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  • Ayze, 281-283 rue du Gringet

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    En Savoie, on fait du vin, cela devrait commencer à se savoir un petit peu, et pas que dans les milieux autorisés. Maintenant, voilà qu'on en fait même chez la dame, dans la Hiaute, et du bon, en plus, à se demander pourquoi le chanteur-vigneron Francis Cabrel n'est pas venu dormir ici lorsque l'envie lui prit de faire pousser deux trois ceps au lieu de la chansonnette!

    Et comme si produire du vin ici n'était pas une originalité suffisante, Ayze s'est taillé une réputation dans l'élaboration de vins mousseux. Méthode traditionnelle avec un cépage qui l'est moins! Du Gringet! Du quoi? Du Gringet! Cela aurait pu ressembler à du Savagnin jaune, ce que tout le monde croyait plus ou moins, mais la génétique a eu raison de cette belle histoire: ce n'en est pas! Merci la science, et bravo quand même!

    Quand on remonte la Côte d'Arve depuis la bonne ville de Bonneville, on est fort aise d'arriver à Ayze. Qu'il faut prononcer "A-i-i-ze", ne vous en dépla-i-i-se! Un peu plus loin, on prolonge jusqu'à Marignier, là où la paix eût pu nicher, si Bobby eût été savoyard.

     

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    281-283 rue du Gringet, par contre, c'est là qu'on peut dénicher le domaine Belluard, actuellement dirigé par Dominique Belluard, qui nous reçoit en cette fin de matinée tristounette du point de vue météo. Le domaine Belluard, c'est 12 ha de vignes, dont 8 en biodynamie, 3 types de sols (des éboulis calcaires, des sédiments de glaciers et des argiles rouges, riches en fer) et 1 cépage qui n'a pourtant rien d'un mollasson, mais qui s'épanouit sur ce terroir de molasse, le Gringet.

    Trois en un, découverte d'une appellation, d'un cépage, d'un vigneron. A quoi ressemblez-vous donc, petit Gringet?

    On commence par les 2006, sur cuves, et par terroirs successifs. Les conditions barométriques de la journée (apparition d'une dépression en provenance de l'Islande, de quoi filer un gros coup de déprime) font travailler les vins qui se goûtent sous l'angle de la réduction. Sur éboulis calcaires, transparaît la minéralité, malgré des notes fruitées fermentaires de poire. Les sédiments de glaciers apportent une note fumée et plus de volume sans nuire à la sensation minérale. Le Feu, sur argiles rouges, est un vin tendu et minéral, à la grande maturité de fruit, sur les agrumes; il démarre sa fermentation malo-lactique et Dominique Belluard laisse volontiers beaucoup de carbonique en cours d'élevage afin de diminuer l'apport de soufre. Le 2006 destiné à la méthode traditionnelle est tonique et vif, acidulé, droit et minéral. Un joli vin tranquille qui n'attend que la prise de mousse!

    Si l'élevage s'effectue principalement en cuve inox, ce contenant bien pratique ne satisfait pas pleinement Dominique qui souhaite couver ses vins au mieux. Et pourquoi pas en oeuf béton, alors?

     

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    Impressionnants, ces oeufs! La grande classe! On en a gobé un ou deux, juste pour voir! Suivant l' ancienneté de l'oeuf (un ou deux vins), le même jus se présente et se goûte de manière étonnament différente: le premier arbore une robe claire et tend vers la minéralité, restant pur et droit; le second affiche une robe encore trouble, joue sur les agrumes et le versant acidulé, avec une légère dureté accentuée par un carbonique plus marqué.

    Passage au Sarto, un genre de Carnodzet mais en plus savoyard, pour s'attabler autour du vin en bouteilles, bientôt rejoints par Monsieur Belluard Père, à l'oeil pétillant comme un vin d'Ayze, surtout lorsqu'il chamaille son fils.

    Gringet 2005, Cuvée des Alpes
    Nez frais, aromatique. La bouche possède du gras et de la tension. Un vin élégant, pur et droit, à l'apparente simplicité qui confine à l'épure.

