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  • Star d'un jour ...

    Starsdunjour

    Bientôt un mois que Le Blog d'Olif a brillé sous les feux de la rampe, au Salon des vins de Loire d'Angers, à l'occasion de la remise du 1er Wine Blog Trophy, et la pression médiatique ne retombe pas! Epuisant, la vie de Star d'un jour! Je céderais volontiers ma place à l'épicier Grobert ou à la famille Poissart! Allez! Pour ne pas en perdre une miette, on récapitule tout depuis le début:

    Le Wine Blog Trophy sur Vinsvaldeloire.fr

    Le Wine Blog Trophy sur Vinsdeloire.info

    Le Wine Blog Trophy sur la Pipette

    Le Wine Blog Trophy sur Pointblog de Gilles Klein

    Le Wine Blog Trophy arrosé au Champagne Tarlant

    Le Wine Blog Trophy sur le blog d'une jeune maman bisontine

    Le Wine Blog Trophy en japonais sur Plaza Rakuten

    Le Wine Blog Trophy en espagnol sur De vinis Cibisque

    Le Wine Blog Trophy en italien sur Aristide

    Le Wine Blog Trophy en néerlandais sur Wijn.blog.nl

    Le Wine Blog Trophy en helvète sur Top slurp avec Estèbe

    Le Wine Blog Trophy sur L'Est républicain (merci Emilie)

    Le Wine Blog Trophy sur Vininews

    Le Wine Blog Trophy sur Blog et Net

    Dernière interview en date: Aurélien Gandré, pour LeVinLeClub. Allez, ça s'arrose! Buvons donc un verre avec Olif sur LeVinLeBlog.



    Star d'un jour..., ... star toujours?

    Peut-être à suivre...

    Olif

  • Que manger avec un Riesling Hengst 2004 du domaine Josmeyer?

    Comme un écho oriental aux interrogations océaniques pipettiennes...

    Ben, ici, à l'Est, on l'a joué occidentale et classique pour un week-end Amour, coquillages et crustacés , sans le bronzage! Darla dirladada...

    Après le gros crustacé du midi ( que je vous narrerai peut-être si j'ai un moment), au menu du dimanche soir, coquillages pour une tartelette fine aux Saint-Jacques et à la fondue de poireaux. Une recette largement inspirée de la divine Scally, sauf que là, ce n'est pas elle qui l'a fait mais moi. Du coup, j'ai simplifié! Exit le gingembre, dont l'apport n'a pas paru indispensable à Pascale, alors à moi, pensez donc! Pour le plat s'entend, parce que, sinon, sur les coups de 4 heures du matin, je me suis senti un peu faible! Exit aussi la tartelette, all in all just another brick in the wall! Je ne suis donc pas peu fier de vous présenter ma propre version de cette recette! En images évidemment, pour la réalisation de la fondue de poireaux, il n'y a qu'à relire Scally!

    Crustacs_et_coquillages_011

    Je précise à l'intention d'Estèbe et d'Averell Dalton que la coquille en terre cuite ne se mange pas!

    Alors pour accompagner tout ça, il fallait bien un vin d'exception. Pourquoi pas un Riesling GrandCrustacs_et_coquillages_010 Cru Hengst 2004 du Domaine Josmeyer? Hein, pourquoi pas? Ben si, justement! Un vin d'une grande pureté, droit, minéral, tendu, légèrement acidulé, qui n'a fait qu'une bouchée de la crème du plat pour se fondre dans une merveille d'accord. Un vin parfaitement sec, ce qui fait la grande réputation du domaine aux yeux des amateurs, et qui exprime à merveille la grandeur de son terroir! A attendre, si l'on en a le courage, ou alors suffisamment de bouteilles.

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Mondeusanités!

    Un néologisme olifien, qui vaut largement la "bravitude" de Ségolène, pas la célèbre blogueuse, celle qui fait toute une histoire de boire et manger, mais "la royale", et qui va nous permettre de faire un flash-back sur la Savoie, en (plus que) léger différé du vignoble, et de revenir sur ce cépage fabuleux et fabuleusement méconnu qu'est la Mondeuse. L'un des plus anciens cépages autochtones savoyards, très certainement apparenté à la Syrah, dont il serait même l'ascendant et que les Romains appelaient Vitis Allobrogica. On rapporte même que la retraite précipitée de Jules César en 52 avant J.C. n'était pas due aux coups de boutoirs répétés de Vercingétorix, mais bel et bien à la pénurie de Mondeuse parmi ses légionnaires, ce qui a conduit le proconsul à faire sauter le bouchon d'Alésia pour gagner au plus vite l'Allobrogie afin que ses troupes puissent se désaltérer.

