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  • Saint-Glou 2013 en Alsace: les bonnes adresses, yoppla encore une fois! (2)

     

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    © Vincent


    Retour en Alsace sur l'évènement le plus festif de 2013 avant l'ouverture des différents marchés de Noël qui émaillent la région et nouvel hommage à Saint Glou, grand patron des buveurs, qui a tenu début novembre son assemblée générale annuelle sur les bords du Rhin, ce qui ne fut pas un mauvais calcul.

     

    Obernai

    Quoi de neuf, Docteur? Qui aurait pu penser tomber un jour en extase devant une carotte? Excepté Charlotte, personne ne pouvait imaginer prendre un tel pied avec cette apiacée. Une bête carotte! Sublimée par Thierry Schwartz, du Bistro des Saveurs.

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    Et puis, cet œuf dans l'œuf®, prouesse culinaire magnifiquement relevée par une râpée de truffes, de la main même du chef, qui tient à ces petits gestes de dernière minute en salle, afin de favoriser la compréhension de sa démarche auprès des clients.

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    Et puis cet aérien Baba au Biersky (by Uberach), qui met magnifiquement en valeur l'alcool imaginé par Jean Metzger à la distillerie Bertrand d'Uberach, une des premières à avoir fabriqué du whisky alsacien. Assemblage d'eau de vie de bière et d'eau de vie de malt, le Biersky remplace le rhum au pied levé dans ce dessert au classicisme revisité avec bonheur.

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    Ribeauvillé

     

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    Dans l'un des plus beaux et célèbres villages alsaciens de la Route des vins, celui qui voudrait échapper au traditionnel winstub devra ruser. Au Goupil, bar à vins et cave à manger, l'Alsace est pourtant à l'honneur. Dans l'assiette et dans le verre, même si l'on s'autorisera quelques incartades extra-régionales, en Jura par exemple, pour revenir aux fondamentaux.

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    Un peu plus haut dans la rue, en direction des châteaux que nous n'atteindront jamais, il y a Saint-Ulrich, fidèle disciple de Saint-Glou, qui met à l'honneur le whisky écossais et la bière ... belge! Ouvert selon le bon vouloir du patron (c'est à dire souvent, mais en fonction de ses possibilités de récupération de la veille). Une belle occasion de se désaltérer une bonne fois avant de reprendre le chemin de l'hôtel.

     

    Andlau

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    Cliché Zinck Hôtel

    Camp de base de cette Saint-Glou alsacienne, le Zinck Hôtel propose des chambres aussi vastes et originales que confortables, à un tarif parfaitement étudié. L'accueil de tout premier ordre et une situation stratégique au cœur du vignoble en font l'étape de choix pour un périple alsacien.

     

    Barr

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    Tous ceux qui ne s'étaient pas barrés le dimanche après-midi se sont retrouvés Au Potin pour un potinage post Saint-Glou. Nostalgique des belles brasseries parisiennes, un concept alsacien exporté dans la capitale au XIXème siècle, Hervé Duhamel a recréé dans ce vaste endroit un mix entre winstub, restaurant et brasserie. Cuisine du marché, tendance bistronomique, spécialités alsaciennes ou tartes flambées, le choix est vaste. La carte des vins éclectique incite à batifoler hors Alsace, du côté de la Loire, du Jura ou du Rhône. Le plus bel endroit pour clôturer une Saint-Glou, en fait!

     

    Olif

     

    P.S.: fin de semaine parisienne chargée pour les amateurs de vin biodynamiques ou natures.

     

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    Tout d'abord, le jeudi 12 décembre, une battle-dédicace au Lapin blanc, 84 rue de Ménilmontant, qui réunira l'Altervin, les Tronches et Miss Glouglou. Avec en guest star Merci du domaine de la Boria.

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    Du vendredi 13 jusqu'au dimanche 15 décembre, il sera de nouveau possible de boire nature à l'Espace Beaujon, rue du Faubourg Saint-Honoré.

     

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    Et pour tous ceux qui n'ont pas le mal de mer, 25 vignerons bio-logiques & dynamiques se mettent une nouvelle fois en Seine sur la Péniche Mélody Blues. Ça va tanguer du côté de Bercy!

