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patrick meyer

  • Tronches flambées...

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    C'est à l'initiative de Jean Walch, l'indispensable caviste strasbourgeois voguant au fil du vin libre sur l'Ill, quai des Bateliers, que les Tronches ont accosté dans la capitale alsacienne à la fin mai. Une rencontre 3 en 1, éminemment sympathique, associant la Librairie des Bateliers toute proche et L'essentiel chez Raphaël, le roi de la flammekueche bio installé à la Krutenau.

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    Dès 16 heures 30, les quatre tronches alsaciennes du vin avaient répondu "Présent!" à l'appel. Sympa de retrouver ensemble, sous l'égide des tronches, Lucas Rieffel, Christian Binner, Jean-Pierre Rietsch et,  légèrement en retard, mais excusé pour cause de manif anti Monsanto, Patrick Meyer.

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    Lucas Rieffel, le premier sur les lieux, n'a pas tardé à dégainer un Crémant de première bourre, du même niveau que celui de Jean-Pierre Rietsch, qui a enchanté la soirée Lancement de Tronches. Mittelbergheim, pays des bulles? Tout juste le temps de goûter au Katz'en'bulles 2009, version pinot gris, jus atypique plutôt décoiffant, de Christian Binner, et au pinot noir Heissenstein de Patrick Meyer, qu'il était déjà temps pour moi de me téléporter à 100 mètres de là, à la Librairie des bateliers, pour donner une "conférence" improvisée, ce que je n'avais jamais encore vraiment imaginé faire jusque là.

     

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    Et il y avait foule! Sans aucun idiotisme alsacien, même le plus intelligent qui soit, il m'a fallu raconter la génèse des Tronches depuis le début, de la gestation à l'accouchement, cigogne incluse, pour que l'auditoire puisse cerner un peu les motivations des auteurs et une partie des enjeux abordés dans le livre. Un public nombreux, curieux, assidu et intéressant, des libraires visiblement passionnés, de la trempe de ceux que l'on aime bien cotoyer ou rencontrer, qui questionnent, inquisitionnent, cherchent la petite bête pour pousser gentiment l'auteur à la confidence. Un joli moment de partage, ponctué par moult dédicaces de Tronches, et qui s'est cloturé par un verre d'EMMA, le Crémant de Patrick Meyer, du nom de la plus pétillante de ses trois filles.

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    Troisième étape de ce microtour de la Krutenau, si l'on excepte un léger retour à la case dégustation-apéro chez l'ami Jean Walch, jamais à court d'une quille, L'essentiel chez Raphaël. Pour une soirée Flammess à volonté, accompagnée d'un certain nombre de bouteilles pas encore vidées ni entamées. Natures, gratinées au munster, au tofu, salées, sucrées, mais surtout extra fines et extra bonnes, sans nul doute les meilleures tartes flambées jamais mangées, élaborées exclusivement avec des produits bios, et accompagnées de quelques-uns des meilleurs canons alsaco-toscano-jurassiens qui puissent exister.

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    La prochaine fois, en Alsace, on fera soirée choucroute et savagnin, promis!

     

    Olif

     

    P.S.: ce week-end, on remet ça, une fois! Sortie extra-hexagonale du côté de Bruxelles. Podverdeke, fieu, va y avoir de la Tronche au comptoir, du côté de la rue du Page, chez Basin & Marot. Avant de déquiller du nature italien et une ou deux Cantillons, j'en ai bien peur! Et de partir faire un tour de Vespa tout nu du côté d'Ostende...

     

     

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  • La Loire, des caves aux greniers... (2)

     

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    On change un poil de registre, et de chapelle aussi un peu. Les Vins Anonymes, nouvelle branche plutôt nature de ces offs angevins, a d'ailleurs élu quartier dans la plus belle, de chapelle. La Collègiale Saint-Martin, magnifiquement restaurée, sert désormais à accueillir de l'événementiel, en dehors des heures de visite. Le Bon Dieu ne s'y trouve plus officiellement, mais les dégustations qui s'y déroulent sont parfois bénies, ce n'est pas Ivo L'escarpolette qui dira le contraire.

     

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    Lieu magique, ambiance recueillie, hamburgers à la crépine de Manu Chavassieux et vins du Languedoc, Ivo est aux anges. Il a même organisé un petit off de off à sa table, avec les vins du Petit Domaine, de Julie Brosselin et Aurélien Petit. Sans complexe, Aurélien propose à la dégustation ligérienne un joli chenin d'Oc, avant une saignée de grenache et deux rouges plus corsés. Un Petit domaine à suivre, du côté de Montpeyroux.