    Nul doute que si Jules César avait connu le Blog d'Olif, il aurait poussé sa soif de conquêtes et de "mondeusanités" jusque dans la Combe de Savoie, au pied du massif des Bauges, après avoir fait une halte le long du Rhône, sur le versant Ouest du massif de la Charvaz. Et qu'il aurait rendu visite à nos deux compères Gilles et Louis. Après une étape chez Noël. Sacré vieux Jules, va! Allez, on retourne en Allobrogie, sans lui et par n'importe quel temps!

    Pluie à Arbin...
    A tout seigneur tout honneur, arrêt à Arbin, où, une fois de plus, c'est le grand bain! Déluge pluvial et nuit tombante ne permettent pas d'apprécier le paysage ni de fouler la vigne au pied. On en profite pour se rendre immédiatement au chaud dans le caveau de Louis Trosset pour réviser un peu ses gammes.

    Arbin Mondeuse Prestige de Arpents 2005
    Sur des notes poivrées, humant la violette et développant un joli fruité, cette version de la Mondeuse du domaine est dans une phase gourmande qui est un appel à se laisser boire. Les tanins sont soyeux et veloutés.

    Arbin Mondeuse Harmonie 2005
    Nez sur la gelée de fruits mûrs, avec une touche de miel et d'épices. Une grande concentration et de la puissance, mais des tanins à peine amers en finale, méritant une meilleure intégration. Une bouteille à attendre.

    Arbin Mondeuse Confidentiel 2005
    Sur le premier échantillon, une légère déviance armatique laisse présager du fait que le vin soit bouchonné! Impression confirmée à l'ouverture d'une deuxième bouteille, qui elle est parfaitement nette, mais du coup, un peu fraîche car tout juste sortie de cave, ce qui accentue la sensation tannique. Mais la constitution est imposante, la complexité sous-jacente, la longueur bien présente, ce qui laisse à penser que cette cuvée "confidentielle" ne devrait pas le rester bien longtemps, dans les milieux autorisés en tout cas.

    Arbin Mondeuse Confidentiel 2003
    Le premier nez est très particulier, un peu racinaire, végétal, iodé, évoquant, sur une suggestion de Louis Trosset lui-même et approuvée par tous, la tête de crevette. Un arôme que l'on ne s'attend pas particulièrement à trouver dans un vin et qui est, pour tout dire, un peu déroutant. D'un point de vue structurel, ce 2003 est plutôt bien concentré, sans être pour autant compoté, gardant une fraîcheur bienvenue. Son caractère marin, sans doute!

    Arbin Mondeuse Confidentiel 1996
    Petite remontée dans le temps avec cette bouteille aux arômes plutôt évolués (cuir, pruneau) et à l'acidité (inhérente au millésime, d'une manière générale) un peu trop marquée.

    Arbin Mondeuse Confidentiel 1994
    Un vin à la robe encore bien jeune et dont les arômes sont à cheval sur le secondo-tertiaire. Encore beaucoup de fruit, des épices, un peu de poivre et des notes légèrement animales, style fourrure et vieux cuir. Structure en bouche impeccable pour une Mondeuse en pleine forme.

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    ...neige à Chignin!
    On n'y voyait guère plus le lendemain du côté de Chignin, mais la pluie se transformait petit à petit en neige, blanchissant le coteau et les cheveux de Gilles Berlioz qui nous recevait de façon fort conviviale dans sa salle à manger. Un domaine dont on parle beaucoup en ce moment et qui le mérite. La Savoie biodynamique, exigeante et avide de perfection. Avec un résultat plus que probant en bouteilles!

    Chignin 2005
    Nez fruité primaire sur la poire, bouche mordante, fraîche et fruitée, avec une pointe de gourmandise. Une Jaquère archétypique, comme on aimerait en boire plus souvent.

    Roussette de Savoie 2004
    Nez très mûr, sur le coing. La minéralité se ressent particulièrement bien en bouche, avec cette structure droite et tranchante, non exempte de rondeur en milieu de bouche, et cette finale terpénique et salivante.

    Chignin Bergeron 2004
    Premier nez fermé et inexpressif. Bouche possédant de la rondeur et du gras, sur fond d'arômes abricotés. Un vin puissant et chaleureux, avec ce qu'il faut de fraîcheur, à qui il faut laisser le temps de s'exprimer.

    Gamay 2004
    Robe rubis clair, brillante. Nez fruité, fumé, développant d'assez jolies notes de tabac à pipe et de sirop de grenadine. Frais et croquant, ce véritable vin de soif est devenu de l'histoire ancienne, car peu rentable économiquement (faibles rendements et prix de vente ridiculement bas). Les vignes ont finalement été arrachées pour être replantées en Mondeuse et Persan.