  • Saint-Glou 2013 en Alsace: les bonnes adresses, yoppla! (1)

     

     

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    © Vincent

    Le concept de Saint-Glou ne serait pas grand chose sans le Saint-Miam. Découvrir une région viticole ne se conçoit qu'au travers de sa gastronomie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les organisateurs ont été gourmands. Et si la gourmandise est un péché, cela ne vaut que lorsque l'on est seul. À plusieurs, cela s'appelle de la convivialité. Chaque stand de ravitaillement a été associé à un ou plusieurs vignerons. La belle occasion de découvrir une jeune garde alsacienne, à côté des monuments viticoles inscrits au programme.

    Comme il s'agissait de ne pas manger une choucroute à chaque repas, la sélection des adresses gourmandes s'est effectuée de manière rigoureuse et totalement subjective, afin d'être au diapason du glou. On commence par le bas, qui, je le rappelle, se trouve en haut.

     

    Strasbourg


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    Les choses devaient démarrer en douceur à 17h30 par une dégustation apéritive chez Benoit Hecker, dans son Œnosphère alternative, au 33 de la rue de Zurich. Cave à boire, bar à vin, cave à manger, le concept est toujours aussi séduisant, surtout quand un vigneron de Gertwiller, Monsieur Yann Herr (pléonasme alsacien), fait le déplacement pour présenter et faire goûter ses vins.

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    De cette série passée un peu vite pour moi, les bouchons de Sélestat et de la Porte de Schirmeck ayant bien eu du mal à sauter, je retiendrai un jovial Pinot Chio, assemblage des 4 pinots vinifiés en fût et sans sulfites ajoutés, et un pinot noir 2012 ayant bénéficié à distance des conseils avisés de Monsieur Henri Milan (pléonasme provençal), chez qui j'ai rencontré Yann Herr pour la première fois, complètement par hasard.

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    Pinot Chio, un peu de bois, celui dont on fait les marionnettes, mais pas au point de lui en tailler une pipe.

     

    Les papilles en éveil pour contrer les oiseaux de mauvais augure, il est désormais temps de s'attaquer à la possibilité d'une Ill. Il suffisait de passer le pont, pour se retrouver Au Pont Corbeau, chez Christophe Andt, the adresse strasbourgeoise que Saint Glou ne pouvait manquer. Le gros travail effectué par Christophe auprès des vignerons qu'il affectionne, associé à une cuisine chaleureuse bien ancrée dans le terroir alsacien, en font un passage obligé lors de toute étape strasbourgeoise digne de ce nom.

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    On y mange une excellente choucroute, ce sera la seule occasion du séjour. Il ne fallait pas se priver. Rejoints à table par Patrick Meyer, la soirée ne pouvait que s'annoncer sous les meilleurs auspices civils. Et, du coup, ça dégoupille sec! Avec la cuvée du vigneron en finale, pour lequel il n'y aura pas match: un liquoreux de pinot gris sous voile sans sparring partner, à siroter jusqu'au bout de la nuit strasbourgeoise.

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    Colmar

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    Le lendemain midi, un peu plus bas, dans le Haut-Rhin, on n'a pas molli. N'en déplaise à Berthe. L'un des sens, oui, mais lequel? Située rue Berthe Molly, une cave à vin, bar à vin, cave à manger, un concept toujours aussi plaisant quand la qualité des produits est au rendez-vous. Pas de flammekueches dignes de Saint Glou, on se consolera joyeusement avec une tourte de la vallée, oui, mais laquelle? Délicieuse en accompagnement des vins servis par les deux vignerons présents. Philippe Brand reprend progressivement le flambeau d'un domaine familial situé tout en haut, dans le Bas-Rhin, à 20 km à l'ouest de Strasbourg. En bio depuis 2001, avec l'envie de titiller du nature. Une agréable Nymphe rose à l'apéritif, crémant à la bulle fine, et un pinot noir sans soufre 2012 dont le principal tort fut de passer avant (ou après) celui de son collègue de goulot.

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    Hubert Hausherr était comme un monsieur à la maison, à Colmar. Son domaine est situé un peu plus bas, dans le Haut-Rhin, du côté d'Eguisheim, à une portée de bouchon de là. Une belle découverte, sans sulfites ajoutés, dans la majorité des cuvées. Du lieu-dit Sunngass 2010 (complantation de riesling et pinot gris) au pinot noir 2011 du Fronenberg, en passant par Aussitôt bue 2011, assemblage de 3 cépages, comme son nom l'indique, et d'une grande buvabilité, comme son nom l'indique aussi. Sui Generis 2011, si sa mission était de nous faire aimer le gewurtz, eh! bien, c'est généreux et réussi!

