Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

domaine des grottes

  • VDV#41: 4 vins de mariage et 1 d'enterrement

    4_mariages_et_1_enterrement.jpg

     

     

     

     

     

    Vendredisduvin

    Grâce à Stéphanie UMDV (Un mets, dix vins), ce vendredi, on bulle. Sérieusement, sans faire les idiots, parce que c'est pour un grand évènement. Le mariage, sans déconner, faut pas rigoler avec ça. Pas un petit PACS vite fait entre deux portes, non une grande et belle cérémonie, avec Monsieur le Maire, Monsieur le Curé, les enfants de chœur, des filles et des garçons d'honneur, une grande robe blanche, une redingote et une cravate qu'on ne remettra jamais plus, des grains de riz, des cloches, une calèche tirée par un attelage de chevaux comtois pour parader en ville -soyons fous-, un concert de klaxons pour clamer sa joie et bien emmerder les riverains, une voiture balai "Just married" pour fermer le cortège et un pot de chambre peu ragoûtant à écluser à 5 heures du matin dans la chambre nuptiale envahie par une bande de soulots avinés tenant à peine debout et chantant à tue-tête. Oui, le mariage, c'est sérieux. Surtout l'apéritif. C'est à peu près le seul moment où les convives vont être tant soit peu à même d'apprécier ce qu'il y aura dans leur verre. Sauf évidemment la mariée, en larmes et peut-être déjà enceinte, se mouchant sans arrêt dans son bouquet de fleurs, et la belle-mère en extase devant sa fille et sa belle robe blanche, même si elle n'en finit pas de se demander ce qu'elle peut trouver à cet avorton aussi élégant dans son costume trois-pièces qu'un pingouin avec un palmier dans le cul, à la dérive vers les tropiques sur son iceberg miniature.

     

    1 mets, 10 vins, 4 vins de mariages et 1 d'enterrement, voire plus si affinités. La mise en bière, c'est celle de la vie de garçon (éventuellement de jeune fille, mais y a-t-il encore de vraies jeunes filles jusqu'au mariage?). Réglons leur tout de suite leur cas, aux funérailles. Ce petit con ne sait pas encore ce qu'il perd, il fanfaronne, voudrait encore une dernière fois voir toutes les filles du monde à ses pieds. La bouteille qui va bien pour fêter cet évènement, je n'en vois pas 50. The Péteux, from Alice et Charles, du domaine de L'Octavin, histoire de tirer définitivement un trait sur son passé de pseudo Dom Juan arrogant. Le 2011, fraichement dégorgé, est un peu plus sec que la version 2010. Il n'en gouleye pas moins, de quoi en boire des sapines avant de sombrer dans les bras de Morphée, mais pas ceux de Julie, Sabine, Rebecca, Charlotte ou Wilfried.

     

    IMGP9102.JPG

     

    Place au grand jour. Il fait beau, la table est dressée dans le jardin. Répondant à l'appel du ventre, les invités commencent à arriver, suivant patiemment en cortège le jeune couple de mariés qui n'arrête pas de roucouler en chemin. Les belles dames pestent parce que leurs talons hauts se plantent dans la pelouse, rendant périlleux le déplacement jusqu'au buffet. Les enfants courent et piaillent dans tous les sens tandis que les messieurs commencent à partir de francs éclats de rire en tapant sur l'épaule de leurs voisins. Ils réclament à boire. "On a soif!"

     

    DSC_0032.JPG

     

    À partir de là, les bulles coulent à flots! De la bulle douce et un peu sucrée pour les dames, afin de leur éviter de mettre de la liqueur de pêche dans le Champagne non dosé, et d'autres, un peu plus sauvages et colorées, pour les amateurs d'émotions fortes. Forcément, du poulsard! Sur leur petit nuage, les yeux dans les yeux, la mariée sert un verre de Champagne de Benoit Lahaye à sa grande brute nature. Il lui répond du tac au tac avec un Pétillant naturel de raisin du domaine de la Tournelle: "On zoue?". Et les voilà partis au domaine des Grottes pour gagner leur Petit coin de Paradis.

    Le plus difficile est à venir. Rester Fidèle, toute sa vie, y compris à Vouette & Sorbée. Une cuvée rare et un peu chère pour un mariage de 200 personnes, mais après la nuit de noces, en comité restreint, pour reprendre des forces, ce pourrait être une bonne idée.