    Gringet 2005, Le Feu
    Nez intense et puissant, sur les agrumes confits et l'écorce d'orange. La bouche possède du volume, du gras et de la densité. Minéralité et droiture, longueur et persistance, voilà une très belle bouteille produite sur ce fameux terroir d'argiles rouges. 4 g de sucre résiduel témoignent de sa grande maturité et de sa richesse, sans pour autant gêner la dégustation.

    Ayze Méthode traditionnelle 2004
    Brut dosé à 4-5 g. Un vin frais à la bulle tonique, vif, net, à la finale légèrement fumée et minérale.

    Ayze cuvée Mont-Blanc 2003
    Cuvée non dosée, ayant passé 3 à 4 années sur lattes. Premier nez lactique fugace, puis surgissent les fruits jaunes et la mirabelle, sur fond de brioche dorée. Equilibre arrondi mais restant frais, un Ayze très vineux, élégant et néanmoins minéral. Chapeau!

    Oui! Chapeau l'Ayze, chapeau le Gringet, chapeau Monsieur Belluard! Et pendant qu'on y est, chapeau Marc Veyrat, le savoyard au chapeau, même s'il n'y est pour rien sur ce coup-là.

     

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    Aah! la Savoie... Même la Hiaute!


    Olif

  • Les Olif Vineous Awards 2006

    - Comment est votre blanquette?

    - Elle est bonne!

    Par cette phrase d'aparence anodine, le Président de la République bananière Genevoise, Monseigneur Estèbe 1er, nous a incité à mettre un peu d’ordre dans cette pétaudière qu'est le Blog d'Olif, afin d'en extirper la substantifique moelle de 2006.

    Alors, avec votre blanquette, qu'est-ce que je vous sers?

    Ben...


    ...Une région, la Savoie, où quelques vignerons experts produisent tout schuss de grands vins originaux et authentiques, à ne surtout pas laisser entre les mains de n'importe quel sportif d'hiver. Trosset, Berlioz, Dupasquier, Belluard (compte-rendu à venir en 2007), la liste des vignerons à porter bien haut la célèbre croix s'allonge, un challenge ma foi fort excitant!

    ...Un cépage, l'Altesse, qui n'a jamais si bien porté son nom que lorsqu'on la laisse entre les mains d'un Noël Dupasquier sur le cru Marestel dans un millésime comme 1997, ou 1995, par exemple. THE révélation de 2006! Qui eût pu imaginer que derrière l'appellation Roussette de Savoie se cachait, non pas un petit requin de montagne, mais une reine d'une telle beauté ?

    ...Un terroirLe Clos de la Tour de Curon  , en Arbois, qui dès la troisième feuille est capable de produire un vin d'une profondeur abyssale inimaginable. Le vigneron qui l'a bichonné, Stéphane Tissot, y est certainement pour quelque chose!

    ...Un vigneron, Patrick Meyer, pour sa sincérité et sa franchise, pour sa vision respectueuse du vin, du terroir, et par là-même du consommateur.

    ...Un négociant, Cyril Alonso, de L'Ancestra,  pour sa gamme exigeante, garantie pur raisin.

    ...Un animal, l'otarie, parce qu'elle applaudit quand le vin est bon, comme ce Pineau d'Aunis de Thierry Puzelat, un des francs bonheurs de cette fin d'année 2006.

    ...Un Bordeaux, parce qu'il en faut bien un, Château Guiraud 2001, un vin liquoreux comme on aimerait en boire plus souvent, surtout du côté de la Gironde.

    Et puis, pêle-mêle, un Cornas 2003 de Thierry Allemand, un Arbois 1976 Saint-Paul de Camille Loye, un Châteauneuf du Pape 2004 de Laurent Charvin et tant d'autres choses, j'en oublie forcément...

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  • Une Muse autour du monde

    De l'art de bien parler et, surtout, de faire parler de soi ... en bien de préférence! Polymnie, la muse de la Rhétorique, est bien partie pour cela. Partie pour faire parler d'elle et partie autour du Monde, dans l'hémisphère Sud. Autant commencer par la belle saison!