    Gamay 2005
    Initialement non soufré, il fut passé en barrique et légèrement sulfité du fait d'une évolution défavorable en cours de vinification. Aromes surprenants de cassis et de feuilles de cassissier. En bouche, l'acidité est marquée, jusque dans la finale, salivante et acidulée. Un Gamay hors des sentiers battus, un peu déroutant.

    Mondeuse 2003
    Très colorée, bouche pleine et concentrée, tanins fermes en finale.

    Mondeuse 2004
    Un vin tout fruit, relevé par une pointe de poivre, rond et concentré, porté par une jolie acidité et une grande fraîcheur.

    Mondeuse 2005
    Une version non chaptalisée et très nature de ce beau cépage, qui possède en attaque un côté végétal plutôt friand, beaucoup de fraîcheur et une grande "buvabilité".

    Mondeuse 2002
    La robe est presque opaque. Le nez commence à développer des arômes complexes de cuir et de sous-bois sans pour autant prendre des notes d'évolution marquée. Jolie bouche bien constituée pour un vin parfaitement à point!

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    Noël au balcon, Dupasquier au tison
    Un proverbe également de circonstance pour ce retour à Jongieux, chez Noël Dupasquier, juste avant que la neige ne fasse son apparition sur la Savoie. Nouvelle dégustation, quasi-exhaustive, de la production du domaine, et je ne reviendrai pas sur tous les vins déjà commentés ici, les impressions étant similaires et toujours aussi bonnes. Je rajouterai simplement quelques notes sur d'autres vins dégustés à cette occasion et plus particulièrement les rouges, qui se présentent sous un jour légèrement différent de ceux de la Combe de Savoie.

    Gamay 2004
    Nez végétal et racinaire pour un vin simple et léger, au prix défiant toute concurrence.

    Pinot Noir 2004
    Robe rubis soutenu, brillante. Beaucoup de fruits en bouche comme au nez, avec un végétal croquant et une jolie mâche finale.

    Mondeuse 2004
    Un vin agréablement fruité (groseille), bien charpenté, à la finale légèrement épicée.

    Mondeuse 1987
    La Mondeuse vieillit bien, la preuve! Celle-ci arbore une robe encore bien jeune, ne tuilant sur les bords qu'en pleine lumière. Festival d'arômes se succédant assez rapidement, il faut les cueillir au fur et à mesure et rester vigilant pour n'en manquer aucun! Cacao, fruits rouges, cuir, sous-bois, kirsch, petits fruits à noyaux... La bouche possède encore beaucoup de tonus et de fraîcheur.

    Roussette de Savoie Marestel 1987

    Dégustée avant les rouges et un peu par erreur (Noël pensait avoir ouvert un 88!), ce fut finalement une excellente idée. Nez torréfié, moka, relativement évolué et complexe. La bouche s'adoucit, s'arrondit, sans que le vin ne perde sa minéralité. Beaucoup de fraîcheur et de tenue pour une bouteille qui entame en pleine forme sa 20ème année.

    Savoie_2006_019_1

    Olif


    NB: les différentes photos du vignoble ont été prises antérieurement à la balade savoyarde de fin janvier 2007.

  • Natuurlijke wijn, Marieke, Natuurlijke wijn!

    Bon alors, Marieke, tu fais quoi, les 22 et 23 avril prochains? Parce que Le Vin Nature tient salon à Gand (à où? et quand?) et que le plateau y est plutôt relevé! Même que ça me donne envie de chanter! Et en Flamand, s'il vous plaît! Bon, d'accord, je me suis fait aider!

    Les Vins Naturels

    Ay Marieke Marieke viens donc goûter
    Le Vin Nature, tout près de Gand
    Ay Marieke Marieke les 22 et 23 avril
    Dans la nature, c'est l'évènement

    Zonder liefde warme liefde
    Waait de wind de stomme wind
    Zonder liefde warme liefde
    Weent de zee de grijze zee
    Zonder liefde warme liefde
    Lijdt het licht het donk're licht
    En schuurt het zand over mijn land
    Mijn platte land mijn Vlaanderland

    Ay Marieke Marieke sous le ciel flamand
    A la ferme Nieuwgoed, tout près de Gand
    Ay Marieke Marieke sous le ciel flamand
    Viens boire un coup, tout près de Gand

    ...

    Jacques Brolif

    Voilà, c'était ma minute copinage, mais à mon avis, ça le vaut bien! Veinards, nos amis belges!


