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domaine de l'octavin

  • Le nez toujours dans le vert

    Champion du monde du vignoble le plus bio de France, d'après des sources bien alimentées par la fonte des dernières neiges, le Jura concourt également dans la catégorie du plus cool salon du vin bio régional organisé alternativement au nord et au sud de Lons le Saunier. Et là, il n'y a pas photo. Médaille d'or haut les verres! Cinquième édition en 2015 et record battu! Grosse affluence publique et professionnelle, le dimanche comme le lundi pour de grands moments de découverte, d'échanges et de convivialité, les vignerons jurassiens bio ont encore distillé une sacrée ambiance au domaine de la Pinte, le troisième dimanche de mars. Pour le Nez dans le vert, hip hip hip ...Jura!*

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  • Instalitr ... (2)

    Dernières nouvelles des litrons bus cet été et instagrammés avant d'avoir un gramme, ce qui, en plus d'être politiquement incorrect en ces temps troubles d'hygiénisme exacerbé, ne nous est pas arrivé très souvent depuis bien longtemps.

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    Un américain qui n'aurait pas chopé le melon (genre c'est moi le Maître du Monde!), voilà qui est suffisamment rare pour ne pas le signaler. Un arc et une flèche en plein cœur pour ce melon de Bourgogne planté en Orégon, apte à rivaliser avec bien des melons de Cavaillon cultivés aux antipodes, voire même certains muscadets de Sèvre-et-Maine. Une bien jolie découverte, due à une expat' fraîchement mariée aux US. Longue vie à elle et son mari.

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    Erotika, ou les Dessous du cep du Gamay, par Denny Baldin, super natural winegrower du Beaujolais, également auteur de "la révélation noire", un petit pamphlet déjanté à la gloire du "Super Natural Wine", ouvrage écrit en anglais dans le texte, avant d'être traduit en français, presqu'une gageure lorsque l'on connaît le cheminement parfois tortueux des circonvolutions cérébrales de Denny.

     

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    Sept révélations noires à la gloire du plus troublant et naturel des breuvages!

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    Oh! les filles, oh! les filles! Le mouton-rothschild des vins de Savoie, ce sont les chignin-bergerons  de Gilles Berlioz, qui, chaque année, proposent des étiquettes artistiques déclinant le thème des filles et des fripons, du nom des deux cuvées. Le millésime 2013 est plutôt rond et coloré, façon Botero, grâce à deux toiles signées Mme Olif. Très joli, non?

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    Au rayon des curiosités de l'été, Tu le boa 2000, objet vinique non identifié récupéré en Touraine, chez Jean-François Mériau, domaine des Bois Vaudons. Du sauvignon élevé sous voile, avec sans doute une grosse maturité de départ et une sensation persistante de sucre résiduel. Le genre de truc qu'il faut avoir bu pour le croire.

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    Paille ou Papaye? Pas Paille, ni papaye, il goûte plutôt sec, dans un registre oxydatif. Certains les préfèrent plus sucrés, mais l'équilibre est plutôt séduisant. De L'Octavin de France, bien avant que tous les vins du domaine ne soient plus présentés à l'appellation.

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    Armélot, méli-mélo de merlot, petit verdot, syrah et aramon, jolie cuvée d'oc, vinifiée sans sulfites par un jeune couple de vignerons, issus de l'hôtellerie et fraîchement installés en Languedoc. De beaux débuts pour le Mas Sibert.

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    Vin de table, vin d'Étables, Ardèche. Une syrah 100% nature de David Auclair, de la Ferme du bout du ch'min, ramenée il y a quelque temps du salon des Débouchées à Villeurbanne. Ça goûte plutôt bien, pas trop l'étable, mais nécessite un "léger" dégazage.

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    Une cuvée d'ugni blanc sur le mode oxydatif, en l'honneur de Jade, la fille d'Olivier B.. Depuis 2001, cette parcelle lui est dédiée. Jade B. for ever!

     

    À suivre...

     

    Olif

  • Des Nouvelles, bonnes ou mauvaises...

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    Bonne nouvelle, c'est l'Avin. Avant que l'espiègle Eva d'Œnos ne crée l'Avin, il n'y avait que l'Avent. Mais ça c'était avant. L'Avent et son célèbre calendrier, coincé entre celui du facteur et celui des pompiers. L'avantage du calendrier de l'Avent, c'est que derrière chaque petite porte se cache une surprise. Autre bonne nouvelle, le calendrier de l'Avin regorge, lui, de belles bouteilles. Des flacons débouchés pour l'occasion par les Avineurs, dont on espère qu'ils ont bien aviné leur verre. Depuis, Eva a beaucoup bu et également rebu. C'est tout nouveau et ça vient de sortir. Toujours autour du vin, évidemment.

    Bonne nouvelle, aujourd'hui, c'est mon tour. En ce dixième jour du calendrier de l'Avin, place à L'Octavin. Le huitième eût été plus judicieux, j'en conviens. Mais ce n'est pas pour autant une mauvaise nouvelle.

    Bonne nouvelle, il s'agit d'un savagnin. Un savagnin des Nouvelles, une parcelle qu'elle est bonne et qui domine la ville d'Arbois à l'Est. Mauvaise nouvelle, la Comtesse A... a gagné trois petits points sur son étiquette, pour ne pas réveiller les vélléités combatives des avocats de l'opuscule vinique number one, qui avaient déjà contraint Alice Bouvot et Charles Dagand à abandonner leur nom originel d'Opus Vinum. Comtesse Almaviva était le nom de ce vin, Mozart ne devrait néanmoins pas se retourner dans sa tombe pour une initiale ponctuée.

    Car, bonne nouvelle, ce savagnin ouillé 2012 est juste épatant. Il frétille encore dans le verre tellement il est vivant. Un vin de fruit et de soif qui met le savagnin à la portée de tous ceux qui ont peur du jaune.

    Mauvaise nouvelle (ou pas, c'est selon), l'année prochaine, il ne sera plus d'Arbois, ni du Jura, mais de France. Ça ne le rendra pas moins bon, mais ne facilitera pas la prise de nouvelles. Un choix mûrement réfléchi par le tandem ABCD de se mettre hors AOP, ce qui ne s'est pas fait sans douleur. Mais il devient de plus en plus dur de lutter contre la volonté de marginaliser tout ce qui ne rentre pas dans une pseudo-norme d'expression et de typicité.

    C'était la Comtesse A... 2012, ex-Comtesse Almaviva, futur ex-vin d'Arbois, en direct du calendrier de l'Octavin. En avant toute!

     

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    Olif

  • 7 qui prend!

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    Ce petit Chérubin les fesses à l'air sur son tonneau illustre le tout premier vin jaune d'Alice Bouvot et Charles Dagand. Une grande première pour ce domaine jurassien désormais phare, qui a su se tailler en moins de 7 ans une place de choix dans le milieu du vin bio et naturel jurassien, dans le milieu du vin du Jura tout court, dans le milieu du vin tout court. Alice et Charles, du domaine de l'Octavin, ont fait leurs gammes avec Mozart et ils ne l'ont pas renié, car ils bossent toujours avec Don Giovanni. Mais ils vont désormais au-delà, proposant une gamme de vins qui dépotent, contenant comme contenu. Pas de recette spécifique, en dehors d'un gros travail biodynamique à la vigne, plutôt un feeling et une inspiration qui leur donnent envie de se laisser guider par le raisin en cours d'élevage, question de confiance. Et le plus souvent, ça paye! D'une année sur l'autre, les vins ont leur propre identité. Un de leurs gros succès, que l'on trouve sur les meilleurs tables du monde, en toute modestie, c'est le Trousseau des Corvées.

     

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    Avec cette cuvée, dite du Nain, boire du trousseau n'est jamais une corvée. Une étiquette signée Mme Olif, tronche de peinture, qui a du coup été sollicitée pour habiller le Chérubin. Avec pour consigne toutefois de lui laisser les fesses à l'air. Un Nain jaune pour une désacralisation du clavelin, dont bien peu de vignerons, pour ne pas dire aucun, osent un nom spécifique, encore plus s'il est fantaisiste. Deux fûts élevés en parallèle dans une même cave fraiche et humide, mis en bouteilles séparément, et deux vins s'exprimant légèrement différemment. Ciré bleu pour un nez épicé, champignon de printemps, qui sait pourtant rester frais dans le gosier. Ciré jaune pour des arômes plus réservés au nez, mais une bouche tout en dentelle et en finesse, hautement salivante. Un jaune réjouissant, qui a pourtant frôlé le déclassement, n'exprimant pas une soit-disant typicité arboisienne, généralement sur la noix prononcée. Il s'est fort heureusement bien rattrapé à l'oral, le contraire aurait pû être un scandale à la hauteur de "la faute grave" qui a coupé les ailes du Moulin-à-Vent du domaine de la Molière tout dernièrement.

     

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    Les autres nouveautés, ce sont des histoires de rébus avec des chardonnays de la Mailloche macérés et un Zest de savagnin, lui aussi cuvé au lieu d'être râpé. De bien belles quilles et de quoi se taper une bonne partie de jeux de société en compagnie d'Alice et Charles! 7 qui prend?

     

    Olif

  • Les lecteurs boivent...

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    Pendant que les Gourmands lisent, il arrive que les Lecteurs boivent. Tout ça à une seule et unique adresse, au numéro 12 de la rue Bersot de Besançon, dans le Doubs.

     

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    Transformé l'espace d'une soirée en Micro Tasting, il a fallu pousser les murs de la petite boutique des Gourmands lisent, pour accueillir une poignée de vignerons venus de la France entière. Avec, par ordre d'apparition à l'écran et à Besançon:

     

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    Ivo Ferreira, du domaine de L'Escarpolette, avait préféré prendre les devants et arriver la veille, pour être sûr de ne pas être en retard. L'occasion rêvée d'un petit programme alternatif incluant le restaurant L'Alchimie de Pontarlier, Les Claquets d'Arbois et la chocolaterie Hirsinger. Plus de marrons glacés depuis le début du mois, il a fallu se contenter d'un ballotin de chocolats, ce qui n'est déjà pas rien quand on sait qu'ils sont les meilleurs du système solaire. Un air de pélerinage pour cet ancien stagiaire chez Jean-Marc Brignot l'année 2004. Et si nous ne sommes pas allés arpenter les vignes de Curoulet, c'est bien parce qu'une pluie battante a refait son apparition, comme il était malheureusement prévu. Sur sa table, toute une collection d'idéogrammes japonais, représentant des ceps stylisés. Un bel écrin pour de juteux cinsault, carignan ou merlot, à l'expression totalement libérée. Une découverte et un gros coup de cœur pour pas mal de bisontins et de bisontines.

     

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    Alice Bouvot, du domaine de L'Octavin, régional de l'étape, avait laissé Carlito, jeune papa modèle, à la maison. Il fut néanmoins un peu avec nous, grâce au coup de pinceau de Mme Olif, co-responsable de la décoration de la boutique.