    La_vue_des_alpes_016Polymnie, c'est aussi elle! Une bouteille de Grain noble ConfidenCiel du domaine des Muses, dans le Valais, un domaine exploité par Robert Taramarcaz. Avec la bénédiction de son géniteur, ce divin nectar s'est émancipé pour accompagner Alexandre Truffer, le rédacteur en chef de Romanduvin.ch, dans son périple autour du monde. Réussira-t'elle à battre le record du Corton Charlemagne le plus haut du monde? C'est tout le mal qu'on lui souhaite!

    Une aventure à suivre jusqu'à début juillet sur SwissWineTour.ch.

    Olif

  • 2006 en retard, l'Ancêtre génération nan nan

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    La Boulette
    Alors ouais, j'me la raconte, ouais, ouais, je déconne
    Nan, nan, c'est pas l'école de dégustation qui m'a dicté mes codes

    On m'a dit qu't'aimais le rap' à fromages, voilà de la boulette
    Sortez les coutelas, il fait trop dark dans nos têtes


    Alors ouais, j'me la raconte, ouais, ouais, je déconne
    Nan, nan, c'est pas l'école de dégustation qui m'a dicté mes codes
    On m'a dit qu't'aimais le rap à fromages, voilà de la boulette
    Sortez les coutelas, sortez les coutelas

    Y a comme un goût de fines herbes
    Y a comme un goût relevé pas facile à marier
    Y a comme un goût qui pique sur le bout de la langue
    Y a comme un goût d'épices quand on voit la couleur
    Me demande pas ce qui les pousse à m'rouler dans l'paprika
    J'suis pas la mairie, j'suis qu'un fromage du Nord, moi
    J'suis qu'une boulette
    Me demande pas si j'pue du bec
    J'ai que le rap à fromages mais c'est impec
    Pince-lui l'nez
    Si tu l'embrasses après m'avoir mangé!

    Y a comme un goût d'fromage
    Comme un goût de fines herbes
    Comme un goût d'épices entre les cuisses
    Y a comme un goût de fouleck-fouleck dans l'bec
    Comme un goût de boulette-boulette d'Avesnes

    {Refrain:}
    Alors ouais, on déconne
    Ouais, ouais, on étonne
    Nan, nan, c'est pas l'école de dégustation qui nous a dicté nos codes
    Nan, nan, génération nan, nan {x2}

    Y a comme un goût de from'ton quand je suis sur l'étal,
    Y a comme un goût d'alcool dans ton verre à pied,
    Y a comme un goût de peur quand il faut m'accorder,
    Y a comme un goût de raisin dans le vin que je respire,

    Me demande pas ce qui l'a poussé à ouvrir un Beaujolais
    J'suis pas sociable, j'suis qu'un fromage solitaire loin de son foyer
    J'suis qu'une boulette
    ...

    Olif, avec un (gros) coup de main de la part de Diam's


    Pour ne pas risquer de faire de boulette, Cyril Alonso, du Domaine de L'Ancestra, a pris son temps pour élaborer son Beaujolais-Village Primeur 2006. Il a choisi des vieilles vignes de gamay de 50 ans, n'ayant jamais connu la chimie, labourées à cheval depuis 20 ans, puis il a vendangé grappe par grappe et mis le jus des raisins dans une cuve où il a fermenté. Rien que du raisin nature, dont il a fallu suivre le rythme. Sorti avec un bon mois de retard sur ses concurrents, il possède un pouvoir désaltérant largement supérieur à la moyenne, assez surprenant. Particulièrement digeste, réhaussé par quelques petits tanins croquants en finale, apportant ce qu'il faut de niac, son seul défaut est de se laisser boire s'en que l'on s'en aperçoive. La véritable qualité d'un vin de soif, en fait! Le mariage avec la Boulette d'Avesnes, c'est totalement fortuit et pas forcément des plus réussis, tellement la boulette et le vin, c'est génération nan nan! Quoique...! Mais séparément, les deux sont néanmoins un régal!