     

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    Après ce revigorant petit en-cas et le salut confraternel d'un sommelier-caviste qui a d'la gueule, il est temps de retourner bosser. Tout le monde au Bureau, Saperlipopet!

     

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    Le Pet'nat de Damien Bureau, installé à Chanzeaux, après quelques classes jurassiennes il y a bien longtemps de cela, goûte parfaitement sec, saperlipopette! Et Mille Sabords, chenin tranquille goûte parfaitement mûr, tonnerre de Brest! Étiquettes gaies et colorées, noms clin d'œil plutôt sympas, autant de bonnes bouteilles à ne pas mettre dans les mains des buveurs doués de trop de raison ou qui croient y avoir. Et je ne parle même pas du pineau d'Aunis 2012, exclusivement en magnum, qui n'a pas encore d'étiquette pour l'instant. Ni Brigitte Lahaie, ni rien, pourtant c'est déjà un sacré obus!

     

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    Et puis d'autres grapillages, chez Didier Grappe, de jolis vins et un nouveau nom jurassien que l'on est heureux de voir figurer parmi ceux qui se bougent et s'exportent hors des frontières du Jura, avant d'aller boire un Bock en Ardèche avec Sylvain.

     

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    Et puis, il a fallu faire Des pieds et des mains pour goûter aux obus du domaine du Mortier. Mais ça valait le coup de patienter jusqu'au retour du vigneron. Saint-Nicolas et Bourgueil comme on l'aime, avec de la chair, du fruit, du croquant!

     

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    Crédit photo ©La pipette

     

    Impossible de quitter Angers sans aller prêter allégeance au Roy René, en son logis du Gouverneur, sis à l'intérieur de l'imposant Château, en cours de rénovation. L'occasion de franchir le pont-levis, gardé par un gentil cerbère chargé d'exfiltrer les Pénitents venus goûter aux jus de la treille de la foule des visiteurs du dimanche. Le Gouverneur sait au moins aussi bien recevoir que l'Ambassadeur et la foule se pressait autour des tables, malgré l'absence de petits fours. Là aussi, quelques tronches éparpillées, posent volontiers pour la postérité.

     

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    Vive l'Alsace libre. Notamment avec ce Riesling Muenchberg 1999 élevé 4 ans en vidange, puis un certain nombre d'années en bouteilles avant d'obtenir son bon de sortie pour le verre. Quand c'est oxydé, c'est oxydé, mais c'est bien bon et volontaire, destiné à affiner l'alcool d'un vin très riche qui goûte parfaitement sec. Bienvenue dans le (Patrick) Meyer des mondes!

     

    À suivre, encore ...

     

    Olif

  • Du vin qui ne manque pas de sel...

     

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    Quand un vin goûte le sel, il ne s'agit pas exclusivement de la bouteille poreuse du paludier, planquée au frais dans le marais salant tandis qu’il cueille la fleur, ni d'une tâche de rouge sur la nappe que la maîtresse de maison, croyant bien faire pour échapper à la note du teinturier, a saupoudrée de sel. Fatale erreur, d’ailleurs, rendant le vin imbuvable, pour qui aurait l'idée saugrenue de lécher la table, et fixant les tanins du vin au point de ne plus pouvoir récupérer la belle nappe blanche de la vieille tante Philomène. Non, quand le jus de la treille exprime une salivante salinité, il y a plusieurs raisons à cela. La principale et la plus intéressante, fondamentale même, c'est lorsqu'il révèle sa minéralité. Un mot pas loin d'être devenu gros dans la bouche de l'amateur de vins, qui, bien souvent ne sait même pas ce que c'est et peine à la définir correctement. "La fermentation, c'est un processus de minéralisation", a sussuré le journaliste David Lefèvre à l'oreille de Jean-Marc Gatteron, du Rouge & le Blanc. Pour simplifier, la minéralité d'un vin, c'est sa verticalité. Cette minéralité, on ne l'apprécie pas dans l'horizontalité, c'est-à-dire dans ses arômes (de pierre à fusil, de silex, d'hydrocarbures...), mais bel et bien par sa trame, son ossature, son squelette. Et c’est dans ses notes salines, le plus souvent finales, que le raisin révèle qu’il est allé puiser dans la profondeur du sous-sol les éléments qui caractérisent son terroir.

