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alice et olivier de moor

  • Bel Air, Clardy, Rosette, Alice, Olivier, de Moor and more...

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    Pour rencontrer Alice et Olivier de Moor dans leur antre de Courgis, il faut pousser la grosse porte en bois de la cave avant d'ouvrir une à une toutes les autres portes qui se présentent devant soi. On traverse ainsi une haie d'honneur de fûts où vieillissent quelques-uns des blancs les plus magiques du secteur. Celui qui n'a encore jamais goûté à un Aligoté Vieilles Vignes du domaine ne peut connaître le plaisir ultime lié à ce cépage, sans avoir besoin de le noyer dans un flot de liqueur de cassis pour mieux le faire passer.

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    Véritable enfant du cru, comme son nom ne parait pas l'indiquer, Olivier de Moor a gardé des souvenirs de jeunesse cuisants de lendemains de Saint-Vincent locale. Sa rencontre avec Alice Vivant, jurassienne au nom prédestiné pour s'unir à lui, l'a renforcé dans sa volonté de produire des vins plus respectueux du terroir du chablisien. Totalement démasqué, il est à l'origine de quelques-uns des vins les plus excitants du chablisien. Du côté de Chitry, d'abord, une appellation méconnue qui jouxte Saint-Bris et Irancy et où l'on fait un bon Bourgogne, quand on y trie bien. Sur Courgis, village du chablisien, son coteau le plus représentatif, c'est celui de Rosette, un toboggan constitué de terres blanches du kimmeridgien et de terres brunes du portlandien, plus argileuses et riches en éboulis et autres ammonites, parfois de belle taille. Bel Air et Clardy sont deux parcelles aux caractéristiques opposées, qui se fondent avec harmonie dans la bouteille. Bel Air sans Clardy, c'est comme Laurel sans Hardy! Un complément indispensable. Reste L'Humeur du temps, initialement destinée à être changeante. Sauf que le vin a trouvé son style et son équilibre, de millésime en millésime. Et si l'humeur du vigneron reste fluctuante, celle du vin varie beaucoup moins que prévu.

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    Quand il avance masqué, le Vendangeur, aux envies d'ailleurs, produit quelques vins de négoce. Uniquement du blanc, c'est plutôt son affaire. En 2013, il y aura du viognier ardéchois, en provenance de chez Gérald Oustric. Un style différent du Chablis, évidemment, mais un bon viognier qui fait plaisir à boire. Et que l'on pourra dégoter sous l'étiquette du Vendangeur masqué.

     

    Olif

     

    P.S.: Chablicalement vôtre, c'est la devise d'Alice et Olivier, scandée par François Hadji-Lazaro, sur fond d'album de photos de famille égrené façon Amicalement vôtre sur la page d'accueil du site du domaine.

     

    P.S.2: le bar-tabac de la rue des Martyrs ne date pas d'hier, mais le prochain album de Pigalle sera dans les bacs le 10 février. C'est demain. Vivement demain, alors.

     

  • Quintessence d'Essence des Sens

     

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    Grande journée de dégustation bourguignonne et biologique organisée par Muriel Deléger au Hameau de Santenay le Haut, L'Essence des Sens, off officiel satellite des Grands Jours de Bourgogne, a eu la décence d'inviter le Jura à la fête. Uniquement des vignerons "bio", dynamiques, parfois biodynamiques. En conversion pour certains, mais déjà convertis aux idées avant d'être officiellement certifiés.

     

    Impressions furtives ...

     

     

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    - Une découverte scintillante: Champ d'étoiles. Ou comment un couple belge motivé vient biodynamiser le Sud-Revermont en reprenant le domaine Richard Delay à Gevingey. 2008 est leur premier millésime, 2010 sera déjà certifié. Un joli concept, des vins et des étiquettes qui ne le sont pas moins. Mention spéciale à un Pinot noir au fruité enjôleur et à la finale merveilleusement fruitée.