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    Alors ouais, on déconne
    Ouais, ouais, on étonne
    Nan, nan, c'est pas l'école de dégustation qui nous a dicté nos codes
    Nan, nan, génération nan, nan {x2}


    Olif


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  • J'ai du bon Tabatau, tu n'en auras pô!

    Saint-Chinian à l'honneur avec cette superbe cuvée des Frères Gracia, qui ont officiellement créé le domaine du Tabatau  en 1997, sur le plateau d'Assignan, entre Saint-Chinian et Saint-Jean de Minervois. Le Tabatau, c'est le "petit" de Lo Tabataïre, le grand-père buraliste, celui de La Salvetat sur Agout, une ville d'eau où les deux frères furent avisés de ne pas s'installer.

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    Domaine du Tabatau, Lo Tabataïre 2000

    Le nez est d'une exquise fraîcheur et d'une grande jeunesse. Beaucoup de fruits, à peine entrelardés, et une pointe de menthol. J'eusse aimé avoir du bon tabac dans mon Lo Tabataïre, j'eusse aimé avoir du bon tabac, vous n'en aurez pô!

    La bouche est d'une suprême élégance et d'un remarquable équilibre bâti autour de la fraîcheur. Un vin à humer, à boire, mais pas à fumer! Je me demande s'il ne conviendrait pas à un agneau mentholé et balsamiqué!

    J'ai du bon Tabatau, du 2000, tu n'en auras pô, car c'était ma dernière bouteille!


    Heureusement, Lo Tabataïre 2003, encore à la vente actuellement chez les bons cavistes, est également une petite merveille fruitée, à attendre si l'on en a le courage, et la cuvée Camprigou 2004, plus accessible et immédiate, se laisse ma foi bien boire! Ce domaine languedocien s'avère donc être hautement recommandable!

    Olif

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  • Au nom du Peyra, du fissa et du Saint-Esprita!

    Mont_rivel_028 Il est des Mauvaises herbes, braves gens, qu'il faut cueillir et mettre en gerbes, ou en bouteilles, plus exactement.

    Cette cuvée du domaine du Peyra affiche une robe rubis légèrement trouble, avec des reflets pelure d'oignon. Pour un peu, on dirait un ploussard! Le nez est sauvagement et joyeusement régressif, mélange dMont_rivel_026e notes fruitées gourmandes et d'une touche animale triviale, mais ô combien réjouissante! La bouche est mordante, fraîche et croquante, savoureuse et à la finale fruitée. L'archétype d'un excellent vin nature gouleyant et jouissif.

    Il paraîtrait que le domaine du Peyra de Stéphane Majeune rencontre des difficultés financières qui mettent en péril jusqu'à son existence même. Ceci est fort dommageable, alors faites donc comme les petits lapins, buvez des Mauvaises herbes et vautrez-vous dans les Caillasses!

    Olif

    Les vins du domaine du Peyra sont disponibles, entre autres, à la Cave des papilles, dans le XIVème arrondissement (petit aparté à l'intention des parisiens!)

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  • Le canon de la bonne humeur

    13 janvier 2006. Le soleil brille et les températures sont douces. Question hiver, ça ne s'arrange pas, on peut déjeuner en terrasse et en tee-shirt. Retiretéo... et retire tes bas, aurais-je pu sous-titrer ce billet si j'avais osé!

    Dehors, les gens sourient, ils sont heureux. L'heure est à la pacification. Message de paix, ouvrons donc gaiment une Colombe Rouge Réserve 2001 de Raymond Paccot le Vaudois.

    Divers_003_2 Quatre cépages en assemblage, élevés séparément et en fûts de chêne. Chacun y est allé de son petit couplet personnel avant de reprendre en choeur le final.
    A l'entame, le Garanoir, qui, de sa voix de baryton, impose sa structureDivers_007_1 solide et tannique tandis que le Gamaret joue de sa rondeur bedonnante (celle du célèbre curé, celui qui a les g... qui pendent). Le Pinot Noir et le Gamay y vont de leur intonation fruitée, fraîche et acidulée, s'épiçant agréablement au fur et à mesure. Tout cela fusionnant dans un bouquet de fleurs final, avec une petite amertume tannique, mais sans excès toutefois. Le sens de la mesure, celui du sage Raymond, dont l'élevage millimétré aboutit à un ensemble totalement fondu d'éléments juxtaposés au départ.

