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le grain de sénévé

  • En roue libre...

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    Alors que je ne sais pas encore si je vais participer, en tant que jury, à Un vin dégueulasse presque parfait, le nouveau concept d'émission de télé-réalité plus vrai que vin "nature" de TV12° où il s'agit de déterminer quelle peut bien être la meilleure dégueulasserie de vin nature et/ou sans soufre apte à sustenter le gogo-bobo parisien paumé, si l'on excepte le 5ème arrondissement, là où le vin "bio" serait moins dégueulasse qu'ailleurs et surtout pas "nature", voilà que je ne sais pas non plus comment me sortir de cette phrase un peu trop complexe et trop longue pour pouvoir signifier quelque chose de clair et hautement compréhensible par le commun des mortels, y compris la ménagère de moins de 50 ans qui ne boit pas une seule goutte d'alcool mais qui bave sur l'écran devant ses casseroles qu'elle ne fait pas aussi bien reluire que dans n'importe quelle émission pour apprenti-chef à la Star académie culinaire de rien. De rien.

    Une phrase tout à fait symptomatique de ce coup de mou printanier au cours duquel mon envie de bloguer et parler vin sur le web est inversement proportionnelle à la force du rut qui habite DSK au sortir d'une réunion chiffrée du FMI dans un Sofitel new-yorkais.

    Bref, me voilà en roue libre, un brin amer, désabusé, démotivé. A deux doigts de me piquer la ruche au Mouton-Rotschild limé. Ou, pire encore, au Mumm Cordon rouge chaud, parfumé à l'orange et à la cannelle. Pour reprendre le dessus, pas 36 solutions: Beaujolais. De France. Sans soufre ajouté, ni aucune autre cochonnerie. Loin d'être une "dégueulasserie" pour autant, le grain de sénevé ne m'est pas monté au nez. Ce vin-là se boit en toute franchise et avec gourmandise. Une bouteille rapportée de la BiojoLeynes et une belle confirmation pour ce tout jeune domaine de Marchampt qui m'avait déjà tapé dans les papilles l'année dernière.

     

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    Roue libre 2010, Hervé Ravera, Le Grain de Sénevé

     

    Olif

     

    P.S.: pas eu le temps ni l'inspiration d'écrire un billet sur la deuxième édition de la BiojoLeynes, qui s'est tenue le 24 avril à Leynes, mais un super salon et de bien jolies choses dégustées, avec notamment un gourmand et gouleyant 2010 non filtré, encore en cours d'élevage, au domaine de la Fully, la première vinification solo de Céline Vermorel, sous le regard bienveillant du papa Patrick, et un tout nouveau vigneron à suivre de près, Jérôme Guichard, cornaqué par Philippe Jambon et qui faisait goûter sa première cuvée, 2010 aussi mais pas encore en bouteille à ce moment-là, Au bouteau d'or, 100% nature et sans soufre. Un régal pour la bouche, le palais et l'estomac aussi, à condition de n'avoir pas recraché à l'extérieur. Des "dégueulasseries" comme ça, on en redemande!

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    P.S.2: "Longtemps j'ai cru que le vin pouvait être parfait, s'il l'était, je le quitterais"

    Bruno Quenioux, 1990.

    La valeur n'a pas attendu le nombre des années. Ce n'est que par la suite, avec l'âge, que ça s'est gâté un peu.

  • Dégustation inguinale à la BiojoLeynes

    Leynes, petit village du Beaujolais au cœur de l'appellation Saint-Véran, jumelé avec La Brévine, vallée réputée comme étant la plus froide de Suisse occidentale. On comprend mieux ce jumelage de la part des neuchâtelois, avides de pulls en laine de toutes sortes. Le gamay, on en trouve aussi, dans le vignoble helvètique, mais moins que le chasselas. Ça tombe bien, Chasselas se trouve juste à côté de Leynes, au creux du pli. Tu parles d'une coïncidence!

     

     

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    A Chasselas, on produit essentiellement du vin à base de gamay. La boucle n'est pas loin d'être bouclée. Beaujolais, Biojolais, BiojoLeynes. Grâce à ce néo-salon créé pour fêter les vins bios, à l'initiative de 3 vignerons du secteur: Pierre Boyat, Yann et Stéphanie Desgouille, Catherine et Philippe Jambon. Plus qu'un salon, un marché bio où la crème de la viticulture biojolaise s'était donné rendez-vous. On y croisait même les Perraud en goguette, de l'autre côté de la barrière, venus, non pas faire déguster, mais goûter et remplir le caddie de charcuteries et autres Tranches de Jambon pour leur petite boutique de Vauxrenard.

     

    Malgré la météo peu sûre et changeante, contraignant au repli dans la salle des fêtes, plutôt que de risquer le plein air arrosé sur la place du village, il ne fallait pas se leurrer. La BiojoLeynes fut une grande réussite. Beaucoup de monde, une belle ambiance, de bons vins, des vignerons enjoués et souriants. La fête au gamay et au Beaujolais! Sur les coups de 15 heures, on manquait de pain, mais pas de vin, c'est tant mieux.