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    Olif

  • Saint-Glou 2013: Elsass blues!

     

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    Copyright Vincent

     

    Tandis qu'une foule bretonne défilait dans les rues de Quimper, le bonnet incandescent, là où un bouquet d'algues vertes aurait pu suffire comme couvre-chef, sous prétexte de défendre un modèle agro-alimentaire productiviste et polluant à tous les étages, nous conduisant certainement droit dans le mur, mais surfant sur la vague du ras-le-bol général, les adorateurs de Saint-Glou, plus terre à terre, ont préféré arborer fièrement une coiffe alsacienne pour soutenir une viticulture propre et durable au pays du riesling et de la choucroute.

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    Du haut du Wineck Schlossberg, entre chien et loup...

     

    L'Alsace est un vignoble gigogne où il n’y a pas de pétrole mais où il y a du riesling. Il se partage entre les deux départements du Haut et du Bas-Rhin. Sur une carte de France, l’Alsace est située dans la fosse lombaire, avec le bas en haut. La vigne, elle, y est aussi bien cultivée de haut en bas, du Sud au Nord et de la plaine au coteau. Lorsque les cigognes se sont penchées sur le berceau des vins d’Alsace, elles y ont déposé de biens jolis raisins. Riesling, sylvaner, gewurztraminer, klevener, muscat, pinot blanc, gris et noir, ont trouvé sur les plus beaux coteaux des collines sous-vosgiennes, une mosaïque de terroirs bénéfiques à leur plus grande expression. Du grès au schiste, en passant par le granit, le calcaire ou la roche volcanique, tous les types de sols aptes à la viticulture sont représentés et s’emboîtent les uns dans les autres. Une cinquantaine de lieux dits particulièrement qualitatifs ont donné naissance à autant de grands crus, qui peuvent s’afficher fièrement sur les étiquettes, même s'ils peine à obtenir la reconnaissance qu'ils méritent et à tirer véritablement l'Alsace au sommet de la pyramide des grands vins de ce monde. Les grands crus alsaciens se situent volontiers à flanc de montagne et portent un nom difficilement prononçable pour qui n’est pas né à Colmar ou n’a pas fait ses études à Strasbourg. Jadis région des pires excès, en terme de rendements et de sulfitage, la région est désormais quasiment à la pointe en matière de culture biologique ou biodynamique et de vinification « nature », la protection de l’environnement, autant que la santé du consommateur, étant devenue une priorité pour beaucoup de vignerons. Le vin d’Alsace, qui n’a pas d’égal au monde, tous les Alsaciens vous le diront, se servait classiquement au comptoir, dans un verre échassier au pied vert. Désormais, les meilleurs sont plus volontiers consommés à table dans n’importe quel bon verre à dégustation.

     

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    C'est donc ici, en Alsace, qu'a commencé le troisième volet des aventures de la Saint-Glou, grand patron des buveurs, dont la fête se souhaite avec celle de tous les saints, un jour avant celle des défunts. Pas question de finir ivre-mort pour autant, mais plutôt d'avoir un aperçu idéal et totalement subjectif de ce qui se fait de meilleur en matière de miam et de glou dans une région choisie au préalable. Et c'est, comme à chaque fois, un véritable déchirement de clôturer la Saint-Glou et regagner ses pénates!

     

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: tout le monde pourra continuer à honorer Saint-Glou comme il lui conviendra, par exemple le 10 novembre, à Latour de France, en compagnie des vignerons du village.

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  • Pour ne pas trop pédaler dans la choucroute...

    Petites révisions avant un week-end alsacien halloweenesque, il est toujours bon de se recalibrer le palais pour parler la même langue que les autochtones que l'on va visiter. Même pas peur du risque de pénurie de gasoil! Cap au Nord (l'Est, j'y suis déjà) pour une overdose de choucroute, évidemment garnie, accompagnée d'une pointe de raifort, le condiment indispensable à toute bonne table alsacienne.

     

     

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    Premier service: Riesling Vieille vigne 2007, Domaine Rietsch, Mittelbergheim. Un vin à la robe soutenue, aux délicieux arômes de fruits jaunes, très soyeux en bouche mais parfaitement sec. La finale est marquée par une inhabituelle note de zan qui vient se substituer à celle des dépôts de carburants en grève. C'est remarquable de pureté, de minéralité et de gourmandise mêlées. Ça donne envie de remanger de la choucroute le soir même.