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    Trois cuvées à déguster, blanches et rouge, du Jura comme on l'aime, nature et sans fard, des vins qui coulent tout seul dans le gosier. Avec, pour l'after, un Foutre d'Escampette, réjouissant pet'nat tout bon à avaler.

     

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    Gilles Ballorin, le voisin bourguignon, est venu pour "ramicoller" les jurassiens/ssiennes avec la Bourgogne. Dans sa musette, de l'aligoté, du Marsannay et du Fixin comme on n'en boit pas assez souvent, ici comme ailleurs.

     

     

    Egaré du côté de Bourg-en-Bresse, suite à une défaillance simultanée du GPS et du co-pilote qui faisait la sieste, le Pick-up champagnard s'est posé avec une petite heure de retard sur le pavé de la rue Bersot. Et, dommage collatéral, les vignerons champenois ont loupé la séance photo. Grâce, une nouvelle fois à Mme Olif, leur tronche ne manquera pas à l'album-photo.

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    Francis Boulard a apporté dans sa hotte de Père Noël 4 exemplaires différents de ses terroirs boulardiens, des Murgiers aux Rachais, en passant par Mailly. Des bulles d'une infinie délicatesse, où l'on sent de plus en plus la touche féminine de Delphine, du propre aveu de Francis lui-même. Dans la peau de Francis Boulard le temps d'une cigarette, j'ai eu l'immense plaisir de raconter deux ou trois bêtises aux dégustateurs de passage, même qu'ils n'y ont vu que du feu.

     

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    En plus d'avoir fait chauffeur de Francis, Benoit Tarlant est venu présenter deux cuvées Zéro, l'une blanche, l'autre rose. Zéro, peut-être, mais uniquement en ce qui concerne le dosage, car largement mieux notées sur l'échelle de Richter du Champagne, celle qui reflète le degré de secousse des papilles après dégustation. L'admirable Louis nous a rejoint au cours de l'after, à la table du Petit Polonais, situé à peine plus loin, et il s'est joliment marié à une tête de veau sauce gribiche, un jambon chaud aux morilles ou encore un tartare de bœuf au couteau.

     

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    D'autres tronches de vin, dans le genre jurassien bien célèbre, qui passe à la télé ou pas, auraient pu se joindre à nous. Ils ont quand même été un peu là, en ce 14 décembre 2012.

    Au final, les lecteurs auront plus bu que les gourmands n'auront lu. La sortie du futur best-seller Tronches de vin reportée au mois de mars, il n'y eut pas de séance de dédicace. Je me suis alors occupé comme j'ai pu, à la plonge notamment. Et c'est là que je me suis rendu véritablement compte que bistrotier, c'est un métier!

     

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    Crédit photo Francis Boulard

     

    Tous les vins dégustés sont encore disponibles aux Gourmands lisent, rue Bersot à Besançon, jusqu'à épuisement des stocks. Un beau Noël en perspective pour les Bisontins gourmands qui rendront visite à Julie et Jérôme. Et en prévision des fêtes de Pâques, n'oubliez pas, le 15 mars, Tronches de vin...

     

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    Crédit photo Ivo L'escarpolette

     

    Olif

  • Quoi, mon vin? Quoi, ma gueule? (5)

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    Le vin, c'est pas de l'opéra! L'Octavin si! Toute une gamme de cépages jurassiens déclinés selon Mozart, avec des noms de cuvées empruntés à l'oeuvre de Mozart. Ce Don Giovanni 2010 est pétillant de malice. Il faut d'ailleurs le carafer énergiquement, pour qu'il délivre de délicates notes florales qui rappellent les plus fins des pinots noirs que l'on peut goûter du côté de Chambolle ou en Alsace. En voilà une bonne Nouvelles! Non, il n'y a pas de faute, il provient bien de la parcelle des Nouvelles, en Arbois...

    D'ailleurs, Alice et Charles seront présents à Besançon le 14 décembre aux Gourmands lisent, 12 rue Bersot, pour présenter ses meilleures cuvées aux Bisontins, lors du pré-lancement de Tronches de vins, le guide des vins qu'ont d'la gueule. Et le 14 décembre, c'est aujourd'hui! De 17h30 à 21h30.

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    Olif

     

  • Saint-Glou 2012, Jurassic good trip...

     

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    Jura: vignoble dont on a fait une montagne. Accessoirement, département immatriculé 39, de couleur plutôt verte. Par ailleurs, bouteille spécifique de forme un peu particulière, destinée à accueillir du vin du Jura, quelle que soit sa couleur, sauf jaune.

    Entièrement situé dans le département du Jura, adossé au massif du Jura, le vignoble du Jura est une simple bande de terre de 80 km de long qui s'étend sur les coteaux du Revermont, de Salins les Bains jusqu'à Saint-Amour, aux portes de la Bresse, en passant par Arbois, Château Chalon et Rotalier. Reposant sur des sols argilo-calcaires qui sont à l'origine de certaines de ses particularités, ce petit bout de vigne affiche une sacrée personnalité. Séparé de la Bourgogne voisine par la large vallée de la Saône, il ne craint désormais plus l'ombre portée par le prestigieux voisin. Les marnes du Lias et du Trias ont permis l'épanouissement de cépages autochtones originaux particulièrement adaptés à ce type de sols, cépages que l'on ne retrouve nulle part ailleurs ou presque. Savagnin, poulsard (ou ploussard, peu importe, l'important, c'est d'en boire) et trousseau résistent bien au développement croissant du chardonnay et du pinot noir, cultivés aussi de longue date, mais vraisemblablement importés de Bourgogne. La renommée du vin du Jura lui vient en grande partie de l'un de ses produits-phare, le vin jaune. Cet accident oenologique, élevé pendant 6 ans dans un fût en vidange, sous un voile de levures qui le protègent d'une transformation en vinaigre, en ménageant son oxydation, donne un vin hors norme que le néophyte ne sera pas toujours à même d'apprécier à sa juste valeur. Les arômes caractéristiques de noix qu'il dégage font souvent fuir l'amateur de vins non-initié, autant qu'ils attirent comme des mouches ceux qui sont rompus à la dégustation de ce breuvage.

    Outre de grands vins, le Jura a également donné naissance à de grands hommes. Le plus célèbre d'entre eux est sans nul doute Louis Pasteur, qui a effectué une grande partie de ses travaux sur la fermentation alcoolique dans la petite ville d'Arbois. On ne le remerciera jamais assez d'avoir considéré le vin comme étant la plus saine et la plus hygiénique des boissons, mais on déplorera tout le mal causé aux fromages au lait cru par la pasteurisation. Le plus injustement méconnu des inventeurs jurassiens est sans conteste Charles Sauria, né à Saint-Lothain, dont l'éclairage fut plutôt bienvenu à l'intérieur des caves, une fois qu’il eût inventé l’allumette à friction.

    Les vins du Jura sont fort justement considérés par les Jurassiens comme les meilleurs des vins produits au monde.

     

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    Salins-les-Bains: cité thermale, d'art et d'histoire, ville sinueuse se faufilant entre les montagnes, en suivant le lit tourmenté de la Furieuse, Salins-les-Bains ne manque pas de sel. En 52 avant Jésus-Christ, Salins-les-Bains a failli devenir célèbre, en manquant de peu le siège de la bataille d'Alésia, qui s'est déroulée à une trentaine de kilomètres de là, du côté de Champagnole et Chaux des Crotenay. Le Jura, terre de défaite, mais pas tout le temps non plus, faudrait voir à ne pas trop pousser le bouchon. On murmure même que Rouget de Lisle, illustre natif de Lons-le-Saunier, a failli appeler son hymne national victorieux la Juraseillaise. C'est dire. En 2012 après Jésus-Christ, Salins-les-Bains est devenue totalement mythique, pour avoir accueilli le camp de base des adorateurs de Saint-Glou, qui, comme chacun sait désormais, se fête avec tous les autres Saints. Glou, saint patron des buveurs, a donc élu domicile temporaire au pied du Mont Poupet, haut-lieu du vol libre et, désormais, du vin libre. Pour une canonisation rituelle et annuelle dans les règles de l'art, une large et belle victoire digne de Jules César. "La Saint-Glou 2012, j'y étais!" pourront dire en 2052, la larme à l'oeil, les survivants, encore poilus ou pas.

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    Pour profiter pleinement d'un séjour, il faut bien dormir, c'est une évidence. La Maison Salines, qui a ouvert ses portes en juillet cet année, ne manque pas d'atouts. Cet ancien hôtel particulier, rénové avec classe et avec goût, dans le respect du style de l'habitation, possède tout le confort moderne. Ses immenses salons favorisent la bonne convivialité, les afters prolongés et les debriefings passionnants. Possédant 5 belles chambres, aux lits confortables, indispensables à la bonne récupération des glouglouteurs, elle permet de loger une dizaine de personnes, ce qui peut nécessiter de réserver des annexes, pour contenir l'invasion de la Séquanie par des hordes de Belges assoiffés, le tire-bouchon entre les dents, qui ignorent encore que la guerre des Gaules est terminée, depuis une certaine bataille qui s'est déroulée pas très loin d'ici (voir plus haut). Une fois les participants excédentaires logés, qui dans un petit gîte attenant, qui à l'Hôtel voisin des Deux Forts (tirant son nom de la présence toute proche du fort Belin et du fort Saint-André, surplombant la ville, rien à voir donc avec la corpulence des gaillards qui y dorment), la Saint-Glou peut officiellement débuter. Direction Arbois, aux Jardins de Saint-Vincent, pour une soirée apéritive autour de la relève vigneronne arboisienne.

     

    Les Jardins de Saint-Vincent, Arbois: quel autre endroit pourrait être plus indiqué pour découvrir les jeunes vignerons jurassiens? Le jardinier Stéphane Planche en mission sommellerie dans le Mâconnais, c'est Julien qui est aux manettes, solidement épaulé par une triplette vigneronne, eux-même parfois assistés de leur secrétariat de direction.

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    Au menu, des jus de 2012, en avant-première mais pas en primeur, le Plouplou nouveau n'ayant pas encore fait suffisamment école pour se contenter d'élevage aussi bref. Charles Dagand, du domaine de L'Octavin a le privilège de l'ancienneté. Tout auréolé d'une bonne et belle assurance, il n'a pas tremblé, lorsqu'il s'est agi de faire goûter ses jus. Encore un bien joli travail sur l'enzymatique, pour la cuvée 2012 du trousseau des Corvées, dite cuvée du nain, une macération carbonique complètement maîtrisée. Pamina 2009, le chardonnay de la Mailloche, se boit comme du petit lait.

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    Renaud Bruyère n'en est qu'à son deuxième millésime, mais n'a déjà plus rien à vendre. Petit domaine, petite production et un travail à temps partiel chez Stéphane Tissot. Depuis qu'Adeline a quitté le GAEC Houillon pour le rejoindre, l'idée est effectivement de s'agrandir. Les 2012, blancs comme les rouges, sont déjà superbes et donnent envie d'en boire. L'ultime bouteille d'Arbois blanc 2011, miraculeusement sauvée de la cave des Jardins pour l'occasion, a fait des étincelles.