     

    vendredis du vin,champagne,jura,pétillant naturel,domaine des grottes,un petit coin de paradis,on zoue?,domaine de la tournelle, domaine de l'octavin,vouette et sorbée,benoit lahaye

     

    Autre option possible et ultime solution de rechange en ce qui me concerne, retour en Jura pour découvrir cette bulle d'exception récemment sortie de la cave et du cerveau bouillonnants de Stéphane Tissot: BBF!  BBF, pour Bvieilles Bvignes Françaises? Non, ça c'est Kroug! BBF pour Bonne Bourre les Fiancés? Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher. BBF pour Bonnes Bulles Forcément? Ça coulerait de source, mais ce n'est pas ça non plus. BBF pour Bénédicte et Btéphane Ftissot? Non, retire tes doigts de ta bouche quand tu parles. BBF pour Blanc de Blanc élevé en Fût, alors! Du Crémant du Jura extra-brut haut de gamme, et pas de l'Alka-Seltzer. Élevage en fût, puis 52 mois sur lattes. Bulle fine, du gras et de la fraicheur, un vin complexe et riche, peut-être trop pour un apéritif de mariage, mais c'est drôlement bon. Un peu plus cher qu'un Crémant standard, évidemment. Mais quand il s'agit de passer un moment inoubliable...

    Vivent les mariés!

     

    vendredis du vin,champagne,jura,pétillant naturel,domaine des grottes,un petit coin de paradis,on zoue?,domaine de la tournelle, domaine de l'octavin,vouette et sorbée,benoit lahaye

    Olif

     

  • Dégustation inguinale à la BiojoLeynes

    Leynes, petit village du Beaujolais au cœur de l'appellation Saint-Véran, jumelé avec La Brévine, vallée réputée comme étant la plus froide de Suisse occidentale. On comprend mieux ce jumelage de la part des neuchâtelois, avides de pulls en laine de toutes sortes. Le gamay, on en trouve aussi, dans le vignoble helvètique, mais moins que le chasselas. Ça tombe bien, Chasselas se trouve juste à côté de Leynes, au creux du pli. Tu parles d'une coïncidence!

     

     

    IMGP8951.JPG

    A Chasselas, on produit essentiellement du vin à base de gamay. La boucle n'est pas loin d'être bouclée. Beaujolais, Biojolais, BiojoLeynes. Grâce à ce néo-salon créé pour fêter les vins bios, à l'initiative de 3 vignerons du secteur: Pierre Boyat, Yann et Stéphanie Desgouille, Catherine et Philippe Jambon. Plus qu'un salon, un marché bio où la crème de la viticulture biojolaise s'était donné rendez-vous. On y croisait même les Perraud en goguette, de l'autre côté de la barrière, venus, non pas faire déguster, mais goûter et remplir le caddie de charcuteries et autres Tranches de Jambon pour leur petite boutique de Vauxrenard.

     

    Malgré la météo peu sûre et changeante, contraignant au repli dans la salle des fêtes, plutôt que de risquer le plein air arrosé sur la place du village, il ne fallait pas se leurrer. La BiojoLeynes fut une grande réussite. Beaucoup de monde, une belle ambiance, de bons vins, des vignerons enjoués et souriants. La fête au gamay et au Beaujolais! Sur les coups de 15 heures, on manquait de pain, mais pas de vin, c'est tant mieux.

    Du vin dont il faudra bien extirper quelques coups de cœur. Subjectifs, forcément. Et surtout, des découvertes.

     

    En 2008, malgré tous les aléas de l'existence vigneronne chasselassienne, il y aura du Jambon Blan ... chard. Grâce à Guy, Blanchard, qui a rétrocédé quelques-uns de ses raisins. Son vin à lui, celui de son bled, s'appelle le Vin d'Montbled. Le sien. Cela fait plusieurs fois que j'y goûte cette année et c'est vraiment très bon, pur et minéral. Le top, cela reste quand même Les Perrières Vieilles vignes, une merveille, toutes Perrières du monde entier confondues. Nouveau goûtage chez Michel Guignier, celui de Vauxrenard (parce qu'il a un homonyme, également en bio, du côté de Morgon), juste pour le plaisir. Moncailleux 2006 est un sommet caillouteux, exceptionnellement bon ce jour-là, et probablement aussi les jours suivants.