     

     

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    Deuxième service, riesling tout bu: Dolmen 2006, Domaine Julien Meyer, Nothalten. Un vin de pierres, forcément, un pinot blanc minéral né des épousailles entre "le sel de la terre et le fruit de la vigne". 3 ou 4 menhirs recouverts d'une grosse dalle plate, un point d'intersection entre l'Alsace et la Bretagne. Patrick Meyer n'est pas un sorcier ni un magicien, mais c'est un druide alchimiste, qui tire la quintessence de ses sols, faisant parler ses terroirs sans les assommer à grands coups de traités d'œnologie moderne. Et ce vin, minéral en diable, exprime une salinité décoiffante, comme si la pointe du Raz de marée avait submergé la plaine alsacienne du côté de Nothalten. Seul inconvénient, avec la choucroute déjà confortablement salée, ce vin donne soif! À vrai dire, un désagrément qui n'en est pas un.

     

    Troisième service, choucroute toute mangée: yop la! Direction l'Alsace!

     

    Olif

     

    P.S.: puisqu'on est dans l'authenticité vinique, Léa a besoin, pour rédiger son mémoire, de sonder les amateurs de vins à ce sujet. En tout bien tout honneur, les VDV du sexe, c'était hier!

     

    P.S. 2 : Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

     

  • Des tulipes plein la tête...

     

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    L'abbaye de Marbach se situe un peu plus au nord que celle de Murbach, au pied du Grand Ballon de Guebwiller. Il est probable que, dans des temps immémoriaux, il en existait une troisième, à Morbach, au pied du Mont de Vénus, avant qu'il ne soit rasé et prenne le nom de Sainte-Odile. L'ancienne abbaye  de Marbach, entre Husseren-les-Châteaux (3 mais en fait 5, finalement "les", comprend qui peut!) et Obermorschwir, s'est transformée, le temps d'un week-end, en temple des vins natures, grâce à l'abnégation de 4 vignerons alsaciens épris de liberté (Jean-Pierre Frick, Christian Binner, Bruno Schueller et Patrick Meyer). Un lieu de méditation où les cierges ont eu tendance à brûler par les deux bouts, surtout après envahissement par une horde de boit-sans-soif avides de naturel. Cette biennale, inaugurée il y a deux ans chez Christian Binner, a vu plus grand cette année, avec le soutien total et indéfectible de l'AVN, l'association qui donne du plaisir là où il y a à boire du bon vin naturel, en se délocalisant dans un lieu vaste et idyllique, perdu au milieu de nulle part, où l'on pouvait entendre s'ouvrir, librement et sans contrainte, aussi bien une douzaine d'huitres de Blainville, élevées en pleine mer par Cyril Hess, que deux douzaines de bouteilles d'Edelzwicker 2009 100% nature de Bruno Schueller.

    Arrivés à l'heure du repas le samedi, c'est à table qu'il fallait se rendre, la majorité des vignerons- exposants ayant déserté leur stand pour la cantine.

     

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    Du blanc avec les huîtres pour débuter, donc, mais aussi du rouge, de manière improvisée. Un verre de Cornas 1999 sans soufre de Thierry Allemand, ça ne se refuse pas. Il fallait juste se trouver au bon endroit, au bon moment. Et tant pis si ça ne s'accorde pas avec les huîtres.

    Une fois rassasiés, c'est le début de l'immersion complète en milieu peu ou pas sulfité. Des vins libres loin d'être tous sauvages, contrairement à bien des idées reçues.

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    Libres, les vins d'Estelle et Cyrille Bongiraud! Qui d'ailleurs a dit que les vins serbes étaient acerbes? Pas ceux de la Fransuska vinaria, en tout cas. Un véritable bain de jouvence et une aventure humaine de tout premier plan, pour ces Bourguignons enthousiastes et communicatifs, volontairement expatriés dans les Balkans, à la recherche d'un vignoble perdu et en quête d'excellence. De par l'originalité des vieux cépages locaux aux noms imprononçables et la qualité d'une belle variante épicée de Gamay, voilà une vraie belle découverte.