    Divino
    Zandstraat 40
    9200 Dendermonde
    Tel.: 052/380.280
    info@divino.be
    www.divino.be
    Troca Vins Naturels
    Ter Reigerie 16
    8800 Roeselare
    Tel.: 0475/25.24.12
    tromasyca@skynet.be
    www.trocadero.be
    Vinikus
    Linthoutweg 5
    1785 Merchtem
    Tel.: 0478/34.69.84.
    info@vinikus.be
    www.vinikus.be
     
    Wijnfolie
    Stratem 7-9
    9880 Aalter
    Tel.: 0477/35.00.88
    info@wijnfolie.be
    www.wijnfolie.be
  • Les voyageurs du Mésozoïque

    Jeudi 8 février 2007, 20 heures. Besançon, quartier Battant, sous une pluie battante. Une succession d'individus pousse la porte du Vin et l'Assiette, une sympathique cave-restaurant où l'on peut boire et manger, tout est dans l'intitulé. Mot de passe?

    - Comment est votre blanquette?

    Non, pas celui-là!

    - Euh! je viens pour la dégustation de Jura.
    - Descendez les escaliers, c'est en bas!

    Bingo!

    Les autres membres de la société secrète sont déjà attablés dans le caveau, prêts à affronter un fameux voyage dans le temps, jusqu'au fin fond du Jurassique. Je salue le Grand Maître de cérémonie, qui fait les présentations. Mais foin des chichis, tout le monde retire sa cagoule et se tape sur l'épaule. Ma foi! Ce grand gaillard, ne serait-ce pas le Jardinier de Saint-Vincent? Et cet autre, un vigneron arboisien faucheur de Grands Vergers? Mais chuuut! Le Old Trip of Jura va commencer! Les bouteilles ont revêtu leur habit de cosmonaute, prêtes pour le décollage. Direction, le passé antérieur. Toute l'assemblée retient son souffle, sauf Véro, qui, impassible, prépare au grille-pain des petites tartines de lard italien à engloutir à genoux en s'autoflagellant.

    La soirée peut commencer, juste après une petite mise en bouche apéritive, destinée à arroser un certain Wine Blog Trophy.

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    Fait-la-bouche

    0/ Crémant 1996 extra-brut Stéphane Tissot (zéro dosage): nez vineux, mi fruits blancs, mi brioché. L'attaque possède beaucoup de mordant et de vigueur, le rendant idéal à l'apéritif. Petite sécheresse finale, mais un bel équilibre extra-brut.

    Rouges

    Jura_annif_jero_026 1/ Arbois Poulsard 1990, Maurice Chassot: robe évoluée, nez un peu fermé, néanmoins fin et délicat à l'aération, développant des notes de fleurs fanées et de cacao. Bouche encore tonique, droite, agréable, possédant une certaine jeunesse. Une jolie bouteille!

    2/ Arbois Trousseau 1986, Jean-Marie Dole: robe très évoluée, trouble, mais le sommelier ne m'aJura_annif_jero_028 pas gâté, me faisant cadeau de la dernière partie de la bouteille. Le premier nez est encore plein de fruits, avec un côté végétal racinaire, poivré, un peu animal, qui évolue rapidement sur des notes iodées. La complexité est là, mais pas des plus agréables! La bouche est ronde en attaque, car le vin semble encore posséder beaucoup d'alcool, puis se décharne assez vite, de façon un peu déplaisante. Le fond de verre voit revenir le fruit, soutenu par une note benzène, amande amère. Un vin dépassé.

    Jura_annif_jero_029 3/ Arbois Trousseau Bérangers 1983, Jacques Puffeney: belle robe rubis encore soutenue, brillante. Le premier nez est tout simplement superbe, avec plein de petits fruits rouges, puis du tabac blond pas encore fumé (on est dans un lieu public!). La bouche est pleine, croquante, gourmande, avec ce qu'il faut de longueur et de finesse. Un vin magnifique et abouti, d'une jeunesse remarquable. The Puf is the best!

    3 bis/ Arbois trousseau 1999 Michel Gahier (Grands Vergers ?): pas initialement inscrit au programme, juste pour rincer le verre! Très marqué réglisse, gourmand et croquant. Excellent!

    Blancs


    Jura_annif_jero_030 4/ Côtes du Jura chardonnay 1990 Les Chamoz, Frédéric Lornet: robe dorée, trouble et évoluée. Nez tertiaire, empyreumatique, avec un joli grillé. La bouche est ronde et droite. Ronde d'abord, droite ensuite! Du peps et de la longueur, sur une finale légèrement oxydative. Sympatique clin d'oeil à la Percée du Vin Jaune qui vient de se dérouler à Salins, avec un véritable vestige de son vignoble actuellement réduit à peau de chagrin. Un vin qui n'a pas dit son dernier mot, hautement buvable, sur lequel je n'aurais pourtant pas misé un kopek non à l'aveugle.