     

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    Alexis Porteret a démarré l'aventure des Bodines avec le millésime 2010. Secondé par sa femme Émilie, il continue de travailler au domaine de la Pinte, tout en produisant quelques fabuleux jus de trousseau, poulsard, chardonnay ou savagnin. Les rouges 2012 promettent de belles choses et confirment haut la main la très bonne impression déjà laissée par les deux millésimes antérieurs.

     

    Stéphane Tissot, Montigny-les-Arsures:

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    Quand Stéphane Tissot montre la Mailloche, le Saint-Glouglouteur photographie le doigt...

     

    On ne présente plus la star du vignoble arboisien, chargé d'ouvrir le bal du Savagnin day. Ou, comment tenter de faire appréhender la complexité, la grandeur et le potentiel de ce cépage en une seule journée. Le savagnin dans tous ses états, ou presque, pour un remake in situ d'une certaine dégustation vendéenne... Pendant des décennies, on a voulu faire croire au peuple que l'arôme typique de ce cépage était la noix et que cela correspondait parfaitement au goût du Jura. Une question de mode et de loi du marché, essentiellement local, pour ce breuvage exclusivement caractérisé par une typicité d'élevage.

     

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    À peine le temps d'un BBF apéritif, départ en courant pour profiter d'une éclaircie, direction En Muzard, pour une petite leçon de terroir, méthode Assimil accélérée. L'élément-clé du terroir jurassien, ce sont évidemment les marnes. Rouges, jaunes, bleues, blanches, irisées. Les rouges proviennent du trias. Ce sont géologiquement les plus anciennes et elles conviennent particulièrement bien au trousseau. Montigny en est fort bien dotée, ce qui lui a valu le titre de Capitale mondiale du trousseau. On ne demande qu'à vérifier, même en jour "savagnin".

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    Retour au caveau, donc. Et, en théorie, au savagnin. Après quelques chardonnays, quand même, pour une dégustation en jour "racines et des ailes*". Graviers, En Barberon et Clos de la Tour de Curon 10 témoignent de la belle expression du millésime, après des 09 un peu plus riches. Et puis un superbe et juvénile Clos de la Tour de Curon 2004, le premier millésime de cette parcelle exclusivement calcaire, pour mieux cerner la problématique calcaire vs argile. Et aussi En Barberon blanc 2000, la première cuvée sans soufre en blanc du domaine. Un peu de rouge, pour continuer de se faire la bouche, dont le poulsard du DD 2012, une véritable carbo en foudre, mais qui n'en a pas l'air, et qui se sirote à grandes lampées, et un impressionnant Trousseau 2011, en jour "amphore", la première tentative d'élevage dans ce contenant sur un rouge au domaine. Et puis le savagnin, enfin. En commençant par un Traminer 11, parti à la recherche de ses racines alsaciennes. Et enfin, avant de passer au jaune, ce vin orange totalement envoûtant, magnifié par la terre cuite, dans le millésime 2011.

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    Les blancs de macération, dits blancs cuvés, semblent être une très ancienne tradition arboisienne, inconnue de tous, y compris des arboisiens. La première expérience de Stéphane Tissot remonte à 1992, sur un savagnin, justement. Élevé pendant 6 ans sous voile. Le premier vin jaune orange au monde, en fait. On en a profité pour le goûter, pendant qu'on y était. Réellement étonnante cette petite sensation tannique finale apportée par la macération. La transition toute trouvée pour basculer dans le monde de l'oxydatif, une indéniable tradition jurassienne. Un petit tour dans la cave à jaunes, située à l'étage (il en existe une deuxième, plus fraiche, pour jouer sur le style des vins) permet d'appréhender visuellement le voile et de le humer. Hummmm! Des flaveurs complètement différentes selon les fûts et/ou le millésime, entre malt et épices, mais sans la noix. Et, en bouche, une expression complètement différente en fonction du terroir, puisque Stéphane pratique des vinifications parcellaires sur ses jaunes depuis 2003. Les Bruyères, En Spois, la Vasée, et, prochainement, la Mailloche, bénéficient donc d'un enclavelinage séparé.

     

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    Séance shooting pour vin orange en carafe...


    Et en guise de conclusion, l'apothéose finale avec la cuvée Mélody 2004, savagnin de glace récolté le 22 décembre par -11°C. L'unique vin de ce type produit ici, sur une parcelle laissée volontairement en surmaturité, mais que les conditions climatiques automnales n'ont pas permis de vendanger tardivement dans de bonnes conditions. Ultime chance: que l'hiver rattrape le coup, ce qui fut fait de fort belle façon. Un vin d'exception, à l'équilibre magique et glacé, dont on ne se lasse pas.


    Cancoillotte, Mont d'Or, Morteau, pommes de terre et pitits gâteaux conticiniens

     

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    Le savagnin, ça donne faim, surtout après 4 heures de dégustation. Il était grand temps de rentrer à la Maison Salines pour un déjeuner franc-comtois roboratif, constitué de produits du cru et du meilleur de la pâtisserie parisienne. La cancoillotte maison a été élaborée à partir de metton de la maison Poitrey et il a fallu touiller, ça c'est sûr! Le tout accompagné de quelques vins de vignobles voisins, conviés à table. La cuvée des Gueux 2009, un beau Chignin collaboratif, bien rond, élaboré par la famille Berlioz, n'a pas été trop dépaysée par l'accord fromager.


    Laurent Macle, Château Chalon:

    C'est le ventre bien rempli que les pélerins de la Saint-Glou ont alors pris le chemin de Château Chalon, à la nuit tombante et sous une pluie battante, pour pénétrer dans le Saint des Saints, une cave fraîche à vin jaune.

     

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    Ici, d'ailleurs, on ne fait pas de vin jaune. Uniquement du Château Chalon, le seul et unique grand cru de cette couleur, même si ce n'est pas officiel. Appellation modèle, qui essaie de tirer l'ensemble des viticulteurs vers le haut pour valoriser le cru (déclassement complet d'une récolte lorsque le degré n'est pas au rendez-vous, comme en 2001, par exemple). Pour se faire la bouche, comme il est désormais de coutume lorque l'on déguste en compagnie de Laurent Macle, un chardonnay ouillé, celui des Vendanges à Manue. Millésime 2010 et une jolie fraîcheur acidulée. Le tradition 2009 est pour l'instant encore un peu sous influence du millésime, avec richesse et rondeur. Beaucoup plus tranchant, le 2008 remporte les suffrages. Même décalage entre Château Chalon 2005 et 2004. Le Côtes du Jura 1979 et le Château Chalon 1982 arrivent à point pour faire juge de paix et donner des envies de coq!

     

    La Balance, Mets et vins, Arbois:

    Ça balance pas mal, à Arbois, ça Balance. Thierry Moyne y veille depuis un certain nombre d'années, maintenant. L'idée, pour prolonger le Savagnin day jusqu'au bout de la nuit, c'était finir sur un coq. Au vin jaune, évidemment. Celui de la Balance est mijoté et servi en cocotte. Du bonheur pour un coq. Quasiment en pâte. Avec quelques vieux jaunes pour l'accompagner, j'en ai bien peur. Après un ou deux magnums de Pupillin 2011 du domaine Overnoy-Houillon pour se préparer le palais et étancher la soif, il est vrai.

     

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    De gauche à droite, par ordre d'apparition sur la table:

    -L'Étoile 1990 du domaine de Montbourgeau: une vinification signée du père de Nicole Deriau, Monsieur Jean Gros, absolument rien à voir avec moi, donc. Une grande émotion pour le bistrotier du fond à gauche, qui a assidument fréquenté le domaine à cette époque. De la finesse dans l'oxydation et une jolie acidité qui maintient le vin encore largement debout.

    - Arbois 1987 Camille Loye: celui-là, il est encore parfaitement juvénile, loin de la retraite, contrairement à Monsieur Camille, qui a cessé son activité et vendu ses vignes en 1990. Un vin taillé pour une (encore) très longue garde, à l'image des 79 et 82 qui se donnent à fond actuellement.

    -Château Chalon 1986, Domaine Berthet-Bondet: le vin d'Eva, même s'il fait beaucoup moins jeune qu'elle. On approche déjà la quintessence d'expression d'un jaune un peu évolué. Miel, épices, morilles, un chouïa de noix, aussi. Mais pas trop. Très bon.

    -Arbois Vin jaune 1988, Jacques Puffeney: le vin d'un gars du métier. Plus claquant que le Château Chalon, mais aussi plus réservé. Un vrai jaune d'Arbois, massif et puissant, qui aurait encore mérité de longues années de garde.

    -Arbois Vin jaune 1996, Domaine de la Tournelle: plus fin que puissant, c'est toutefois une petite déception, du fait d'un déséquilibre sur l'acidité. A revoir ou à attendre..?

    -Arbois 1999, Michel Gahier: la grosse claque de la soirée, côté jaune. Un maillot pas volé, tellement il se boit avec délectation et gourmandise. Déjà bon très jeune, il est encore meilleur maintenant et le sera sans doute toujours plus tard, mais il est surtout doté d'un fort coefficient de torchabilité, ce qui n'est pas si courant pour un jaune.

     

    Maison Pierre Overnoy, Pupillin:

     

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    Pupillin, 11 heures du matin, dans l'antre de Maître Yoda, malheureusement absent pour cause de mission sanitaire. Anne et Emmanuel Houillon sont là pour nous accueillir. Dans le contrejour de la grande salle à manger de Pierre Overnoy, le ploussard 2011 (deuxième mise) resplendit dans les verres. De couleur très pelure d'oignon, ce n'en est pas pour autant un rosé, avec ses petits tanins fins, ses notes d'orange confite et d'épices. Pour Manu, il se rapproche des vins de Guy, frère de Pierre, qui s'épanouissent toujours en finesse. Il n'en subsiste que de très vieux millésimes dans la cave du domaine, goûtés de temps en temps lors de séances de dégustation organisées par Pierre.

    Aujourd'hui, malgré l'absence du maître de maison, également Maître loyal de ce genre d'exercice gustatif, la mission reste identique. Vins servis à l'aveugle, 0,8 seconde pour prendre le premier nez. Cépage, millésime, producteur et éventuellement la marque des roues du tracteur qui a transporté la vendange. Avec une question subsidiaire pour les plus pointus, la couleur des marnes où sont plantées les vignes.

     

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    0,8 seconde pour le premier nez, pas une de plus!