    Libres aussi, les vins de la Grapperie, de Renaud Guettier. Majoritairement Chenin ou Aunis du Vendômois. Le flash angevin du début d'année s'est concrétisé en Alsace. Avec un gros coup de cœur pour Adonis 2008, un Côteau du Loir qui ne s'endort pas sur son brin de laurier. 100% Pineau d'Aunis, j'adore Adonis. Pas eu la possibilité d'en emporter quelques échantillons, le vigneron ayant joué les prolongations à la cantine le dimanche après-midi.

    On ne peut plus libérés, les vins du Matin Calme ou encore ceux de Patrick Meyer, encore fatigué de son rôle de serveur la veille, ce qui nous a valu la chance de bénéficier du sourire de Mireille lors de la présentation des vins du domaine. Encore meilleur, je dirais!

    Totalement débridés, les vins d'Alsace de Bruno Schueller, dont un splendide Riesling Pfersigberg 2007 et un remarquable Gewurtztraminer VT qui vous ferait presque adorer le cépage de manière inconditionnelle.

    Complètement free, les Minervois de Jean-Baptiste Sénat, que Charlotte se désespérait de vendre aux mangeurs de choucroute. Changer l'Aude en vin, c'est bien, mais en bière, c'est plus difficile!

    Bien loin de la prison soufrée, les vins de Gilles et Catherine Vergé, aériens, minéraux et digestes. T'inquiètes M'man, continue de lui souffler  à l'oreille son Jean-Marie de fils qui vogue joliment de ses propres ailes en Beaujolais, avec cette cuvée également libérée de toute contrainte soufrée.

    Et puis également tant d'autres, libres comme l'air, à l'image de leurs géniteurs: René Mosse, Evelyne et Pascal Clairet, Emile Hérédia, Philippe Valette, Frédéric Gounand, Dominique Derain, Loïc Roure, Jean-Louis Tribouley...

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    Le soir, c'était la piste à l'étoilé, les jardins de la terre sous chapiteau. Thierry Schwartz, du Bistro des Saveurs d'Obernai, avait concocté un giga menu gastronomique pour 300 couverts, servi efficacement par des occasionnels, bénévoles ou co-organisateurs, drivés à la baguette par la maitresse de maison et de tente pour l'occasion. Avant quelques averses au dessus de la toile, ce sont les vignerons qui ont rincé en dessous, dans une ambiance de Paulée murisaltienne, en plus libérée et plus nature. Les bouteilles ont circulé sur les tables, certaines planquées par dessous, et il fallait jouer du coude pour se procurer un soupçon de Cornas 2006 Chaillots de Thierry Allemand ou une larme de Pfersigberg cuvée H 2001 de Bruno Schueller. Sur l'assiette, l'huitre en deux services, iodée et végétale, épata. La Rouge de Heiligenstein cuite en croûte de sel m'a fait oublier que, d'une manière générale, je n'aime guère la betterave. Le spaghetti de veau se les roulait façon Kebab. Le cake à la carotte fut un régal, trempé dans le caramel au beurre salé. Joli menu, en vérité, véritable prouesse technique à servir à temps pour autant de convives, magnifiquement agrémenté des meilleurs vins qui vont avec.

    Le genre de salon qui vous fait briller les pupilles, reluire les papilles ... et pousser des tulipes plein la tête.

     

     

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    Olif
  • Vive le vin libre!

     

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    Petite piqûre de rappel, c'est demain et dimanche, en Alsace. Pas d'invitation à gagner en arrivant avec son PC sous le bras entre 10h12 et 10h19, mais la certitude de passer un excellent moment, voire plus si affinités, en compagnie de tous ces vignerons libérés, dont les vins sont "naturellement bons".

    Voilà. Les absents auront tort, mais ils auront été prévenus. Où il y a l'AVN, il devrait y avoir du plaisir.

    Si jamais c'est trop loin pour certains, ils peuvent toujours se rabattre sur le Salon de la RVF.



    Olif
  • Du vin pour les copains...