    5/ Arbois chardonnay St Paul 1979, Camille Loye: le nez est très éthanal, fruits secs, puis miel,Jura_annif_jero_031 puissant, alcooleux, un peu lourd pour tout dire. Un éléphant dans un jeu de quilles JeuJura! Finale déséquilibrée sur l'acidité. Une grosse déception une fois la bouteille découverte, mais les avis sont néanmoins partagés. Un vin qui ne se présente pas sous son meilleur jour et que je ne demande qu'à regoûter!

    Jura_annif_jero_032 6/ Côtes du Jura chardonnay 1979 Cellier des Chartreux de Vaucluse, François Pignier: nez ouvert et très fin, légèrement grillé, sur le moka, empyreumatique. Bouche encore tendue mais fondue, élégante, possédant beaucoup de finesse. Il ne fait qu'enfoncer un peu plus le précédent, qu'on aurait attendu à un niveau similaire.

    7/ Côtes du Jura savagnin 1982, Emile Bourguignon: Nez sur la noix et les épices, assezJura_annif_jero_034 archétypique d'un Savagnin oxydatif (encore que!). Acidité mordante en attaque, puis un certain équilibre mais une fin de bouche à ressort, qui part un peu dans tous les sens. Un vin ébouriffant, qui a encore de la tenue, à condition qu'on ne lui lâche pas trop la bride.

    Jura_annif_jero_035 8/ Côtes du Jura savagnin 1964, Vichot-Girod: la robe tire sur le jaune-brun, mais le vin n'est paradoxalement pas oxydé. Nez miellé, confit, sur le pain d'épices, la cannelle, l'essence de pin. La bouche est ronde et douce en attaque, interminable, toute en finesse. Un petit bonheur gracile à savourer du bout des lèvres.

    Jaunes

    9/ Château Chalon 1983, Jean Marie Courbet: le nez est fin, presque trop! La bouche est fluide,Jura_annif_jero_038 désaltérante, presque trop! Un vin intrinsèquement pas mauvais, mais trop discret et manquant de personnalité. Le temps l'emporte petit à petit vers un oubli éternel!

    Jura_annif_jero_040 10/ Côtes du Jura 1979, Château D’Arlay: magnifique robe dorée, qui attire l'oeil, avec de légers reflets orangés. La bouche est stricte, bien portée sur l'acidité, avec un certain degré de minéralité, évoluant sur de jolies notes de praline et d'épices douces. Pourquoi donc cette légère déception, qui fait que le vin n'est pas à la hauteur de l'attente que laissait supposer la robe? Manque de plénitude, très certainement, de fondu, d'harmonie. Mais bon, les Jaunes d'Arlay sont à attendre très longtemps!

    11/ Château Chalon 1969, Vichot-Girod: robe dorée, légèrement brunie. Nez peinant à s'ouvrir,Jura_annif_jero_041 bouche marquée par une forte acidité, par parfaitement équilibrée en finale, salivante, mais un peu trop. Un vin manquant d'harmonie, mais qui supporte plutôt bien pour l'instant le poids des ans.

    Jura_annif_jero_043 12/ Château Chalon 1962, Noirandre: un clavelin final de derrière les fagots, un nom inconnu, probablement un négociant de Baume-Les-Messieurs, et un vin d'une jeunesse presque insolente, à l'acidité vigoureuse parfaitement équilibrée, sur la finesse et l'élégance.

    12 bis/ Arbois 1999 Michel Gahier: on aurait pu rester sur la précédente, mais celle-ci s'est invitée à la dernière minute. Tout jeune, il se laisse pourtant boire avec délectation. Un futur grand vieux Vin Jaune!

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    Moralité: les vins du Jura savent vieillir, les Jaunes, on le savait, c'était moins évident pour les Blancs et les Rouges! Il est désormais temps de regagner le présent mais ce voyage dans la Préhistoire jurassienne valait le détour. Merci de tout coeur au Grand Organisateur!

    Msozoque_1

    Pardon à Franquin pour avoir détourné le titre d'une aventure de Spirou! Je suis sûr qu'il ne m'en voudra pas!

    Olif

  • (Georges, Antonin, Gilles) ... et Louis

          
           

    Panique au bout du fil! Un homme est assis à son bureau. Driiing! Le téléphone sonne. L'homme décroche.

    - Allo, je suis chez Georges et Louis?
    - Oui. Qui demandez-vous? Georges ou Louis?
    - Euh...euh... Georges.
    - Ah. vous avez de la chance, car Louis est absent. A qui ai-je l'honneur?
    - C'est Louis.

    Un tel dialogue ferait cruellement défaut dans le paysage culturel francophone actuel. Heureusement que Daniel Goossens est là pour nous le rappeler. Georges et Louis, ses deux romanciers perdus dans un monde bien trop grand pour eux, ne réagissent pas toujours au mieux dans l'adversité, n'hésitant pas à creuser une sépulture en terre battue pour faire disparaître le corps du malheureux partenaire décédé d'un malaise cardiaque sur le court.