    Exceptions à la règle, certains vins de plaine, sur des sols néanmoins bien travaillés, procurent cette sensation de salinité alors qu'ils sont tout sauf minéraux. Pour Patrick Meyer, cela s'explique justement par la richesse en oligo-éléments de ces sols vivants, dans lequel on a respecté tous les micro-organismes, et qui répercute dans le vin des notes salines, faussement prises pour de la minéralité, là où il n'y a pas de vrai terroir, au sens noble du terme.

     

     

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    Le sel, il peut venir aussi du raisin. Comme dans une finale saline de petite arvine, quand elle est sèche et qu'elle donne un coup de rasoir sur les papilles. Derrière l'agrume, l'acidité du raisin, qui étire et équilibre la sensation alcooleuse. Puis des amers et cette incomparable note salée, qu'on ne retrouve sur les lèvres, ailleurs, qu'à la pointe du Raz par jour de gros temps, quand les embruns vous balaient la figure.

     

     

    Oncle Olif

     

    Article publié sur Fureur des Vivres en septembre 2011

  • Pour ne pas trop pédaler dans la choucroute...

    Petites révisions avant un week-end alsacien halloweenesque, il est toujours bon de se recalibrer le palais pour parler la même langue que les autochtones que l'on va visiter. Même pas peur du risque de pénurie de gasoil! Cap au Nord (l'Est, j'y suis déjà) pour une overdose de choucroute, évidemment garnie, accompagnée d'une pointe de raifort, le condiment indispensable à toute bonne table alsacienne.

     

     

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    Premier service: Riesling Vieille vigne 2007, Domaine Rietsch, Mittelbergheim. Un vin à la robe soutenue, aux délicieux arômes de fruits jaunes, très soyeux en bouche mais parfaitement sec. La finale est marquée par une inhabituelle note de zan qui vient se substituer à celle des dépôts de carburants en grève. C'est remarquable de pureté, de minéralité et de gourmandise mêlées. Ça donne envie de remanger de la choucroute le soir même.

     

     

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    Deuxième service, riesling tout bu: Dolmen 2006, Domaine Julien Meyer, Nothalten. Un vin de pierres, forcément, un pinot blanc minéral né des épousailles entre "le sel de la terre et le fruit de la vigne". 3 ou 4 menhirs recouverts d'une grosse dalle plate, un point d'intersection entre l'Alsace et la Bretagne. Patrick Meyer n'est pas un sorcier ni un magicien, mais c'est un druide alchimiste, qui tire la quintessence de ses sols, faisant parler ses terroirs sans les assommer à grands coups de traités d'œnologie moderne. Et ce vin, minéral en diable, exprime une salinité décoiffante, comme si la pointe du Raz de marée avait submergé la plaine alsacienne du côté de Nothalten. Seul inconvénient, avec la choucroute déjà confortablement salée, ce vin donne soif! À vrai dire, un désagrément qui n'en est pas un.

     

    Troisième service, choucroute toute mangée: yop la! Direction l'Alsace!

     

    Olif

     

    P.S.: puisqu'on est dans l'authenticité vinique, Léa a besoin, pour rédiger son mémoire, de sonder les amateurs de vins à ce sujet. En tout bien tout honneur, les VDV du sexe, c'était hier!

     

    P.S. 2 : Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

  • Jésus revient, à Morteau, façon baeckeoffe

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    Allelouiah! Jésus est revenu, même s'il est déjà reparti, en culotte de velours via le gosier. Il n'a fait qu'une apparition. Pas à la fête de la saucisse, comme initialement prévu, mais en petit comité, dans les locaux de Terra Vinéa à Morteau. Les apôtres n'étaient même pas au nombre de 12, la sélection des convives ayant été particulièrement drastique. Jésus ne s'est pourtant pas fait trop attendre. A peine sorti des salaisons Bouheret, il a plongé dans un bain de ploussard, au milieu des carottes, poireaux et pommes de terre, pour un sauna de 3 bonnes heures en cocotte luthée, façon baeckeoffe. Le résultat fut à la hauteur des espérances d'Agnès, cuisinière parisienne à domicile, en villégiature mortuacienne et embauchée pour l'occasion. Les légumes étaient parfaitement cuits, à peine croquants, le Jésus particulièrement fondant, à la chair rose comme un nouveau-né la nuit de Noël. Le festin pouvait commencer, après préparation de la bouche par un superbe Crémant d'Alsace 2004 de Patrick Meyer, d'une grande beauté formelle, à la bulle fine et élégante, longue et élancée comme les jambes de Chloé Mortaud, Miss France 2009.

