Retour à Leytron pour une expérience inédite, une verticale de Syrah du Valais, un des cépages du renouveau valaisan! La Syrah, le cépage emblématique des Côtes du Rhône septentrionales, a tout pour bien faire, en Valais: le Rhône, encore plus septentrional qu’en Côte Rotie, des coteaux abrupts, du soleil, et des vignerons passionnés par ce cépage. Gilles Besse, étroitement associé aux destinées de la maison Germanier Bon Père, de Vétroz, nous a rejoints à l’Oenothèque de Leytron pour commenter cette belle dégustation de Cayas, la Syrah prestigieuse de la maison, élaborée par assemblage des plus beaux raisins des trois plus beaux terroirs du domaine.
Cayas 2004
Un échantillon tiré sur cuve, dans une phase de jeunesse peu expressive, mais dans lequel on devine quelques relents épicés et poivrés. A revoir dans quelque temps.
Cayas 2001
Robe déjà à peine évoluée, arômes de pétale de rose, de fumée, de suie, avec une petite touche empyreumatique chocolatée. Un vin à dominante florale bien typé syrah, à la structure tannique aimablement fondue.
Cayas 2000
Dans un style superposable, mais un peu moins réussi que le précédent, parce que le fût transpire, au travers de notes légèrement boisées. La finale est un poil chaleureuse.
Cayas 1998
Nez complexe, teinté d’évolution, balsamique, chocolaté. Bonne assise tannique bien lissée, à point! Beau vin!
Cayas 1995
Robe sombre, terreuse, trouble, évoluée. Nez épanoui et complexe, sur le pruneau, la truffe, l’olive noire. Encore bien du peps et de la séduction! A peine éclipsée par un sparring-partner de dernière minute et d'envergure, un Côte Rotie 1991 de Jamet. Pas cool pour cette très belle Cayas 1995, de lui faire affronter un tel client. Mais il faut reconnaître qu’elle s’en est tirée avec les honneurs!
Pour rester dans l’ambiance Bon Père, et avant d’aller se restaurer deux étoiles, un passage par le
caveau du domaine à Vétroz nous permet un rinçage apéritif de gosier avec un Fendant, si ce n’est deux! Les Terrasses 1992, bouchées à vis, démontrent avec éclat les capacités de garde de ce cépage, même dans ces conditions expérimentales. Complexité, fraîcheur, minéralité, et, de façon surprenante, persistance d’un peu de carbonique, qui témoigne de la bonne étanchéité de la vis! Le Grand Cru Balavaud 2003 ne démérite pas, gardant également beaucoup de fraîcheur. Les deux vins ont remporté la Coupe Suisse du Chasselas, chacun à leur époque!
A suivre…
Olif