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    Pas grand chose à voir avec Antonin et Louis, les deux grands-pères vignerons du Mas de la Seranne, grands amateurs de carignan, à qui est dédié cette cuvée de Coteaux du Languedoc au nez frais et fruité de fraise écrasée, qui hume également bon la garrigue. Du végétal croquant qui apporte beaucoup de fraîcheur à une matière plutôt riche et concentrée, mais non compotée. Les tanins sont joliment soyeux.

    45% carignan,30% mourvèdre,15% grenache,10% syrah, sur des terroirs pauvres de galets roulés,  élevé 13 mois en fûts dont 40% neufs. Une très jolie cuvée qui donne envie de tenter l'aventure enDivers_002_4 compagnie d' Isabelle et Jean-Pierre Venture, par ailleurs producteurs avec la coopérative d' Aniane d'une simple mais sympathique cuvée baptisée Aventure.

    Gilles et Louis, c'est encore une autre histoire, deux compères savoyards spécialisés dans les "mondeusanités". On en reparlera prochainement!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Marathon des neiges dans la Combe de Rotalier

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    Dans la catégorie endurance, voilà bien l'épreuve reine! Une dégustation au Domaine Ganevat, dans la Combe de Rotalier! Un parcours du combattant qui nécessite abnégation et concentration, en plus d' un équipement performant (verre Spiegelau Authentis, chaussures Salomon, polaire Aigle), surtout au vu des conditions météo difficiles de cette fin janvier 2007 ! Question ravitaillement, pas de soucis à se faire, des arrêts au stand ont été prévus tous les 20 mètres.

    Jura_annif_jero_015 Le coach Fanfan, après avoir fait part des dernières recommandations en matière de sécurité, s'apprête à donner le signal du départ. La Combe de Rotalier, 66 habitants, à peu près autant de caves, en grande partie occupées par Fanfan et ses vins. Un véritable trust! Et c'est parti pour un marathon de 5 heures de dégustation en plusieurs tours du village. Il fallait être solide, ce jour-là, pour suivre le rythme d'enfer imposé par Fanfan. Mais ce n'est pas un peu de neige qui allait refroidir nos ardeurs. On attaque par un premier tour, pour tâter du 2006, évidemment encore en fût ou en cuve, puis on refait le même tour, ou presque, pour goûter aux 2005. Les conditions atmosphériques font que les vins se goûtent sur la réduction, les lies ayant été remises en suspension du fait de la chute de la pression barométrique. Les principes de l'élevage parcellaire bourguignon étant appliquées ici au pied de la lettre, les différentes cuvées marquent leur terroir de façon quasi parfaite.

    Issu d'un terroir de graviers et de marnes rouges, Les Grands Teppes donnent un vin tendu et droit, quel que soit le millésime, avec un supplément de profondeur pour la cuvée Vieilles Vignes. Avantage au 2005 à ce stade, mais le 2004 n'est pas mal du tout dans le genre.

    Sur les marnes grises des Chalasses, le vin s'exprime plus en longueur et en puissance, sans négliger pour autant la race et la pureté. La palme aux Vieilles Vignes, millésime 2004, l'expression parfaite de la grandeur du terroir.

    La cuvée Florine, du nom de la fille de la maison, ne démérite pas pour autant, elle donne même bien souvent le ton à toute la gamme, comme ce sera le cas en 2005, un vin superbe!

    A l'instar du Nain et du Géant, le Savagnin se décline ici en jaune et en vert. Dont l'assemblage à la pipette ne donne pas naissance à un Savagnin bleu, contrairement aux lois chromatiques de base, mais à un vin dont la noblesse est néanmoins bien présente, riche, puissant et acide, aussi bien en 2003 qu'en 2004.

    On ne saurait oublier de mentionner la Cuvée de Vieux Savagnin ouillé 1998, "Les vignes de mon père", un sublissime vin hors des canons jurassiens habituels.

    Question rouge, Fanfan est loin d'être à la traîne. Sauf en ce qui concerne les rendements, où son exigence le conduit bien bas, de façon inversement proportionnelle à la qualité du vin. 11 hl/ha pour Les Vignes de l'enfant terrible, un Poulsard sans soufre égrappé grain par grain, aux arômes de pamplemousse rose épicé, et guère plus pour "J'en veux!", un vin de table fait de bric et de broc, aux tanins croquants, savoureux et rustiques, qui vient tout juste de changer de nom pour devenir "J'en aurais bien voulu!", tellement les quantités étaient ridicules.