     

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    Les rois mages, dignes successeurs de Melchior, Gaspard et Balthazar.

     

    Les rois mages avaient pour nom Octavin, Gahier et Bornard. Ils sont arrivés pile à l'heure du repas et nous ont particulièrement gâté. La Chamade 2006, Les Grands vergers 2008 et Commandatore 2008 se sont tiré une belle bourre lors de cette compétition amicale. 3 superbes cuvées qui goûtent particulièrement bien en ce moment. Commandatore et Grands vergers sont sur le fruit (quoi de plus normal pour des 2008), La Chamade 2006 possède déjà une autre dimension, avec une concentration impressionnante pour un ploussard.

     

    Une soirée presque aussi belle qu'une nuit de Noël à Bethléem il y a 2010 ans, c'est dire!

     

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    Agnès, de Visery.com, cuisinière à domicile, même pendant ses vacances.

     

     

    Olif

     

    P.S.: la preuve que Jésus est revenu, c'est qu'il est sur Facebook, même!

     

    P.S.2: les rois mages sont eux aussi déjà revenus, en 2001, vus mais Inconnus.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Du vin pour les copains...

    Florilège de dégustations, Part quelque chose, comme dirait le roi de l'escapade. Si ce n'est que je suis moins gourmand que lui en nombre de vins dégustés. Que du bon, le reste, autant dire que je l'ai déjà oublié. Alzheimer sélectif. Un mini-florilège léger, donc, à la Docadn, sans breton (le cabernet), sans Côtes du Rhône centrales (celles du bas à gauche, qui vous envoient des coups de pierres et de lattes dans le tricot et le médiastin), sans sauvignon chilien, ni chardonnay nord-africain. Une escapade franco-française, volontairement restreinte, avec juste 3 belles bouteilles qu'il ne faudrait pas passer sous silence. Du Bordeaux, oui, du Bordeaux, de l'Alsace et du Languedoc. Tour de France triangulaire à la force du coude et du poignet:

     

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    - Amabilis Vinea 2006, le vin de l'amitié, Haut-Médoc, Château Cornélie: du Cornélie inédit, une cuvée majoritairement merlot (76%), à l'élevage expérimental. Etonnamment accessible, buvable et digeste (je n'ose dire aimable!), avec une grande fraicheur tannique, cette Cuvée de l'amitié est faite pour partager avec les copains.

     

     

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    - Riesling Grittermatte 2005, Patrick Meyer, Domaine Julien Meyer: un terroir siliceux dans la partie basse du Muenchberg, à la forte personnalité, admirablement révélée par Patrick Meyer. Beaucoup de maturité, c'est 2005, mais une grande tension et de la minéralité. Aucune concession à la facilité mais un équilibre pourtant exemplaire pour un vin savoureux et salivant. Très Grittermatte, très GritterPat(rick Meyer), très Gritternat(ure)!

     

     

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    - Coteaux du Languedoc 2006, Catherine Bernard, la vigneronne de la rue 89. J'en ai déniché une bouteille à la Quincave, rue de Bréa, du côté de Montparnasse. Curieux d'y goûter. Un vin à la texture soyeuse et soft, au premier nez sauvage, aigrelet et acidulé, un peu poulailler, qui s'apprivoise à l'aération. Chicken run! Un fruité velouté arrive derrière, séducteur, à la très belle tenue à l'air. 2006, un millésime "cata", en plus. Son deuxième en tout. Ce vin "caractériel, fragile, instable" a trouvé son équilibre, en quelque sorte. Un équilibre improbable mais que j'ai a-do-ré!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette. Et les Florilèges de dégustation sur le blog d'Escapades.

  • VdV #18: dessine-moi un Pinot Noir!

    Vendredisduvin

    18 ème session des Vendredis du vin, en pleine période de vendanges hexagonales, et notre dévoué Président a repris le flambeau. Est-ce devant le désarroi bourguignon, pour cause de météo difficile et de millésime compliqué en 2008, que le Petit Prince de la Belle Province a décidé de nous sonder sur notre vision du cépage emblématique de la Bourgogne? "S'il te plait, dessine-moi un Pinot Noir!" nous a-t-il dit en substance. Une chance, on aime plutôt bien ça, par ici et on en possède différents modèles à la cave. Même qu'on en produit aussi dans le Jura. Et en Alsace également. Et aussi en Orégon et en Afrique du Sud, mais c'est un peu plus loin de la maison. La Bourgogne n'a donc pas le monopole et la thématique ne s'en trouve que plus ouverte.