     

    De cette dégustation d'anthologie, vécue de façon purement hédoniste, sans aucune prise de notes, il faut forcément retenir quelques bouteilles, qui émergent à la surface de la mémoire. Comme cet énormissime vin jaune 1999, le premier à être produit depuis le mémorable 1989. Exception faite néanmoins du 93, qui, lui, ne sera jamais commercialisé. Presque 20 ans sous voile. Du jus de concentration de quintessence d'essence de jaune. Les anges se sont gavés, mais le dé à coudre qu'ils ont laissé permet d'entrevoir le caractère ultime du processus. Des notes épicées d'une infinie douceur, une rondeur suave en bouche et un alcool puissant mais fondu. On croirait boire un vieux rhum patiné par le fût et les ans. Et encore ce ploussard 91, toujours debout, dans un tout petit millésime que tous les vignerons voudraient avoir oublié, mais qui, ici, refuse de mourir. Tout au plus une petite faiblesse au nez, compensée par une bouche qui a encore de l'allant.

     

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    Avec moult terrines, puis saucisses vigneronnes, cuites au vin sur des sarments, les bouchons ont continué de sauter. En magnum de préférence, mais pas que. Anglore au foulard rouge, Clos des Vignes du Mayne, pinot noir alsacien de Bruno Schueller et même du persan de Nicolas Gonin en Balmes Dauphinoises. Avant un petit morceau de gâteau très conticinien d'Édouard Hirsinger, suivi d'une petite promenade digestive au belvédère du vignoble pour les plus courageux, les autres se contentant d'un petit tour en monte-charges à la cave.

     

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    Malgré son absence temporaire, Maître Yoda n'a jamais été bien loin de nous...

     

    Chocolaterie Hirsinger, Arbois:

    Rendez-vous avait été pris à 18 heures chez Édouard Hirsinger, Meilleur Ouvrier de France et Meilleur Chocolatier du Cosmos. On a failli être en retard. La faute aux bouchons entre Pupillin et Arbois, c'est une évidence. Quatrième génération de chocolatier, toujours dans la même maison, sur la place de la liberté en Arbois, Édouard Hirsinger poursuit le destin familial de la plus belle des manières.

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    En une grosse demi-heure, montre en main, tous les secrets de la fabrication d'un chocolat vivant nous ont été révélés. Avec, enfin, la réponse à cette angoissante question: mais comment font-ils pour réussir à mettre la ganache à l'intérieur du chocolat?

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    Et quelle est donc la clé de la réussite d'un véritable marron glacé? Le confisage maison, c'est une évidence. Lent, long et fastidieux, c'est néanmoins un savoir-faire qu'il ne faut pas perdre. À l'heure où 90% des marrons glacés sont confits industriellement, ici, tout est fait à la main, avec les meilleurs marrons du Var ou d'Ardèche, de l'épluchage jusqu'au glaçage. Un point d'honneur pour Édouard, qui accorde à juste titre une très grande valeur à la collerette bleu blanc rouge qui orne sa tunique.

    La visite de l'atelier se cloture traditionnellement par celle du musée du Chocolat, dans la cave de la maison. Là sont pieusement conservées les reliques d'un savoir-faire ancestral qu'il est désormais primordial de ne plus jamais oublier.

     

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    Restaurant Jean-Paul Jeunet, Arbois:

     

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    Impossible d'imaginer un séjour œno-gastro-touristique sans faire une halte chez Nadine et Jean-Paul Jeunet, le graal de tout gastronome affamé de Jura. Accueillis sur le perron par le grand chef en personne, le festival des saveurs peut se poursuivre en beauté. Homme de goût ouvert et cultivé, Jean-Paul Jeunet n'hésite pas à recommander un excellent brasseur belge aux Bruxellois de passage. Cantillon, pour ne pas la nommer. Ça tombe bien, ils en avaient rempli le coffre avant de venir. Ardent défenseur de l'identité du terroir, même dans les mets les plus simples, il nous a brillamment démontré la nécessité absolue de servir de la Morteau avec la choucroute, là où les Alsaciens recourent habituellement à la Strasbourg et où les Bruxellois n'hésitent pas à faire appel aux bulots.

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    À table, les mets sont d'une finesse remarquable, construits autour d'une alliance harmonieuse de saveurs et de textures. Parmi les choses les plus simples, les plus surprenantes et goûteuses de la soirée, dans un menu en 5 services qui valait largement 2 étoiles, figurent ces 3 petits cylindres de beurre. Et plus particulièrement celui du milieu. Parfumé à la saucisse de Morteau, une absolue petite tuerie, à tartiner avec immodération, en l'absence d'hypercholestérolémie, sur les divers petits pains arômatisés présentés. La Morteau aura donc été le véritable fil d'Ariane de cette Saint-Glou franc-comtoise. Il n'y a qu'au dessert que nous n'en avons pas mangé...

    Carte blanche à Alain Guillou pour le service des vins. Choix argumentés, parfois controvérsés, mais pleinement assumés par le sommelier, le meilleur pour l'année 2013 selon le Gault et Millau. Mention particulière au Crémant du Jura de Michel Gahier servi à l'apéritif, au Vin de Pays de Franche-Comté rouge 2010 du domaine des Cavarodes servi avec la terrine de colvert en strates de foie gras aux trompettes de la mort, ainsi qu'à l'accord, pour moi idéal, mais diversement apprécié, entre Spirale 2002 de Stéphane Tissot et la figue de Solliès rôtie.

     

     

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    Et ce fut le retour à la Maison Salines, pour un after traditionnel autour d'un verre de Cantillon, assorti d'un reste de pomme de terre trempé dans la cancoillotte, pour celle qui avait encore un peu faim...

     

    Jean-François Ganevat, La Combe de Rotalier:

    Mettre un pied dans la Combe, c'est l'assurance de finir par les avoir les deux. Les Saint-Glouglouteurs ne pensaient plus pouvoir être impressionnés par le Jura, ils allaient voir ce qu'ils allaient voir!

     

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    Fanfan (vous permettez que je l'appelle Fanfan? C'est un copain!) absent, retenu prisonnier en Batavie, ce ne sont pas une, ni deux bouteilles qu'il fallait goûter pour tenter d'appréhender un des plus grands domaines jurassiens,  mais pas loin de 50 bouchons que Anne, sa sœur Anne (ne vois-tu rien venir, à part une bande de Saint Glouglouteurs?), à qui Fanfan avait confié les rênes de la dégustation, allait devoir dégoupiller.

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    Au menu, des blancs pour l'apéro, de 2010 à 2000, des rouges pour la table, de 2011 à 2000, des jaunes pour le fromage, de 2004 à 2003, tout ça pour finir Sul Q au dessert. Et, côté solide, les mets préparés par Pierre-Ivan Boos, l'alchimiste de Pontarlier, qui avait fait le déplacement depuis ses montagnes pour l'occasion. Le chien Schiste, grand amateur de bellota, l'attendait d'ailleurs de pied ferme.

     

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    Les blancs 2010 font encore un pas en avant vers la félicité absolue. Le millésime s'y prête bien, avec son équilibre plus fin et digeste que 2009. Superbes acidités, vins vibrants, avec une préférence aujourd'hui pour Florine, les "jeunes vignes" des Chalasses, plantées en 1986. Le chardonnay des Grands Teppes est paradoxalement plus accessible que celui des Chalasses vieilles vignes, alors que c'est le contraire d'ordinaire, dans la période de jeunesse. Le travail du sol effectué sur la parcelle de Grusse commence à porter ses fruits, le vin gagne en dynamisme et tonicité d'année en année. En 2008, Marguerite fait toujours le bonheur de tous en offrant son cœur, sans pour autant prendre le melon. La queue rouge de cette variété de chardonnay y est sans doute pour quelque chose.

     

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    Pour faire la transition, quelques bulles de vieux cépages 2007 ont fait un grand 8 éphémère dans la bouche. Non dosées, fraiches, désaltérantes et extrêmement confidentielles, limite il n'y en a déjà plus une seule bouteille au monde.

     

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    À table, les rouges 2011 font des merveilles. Glissants, digestes, de faible degré alcoolique, salins et hautement buvables. Mention particulière au Pinot noir de Grusse, vinifié à part (après tri grain par grain et section du pédicelle au ras du raisin) et finalement embouteillé à part, tant il s'exprime différemment du Pinot noir Cuvée Julien habituel. De bien jolis tanins croquants complètement craquants. Superbe! Des vins dans la lignée des 2010, déjà hautement recommandables, mais pas à tout le monde ou n'importe qui... On fera l'impasse sur la dégustation des 2008 et 2009, pour ne pas abuser et mieux apprécier J'en veux 2000, qui a gardé encore pas mal de choses dans sa culotte. Le culte du vieux cépage ne sont pour Fanfan ni une lubie, ni une passade!

     

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    ©Mme Olif, toute reproduction interdite

     

    Repos du guerrier, Salins-les-Bains:

     

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    Dimanche soir, quelques potes ont repris la route, d'autres le train, mais certains sont restés au coin du feu. Pour un pot-au-feu d'adieu, dans l'ambiance cosy de la Maison Salines, autour d'ultimes quilles, les dernières cartouches de cette Saint-Glou 2012. Tous les participants peuvent être fiers d'eux et ce sera sans doute l'œil humide, que, dans une ou deux dizaines d'années, ils raconteront le Jura à leurs enfants ou petits enfants, en leur disant, des sanglots dans la voix:  "La Saint-Glou jurassienne 2012? J'y étais!"

     

    Dans le Jura, finalement, "on est des privilégiés!", comme le dit Édouard Hirsinger à la journaliste de France 3, dans l'émission "Des racines et des ailes"*. Pas mieux comme mot de la fin!

     

    Vivement la prochaine!

     

    Olif

     

    Des racines et des ailes a pris ses quartiers dans le Jura dès l'automne 2011, chez Edouard Hirsinger et Stéphane Tissot, notamment, pour une émission diffusée sur France 3 le 7 novembre 2012. La Saint-Glou a en partie marché et volé sur ses traces à la Toussaint 2012.

     

  • Tronches de Gourmands lecteurs...

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    Cela devait être LA soirée bisontine de lancement de ces fameuses Tronches de vin, "le guide des vins qu'ont d'la gueule". De là à battre le record du monde du lancement de guide, il n'y avait qu'un pas que ma modestie légendaire m'empêchait de franchir. Tronches de vin n'est pas encore complètement né, accouché au forceps dans sa phase finale*. Le record de 32,278 mètres n'est pas tout à fait près de tomber...