    Une Colombe "tarazimboumante" à siroter sur la terrasse en lisant Le Canon de la Bonne Humeur du fieffé coquin Dany, une exquise aventure de la délicieuse Colombe Tiredaile, malheureusement et indéfectiblement toujours entichée de son Rameau d'Olivier.

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    Olif


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  • Soft, une douceur rhodanienne paradisiaque

    Après la douceur jurassienne et en attendant la douceur angevine, restons dans le soft avec une petite douceur rhodanienne, un vin cosmoculturisé mais pas bodybuildé en provenance de Saint-Maurice sur Eygues, issu d'un petit coin de paradis exploité par le domaine Viret.

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    Une originalité 100% clairette, au nez de poire William pochée aux épices. La bouche est franche, à l'attaque vive, puis à la rondeur qui s'installe, s'étire et termine sur une petite note sucrée rémanente. Entre le sec et le demi-sec, mais pourtant assez harmonieux. Un équilibre très soft, gracile, pour un vin non standardisé, un "produit vivant" pas facile à marier à table.  "Osez!" semble dire Philippe Viret sur la contre-étiquette. Et pourquoi pas avec une galette à la frangipane au chocolat?

    Cosmoschtroumpf Pour mieux appréhender les bienfaits de la cosmoculture, je ne saurais que conseiller la lecture et la relecture du Cosmoschtroumpf, ce petit joyau dessiné par Peyo l'enchanteur  et paru le siècle dernier. Si on en n'apprendra pas beaucoup plus sur la technique culturale proprement dite, ni sur la géobiologie ou encore la radionique, on gardera la mémoire du jus de framboise et on se payera une bonne tranche de rigolade en compagnie des Schtroumpfs.

    Par les temps qui courent, c'est déjà mieux que rien!


    Olif


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  • Saumur-Champigny, via Les Fourgs!

    Janvier 2007. Les Fourgs, toit du Doubs, 1100 mètres d'altitude. Un petit air de Savennières en9393085_p janvier 2006! C'est-à-dire de la neige, un peu, même si on en espèrerait beaucoup plus en cette  saison à cet endroit! La douceur angevine gagne du terrain, prématurément. Chenin Nobles Grains, ce n'est pourtant qu'à la fin du mois en Arbois!

    Première sortie lattes aux pieds hier, du côté des Prises, juste avant que des trombes d'eau ne s'abattent sur tout le massif dans la nuit! Le Layon Cap à l'Est, d'accord, mais point trop n'en faut!

    On peut toujours se consoler en débouchant quelques flacons, et comme c'est tendance actuellement, rester en Loire, un genre de thérapie par le vin. Pas d'Anjou, pour alimenter la chronique, mais du Saumur! Et du Champigny.

    Divers_001_4 Saumur blanc 2000, L'Insolite, Thierry Germain, Domaine des Roches Neuves
    La robe commence à dorer comme les blés en plein mois d'août, une autre raison de ne pas se sentir en hiver! Le nez, c'est celui d'un beau Chenin bien mûr, à la minéralité exquise. La bouche ..., ah! la bouche!  Elle est riche et fort bien constituée. Puissance et élégance pour  un vin poli, bien élevé, élevage que d'aucuns jugeaient trop appuyé dans sa jeunesse, et qui se fond admirablement.

    Saumur-Champigny 2002, Château de Villeneuve Vieilles Vignes
    La robe est grenat opaque mais d'un bel éclat à la lumière. Le nez, c'est celui d'un beau Cabernet franc bien mûr et bien élevé, au fruité prédominant, cassis et myrtille, souligné par une très fine et élégante touche boisée. La bouche..., ah! la bouche! De la rondeur en attaque, une rondeur que bien des Bretons envieraient pour leur chapeau, suivie d'une corpulence solide, sans qu'il ne se départisse de sa fraîcheur, car il est doté d'une acidité soutenue. Longue finale encore à peine tannique, mais plus pour très longtemps. Vais-je oser ouvrir un Grand Clos et le soumettre à mes papilles?