    Florilège de dégustations, Part quelque chose, comme dirait le roi de l'escapade. Si ce n'est que je suis moins gourmand que lui en nombre de vins dégustés. Que du bon, le reste, autant dire que je l'ai déjà oublié. Alzheimer sélectif. Un mini-florilège léger, donc, à la Docadn, sans breton (le cabernet), sans Côtes du Rhône centrales (celles du bas à gauche, qui vous envoient des coups de pierres et de lattes dans le tricot et le médiastin), sans sauvignon chilien, ni chardonnay nord-africain. Une escapade franco-française, volontairement restreinte, avec juste 3 belles bouteilles qu'il ne faudrait pas passer sous silence. Du Bordeaux, oui, du Bordeaux, de l'Alsace et du Languedoc. Tour de France triangulaire à la force du coude et du poignet:

     

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    - Amabilis Vinea 2006, le vin de l'amitié, Haut-Médoc, Château Cornélie: du Cornélie inédit, une cuvée majoritairement merlot (76%), à l'élevage expérimental. Etonnamment accessible, buvable et digeste (je n'ose dire aimable!), avec une grande fraicheur tannique, cette Cuvée de l'amitié est faite pour partager avec les copains.

     

     

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    - Riesling Grittermatte 2005, Patrick Meyer, Domaine Julien Meyer: un terroir siliceux dans la partie basse du Muenchberg, à la forte personnalité, admirablement révélée par Patrick Meyer. Beaucoup de maturité, c'est 2005, mais une grande tension et de la minéralité. Aucune concession à la facilité mais un équilibre pourtant exemplaire pour un vin savoureux et salivant. Très Grittermatte, très GritterPat(rick Meyer), très Gritternat(ure)!

     

     

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    - Coteaux du Languedoc 2006, Catherine Bernard, la vigneronne de la rue 89. J'en ai déniché une bouteille à la Quincave, rue de Bréa, du côté de Montparnasse. Curieux d'y goûter. Un vin à la texture soyeuse et soft, au premier nez sauvage, aigrelet et acidulé, un peu poulailler, qui s'apprivoise à l'aération. Chicken run! Un fruité velouté arrive derrière, séducteur, à la très belle tenue à l'air. 2006, un millésime "cata", en plus. Son deuxième en tout. Ce vin "caractériel, fragile, instable" a trouvé son équilibre, en quelque sorte. Un équilibre improbable mais que j'ai a-do-ré!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette. Et les Florilèges de dégustation sur le blog d'Escapades.

  • En mai, fais ce qu'il te plait ... aux Jardins !

     

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    Rentrée scolaire dégustative tardive aux Jardins de Saint-Vincent, avec comme un petit air soixante-huitard. Ecole de dégustation, oui, parce que l'on y apprend à décrypter un vin et le comprendre, plutôt que de le décortiquer et l'analyser. Ecole de dégustation, encore oui, parce que le public s'y trouve spontanément mixé, entre vignerons, amateurs « éclairés », gens de goût, néophytes, pour un melting-pot convivial et instructif. Avec en fil rouge, les dernières découvertes ou acquisitions de Stéphane « Saint-Vernier » Planche, désormais ex-sommelier de Jean-Paul Jeunet et jardinier de Saint-Vincent à temps plein, quand il ne fait pas autre chose en plus. Dégustation en aveugle complet, comme il se doit, parce qu'il n'est pire sourd de la compregnotte vinique que celui qui veut voir ce qu'il boit.

    -    Saint-Bris 2007, Alice et Olivier de Moor : la toute dernière des AOC bourguignonnes, qui consacre le sauvignon dans le fief du chardonnay. Ce qui est certain, c'est qu'avec les vins des De Moor, il n'y aucune raison de faire la tête ! Le nez de celui-ci est légèrement fumé, avec une petite note d'élevage sans interférence avec sa structure. Il est tellement jeune qu'on la lui pardonnera bien volontiers. La bouche possède une belle vivacité, de la droiture, une finale salivante et acidulée, avec de beaux amers pour conclure. Un vin d'une grande richesse, mais porté par une si belle acidité qu'il en devient aérien.

    -    Saint-Véran 2008, domaine des Côtes de la Molière : une bouteille coup de cœur ce printemps, qu'il fallait partager avec le plus grand nombre. Premier nez sur la pomme verte, puis apparaissent des notes de grande maturité, avec de l'orange amère, et une belle minéralité. La bouche est cristalline, d'une grande pureté, avec un caractère acidulé marqué en finale, d'une grande fraicheur. Confirmation  d'une très beau vin, faisant l'unanimité des dégustateurs présents. Dire que la commission d'agrément a encore du mal à s'en remettre !

     

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    -    Alsace Riesling Steinert 2005, Pierre Frick : celui-ci ne trompe pas son monde. Orange confite, pamplemousse, pointe d'hydrocarbure. Grande et belle acidité, enrobée, classieuse, tout en finesse. Alsace, forcément. Riesling, obligatoirement. Jean-Pierre Frick, évidemment.