     

     

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    - Une bouteille impressionnante: "Le Clos", du domaine Guillot-Broux. Des vignes "franc-de-pied" replantées en 2001 sur la parcelle des Perrières. Une robe dorée, un nez pregnant, une bouche dense et profonde, une longueur interminable, une bouteille sidérante. Le reste de la gamme aussi, d'ailleurs. Avec les vins du cousin Julien, des Vignes du Mayne, découverts à la Dive, l'appellation Mâcon-Cruzille a de beaux jours devant elle.

     

     

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    - Une bulle nébuleuse: Née bulleuse, un pétillant rosé à base de gamay, ou quand le Beaujolais s'amuse. C'est rigolo et rafraichissant. C'est à Lachassagne (69) que ça se passe, chez Bernard Vallette. Avec deux "l".

     

     

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    - Une courbe séduisante: Chut ... Derain. Un aligoté pétillant qui épouse bien les formes pour se lover là où il faut.

     

     

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    - Un retour aux sources: le véritable Melon de Bourgogne is back home! Enfin, celui-là n'était jamais vraiment parti dans le Muscadet. Probablement les derniers pieds qui restent ancrés dans le val de Saône. Et ils se trouvent chez Guy Bussière. Tel un Phénix, il est fier de ses racines. Arpège en 2008, c'est un assemblage de Chardonnay et d'Aligoté, faibles rendements obligent.

     

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    - Et, probablement le meilleur pour la fin, deux Alices, au pays merveilleux des vins tendance "nature", De Moor et Bouvot, à Chablis et en Arbois. Des vins enchanteurs, à L'Octavin comme chez De Moor. Et deux superbes sourires en prime. Bravo les filles!

     

    Olif

  • VDV 24: papilles et molécules

     

    VendredisduvinVoici donc la 24ème session des Vendredis du vin, session pour laquelle il va falloir se plonger dans l'infiniment petit, à la demande expresse de François Chartier, célèbre sommelier canadien spécialisé en sommellerie moléculaire.

     

    Késako, la sommellerie moléculaire? :euh:

     

    En fait, c'est très simple, et je pense que l'on peut tous remercier François Chartier d'y avoir pensé pour nous. Pour faire encore plus simple, schématiquement, dans le vin, il y a beaucoup d'eau (eh, oui!, désolé si je brise le mythe du pochtron!),  un peu d'alcool et tout un tas de petites molécules. Pas des petits débris de cire ou de bouchon lorsque l'on a ouvert la bouteille comme un sagouin. Non, des trucs que l'on ne voit même pas à l'œil nu, des trucs microscopiques, voire plus, et dont certains ont bon goût et d'autres pas. Ces p'tites molécules, elles se regroupent dans différentes familles, voire plus si affinités. Elles sont à l'origine des différents arômes rencontrés dans les aliments d'une manière générale et dans le vin en particulier. Plus il y en a, plus l'aliment a du goût. Si en plus, on lui associe un vin qui possède les mêmes molécules, les sensations s'en retrouvent décuplées. Pour tous ceux qui ne disposent pas d'un chromatographe ou autre ustensile de ce genre à la maison, afin de décrypter tous les atomes de leur casse-croûte du midi, François Chartier a publié un livre destiné à l'apprentissage de base de la sommellerie moléculaire. A placer à mi-chemin entre la cave, le laboratoire et la cuisine. Et à compulser sans modération, ... quand il sera disponible de ce côté-ci de l'Atlantique. Pour l'instant, les frais de port à destination de l'Europe sont un peu prohibitifs!


     

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    Petit travail pratique suggéré à l'occasion de ces VDV moléculaires, l'alliance entre molécules mentholées (les "anisés") et Sauvignon blanc, qui appartiennent à la même famille. L'occasion de passer 5 bonnes minutes en cuisine, le temps de réaliser de succulents Filets de truite fumée au bois de hêtre,  marinade à l'Absinthe de Pontarlier. 5 minutes de boulot pour une bonne demi-heure à se rouler par terre de bonheur, le temps que ça marine un brin. Et le temps aussi de s'occuper un brin d'aneth. D'ailleurs, j'ai bien connu une fille qui s'appellait Annette. Un beau brin, Annette! Ses longs cheveux ne tombaient que rarement dans la soupe mais plutôt au bas des reins, dans le creux, là où ça fait beau. Ses petits seins fermes  se croquaient comme des tomates "cœur de pigeon". Et sa bouche avait aussi un goût anisé ... Mais je m'égare.