     

    Capture d’écran 2012-11-25 à 20.41.22.png

    Tronches de vin ne sera donc finalement pas dans les bacs de toutes les bonnes librairies le 14 décembre. La faute à plein de choses trop compliquées pour les évoquer ici. Mais ce n'est que partie remise. Tronches de vin est en rade provisoire, mais pas en cale sèche. La soirée aux Gourmands lisent de Besançon est donc maintenue. Parce que la date est bloquée depuis longtemps, parce que ce sera bientôt Noël, parce qu'il n'y a pas besoin d'excuse pour déguster et boire du bon vin, parce que Jérôme et Julie Letoublon se démènent avec énergie pour la survie de leur petite cave-librairie, un concept de magasin particulièrement réjouissant où il y a à lire et à boire, mais pas à manger n'importe quoi. Ils multiplient les rencontres avec les auteurs et avec les vignerons, en organisant des soirées-dégustation autour du vin ou du whisky et en stimulant la vie culturelle franc-comtoise. Pour toutes ces raisons, ce lieu de vie, véritable espace de liberté, est totalement indispensable. Tous ceux qui ne le fréquentent pas régulièrement ne savent pas ce qu'ils perdent! Cette soirée se transformera donc, avec la complicité de Jérôme et Julie, en un Micro Tasting convivial à échelle humaine, non exportable à Shangaï ou Hong-Kong. Un genre de "Le Blog d'Olif fait salon", finalement, grâce aux Gourmands lisent. Pas sur une péniche (les montagnards n'ont pas trop le pied marin), ni dans un carrousel (ça tourne trop et ça monte à la tête), mais là où la paix niche, dans la petite boutique du n° 12 de la rue Bersot à Besançon.

     

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    Crédit photo: Monsieur Septime, je pense qu'il ne m'en voudra pas de lui avoir emprunté ce cliché.

     

    Au programme, pour vous mettre en appétit en attendant le livre, des tronches de vin revisitées par Mme Olif (attention, peinture fraîche!) et des vraies tronches de vignerons, en chair et en os, entre deux bouteilles, qui ont répondu présent, avec plaisir et aussi par amitié. Les bisontins auront donc la chance de pouvoir faire ainsi le plein de bulles avant les fêtes, en compagnie de Francis Boulard et Benoit Tarlant, de faire un tour d'Escarpolette avec Ivo Ferreira, de refaire leurs gammes en Jura grâce à Alice Bouvot et Charles Dagand du domaine de l'Octavin et de toucher au graal bourguignon, de Nuits à Marsannay, en la personne de Gilles Ballorin.

     

    Que tu habites ou pas la capitale comtoise, que tu y sois simplement de passage ou en vacances, que tu y viennes spécialement pour l'occasion, ami gourmand et/ou lecteur, ça risque de swinguer sec avant que minuit sonne, rue Bersot, à Besançon dans le Doubs ouap dou ouap...

     

    Venez nombreux, les gens de Besançon ou d'ailleurs! Venez, on vous attendra de pied ferme!

     

     

    Olif

     

    *Le livre ne sera donc pas édité aux Éditions Jean-Paul Rocher, comme il est mentionné par erreur sur la plaquette des Gourmands lisent, imprimée depuis quelques mois déjà. Marie Rocher reprend le flambeau suite au décès de Jean-Paul, mais cela a nécessité un montage un peu particulier, en collaboration avec les Éditions de L'Épure. Tronches de vin est désormais annoncé pour le 15 mars 2013. Affaire à suivre ...

  • Saint-Glou 2012, Jurassic good trip, Jour 1...

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    Jura: vignoble dont on a fait une montagne. Accessoirement, département immatriculé 39, de couleur plutôt verte. Par ailleurs, bouteille spécifique de forme un peu particulière, destinée à accueillir du vin du Jura, quelle que soit sa couleur, sauf jaune.

    Entièrement situé dans le département du Jura, adossé au massif du Jura, le vignoble du Jura est une simple bande de terre de 80 km de long qui s'étend sur les coteaux du Revermont, de Salins les Bains jusqu'à Saint-Amour, aux portes de la Bresse, en passant par Arbois, Château Chalon et Rotalier. Reposant sur des sols argilo-calcaires qui sont à l'origine de certaines de ses particularités, ce petit bout de vigne affiche une sacrée personnalité. Séparé de la Bourgogne voisine par la large vallée de la Saône, il ne craint désormais plus l'ombre portée par le prestigieux voisin. Les marnes du Lias et du Trias ont permis l'épanouissement de cépages autochtones originaux particulièrement adaptés à ce type de sols, cépages que l'on ne retrouve nulle part ailleurs ou presque. Savagnin, poulsard (ou ploussard, peu importe, l'important, c'est d'en boire) et trousseau résistent bien au développement croissant du chardonnay et du pinot noir, cultivés aussi de longue date, mais vraisemblablement importés de Bourgogne. La renommée du vin du Jura lui vient en grande partie de l'un de ses produits-phare, le vin jaune. Cet accident oenologique, élevé pendant 6 ans dans un fût en vidange, sous un voile de levures qui le protègent d'une transformation en vinaigre, en ménageant son oxydation, donne un vin hors norme que le néophyte ne sera pas toujours à même d'apprécier à sa juste valeur. Les arômes caractéristiques de noix qu'il dégage font souvent fuir l'amateur de vins non-initié, autant qu'ils attirent comme des mouches ceux qui sont rompus à la dégustation de ce breuvage.

    Outre de grands vins, le Jura a également donné naissance à de grands hommes. Le plus célèbre d'entre eux est sans nul doute Louis Pasteur, qui a effectué une grande partie de ses travaux sur la fermentation alcoolique dans la petite ville d'Arbois. On ne le remerciera jamais assez d'avoir considéré le vin comme étant la plus saine et la plus hygiénique des boissons, mais on déplorera tout le mal causé aux fromages au lait cru par la pasteurisation. Le plus injustement méconnu des inventeurs jurassiens est sans conteste Charles Sauria, né à Saint-Lothain, dont l'éclairage fut plutôt bienvenu à l'intérieur des caves, une fois qu’il eût inventé l’allumette à friction.

    Les vins du Jura sont fort justement considérés par les Jurassiens comme les meilleurs des vins produits au monde.

     

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    Salins-les-Bains:

    Cité thermale, d'art et d'histoire, ville sinueuse se faufilant entre les montagnes, en suivant le lit tourmenté de la Furieuse, Salins-les-Bains ne manque pas de sel. En 52 avant Jésus-Christ, Salins-les-Bains a failli devenir célèbre, en manquant de peu le siège de la bataille d'Alésia, qui s'est déroulée à une trentaine de kilomètres de là, du côté de Champagnole et Chaux des Crotenay. Le Jura, terre de défaite, mais pas tout le temps non plus, faudrait voir à ne pas trop pousser le bouchon. On murmure même que Rouget de Lisle, illustre natif de Lons-le-Saunier, a failli appeler son hymne national victorieux la Juraseillaise. C'est dire. En 2012 après Jésus-Christ, Salins-les-Bains est devenue totalement mythique, pour avoir accueilli le camp de base des adorateurs de Saint-Glou, qui, comme chacun sait désormais, se fête avec tous les autres Saints. Glou, saint patron des buveurs, a donc élu domicile temporaire au pied du Mont Poupet, haut-lieu du vol libre et, désormais, du vin libre. Pour une canonisation rituelle et annuelle dans les règles de l'art, une large et belle victoire digne de Jules César. "La Saint-Glou 2012, j'y étais!" pourront dire en 2052, la larme à l'oeil, les survivants, encore poilus ou pas.

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    Pour profiter pleinement d'un séjour, il faut bien dormir, c'est une évidence. La Maison Salines, qui a ouvert ses portes en juillet de cette année, ne manque pas d'atouts. Cet ancien hôtel particulier, rénové avec classe et avec goût, dans le respect du style de l'habitation, possède tout le confort moderne. Ses immenses salons favorisent la bonne convivialité, les afters prolongés et les debriefings pointus. Possédant 5 belles chambres, aux lits confortables, indispensables à la bonne récupération des glouglouteurs, elle permet de loger une dizaine de personnes, ce qui peut nécessiter de prévoir des annexes pour contenir l'invasion de la Séquanie par des hordes de Belges assoiffés, le tire-bouchon entre les dents, ignorant encore que la guerre des Gaules est terminée depuis une certaine bataille qui s'est déroulée pas très loin d'ici (voir plus haut). Une fois les participants excédentaires logés, qui dans un petit gîte attenant, qui à l'Hôtel voisin des Deux Forts (tirant son nom de la présence toute proche du fort Belin et du fort Saint-André, surplombant la ville, rien à voir donc avec la corpulence des gaillards qui y dorment), la Saint-Glou peut officiellement débuter. Direction Arbois, aux Jardins de Saint-Vincent, pour une soirée apéritive autour de la relève vigneronne arboisienne.

     

    Les Jardins de Saint-Vincent, Arbois:

    Quel autre endroit pourrait être plus indiqué pour découvrir les jeunes vignerons jurassiens? Le jardinier Stéphane Planche en mission sommellerie dans le Mâconnais, c'est Julien qui est aux manettes, solidement épaulé par une triplette vigneronne, eux-même parfois assistés de leur secrétariat de direction.

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    Au menu, des jus de 2012, en avant-première mais pas en primeur, le Plouplou nouveau n'ayant pas encore fait suffisamment école pour se contenter d'élevage aussi bref. Charles Dagand, du domaine de L'Octavin a le privilège de l'ancienneté. Tout auréolé d'une bonne et belle assurance, il n'a pas tremblé, lorsqu'il s'est agi de faire goûter ses jus. Encore un bien joli travail sur l'enzymatique, pour la cuvée 2012 du trousseau des Corvées, dite cuvée du nain, une macération carbonique complètement maîtrisée. Pamina 2009, le chardonnay de la Mailloche, se boit comme du petit lait.

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    Renaud Bruyère n'en est qu'à son deuxième millésime, mais n'a déjà plus rien à vendre. Petit domaine, petite production et un travail à temps partiel chez Stéphane Tissot. Depuis qu'Adeline a quitté le GAEC Houillon pour le rejoindre, l'idée est effectivement de s'agrandir. Les 2012, blancs comme les rouges, sont déjà superbes et donnent envie d'en boire. L'ultime bouteille d'Arbois blanc 2011, miraculeusement sauvée de la cave des Jardins pour l'occasion, a fait des étincelles.

     

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    Alexis Porteret a démarré l'aventure des Bodines avec le millésime 2010. Secondé par sa femme Émilie, il continue de travailler au domaine de la Pinte, tout en produisant quelques fabuleux jus de trousseau, poulsard, chardonnay ou savagnin. Les rouges 2012 promettent de belles choses et confirment haut la main la très bonne impression déjà laissée par les deux millésimes antérieurs.

     

    ...

     

    Olif

     

    P.S.: tous ces vignerons sont membres de l'association le Nez dans le vert, qui tiendra salon les 24 et 25 mars 2013, au domaine de la Pinte. Un retour de la Saint-Glou en perspective?

     

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    P.S.2: la Saint-Glou, ça se vit et ça se raconte. Eva en a écrit les 10 ou 11 commandements et Samia, visiblement traumatisée, a cherché à s'en exorciser au plus vite...