    Saumur-Champigny 2001, Les Rogelins, René-Noël Legrand
    Divers_011_1
    La robe est bien colorée, grenat. Le nez, c'est encore celui d'un Cabernet bien mûr, déclinant une palette aromatique allant du poivron rouge (léger) au tabac en passant par l'humus. Dans un registre peut-être un peu plus évolué que le précédent. La bouche..., ah! la bouche! C'est du costaud, bien charpenté, peut-être un brin austère, à l'acidité bienvenue pour égayer les papilles.

    Divers_020 Saumur blanc 2000, Brézé, Clos Rougeard
    La robe est d'un jaune plutôt pâle. Le nez, c'est celui d'un Chenin minéral, non dénué de maturité, dans un style très épuré. La bouche..., ah! la bouche! Une tension minérale et une droiture comme je les aime, porteuses de beaucoup de promesses mais déjà accessibles et aimables. Une grande finesse dans l'expression! Je le réserverais volontiers pour des coquilles Saint-Jacques braisées.

    Saumur 2002, Le Grand Clos, Château de Villeneuve
    Finalement, j'ai osé! La robe est presque opaque, ne dévoilant quelques reflets qu'en pleine lumière. Le nez, c'est celui d'un Cabernet Franc très bien élévé! Beaucoup élevé, même, car le boisé domine à l'ouverture de la bouteille. Un boisé élégant, loin de la caricature, mais quand même du bois! Derrière, la matière finit par épater. De la gelée de petits fruits noirs d'une grande élégance même si elle est pour l'instant bridée.  La bouche..., ah! la bouche! Droite et concentrée, encore tannique, non agressive, longue. Un vin à attendre impérativement et qu'il sera intéressant de comparer dans quelque temps avec la  Marginale 2002 de Thierry Germain.


    Olif

  • Météo ... et mets tes bas!

    Calembour proche du niveau zéro, la température extérieure aussi, mais cette fois, c'est du sérieux! La flotte s'est transformée en neige au dessus de 500 mètres et il en est tombé plus de 25 cm à 1000 mètres d'altitude. Le moral du skieur remonte, de façon inversement proportionnelle au baromètre!

    Encore un peu de patience,on devrait bientôt pouvoir revoir....... ça!

    Chapelle_012

    Et ressortir les caquelons en vue de revigorantes fondues au Comté! Accompagnées d'un petit verre  d'Arbois, comme il se doit.Chapelle_002

    Pourvu que ça dure!

    Olif

  • Les premières quilles de 2007

    10 ans ou presque qu'elles attendaient patiemment d'être consommées. Un âge respectable pour un vin mais ces deux-ci frappent par leur caractère juvénile. Rendez-vous en 2017? Elles sont néanmoins à point et peut-être vaut-il mieux ne pas les laisser passer!

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    Viognier 1997, Vin de Pays des Coteaux des baronnies, Le Serre de Condorcet

    Le nez est d'une remarquable fraîcheur, développant un fruit charmeur, pur et éclatant, assez typique du cépage: pêche de vigne, abricot. La bouche est ronde et plaisante en attaque, s'affaissant à peine par la suite, pour reprendre du nerf en finale. Pas vraiment un creux en son milieu, mais un léger manque de relief qui n'empêche pas le vin d'être extrêmement plaisant à boire. Vin étonnant, non? De par son nez superbe de fraîcheur, très certainement!


    Arbois-Pupillin 1997, Emmanuel Houillon

    Encore un vin qui refuse obstinément de vieillir! La robe a pourtant des teintes "pelure d'oignon", mais c'est assez typique du ploussard, même dans sa jeunesse. Elle présente une turbidité plutôt engageante, un caractère trouble qui s'accorde assez avec son premiez nez, sur une réduction fromagère de bon aloi. Une fois aéré, c'est un festival floral et épicé, un bouquet que l'on croirait cueilli seulement depuis la veille. La texture légèrement sirupeuse de ce vin, fréquente en cas d'élevage sans soufre bien maîtrisé, est une caresse au palais, malgré la fougue et la nervosité de sa (relative) jeunesse. Un Ploussard sensuel et élégant, qui donne envie!