    -    Gilbourg 2007, Vin de Table, Benoit Courault : du chenin au nez un peu en vrac, avec un côté réductif. La bouche possède du gras, de la richesse, de l'alcool, mais manque globalement d'un peu de nerf, avec une finale très levurienne. Un vin flasque, dissocié et pas en place. Mauvaise phase ? Mauvaise bouteille ? Il mérite pleinement le bénéfice du doute parce que sur les dégustations précédentes de Saint-Vernier, ce chenin surmaturé sec vaut beaucoup plus que cela. A revoir et/ou à attendre.

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    -   Pouilly sur Loire 1970, Jean-Claude Dagueneau : une antiquité dénichée par Le Seb, qui ne savait pas trop quoi en faire. Alors on l'a ouverte. Qui dit AOC Pouilly sur Loire dit chasselas. De cet âge vénérable, ce n'est déjà pas banal ! Nez sur l 'évolution, grillé, notes de moka, de tabac à pipe, de cendrier froid un lendemain de fête chez Philip Morris. Pas inintéressant, mais un peu « space ». En bouche, ça se gâte encore plus. Un peu plate, pour tout dire. Malgré un soupçon d'acidité résiduelle qui amène un peu de nerf en finale. A vécu ! R.I.P.

    -    Arbois Trousseau 2007, Michel Gahier : pas son jour aussi, à ce Trousseau 2007 de Michel. En principe une petite bombe de fruits rouges, et là, il nous la joue végétal et colle blanche, sur des tanins durs en finale. A revoir ultérieurement, donc, parce que d'ordinaire, on l'aime plutôt bien, ce vin-là, comme tous les vins de Michel Gahier en général.

    -    Rouge de Causse, VDT 2006 du Petit Domaine de Gimios : nez poivré, tutti frutti en bouche, finale un rien végétale pour la fraicheur. « Ça sent le raisin entier! », entendra-t-on dans l'assemblée. Un vin mâchu et croquant, pour toutes les occasions. L'occasion de saluer le travail d'Anne-Marie Lavaysse, réputée pour ses Muscats de Saint-Jean de Minervois biodynamiques et natures, et qui nous offre là un original et excellent rouge, comportant pas moins de 16 cépages (parcelle en complantation). Pour en savoir un peu plus sur le domaine, on lira avec émotion le joli billet écrit par Jean-Marc Gatteron dans le numéro 93 du Rouge & le Blanc.

     

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    -    Sylvaner 2004 moelleux, Pierre Frick : nez miellé, bouche riche et équilibrée, dans un registre moelleux. La finale se fait sur un retour des acidités et des amers. Un vin entre tension et richesse, une expression particulièrement originale et passionnante du sylvaner.


    Fin de la dégustation officielle, place au off et au petit mâchon, l'occasion de finir les restes précédents, puis d'ouvrir et de goûter quelques canons supplémentaires, stylo éteint. Vivement la prochaine, une immersion in vivo, au milieu des vignes, qui sera à n'en pas douter un moment d'exception.


    Olif

  • Lucas Rieffel Pinot noir Nature 2007

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    C'est du Pinot. Noir. Nature. 2007. Ce soir, ça sentait bien la cerise. Plus qu'à l'ouverture ce midi. Rond tout pareil. Avec le noyau. Fallait pas l'avaler. Le noyau, parce que le vin, si!  Un peu de réglisse, aussi. Franchement bon! Comme beaucoup de 2007, de préférence nature. C'est un Alsace. Pinot noir. Nature. De Lucas Rieffel. Mittelbergheim. Alsace du haut, sur la carte, mais en bas du Rhin. Une bouteille qui a transité depuis l'Helvétie, mais cela n'a en rien altéré ses qualités. Comme quoi! Merci l'Helvétie et bravo Mittelbergheim!

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    Olif

  • Rien que des bulles!

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    Ben voilà! Tout est à peu près dans le titre! Rien que des bulles, mais un peu plus que cela quand même! Mûr, doré et fruité, ce vin mousseux est à mi chemin entre le petnat et le crémant. Un vin tranquille dosé avec du jus de raisin démarrant sa fermentation, puis dégorgé ensuite. Gourmand et adorable, très légèrement sucré mais bien équilibré, à la bulle plaisante, la bouteille n'a pas fait long feu!