  • VDV#41: 4 vins de mariage et 1 d'enterrement

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    Vendredisduvin

    Grâce à Stéphanie UMDV (Un mets, dix vins), ce vendredi, on bulle. Sérieusement, sans faire les idiots, parce que c'est pour un grand évènement. Le mariage, sans déconner, faut pas rigoler avec ça. Pas un petit PACS vite fait entre deux portes, non une grande et belle cérémonie, avec Monsieur le Maire, Monsieur le Curé, les enfants de chœur, des filles et des garçons d'honneur, une grande robe blanche, une redingote et une cravate qu'on ne remettra jamais plus, des grains de riz, des cloches, une calèche tirée par un attelage de chevaux comtois pour parader en ville -soyons fous-, un concert de klaxons pour clamer sa joie et bien emmerder les riverains, une voiture balai "Just married" pour fermer le cortège et un pot de chambre peu ragoûtant à écluser à 5 heures du matin dans la chambre nuptiale envahie par une bande de soulots avinés tenant à peine debout et chantant à tue-tête. Oui, le mariage, c'est sérieux. Surtout l'apéritif. C'est à peu près le seul moment où les convives vont être tant soit peu à même d'apprécier ce qu'il y aura dans leur verre. Sauf évidemment la mariée, en larmes et peut-être déjà enceinte, se mouchant sans arrêt dans son bouquet de fleurs, et la belle-mère en extase devant sa fille et sa belle robe blanche, même si elle n'en finit pas de se demander ce qu'elle peut trouver à cet avorton aussi élégant dans son costume trois-pièces qu'un pingouin avec un palmier dans le cul, à la dérive vers les tropiques sur son iceberg miniature.

     

    1 mets, 10 vins, 4 vins de mariages et 1 d'enterrement, voire plus si affinités. La mise en bière, c'est celle de la vie de garçon (éventuellement de jeune fille, mais y a-t-il encore de vraies jeunes filles jusqu'au mariage?). Réglons leur tout de suite leur cas, aux funérailles. Ce petit con ne sait pas encore ce qu'il perd, il fanfaronne, voudrait encore une dernière fois voir toutes les filles du monde à ses pieds. La bouteille qui va bien pour fêter cet évènement, je n'en vois pas 50. The Péteux, from Alice et Charles, du domaine de L'Octavin, histoire de tirer définitivement un trait sur son passé de pseudo Dom Juan arrogant. Le 2011, fraichement dégorgé, est un peu plus sec que la version 2010. Il n'en gouleye pas moins, de quoi en boire des sapines avant de sombrer dans les bras de Morphée, mais pas ceux de Julie, Sabine, Rebecca, Charlotte ou Wilfried.

     

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    Place au grand jour. Il fait beau, la table est dressée dans le jardin. Répondant à l'appel du ventre, les invités commencent à arriver, suivant patiemment en cortège le jeune couple de mariés qui n'arrête pas de roucouler en chemin. Les belles dames pestent parce que leurs talons hauts se plantent dans la pelouse, rendant périlleux le déplacement jusqu'au buffet. Les enfants courent et piaillent dans tous les sens tandis que les messieurs commencent à partir de francs éclats de rire en tapant sur l'épaule de leurs voisins. Ils réclament à boire. "On a soif!"

     

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    À partir de là, les bulles coulent à flots! De la bulle douce et un peu sucrée pour les dames, afin de leur éviter de mettre de la liqueur de pêche dans le Champagne non dosé, et d'autres, un peu plus sauvages et colorées, pour les amateurs d'émotions fortes. Forcément, du poulsard! Sur leur petit nuage, les yeux dans les yeux, la mariée sert un verre de Champagne de Benoit Lahaye à sa grande brute nature. Il lui répond du tac au tac avec un Pétillant naturel de raisin du domaine de la Tournelle: "On zoue?". Et les voilà partis au domaine des Grottes pour gagner leur Petit coin de Paradis.

    Le plus difficile est à venir. Rester Fidèle, toute sa vie, y compris à Vouette & Sorbée. Une cuvée rare et un peu chère pour un mariage de 200 personnes, mais après la nuit de noces, en comité restreint, pour reprendre des forces, ce pourrait être une bonne idée.

     

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    Autre option possible et ultime solution de rechange en ce qui me concerne, retour en Jura pour découvrir cette bulle d'exception récemment sortie de la cave et du cerveau bouillonnants de Stéphane Tissot: BBF!  BBF, pour Bvieilles Bvignes Françaises? Non, ça c'est Kroug! BBF pour Bonne Bourre les Fiancés? Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher. BBF pour Bonnes Bulles Forcément? Ça coulerait de source, mais ce n'est pas ça non plus. BBF pour Bénédicte et Btéphane Ftissot? Non, retire tes doigts de ta bouche quand tu parles. BBF pour Blanc de Blanc élevé en Fût, alors! Du Crémant du Jura extra-brut haut de gamme, et pas de l'Alka-Seltzer. Élevage en fût, puis 52 mois sur lattes. Bulle fine, du gras et de la fraicheur, un vin complexe et riche, peut-être trop pour un apéritif de mariage, mais c'est drôlement bon. Un peu plus cher qu'un Crémant standard, évidemment. Mais quand il s'agit de passer un moment inoubliable...

    Vivent les mariés!

     

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    Olif

     

  • Débouchées en plein air

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    Toï Toï le Zinc, Toï Toï la terrasse. Une température printanière a permis aux Débouchées de prendre l'air en ce 20 novembre 2011. Les Débouchées, un salon à la Villeurbanane, résolument orienté nature, avec des Ardèchois en pagaille, le Roussillon à la fête, le Languedoc pas en reste, le Beaujolais dignement représenté, un Jurassien esseulé (mais quel Jurassien!) ... et un lévrier afghan bouffeur de saucisse. Fallait pas abandonner son assiette sans surveillance!

     

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    Honneur aux filles, et d'abord Julie, qui est venue avec Simone. Et aussi Rémont, tout ça en 2010. Des bouteilles fleuries de façon presque indécente, tellement elles sont bonnes. Et tout ça, c'est fait à la main, s'il vous plait. À dos de femme, au treuil, à la pioche, en bio, sans soufre. Alors, Julie Balagny, elle ne veut pas le brader, son vin. Ceux qui trouvent ça vraiment trop bon en achètent, ceux qui trouvent ça trop cher préfèrent juste le goûter.

     

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    Isabelle Frère est venue avec Nina, mais ce n'est pas sa sœur. Juste un vin primeur, millésime 2011. C'est bon comme du Beaujolais nouveau, mais ça a plutôt le goût de cinsault. Il n'y en a pas non plus. Juste du grenache et syrah en carbo, d'un beau rose fuschia soutenu, une bouche soyeuse, du velours pour l'estomac. Avec Murmûres, le carignan te parle dans le creux de l'oreille avant de s'engouffrer dans ta bouche. Et tu restes sans voix. Coi, quoi!

     

    Parmi tous les Ardèchois, il a fallu faire des choix. La palme du plus beau Saint-Jo au 2010 de la Ferme des 7 lunes de Jean Delobre. Un jus de syrah d'une grande pureté, comme une évidence de vin. Et puis Babiole 2010 d'Andréa Calek, juste très bon. La première découverte fut celle d'un vin d'Étables, vin de table en provenance de La petite ferme au bout du chemin. À carafer impérativement, comme l'a d'ailleurs fait David Auclair, qui connait bien son vin, c'est la moindre des choses.

     

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    Et puis, en off au cul du camion, parce qu'il ne faisait pas partie des vignerons-exposants cette année, dégustation du premier millésime de Sylvain Bock, qui a repris en 2010 une partie des vignes de Gérald Oustric à Valvignières. Déjà 4 cuvées, Sylvain Bock ne fait pas semblant. C'est d'ailleurs le nom de son assemblage grenache gris-chardonnay, parce qu'il en fallait bien un, de blanc.

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    Et puis 3 rouges, en carbo, vinifiés sans soufre, juste un peu à la mise. Ça goûte plutôt bien, carignan ou syrah, Bascule, Caramba ou Raffût. Un petit nouveau à suivre de près, d'autant qu'il a été à bonne école, celle de Valvignères.

     

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    Avant de remonter vers le Nord, cap au Sud, c'était dans le domaine du Possible, avec Loïc Roure. Tout bu or not tout bu (cuvée de négoce), C'est pas la mer à boire, Couma Aco, autant de cuvées du millésime 2010 qui font plaisir à boire. Tout comme ceux de Philippe Wies, qui avait emmené sa Petite Baigneuse faire trempette dans le Rhône. Carton plein pour Bon Plein 2009 et également pour son très beau Maury VDN.

     

    Toutes les bouteilles goûtées ce jour-là ont été débouchées sur place. Les Débouchées, le salon qui tient ses promesses.

     

    Olif

  • VDV#39: le vin qui aimait les femmes...

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    Corps dans décor ©Mme Olif

     

     

    Vendredisduvin À l'occasion de cette 39ème session des Vendredis du vin, Jacques Berthomeau, du fin fond de son espace de liberté, nous pose une colle. "Parlez-nous du vin qui aimait les femmes!", nous dit-il, en substance. Traduction: se mettre dans la peau d'un vin pour exprimer les sentiments que lui inspirent une femme en particulier ou les femmes en général. Se liquéfier et se laisser avaler par un gosier féminin? Lui caresser la luette, couler le long de ses amygdales avant de plonger depuis l'épiglotte, dans son œsophage, pour se répandre voluptueusement le long de sa grande courbure gastrique, franchir son pylore, direction le duodénum, se faufiler dans son jéjunum, baguenauder dans son iléon, puis coloniser son colon? Tout ça pour finir accroché à son ampoule et s'évaporer comme une louise ou un vulgaire gaz intestinal? Voilà du fantasme anatomique et digestif pas banal. Une sacrée aventure intérieure, un voyage fantastique comme on voudrait (ou pas) en faire plus souvent. Je t'aime, je te mange, je te... Non! Dans le cas présent, je te bois, mais ça revient au même. Euh..., serais-je hors sujet? Si peu. Juste avant de se voir préciser par le Président de séance, séance tenante: "C'est un jeu sur la séduction, surprend-les!"

     

    Ah, d'accord! Au temps pour moi.


    Le vin, objet de séduction, alors? Tout comme les femmes. Et la réciproque est vraie. Boire pour séduire ou être séduit, être séduit par ce que l'on boit. Tout un programme. Références cinéphiles en prime.

    La mariée était en noir, mais le poulsard était en blanc. Tout juste un petit reflet rosé sur la robe, dû à l'assemblage avec un fond de cuve de trousseau, lui aussi vinifié comme un vin blanc. L'histoire du rouge qui se prend pour un blanc avec des allures de rosé. Mélange des genres, ambiguïté vinique, blanc tannique, de quoi être un peu perdu! Rouge non avoué, blanc contre nature, rosé refoulé. Saura-t-il plaire? Faut-il l'aimer? Se remettre en question, avoir des doutes sur ses penchants colorés et ses orientations textuelles? Pour, au final, s'assumer et se foutre du qu'en-dira-t-on, s'en foutre tout court. Comme dit le viril King Marchand, joué par James Garner dans le chef d'œuvre de Blake Edwards, tout en se laissant aller à rouler une pelle à Victor, brillament interprété(e) par Julie Andrews:

    - I don't care if you are a man.