     

     

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    Annette, déstructuration anthropophage © Olif 2008


    Le plus délicat, ensuite, fut de passer à la cave. Deux bonnes heures de spéléo pour dénicher sous une pile la bouteille qui devrait conduire à l'extase moléculaire: un Sauvignon non boisé dont les composants volatils sont censés entrer en totale symbiose avec les anisés de l'aneth et de l'absinthe. Ce Sauvignon, une fois de plus, ce fut celui d'Alice. Et Olivier De Moor. Saint-Bris 2007. Au nez légèrement fumé, à la belle vivacité et à la finale acidulée. Quasi-fusionnel avec l'aneth pour une grande harmonie en bouche, ces deux-là étant faits pour s'entendre. Un véritable feu d'artifice moléculaire!

     

     

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    Saint-Bris, truite à l'aneth, absinthe de Pontarlier-Anis. Et voilà les petites molécules qui exultent!

     

    N.B.: pour la marinade des filets de truite: citron, huile d'olive du Clos des Fées et Absinthe de Pontarlier (François Guy). L'alchimie du bonheur dans l'assiette!


    Olif

     

    P.S.: Encore heureux qu'il n'ait pas fallu se taper la litière du minou avec le Sauvignon!

     

    P.S.2: le premier qui me dit qu'elle a 3 nénés cœur de pigeon, une fois déstructurée, l'Annette, je lui rétorquerai que c'est normal pour une Vénusienne. Et toc!



  • Celui d'Alice

     

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    Si je me réfère
    A mon gestionnaire
    Il est temps de faire
    La dégustation
    De ce vin espiègle
    Qui échappe à la règle
    Plus noble qu'un aigle
    Dans sa condition
    Ce vin c'est Rosette
    Chablis deux mille sept
    Un peu jeune peut-êt'
    Mais c' n'est pas un tort
    Car si on le déguste
    Il n'y a rien d'injuste
    On peut faire un must
    Du vin des De Moor

    C'est un vrai délice
    Y'a pas de notice
    Mais même un novice
    Sent la minéralité
    Y a sous sa pelisse
    Le climat de Courgis
    Entre deux épices
    Tendres acidulées
    Moi mon seul Chablis
    C'est celui d'Alice
    C'est de la réglisse
    Du petit sucrin
    Le vin des De Moor
    Est vraiment l'plus fort
    A la vie à la mort
    En boire jusqu'à demain

     

    Pas très difficile de faire un compte-rendu qui sorte de l'ordinaire, avec pareil vin et la complicité involontaire de Pierre Perret! Une petite familiarité avec Alice De Moor, que je n'ai pas encore le plaisir de connaitre, et qui, je l'espère, ne m'en voudra pas. Rosette 2007, c'est de la grande quille, et en plus, c'est naturel!

     

    Olif

     

    P.S.1: pendant que tous mes petits copains blogueurs vont mener la vie de château en Bordelais et se la couler douce à Vinexpo, je garde la maison. Beaucoup de boulot, mais je vais essayer de publier deux ou trois billets cette semaine. Des commentaires sur des bouteilles, finies les appréciations de revues pour l'instant!

     

    P.S.2: petit clin d'œil à Daniel-Etienne Defaix, à qui j'ai promis d'ouvrir un vin de Chablis pour le remercier de m'avoir souhaité un bon été, une bonne fête de la musique et ... quoi d'autre encore? Bon, ce n'est pas un des siens, mais c'est l'intention qui compte!

     

    P.S.3: demain, c'est encore celui d'Alice, mais Saint-Bris 2007, avec un truc à l'anis, parce que je m'essaie à la sommellerie moléculaire. Mais chuuut, c'est pour vendredi prochain!

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.