    5 heures plus tard, encore bien difficile de s'arracher de la Combe, il y a toujours un petit truc de derrière les fagots à goûter. Et c'est finalement hors délais que nous franchirons la ligne d'arrivée, à Pontarlier. Disqualifiés si près du but, c'est rageant!

    Olif

     

    Les notes d'Eric et de Zappa sont disponibles en cliquant sur leur nom.

    D'autres notes sur les vins du Domaine Ganevat ici ou .

  • Retour aux affaires ... inespéré!

    Après une semaine un peu folle, marquée, pêle-mêle, par un syndrome grippal, une remise de Wine Blog Trophy, plusieurs interviews radio-presse-télé, une dégustation de vieux vins du Jura, l'anniversaire de ma ch'tite miss et puis aussi un métier à temps plein, qu'il n'était pas question de délaisser pendant ce temps-là, donc peu de temps pour bloguer! Il était temps de revenir un peu aux affaires, de manière un peu soft dans un premier temps. Juste une petite note de dégustation en retard, du temps où il n'y avait pas plus de neige que maintenant, mais au moins, il y avait du soleil! Un coin de ciel bleu ... inespéré, comme le nom de cette cuvée. D'une fraîcheur et d'une délicatesse rares, tout en dentelles, ses arômes de fraise écrasée, relevés au poivre de Séchan, ont tout de beaux atouts pour séduire. Finale sur de jolis petits tanins croquants qui sont une invit' à s'en resservir un petit verre.


    Domaine de L'Arbousier, L'inespéré 2002, Vin de Table

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    Vin étonnant, non?

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Un jour (presque) sans fin

    060207_002

    En début de semaine, c’était arrivé après-demain, maintenant, on est dans le passé recomposé, à peine moins VIP, mais il en reste encore bien 70-80%. Petit coup d’œil dans le rétroviseur de cette folle journée du 6 février, un jour presque sans fin, un titre qui m’a été suggéré par l’ami Zappa. Pourtant, loin d‘être le jour de la Marmotte, ces 24 heures sur le Salon d‘Angers! L'un des jours où j‘ai le moins dormi de ma vie, finalement! Et je ne parle même pas de cette mauvaise grippe qui fut ma compagne de la semaine.

    Le timing est serré, mais ça passe! Minuté à la perfection, et il convient de remercier Florence de l’Agence Opha, la SNCF, la RATP, re la SNCF et enfin les Taxis de la Loire pour leur ponctualité. Pontarlier 5h02, Angers 11h34, Salon des Vins de Loire 11h55, France3 Centre 12h05. Pas le temps de stresser, du coup! Premier passage télé plutôt pas mal négocié, à ce qu'il paraît!

    Rencontre fortuite, juste après l’interview, avec Olivier Poussier. Pas pu m’empêcher de l’aborder pour m’excuser platement d’avoir sabré une des têtes de son « Savagnin polycéphale ». Il m’a assuré qu’il ne m’en voulait pas!

    Déjeuner au Point Presse entre blogueurs, en compagnie de Guillaume Lapaque et de Benoît Tarlant, le précurseur, premier vigneron a avoir créé un blog, rejoints dans un premier temps par Muriel Nicolas, de l’Agence Opha, puis, au café, par Antoine Gerbelle, de la RVF. Sympa, l’Antoine! Conforme à l’idée que je m’en faisais. Goguenard et rigolard! Pas tendre, mais sympathique. Les blogueurs? Ils sont bien gentils mais ces petits rigolos feraient mieux de lire plus attentivement la RVF et ne pas venir jouer dans la cour des Grands dégustateurs! Oui, Antoine, on va leur dire! Et puis, c’est au tour de Gilles Klein de nous rejoindre. Journaliste émérite et membre du Jury, spécialisé entre autres dans le phénomène du blogging, il mange, interroge, pianote, analyse, discute, le tout simultanément. Impressionnant!

    Une petite demi-heure de liberté avant la remise des prix, juste le temps de retrouver l’ami PhR, accompagné de Chinbourg, au stand de Philippe Delesvaux. Et c’est parti pour une petite mise en bouche. D’abord deux Cabernets, l’un Franc, l’autre Sauvignon, développant un joli fruit. Puis la gamme des blancs et des Layon. Pour finir par une cuvée Anthologia 1996, un régal de botrytis à l'état pur. Réservée aux grandes occasions, merci Philippe!

    C'est l'heure de la remise des prix, je ne reviendrai pas dessus, cela a déjà été très bien fait! Et puis, je n'étais même pas dans la salle!

    Après les effusions, interviews et embrassades (plus un petit verre de Vouvray Pétillant), quartiers libres sur le Salon. En toute tranquillité! Un autographe signé, quand même, au Gitan JPH, ça avait l'air de lui faire tellement plaisir!