     

     

    Arbois Pinot Noir 2005, Stéphane Tissot

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    Les raisins de Camille! Réputé pour ses vins rouges de grande garde, Camille Loye préservait jalousement son secret. Ses vignes de Trousseau des Corvées étaient largement complantées de Pinot Noir, qui apportait étoffe et structure au vin. Lorsqu'il reprit (pendant deux ans) l'entretien de ces vignes en location, Stéphane Tissot isola tous les raisins de Pinot Noir des Corvées sous Curon pour produire une cuvée spéciale, un véritable collector. Dans un grand millésime comme 2005, cela donne un vin plutôt charpenté, à la fine texture grenue. Très jeune, encore légèrement marqué par un beau boisé très fin, à la hauteur de la matière première, c'est un Pinot riche et vigoureux, dans un grand millésime, qu'il faudra attendre patiemment. Ça pinote, il y a du croquant et de la fraicheur, sur une trame légèrement végétale.

     

    Alsace Pinot Noir Les Pierres Chaudes 2006, Domaine Julien Meyer

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    Ce Pinot Noir, dans un style plus gracile et élégant, pinotant en douceur, est une belle réussite signée Patrick Meyer, un vin diaphane, aux notes de fleurs fanées et de griotte. Des tanins en dentelle, d'une finesse remarquable, qui laissent parler la pierre, aussi chaude soit-elle. Le vin, lui, ne l'est pas, chaud, mais digeste, friand, buvable. Pour la petite histoire, cette bouteille sortit largement en tête d'une petite trilogie à l'aveugle, devant la Petite Cuvée Cailloutine 2006 de Paul Louis Eugène (assemblage Pinot Noir-Cinsault, censé tirer plus sur le versant Pinot), trop chaleureuse, beaucoup moins bien goûtée que précédemment, et un Chambolle-Musigny 1er cru Les Sentiers 2000 de Groffier, d'une finesse éléphantesque et pour tout dire surprenante de la part d'un vin de ce domaine, pas du tout à son avantage ce soir-là, même si  je l'ai déjà beaucoup mieux goûté par ailleurs.

    Vive le Jura, vive l'Alsace, vive le Pinot noir, vivent les Vendredis du vin! Et vive la Bourgogne aussi, un peu.

     

    Olif

     

  • L'Arlésienne, Mise en plis alsacienne...

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    Dernière rencontre lors de cette Mise arlésienne, Patrick Meyer, de Nothalten, guest de dernière minute, dont la chevelure, exposée au mistral camarguais, peinait à retrouver sa mise en plis initiale. Quel plaisir que de revoir Patrick, alors que je ne m'attendais pas à sa présence ici. Rapide petit tour de ses vins, en même temps qu'un petit cours de pédologie sur la minéralité:

    - Nature 2006: fruité, simple, net, désaltérant.

    -Riesling 2006: nez fruité, sur la poire, bouche minérale, finale ferme et droite. De la minéralité dans un vin de fruit, sans terroir. Etonnant, non? Et pourtant, c'est logique, d'après Patrick. Puisque la minéralité, ce sont les sels minéraux. Et les sels minéraux, ils se trouvent dans les 15 premiers centimètres du sol, lorsque celui-ci est travaillé et préservé. FIltrés par les eaux de ruissellement, c'est ainsi qu'ils apportent leurs caractéristiques aux racines, puis aux raisins. Ben oui, c'est logique, finalement.

    - Riesling Grittermatte 2006: celui-ci, il possède un vrai terroir et sa minéralité n'est pas feinte. Finale salivante et acidulée, droite et nette.

    - Riesling Muenchberg 2005: gras mais tendu, avec une aromatique marquée "hydrocarbures", il s'exprime à la fois en largeur et en longueur.

    - Fanny et Elisabeth 2006: un Pinot gris de concours, au superbe nez de poire William, rond en bouche, massif, puis très long. 14,5% d'alcool et 25 g de résiduel, à peine perceptibles tant l'équilibre est cohérent. Mais ce sera un vin de gastronomie.

    - Sylvaner Zellberg 2005: superbe tension minérale, aromatique très mûre, grande longueur.

    - Sylvaner Zellberg 1998 sous voile: finement oxydatif, sur les épices douces, puissant et long.

    - Crémant brut dégorgé début février 2008:  frais, désaltérant, à la bulle fine, pour se refaire  la bouche et se remettre les cheveux dans le bon sens.

     

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    Olif

    P.S.: un autre compte-rendu récent et une ode aux vins de Patrick Meyer sur Odovin.