux?

    Au vu de la dégustation de ces deux bouteilles, on serait en droit de se poser la question! Probablement des exceptions, comme il en existe dans tous les millésimes "difficiles", mais la confirmation de la supériorité de certains terroirs à d'autres, géologiquement et climatiquement (Sociando n'a pas gelé en 91, du fait de sa situation proche de la Gironde) et du talent de certains vinificateurs.

    Château Sociando-Mallet 1991*****
    Une robe qui fait son âge, mais homogène et pas trop tuilée, avec une brillance conservée. Le moins que l’on puisse dire, concernant le nez, c’est qu’il est tonique et épanoui: un peu sous-bois, mais pas trop, un peu champignon d’automne, de ceux qu’il fait bon ramasser et humer, et puis des notes plus classiques de cigare, des effluves de Havane avant qu’on ait commencé à le fumer, et enfin, malgré tout une petite note fumée! Qui a osé allumer son cigare pendant que je dégustais? Tout ceci est en fait assez délicat. La bouche, aux tanins bien fondus, possède encore de la vigueur, sans le moindre creux. Et va droit devant! Et s’installe dans la durée!
    Presque un vin d’école, parfaitement harmonieux, délicat et féminin, probablement parce que le millésime s’y prêtait (encore fallait-il savoir l’apprivoiser, car il ne s‘agit ici aucunement de dilution), à maturité optimale, mais que l’on peut attendre encore sans problème, son histoire étant loin d’être terminée! Ça tombe bien, il m’en reste encore une ou deux! Et je n’hésite pas un instant à lui attribuer 5*, en valeur absolue. Cette bouteille est un vrai petit miracle!

    Château Cos d’Estournel 1991*****
    1991, millésime du siècle? Après un époustouflant Sociando-Mallet, voilà que Cos pointe son nez et on pourrait presque y croire! D’une élégance et d’un classicisme rares, raffiné jusqu’à la dernière goutte, ce vin semble toujours sur la pente ascendante et cela paraît presque surprenant! La vigueur d’un jeune homme qui ne semble pas avoir souffert d’une naissance difficile!Encore plus abouti que Sociando, mais peut-être un peu moins épanoui. Il devrait aller plus loin!

    Olif

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  • Quarts de Chaume 2002, Château de Suronde

    Dsc02476La robe est joliment dorée, comme une botte de paille en plein été. Le nez est d’une grande pureté, confit, botrytisé, et en même temps d’une grande minéralité. La bouche est droite, pure, sur le zeste de fruits confits, citron et orange, à la manière d’un florentin, mais sans le chocolat. Un équilibre éblouissant, d’une fraîcheur intense. Si j’avais été seigneur moyen-âgeux en Anjou, je me serais battu pour en avoir, de ce « quart de la récolte pendante sur le revers du coteau exposé au midi», et particulièrement dans ce millésime 2002,Dsc02478 l’antepénultième de Francis Poirel au Château de Suronde. Souhaitons-lui bonne chance pour la suite, et également bonne chance à son successeur qui devrait travailler dans le même esprit.

    Olif

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  • Devinez le thème…aux Jardins!

    Jeudi 17 novembre 2005. Soirée à thème aux Jardins de Saint-Vincent, comme tous les mois. Pas la foule des grands jours, mais l’ambiance est toujours aussi sympathique. Il faut dire que le thème du mois est…à deviner! Mais quel peut-il bien être, en ce troisième jeudi de novembre? Est-ce pour cette raison que le tableau noir est resté désespérément vierge?

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    Beaujolais Nouveau Pierre-Marie Chermette, Vissoux, Les Griottes 2005
    La robe est plutôt colorée, éclatante, comme c’est le cas sur beaucoup de 2005. Le fruité est archétypique, gamay, Beaujolais aussi, avec des notes de griotte, obligé! Concentré, rond, charnu et sincère.

    Touraine Primeur 2005, GAEC Mérieau, Saint Julien de Chédon
    Nez un peu plus complexe, avec du fruit, de la châtaigne, un côté balsamique lié à la présence probable de volatile. La finale est accrocheuse, avec des petits tanins croquants, et une sensation végétale. Plutôt séduisant.

    Beaujolais Nouveau Jean Foillard 2005
    Une nouveauté chez Jean Foillard, qui à ma connaissance ne proposait pas de vin nouveau antérieurement. Le nez est expressif, un peu sauvage et végétal, mentholé, sur la rhubarbe. La bouche possède une acidité bien marquée, de la fraîcheur, et surtout une grande droiture. Un très bon fond qui mérite peut-être une petite garde de quelques mois pour harmonisation.

    Beaujolais Nouveau Château Cambon 2005
    Une cuvée vinifiée par Marcel Lapierre qui est l’un des 3 propriétaires du cru. La robe est très claire, rubis, virant légèrement sur la pelure d’oignon, et offre le spectacle d’un ballet de voltigeurs à l’agitation du verre. Le nez est tout fruit, du raisin à croquer, avec une petite pointe de gaz qui lui donne une grande « schloucabilité », un néologisme employé par certaine personne de l’assemblée et que l’on pourrait traduire par « slurpabilité » ou encore « buvabilité ». C’est un vin de grand plaisir immédiat dont le côté nature ne peut que me séduire.

    Beaujolais Nouveau Pierre-Marie Chermette, Vissoux, Vieilles Vignes 2005
    Le nez est élégant, presque fermé, dévoilant quelques petites notes de fruits rouges. La trame est serrée, dense. Il possède de l’allonge et de la consistance, mais presque trop pour un vin primeur. Un peu fermé et pas encore épanoui, il est à attendre, presque un comble pour un vin nouveau.

    Gamay teinturier d’Arbois 2005

    Quelques pieds de ce vieux cépage ancestral jurassien traînent encore de ci de là! La robe est burlat, d’un éclat soutenu. Au nez comme en bouche, c’est du brutal! Pas un vin de femme! L’acidité est impressionnante, enveloppée dans une matière non dépourvue de gras. De la longueur, mais surtout une astringence finale assez marquée. Un vin rustique, non destiné à la commercialisation, intéressant à goûter, à l’image du vigneron qui nous l’a gentiment fait découvrir: bourré de défauts, mais on l’aime bien quand même!

    Après cet intermède, place à Maître Jean-Claude et à la restauration, qui sera pour l’occasion totalement à l’unisson de la soirée: un copieux « Lyonnais », saucisson à cuire, cervelas pistaché et poitrine accompagnés de pommes de terre. Un plat nécessairement destiné à être servi avec un Beaujolais! Ou comment faire de cet événement ultramédiatisé et un peu surfait (la sortie du Beaujolais Nouveau) un vrai bonheur, authentique et sincère.

    Olif