    Olif

  • Homard et Fred, sauce newburg 1842

    Reconstituer la véritable histoire du Homard Newburg ne fut pas une mince affaire! La thèse officielle qui prévaut à l'heure actuelle situe ses origines dans les cuisines du Delmonico's, un célèbre restaurant new-yorkais, et en attribue la paternité à Alessandro Filippini, talentueux chef italien de ce restaurant dans les années 50. Mille huit cent cinquante, ce qui ne nous rajeunit pas! Le premierDelmonicologo à avoir imaginé de faire sauter un homard dans de la crème serait un riche marin capitaine du nom de Ben Wenberg qui fit goûter la recette rapportée d'un de ses voyages à Charles Delmonico. "Delicious!", s'exclama t'il. Ce qui peut aisément être traduit en bon français par "Délicieux!", exclamation à laquelle le Captain laissa échapper, sous toutes réserves, cela n'a jamais pu être prouvé, mais en français dans le texte: "Tu parles, Charles! Comment qu'c'est bon!". Le "Lobster à la Wenberg" était né, rapidement transformé en "Lobster à la Newberg", suite à un différend entre le "démon" et le capitaine à propos de son âge, coquetterie bien futile qui priva ce dernier de sa cantine préférée. La recette fut ensuite régulièrement améliorée par les grands cuisiniers successifs du restaurant, puis perfectionnée et popularisée au XXème siècle par Cesar Chiappini, le chef de l'Hôtel Fauchere, un concurrent de l'époque.

    De Newberg à Newburg, il n'y a qu'une lettre de différence, autant dire à peine un petit trou, celui du "u", que l'on attribuera volontiers à un accent prononcé du côté de la Pennsylvanie.

    Rien ne prédisposait cette recette des tables ricaines huppées à être divulguée dans le Jura profond!

    Jusqu'à ce que, un beau jour de l'an 2006, Homard et Fred, mes deux potes bretons, soient repassés dans ma modeste demeure, histoire de me serrer la pince. Tout a dégénéré lorsqu'ils ont voulu jouer les arrogants, les cours du marché les plaçant en position de force! Comme si la première fois ne leur avait pas suffi!

    Galerie_im1 Mon sang ne fit qu'un tour, le leur plusieurs, surtout celui de Fred, dont la vigueur m'a donné bien du fil à retordre. Kill Bill, Kill Homard, et Kill Fred aussi! En pièces, que je les ai taillés! Et fait griller dans une sauteuse. Avant de les baignerAmbre_les_fourgs_034 dans un déci de Xéres, comme indiqué sur la recette dont je me suis inspiré (celle de l'Encyclopédie Bonnier, un grand classique de la cuisine). En l'honneur du Captain Wenberg, et surtout parce que je n'en avais pas d'autre en cave, j'ai sacrifié une Solera 1842 de Valdespino, un superbe Sherry aux arômes d'épices et de morilles, à la suavité onctueuse et caressante au palais. Homard et Fred, ils en ont rougi d'aise! Très à l'aise, ils ont retiré leur carapace et se la sont laissé couler douce dans la sauce, agrémentée d'un jaune d'oeuf, d'un petit pot de crème et de leur sustantifique chair brune, le tout incorporé progressivement après avoir laissé tomber l'ébullition. Un petit coup de poivre, de Cayenne ou de Madagascar, et on sert aussitôt! Avec un Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon 1999 du domaine Leflaive, s'il vous plaît, ça le vaut bien! Encore presque embryonnaire, mais la complexité est sous-jacente. De la tension minérale, une petite pointe de gras et une jolie longueur.

    Ambre_les_fourgs_038 Ambre_les_fourgs_036

     

    Alessandro, tu serais fier de moi!

    Olif

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