    - I'm not a man.

    - I still don't care!

     

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    Victor ou Victoria, peu lui chaut, même si, bien avant lui, certains l'ont aimé chaud. Nobody's perfect! Du moment que l'on aime et que l'on est aimé en retour...

     

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    Cul rond à la cuisse rose 2010, du domaine de L'Octavin, à servir à l'aveugle dans un verre noir pour surprendre et tromper son monde ou, mieux encore, à boire pour ce qu'il est, et l'apprécier vraiment.

    - I don't care if you are a white wine

    - I'm not a white wine.

    - I still don't care! 

     

    Cul rond à la cuisse rose, du poulsard comme on en boirait les yeux fermés!



    Olif

     

  • Gimme some trousseau...

    "I’m sick and tired of tasting wines From uptight, short-sighted, narrow-minded hypocritics All I want is the truth Just gimme some trousseau I’ve had enough of drinking wines By neurotic, psychotic, pig-headed producers All I want is the truth Just gimme some trousseau"

     

    Ouais, je suis malade et fatigué de goûter à des vins étriqués, hypocrites et étroits d'esprit, tout ce que je veux, c'est la vérité, donnez-moi du trousseau. Marre de boire des vins élaborés par des têtes de cochon de producteurs névrosés et psychotiques. Tout ce que je veux, c'est la vérité, donnez-moi du trousseau! Imagine un seul instant que John Lennon ait vécu dans le Jura dans les années 2010 et ce n'est pas la peine de chercher plus loin l'inspiration de son hymne pacifiste. Boire du trousseau n'est jamais une corvée.

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    Cette macération carbonique de trousseau des Corvées, sous Curon, vinifiée grains entiers, sans ajout de quoi que ce soit pour le dénaturer, se laisse boire sans forcer ni fatiguer. Corvéable à merci, je veux bien l'être pour ce vin-là. Une production du domaine de l'Octavin, réalisée par Alice et Charles. Les décors sont de Mme Olif sur une idée originale de Mr Olif, moi-même ici présent. Avec autant de bonheur, dedans et en dehors de la bouteille, on ne sait plus à quel nain se vouer.

     

    All I want is the truth...

     

    Olif

     

     

     

     

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • The Péteux...

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    The Péteux, Vin de table français, Domaine de L'Octavin

    Voilà bien un vin schizophrène! Péteux, il l'est, naturellement, sans aucun ajout ni retrait de quoi que ce soit. Quand on l'ouvre, il en salive d'avance, l'enragé! Mieux vaut se placer au dessus de l'évier pour ne pas inonder la nappe. Mais péteux, il ne l'est guère, ne se prenant pas la tête et ne la prenant pas non plus. Bulle profuse, fruité réjouissant, sec comme il faut, bon comme pas permis. Bon aussi pour fêter le permis de la jouvencelle de la maison. Boire ou permis de conduire, pas besoin de choisir, quand on joue à domicile.

     

    Olif

     

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    P.S.: Alice Bouvot et Charles Dagand seront pris sur le fait, le nez dans le vert , les 27 et 28 mars, au Domaine de la Pinte en Arbois. Mais eux non plus, ne se la pètent pas!

     

     

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  • La Percée du vin à prix d'or...

    57000 €! C'est l'enchère record sur une bouteille de vin jaune obtenue à la Percée 2011 par un clavelin datant de 1774. Ça fait cher du verre, mais ça pollue moins qu'un 4X4 Mercedes. Le prix du grand âge et de l'extrême rareté, mais aussi celui d'un vin qui n'en finit pas de livrer tous ses secrets, notamment celui de sa longévité.

     

     

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    Ce flacon de 1774, provenant d'un lot de la cave de Jules Vercel, est pourtant loin d'être un inconnu. Un exemplaire, vide, trône comme une relique dans un placard de la Maison de Louis Pasteur, en Arbois. Cette maison, désormais transformée en musée, est restée dans son jus. Pour un peu, si c'était autorisé, on pourrait s'asseoir dans le même fauteuil que Louis, se coucher dans son (petit) lit et refaire les mêmes expériences que lui dans son laboratoire. Tout est d'époque, y compris les papiers peints, régulièrement et soigneusement restaurés. Le Louis, du jaune 1774, il devait en boire aussi souvent qu'il voulait, Jules Vercel étant son voisin d'en face, avec qui il a beaucoup travaillé sur l'étude des levures et l'application des grands principes œnologiques. Peut-être même qu'il en a bu pour 570 000€ sans le savoir, tiens!

     

     

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    De valeur plus symbolique, après la visite de la Maison Pasteur, une grande première pour moi,  j'ai eu l'opportunité d'emprunter un trajet réservé qui conduit jusqu'à la cave, en dessous de la maison, où sont entreposées les bouteilles produites par la maison Henri Maire avec les raisins de la vigne de Pasteur, replantée à l'identique dans les années 40 par Henri Maire lui-même: ploussard, trousseau, pinot noir, chardonnay et savagnin, assemblés tous ensembles dans des proportions variables. Le 1990 a une couleur brique orangée (dominante ploussard), des notes évoluées sur l'écorce d'orange avec des épices. La bouche a encore de l'allant, sur de tout petits tanins complètement fondus. Quelque part, une sorte de mémoire du vin du XIXème siècle...

     

     

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    Olif

     

     

  • P'tit Poussot

    Il était une fois ... un vigneron et une vigneronne qui produisaient plein d'octavins tous canons. L'aîné n'avait que 4 ans, et le plus jeune n'en avait qu'un seul. On s'étonnera que le vigneron ait eu tant de vins en si peu de temps; mais c'est que sa femme allait vite en besogne, et n'en faisait pas moins de plusieurs à la fois. Ils étaient fort contents de leur millésime 2009 qui leur plaisait beaucoup, et ils commençaient gentiment à les mettre en bouteilles. Ce qui les chagrinait encore, c'est que le dernier était fort délicat et jusqu'à présent ne disait mot: prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit. C'était du chardonnay qui provenait du terroir de Poussot, ce qui fit qu'on l'appela P'tit Poussot. Ce pauvre vin était le sans soufre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours le tort. Cependant il était le plus fin, et le plus fruité de tous ses congénères, et s'il parlait peu, il se buvait déjà beaucoup. Il vint une année très fâcheuse, et la production fut si petite, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de certains de leurs vins. Un soir que ces vins étaient couchés, et que le Vigneron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit, le coeur serré de douleur :

    "Tu vois bien que nous ne pouvons plus élever nos vins ; je ne saurais les voir péricliter devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain chez un caviste, ce qui sera aisé, car tandis qu'ils s'amuseront à s'empiler, nous n'avons qu'à nous enfuir sans qu'ils nous voient.

     

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    Arbois Chardonnay P'tit Poussot 2009, Domaine de L'Octavin


    "Ah!" s'écria la Vigneronne, "pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes vins?" Son mari avait beau lui représenter leur grande beauté et leur valeur marchande, elle ne pouvait y consentir, ils étaient bons mais elle était leur mère. Cependant ayant considéré quelle douleur ce leur serait de les voir mourir de ne pas être bus, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant. Le P'tit Poussot ouït tout ce qu'ils dirent, car ayant entendu de dedans sa bouteille qu'ils parlaient d'affaires, il s'était  débouché doucement, et s'était versé dans leur verre pour les écouter en étant bu.

    La suite, c'est une histoire de petits caillous blancs, traduisant une jolie minéralité fruitée et pure, qu'un vilain ogre avala à grosses lampées sans même se faire mal à l'estomac ni au caisson. Rien qu'un conte défait pour grands enfants buveurs, finalement...

     

    Olif, librement adapté de Charles Perrault

     

    P.S.: pardon Alice, pardon Charles, je ne recommencerai plus, c'est promis!

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Les nouveautés, côté Jardins...

     

     

     

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    Çela faisait un petit bail que Stéphane "Saint-Vernier" Planche, le jardinier de Saint-Vincent ne nous avait pas invité à parcourir les allées de sa carte, sabots aux pieds, au rythme d'une dégustation à l'aveugle. Plein de raisons à cela. En premier lieu la nouveauté. Nouvelle coupe de cheveux, nouveau site web, nouveau concept, nouvelle tête, nouveaux vins. Pas encore de nouveau Bojo, mais ça ne devrait plus trop tarder, plus qu'un bon mois à patienter.

     

    La nouvelle tête, c'est Rachel, sommelière de formation, qui tient la boutique pendant que Saint-Vernier court et vole, de vignoble en vignoble. Le nouveau concept, c'est la formule bar à vins, qui a bien fonctionné tout l'été. Saucissonnage à toute heure (ou presque), arrosé de deux ou trois bons canons sélectionnés par le patron. Du grignotage simple et bon, soigneusement sélectionné, parfaite mise en bouche avant d'aller se remplir plus copieusement la panse dans les restaurants arboisiens tout proches. Le nouveau site web, c'est toujours le même, mais relooké et plus aisé de navigation. Il n'attend plus que les commandes massives des internautes ébahis par tant de belles références en provenance de la France entière, et même du Jura, aussi, un peu. La nouvelle coupe, c'était pas plus tard que la veille de la soirée,  il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu Stéphane avec les cheveux aussi courts, why not?

     

     

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    Bien plus important, finalement, ce sont les dernières cuvées rentrées, qu'il nous fallait découvrir à l'aveugle, décrypter, commenter, décortiquer, apprécier (ou pas)) et ne surtout pas noter (why note?). Après une mise en bouche vive et sympathique, un Blanc d'Argile de Vouette et Sorbée à la bulle réjouissante, plus d'excuse pour ne pas être là.

     

    IMGP9832.JPG- Arbois Cul Rond 2009, Domaine de l'Octavin: robe légèrement trouble, nez encore fermentaire, sur le jus de pomme. Mais y'a aut'chose! La bouche possède une petite arête minérale incisive en son milieu, mais y'a aut'chose! La finale s'élargit et se pavane, deviendrait presque tannique. Déconcertant, et une nouvelle fois, je passe à travers et ne m'en rend compte qu'une fois la bouteille dévoilée. Pas encore tout à fait en place, mais il y vient tout doucement. Ce Cul Rond, joliment illustré par Thierry Moyne, le chef de la Balance, est une réalisation d'Alice et Charles: du poulsard du lieu-dit En Curon, vinifié en blanc et 100% nature. Le genre de quille qui vous troue le Curon, pour parler un peu crûment mais orthographiquement correct. Encore un peu de temps et il devrait se mettre progressivement mieux en place.

     

    IMGP9835.JPG- Autrement 2008, Roussette de Savoie, Jacques Maillet: nez cristallin, citronné, frais. Bouche nette et précise, d'une grande pureté, finissants sur de beaux amers salivants et une sensation désaltérante. Devant tant d'élégance, l'assemblée reste bouche bée. La tentation de situer cette bouteille en Jura fut grande, mais le secret espoir déçu se transforma en sourire jubilatoire une fois l'anonymat levé. Même les Savoyards de service s'y sont laissés prendre et cela confirme l'exceptionnelle qualité des vins de Savoie lorsque le vigneron s'en donne la peine.