    Promis, on reparle de Bruno Schueller bientôt!

    Olif

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  • VdV #18: dessine-moi un Pinot Noir!

    Vendredisduvin

    18 ème session des Vendredis du vin, en pleine période de vendanges hexagonales, et notre dévoué Président a repris le flambeau. Est-ce devant le désarroi bourguignon, pour cause de météo difficile et de millésime compliqué en 2008, que le Petit Prince de la Belle Province a décidé de nous sonder sur notre vision du cépage emblématique de la Bourgogne? "S'il te plait, dessine-moi un Pinot Noir!" nous a-t-il dit en substance. Une chance, on aime plutôt bien ça, par ici et on en possède différents modèles à la cave. Même qu'on en produit aussi dans le Jura. Et en Alsace également. Et aussi en Orégon et en Afrique du Sud, mais c'est un peu plus loin de la maison. La Bourgogne n'a donc pas le monopole et la thématique ne s'en trouve que plus ouverte.

     

     

    Arbois Pinot Noir 2005, Stéphane Tissot

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    Les raisins de Camille! Réputé pour ses vins rouges de grande garde, Camille Loye préservait jalousement son secret. Ses vignes de Trousseau des Corvées étaient largement complantées de Pinot Noir, qui apportait étoffe et structure au vin. Lorsqu'il reprit (pendant deux ans) l'entretien de ces vignes en location, Stéphane Tissot isola tous les raisins de Pinot Noir des Corvées sous Curon pour produire une cuvée spéciale, un véritable collector. Dans un grand millésime comme 2005, cela donne un vin plutôt charpenté, à la fine texture grenue. Très jeune, encore légèrement marqué par un beau boisé très fin, à la hauteur de la matière première, c'est un Pinot riche et vigoureux, dans un grand millésime, qu'il faudra attendre patiemment. Ça pinote, il y a du croquant et de la fraicheur, sur une trame légèrement végétale.

     

    Alsace Pinot Noir Les Pierres Chaudes 2006, Domaine Julien Meyer

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    Ce Pinot Noir, dans un style plus gracile et élégant, pinotant en douceur, est une belle réussite signée Patrick Meyer, un vin diaphane, aux notes de fleurs fanées et de griotte. Des tanins en dentelle, d'une finesse remarquable, qui laissent parler la pierre, aussi chaude soit-elle. Le vin, lui, ne l'est pas, chaud, mais digeste, friand, buvable. Pour la petite histoire, cette bouteille sortit largement en tête d'une petite trilogie à l'aveugle, devant la Petite Cuvée Cailloutine 2006 de Paul Louis Eugène (assemblage Pinot Noir-Cinsault, censé tirer plus sur le versant Pinot), trop chaleureuse, beaucoup moins bien goûtée que précédemment, et un Chambolle-Musigny 1er cru Les Sentiers 2000 de Groffier, d'une finesse éléphantesque et pour tout dire surprenante de la part d'un vin de ce domaine, pas du tout à son avantage ce soir-là, même si  je l'ai déjà beaucoup mieux goûté par ailleurs.

    Vive le Jura, vive l'Alsace, vive le Pinot noir, vivent les Vendredis du vin! Et vive la Bourgogne aussi, un peu.

     

    Olif

     

  • La nuit promet d'être belle...

    "... car voici qu'au fond du ciel

    Apparait la ...

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    Saisis d'une sainte frousse
    Tout le commun des mortels
    Croit voir le diable à ses trousses!
    Valais volages et vulgaires
    Ouvrez mon sarcophage
    Et vous pages pervers
    Courrez au cimetière
    Prévenez de ma part
    Mes amis nécrophages
    Que ce soir nous sommes attendus
    Dans les marécages
    ...
    Champagne!"

    N'en déplaise à Jacques Higelin, pour cette fois, ce sera Alsace! Une vendange tardive de Pinot noir vinifiée en blanc pour un résultat étonnant à plus d'un titre! D'une couleur lilacée, il possède une suavité remarquable en bouche. Une texture veloutée, une grande richesse, de la fraicheur et un équilibre épatant. Idéal sur une tranche de melon avec du jambon de Parme.

    Visiblement, Etienne Simonis excelle dans tous les domaines, y compris la vendange tardive de cépages roturiers. Tout pour nous plaire, en fait!


    Olif


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