    Du vin dont il faudra bien extirper quelques coups de cœur. Subjectifs, forcément. Et surtout, des découvertes.

     

    En 2008, malgré tous les aléas de l'existence vigneronne chasselassienne, il y aura du Jambon Blan ... chard. Grâce à Guy, Blanchard, qui a rétrocédé quelques-uns de ses raisins. Son vin à lui, celui de son bled, s'appelle le Vin d'Montbled. Le sien. Cela fait plusieurs fois que j'y goûte cette année et c'est vraiment très bon, pur et minéral. Le top, cela reste quand même Les Perrières Vieilles vignes, une merveille, toutes Perrières du monde entier confondues. Nouveau goûtage chez Michel Guignier, celui de Vauxrenard (parce qu'il a un homonyme, également en bio, du côté de Morgon), juste pour le plaisir. Moncailleux 2006 est un sommet caillouteux, exceptionnellement bon ce jour-là, et probablement aussi les jours suivants.

     

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    Au prix d'une légère translation sur la gauche, on pouvait découvrir une moitié de Bicéphale buveur, pris en flagrant délit le nez dans le verre. Non, ce petit Coin de Paradis, perdu dans une Grotte, ce n'est pas un Cerdon. Mais un gamay du Beaujolais et il n'y en a pas eu assez pour contenter tout le monde jusqu'à la fermeture. 6,5°, une robe groseille et une gourmandise régressive irrésistible. Le rouge 2005, en magnum, qui faisait son capricieux jusque-là, s'est complètement laissé aller. A 14 heures, il n'en restait déjà plus. Pour goûter aux micro-cuvées sans tracteur, sans électricité ou encore récoltée avec les dents, quand ce n'est pas à quatre pattes ou même en slip bleu, il faudra se déplacer à Saint-Etienne des Oullières, mais ça devrait valoir le coup. Le Domaine des Grottes, un nouveau nom à retenir, d'autant que Perrine est aussi charmante que Belge, tandis que Romain aussi, même s'il n'est pas Belge pour un sou. On remarque tout de suite, sur le cliché, que Perrine a les yeux de l'amour pour Romain, tandis que le Céphale n'a que les yeux du buveur. Michel Guignier, en arrière-plan, ne s'y est d'ailleurs pas laissé prendre.

     

     

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    L'autre grande découverte, c'est Hervé Ravera, de Marchampt, qui n'a pas hésité à ramener son Grain de Sénevé sur la table. Troisième millésime (2009) et déjà en "Roue libre". Le pas du sans soufre, pas osé jusque-là, a été franchi. Avec bonheur, puisque, des trois cuvées goûtées, sur ses trois premiers millésimes, c'est celle qui remporte tous les suffrages. Un vin juteux, frais et croquant, en totale roue libre. Ça bouge, chez les Grobis!

     

     

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    Un autre gros coup de cœur, et ce ne fut pas le dernier, pour les vins du Crêt de Ruyère de Jean-Luc Gauthier. Ce Biojô nouvo 2009 a beau être certifié non conforme pour défaut organoleptique majeur, il n'en est pas moins fichtrement bon. Tout comme le Chiroubles et le Morgon 2008. Jean-Luc cherche actuellement à lever le pied sur la production de vin et, en 2009, il a vendu une partie de ses raisins, notamment à Jean-Marc Brignot, qui vinifiera donc du Beaujolais en plus de son Jura, et peut-être même bien du Champagne également.

     

     

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    Juste avant la fermeture, alors que je ne m'attendais même plus à être émoustillé, dernier gros flash sur les vins de Bruno Debize, vigneron à Bully, Beaujolais du Sud. Un nombre impressionnant de cuvées à goûter (à la Beaujoloise, il en avait apporté 18!), avec quelques particularités (un blanc de Chadonnay et Pinot gris, fraichement replanté en toute légalité, et qui, depuis, n'est plus autorisé dans l'appellation). Une gamme passionnante, dont un Beaujolais Nouveau 2009 encore bien fringant pour son âge et un Villages 2001, qui, s'il semble amorcer une pointe de déclin d'après Bruno, n'en demeure pas moins solide sur ses jambes.

     

    A tout cela, il convient d'ajouter les beaux Brouilly de Patrick Vermorel (domaine de la Fully), les élégants Saint-Véran de d'YS (Yann et Stéphanie Desgouille), le vin de pays "Noir de rouge" (trilogie de 2007, 2008 et 2009, avec une préférence pour le dernier-né) et le Saint-Véran de Pierre Boyat. Sans oublier la Roumanie Contée, présentée pour PUR par Anthony Tortul himself et Carole Testard.

     

     

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    Plein de vins, plein de belles rencontres, un exquis bœuf bourguignon au repas-vigneron. Et un immense regret: celui de ne pas avoir photographié le sourire lumineux de Catherine Jambon et Stéphanie Desgouille avant de repartir. On reviendra, alors... Rien que pour ça!

     

    Olif