    Jacques Maillet, la Savoie Autrement, une certaine forme de jardinage à la vigne qui ne peut évidemment qu'être plébiscitée ici.

     

    IMGP9837.JPG- Le Ddréorse 2008, La Sorga: cette fois, on donne dans le bigarré! Robe rubis clair. Nez chewing-gum aux fruits, petite prune, fruits rouges. La bouche possède un tactile soyeux croquant incomparable, d'une sphéricité presque parfaite. La finale s'étire un peu, apportant de la fraicheur. L'alcool, bien perçu en milieu de bouche, se fait plus discret. Cela aurait pu être un rouge clair, c'est un rosé foncé de mourvèdre, pas apte à séduire tous les palais, mais qui n'est pas sans rappeler le Tavel de l'Anglore. Une certaine maitrise du zéro soufre qui fait que le Tortul ne s'est une nouvelle fois pas retrouvé sur le dos.

     

    IMGP9838.JPG- Autrement 2007, Chautagne, Jacques Maillet: assemblage de pinot, gamay et mondeuse, à la robe rouge rubis foncé. C'est un vrai vin de terroir avec un brin de rusticité qui lui sied au teint, des tanins qui accrochent, presque encore un peu compacts, mais le végétal croquant apporte la fraicheur. Pas immensément long ni complexe, c'est un canon de partage, qui accompagnera parfaitement des plats simples et de la charcuterie.

     

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    - Soir d'hiver 2009, Coteaux du languedoc Cabrières, Clos Romain: cette nouveauté-là, c'était la mienne, arrivée de fraiche date dans le Jura. Une robe burlat, un nez gorgé de fruits noirs, plein de franchise. La bouche développe des tanins soyeux, veloutés et gourmands. C'est un vin relativement riche, doté d'une bonne fraicheur et d'un excellent coefficient de buvabilité. Le cinsault dans toute sa splendeur, tout sur le fruit, à siroter un soir, d'hiver ou d'automne. Surtout ne pas se priver s'il en reste pour le lendemain midi.

     

    IMGP9841.JPG- La Vigne Haute 2009, Jean-François Coutelou, Vin de table français du Languedoc: wouah! Le nez séduit, malgré son côté animal; Les phéromones, sans doute! Au delà, le fruit noir exulte, porté par des tanins veloutés très frais, malgré la puissance et la concentration. 100% syrah, 100% nature et un équilibre déjà majestueux. Une grosse découverte également que ce Mas Coutelou!

     

    IMGP9842.JPG- Séguret 1999, domaine du Pourra, cuvée Mont Bayon: un vin sérieux, avec un peu d'évolution, mais entamant sa phase de maturité. Grenache, syrah et mourvèdre. Beaucoup de puissance, un peu d'alcool, des notes kirschées et une bouche métallique, avec des tanins finissant amers. Un vin qui serait plus à son aise à table qu'en fin de dégustation.

     

    IMGP9843.JPG- La Béa...titube 2009, La Sorga: une douceur finale signée Anthony Tortul, de La Sorga. Du muscat petits grains de Saint-Jean de Minervois, passerillé et botrytisé. La bouche est "hallucinante", de la bouche même de l'un des participants. Incroyable fraicheur mentholée sur des notes muscatées, avec une touche de garrigue et de lavande. Équilibre de fou avec une bouche qui confine presque au sec malgré 128 g de sucres résiduels. Devant une telle prouesse, la Béa ne peut que tituber et les dégustateurs peinent encore à s'en remettre.

     

     

    Une seule solution, pour clore la soirée: le traditionnel mâchon, désormais maison. La trancheuse à jambon a turbiné grave pour rassasier la horde des apprentis jardiniers.

     

     

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    Le mois prochain, on s'attaque aux vieilleries des Jardins. Peut-être même bien qu'il en reste dans ma cave, pas encore bues et loin d'être mortes. Ça promet déjà...

     

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  • Jésus revient, à Morteau, façon baeckeoffe

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    Allelouiah! Jésus est revenu, même s'il est déjà reparti, en culotte de velours via le gosier. Il n'a fait qu'une apparition. Pas à la fête de la saucisse, comme initialement prévu, mais en petit comité, dans les locaux de Terra Vinéa à Morteau. Les apôtres n'étaient même pas au nombre de 12, la sélection des convives ayant été particulièrement drastique. Jésus ne s'est pourtant pas fait trop attendre. A peine sorti des salaisons Bouheret, il a plongé dans un bain de ploussard, au milieu des carottes, poireaux et pommes de terre, pour un sauna de 3 bonnes heures en cocotte luthée, façon baeckeoffe. Le résultat fut à la hauteur des espérances d'Agnès, cuisinière parisienne à domicile, en villégiature mortuacienne et embauchée pour l'occasion. Les légumes étaient parfaitement cuits, à peine croquants, le Jésus particulièrement fondant, à la chair rose comme un nouveau-né la nuit de Noël. Le festin pouvait commencer, après préparation de la bouche par un superbe Crémant d'Alsace 2004 de Patrick Meyer, d'une grande beauté formelle, à la bulle fine et élégante, longue et élancée comme les jambes de Chloé Mortaud, Miss France 2009.

     

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    Les rois mages, dignes successeurs de Melchior, Gaspard et Balthazar.

     

    Les rois mages avaient pour nom Octavin, Gahier et Bornard. Ils sont arrivés pile à l'heure du repas et nous ont particulièrement gâté. La Chamade 2006, Les Grands vergers 2008 et Commandatore 2008 se sont tiré une belle bourre lors de cette compétition amicale. 3 superbes cuvées qui goûtent particulièrement bien en ce moment. Commandatore et Grands vergers sont sur le fruit (quoi de plus normal pour des 2008), La Chamade 2006 possède déjà une autre dimension, avec une concentration impressionnante pour un ploussard.

     

    Une soirée presque aussi belle qu'une nuit de Noël à Bethléem il y a 2010 ans, c'est dire!

     

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    Agnès, de Visery.com, cuisinière à domicile, même pendant ses vacances.

     

     

    Olif

     

    P.S.: la preuve que Jésus est revenu, c'est qu'il est sur Facebook, même!

     

    P.S.2: les rois mages sont eux aussi déjà revenus, en 2001, vus mais Inconnus.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Quintessence d'Essence des Sens

     

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    Grande journée de dégustation bourguignonne et biologique organisée par Muriel Deléger au Hameau de Santenay le Haut, L'Essence des Sens, off officiel satellite des Grands Jours de Bourgogne, a eu la décence d'inviter le Jura à la fête. Uniquement des vignerons "bio", dynamiques, parfois biodynamiques. En conversion pour certains, mais déjà convertis aux idées avant d'être officiellement certifiés.

     

    Impressions furtives ...

     

     

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    - Une découverte scintillante: Champ d'étoiles. Ou comment un couple belge motivé vient biodynamiser le Sud-Revermont en reprenant le domaine Richard Delay à Gevingey. 2008 est leur premier millésime, 2010 sera déjà certifié. Un joli concept, des vins et des étiquettes qui ne le sont pas moins. Mention spéciale à un Pinot noir au fruité enjôleur et à la finale merveilleusement fruitée.

     

     

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    - Une bouteille impressionnante: "Le Clos", du domaine Guillot-Broux. Des vignes "franc-de-pied" replantées en 2001 sur la parcelle des Perrières. Une robe dorée, un nez pregnant, une bouche dense et profonde, une longueur interminable, une bouteille sidérante. Le reste de la gamme aussi, d'ailleurs. Avec les vins du cousin Julien, des Vignes du Mayne, découverts à la Dive, l'appellation Mâcon-Cruzille a de beaux jours devant elle.

     

     

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    - Une bulle nébuleuse: Née bulleuse, un pétillant rosé à base de gamay, ou quand le Beaujolais s'amuse. C'est rigolo et rafraichissant. C'est à Lachassagne (69) que ça se passe, chez Bernard Vallette. Avec deux "l".

     

     

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    - Une courbe séduisante: Chut ... Derain. Un aligoté pétillant qui épouse bien les formes pour se lover là où il faut.

     

     

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    - Un retour aux sources: le véritable Melon de Bourgogne is back home! Enfin, celui-là n'était jamais vraiment parti dans le Muscadet. Probablement les derniers pieds qui restent ancrés dans le val de Saône. Et ils se trouvent chez Guy Bussière. Tel un Phénix, il est fier de ses racines. Arpège en 2008, c'est un assemblage de Chardonnay et d'Aligoté, faibles rendements obligent.

     

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    - Et, probablement le meilleur pour la fin, deux Alices, au pays merveilleux des vins tendance "nature", De Moor et Bouvot, à Chablis et en Arbois. Des vins enchanteurs, à L'Octavin comme chez De Moor. Et deux superbes sourires en prime. Bravo les filles!

     

    Olif

  • Décuvage à l'Octavin

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    Opération "décuvage de Commendatore", hier, au domaine de l'Octavin. Il fallait retrousser ses manches pour jouer du coude, de la fourche et de la pompe. Et aussi dégainer de temps en temps l'appareil photo pour immortaliser le petit pressoir à cliquet en train de fonctionner. Un véritable travail de fourmi, un sacerdoce même, agrémenté tout au long de la journée par une dégustation des jus de 2009 et de quelques 2008 en cours d'élevage ou déjà en bouteilles.

     

     

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    Charles aux manettes. Tranquillement, rien ne presse! Mais ça presse quand même!

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    Alice aux commandes, avec le sourire, tellement c'est facile!

    Pressurage doux, pressurage long, mais le gros gâteau de marc n'en est que meilleur. Pour autant, pas autant que les raisins du chapeau avant pressurage, le plus souvent encore entiers, et qui ont subi une fermentation enzymatique à l'intérieur des baies.

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    Un bon gros gâteau à se partager pour emplir les sacs!

    Les jus se goûtent déjà particulièrement bien, avec beaucoup de gourmandise et une jolie concentration. Presque trop, pour les amateurs de vins friands, puisque le Trousseau affiche cette année pas loin de 14° naturels, contre 12° l'année dernière. Sur les blancs, l'acidité est limite, malo non faite, mais l'équilibre est loin d'être inintéressant. Si elle pouvait ne pas se faire, ce serait bien, si elle doit se faire, eh bien!, elle se fera!

    En bouteille, Commendatore 2008 est un peu fermé, mais la matière est belle. Zerlina 2008 (assemblage Trousseau et Pinot noir du secteur de Curon) livre un bien joli message, avec un équilibre déjà harmonieux.


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    Un tout nouveau costume pour le Commendatore 2008, toujours aussi sélect, mais plus sobre et épuré. Comme le vin à l'intérieur de la bouteille.

    Olif