     

    IMGP0436.JPG

    Au prix d'une légère translation sur la gauche, on pouvait découvrir une moitié de Bicéphale buveur, pris en flagrant délit le nez dans le verre. Non, ce petit Coin de Paradis, perdu dans une Grotte, ce n'est pas un Cerdon. Mais un gamay du Beaujolais et il n'y en a pas eu assez pour contenter tout le monde jusqu'à la fermeture. 6,5°, une robe groseille et une gourmandise régressive irrésistible. Le rouge 2005, en magnum, qui faisait son capricieux jusque-là, s'est complètement laissé aller. A 14 heures, il n'en restait déjà plus. Pour goûter aux micro-cuvées sans tracteur, sans électricité ou encore récoltée avec les dents, quand ce n'est pas à quatre pattes ou même en slip bleu, il faudra se déplacer à Saint-Etienne des Oullières, mais ça devrait valoir le coup. Le Domaine des Grottes, un nouveau nom à retenir, d'autant que Perrine est aussi charmante que Belge, tandis que Romain aussi, même s'il n'est pas Belge pour un sou. On remarque tout de suite, sur le cliché, que Perrine a les yeux de l'amour pour Romain, tandis que le Céphale n'a que les yeux du buveur. Michel Guignier, en arrière-plan, ne s'y est d'ailleurs pas laissé prendre.

     

     

    IMGP9024.JPG

    L'autre grande découverte, c'est Hervé Ravera, de Marchampt, qui n'a pas hésité à ramener son Grain de Sénevé sur la table. Troisième millésime (2009) et déjà en "Roue libre". Le pas du sans soufre, pas osé jusque-là, a été franchi. Avec bonheur, puisque, des trois cuvées goûtées, sur ses trois premiers millésimes, c'est celle qui remporte tous les suffrages. Un vin juteux, frais et croquant, en totale roue libre. Ça bouge, chez les Grobis!

     

     

    IMGP0441.JPG

    Un autre gros coup de cœur, et ce ne fut pas le dernier, pour les vins du Crêt de Ruyère de Jean-Luc Gauthier. Ce Biojô nouvo 2009 a beau être certifié non conforme pour défaut organoleptique majeur, il n'en est pas moins fichtrement bon. Tout comme le Chiroubles et le Morgon 2008. Jean-Luc cherche actuellement à lever le pied sur la production de vin et, en 2009, il a vendu une partie de ses raisins, notamment à Jean-Marc Brignot, qui vinifiera donc du Beaujolais en plus de son Jura, et peut-être même bien du Champagne également.

     

     

    IMGP0440.JPG

    Juste avant la fermeture, alors que je ne m'attendais même plus à être émoustillé, dernier gros flash sur les vins de Bruno Debize, vigneron à Bully, Beaujolais du Sud. Un nombre impressionnant de cuvées à goûter (à la Beaujoloise, il en avait apporté 18!), avec quelques particularités (un blanc de Chadonnay et Pinot gris, fraichement replanté en toute légalité, et qui, depuis, n'est plus autorisé dans l'appellation). Une gamme passionnante, dont un Beaujolais Nouveau 2009 encore bien fringant pour son âge et un Villages 2001, qui, s'il semble amorcer une pointe de déclin d'après Bruno, n'en demeure pas moins solide sur ses jambes.

     

    A tout cela, il convient d'ajouter les beaux Brouilly de Patrick Vermorel (domaine de la Fully), les élégants Saint-Véran de d'YS (Yann et Stéphanie Desgouille), le vin de pays "Noir de rouge" (trilogie de 2007, 2008 et 2009, avec une préférence pour le dernier-né) et le Saint-Véran de Pierre Boyat. Sans oublier la Roumanie Contée, présentée pour PUR par Anthony Tortul himself et Carole Testard.

     

     

    IMGP0433.JPG

     

    Plein de vins, plein de belles rencontres, un exquis bœuf bourguignon au repas-vigneron. Et un immense regret: celui de ne pas avoir photographié le sourire lumineux de Catherine Jambon et Stéphanie Desgouille avant de repartir. On reviendra, alors... Rien que pour ça!

     

    Olif