    Etape aux Loges de la Folie pour goûter aux jolies déclinaisons de Chenin plus ou moins sucrées du Chemin des Loges et de la Nef des Fous, toutes en finesse. Avantage pour moi à la Nef, dans sa version parfaitement sèche, et au Sucre d'Ange, la plus liquoreuse. Les deux extrêmes, en fait!

    Juste à côté des Loges, le Domaine Clau de Nell, dont La Pipette s'est récemment fait l'écho. Une grande et belle découverte que ces cuvées de Grolleau et Cabernets, des rouges colorés et étoffés, des rosés à la fraîcheur gouleyante, tous extrêmement bien travaillés dans un respect total du raisin. Bravo!

    Rencontre avec Marc Houtin de La Grange aux Belles, pour une autre révélation. Une vision du rouge de Loire particulièrement exigeante dans la recherche de la maturité du raisin. Intéressantes cuvées Merci 05 et 06, du Sauvignon non variétal, bien mûr, excellents Vin de Jardin, 53 et Plincé et non moins superbe Coteau de l'Aubance! Un domaine à suivre de très près!

    Passage obligé chez Richard Leroy, pour regoûter à ses superbes 2005 secs et aux Noëls liquoreux, 2004 et 2003. Salut Richard!

    19 heures, on ferme! Les vigiles et les chiens entrent en action! Mon Trophée est bien gardé, puisque j'ai trouvé le moyen de l'oublier dans la salle de presse! Pas moyen de le récupérer avant le lendemain mais mon train part trop tôt! Mon sac sera plus léger et on me l'enverra plus tard!

    6 heures, gare d'Angers Saint-Laud. Le timing de retour est aussi serré qu'à l'aller. Mais ça passe! Il n'aurait plus manqué que la neige se mette de la partie. Merci la météo!

    Jeudi 8 février, 16 heures 30, interview Est Républicain, 18 heures 15, France Bleu, 18 heures 45, France 3 Besançon. Quel planning! Le soir, dégustation privée de vieux vins du Jura, enfin du consistant en prévision sur le Blog! Petit bémol, j'ai perdu les clés de la cave.

    Vendrdi 9 février, 12 heures 10, le sujet est diffusé aux infos de midi. Le journaliste met le paquet, parle de "meilleur blogueur du monde". Ma maman est très fière de moi. Estèbe, vous pouvez commencer à astiquer les grelots de votre bonnet de bouffon! Et Miss Loulou à préparer les sandouiches.

    Allez! Promis! A partir de la semaine prochaine, on reparle de vin, le moins sérieusement possible, comme à l'accoutumée! Dès que j'aurai retrouvé les clés de la cave!


    Olif

    P.S.: le Wine Blog Trophy au Salon des Vins de Loire et en vidéo, c'est sur Vininews : ici ou !

  • C’est arrivé après-demain!

    Inspiré du titre d’un vieux film hollywoodien de René Clair  où un jeune journaliste se retrouve en possession d’une édition du journal du lendemain, ce sera aussi le titre de ce billet narrant le compte-rendu de ma journée du 6 février 2007 et que des impératifs de bouclage me contraignent à écrire le 4. Espérons que la réalité future ne vienne pas contredire cette audacieuse tentative de blogging d‘anticipation!

    Mardi 6 février 2007. 5 heures du mat, j’ai des frissons. Mais qu’est-ce que je peux bien faire sur le quai de la gare de Pontarlier par cette température frisquette et à cette heure indue, endimanché (mais sans cravate, faut pas charrier!), le cheveu coupé de frais, le poil lustré, les ongles manucurés, les orteils pédicurés (à tout hasard!)? Ben tiens!, cette question! J’attends le train! Direction Paris, dans un premier temps, gare de Lyon. Ensuite métro-portation jusqu’à Montparnasse, pour sauter dans un autre TGV. Le film de ma vie internautique tourne en boucle dans ma tête pendant tout le trajet. Voilà déjà l’heure pour moi du premier bilan et des récompenses! Si je m'attendais à ça!

    11 heures 30 du mat, j’ai toujours des frissons, malgré l’heure avancée et la douceur angevine supposée. Quel accueil va-t-on me réserver à la gare de Saint-Laud? Le service d’ordre saura-t-il contenir les hordes de groupies déchaînées qui voudront arracher un bout de ma chemise ou quelques fragments de ma moquette pectorale?  Ben oui! C’est que je vais être célèbre, tout à l’heure. Mais bon, j’arrête l’autocongratulation, on va encore me taxer d’égocentrisme mégalomaniaque, même que c’est pas vrai!

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    Midi, le grand frisson! A l’instant précis où vous pouvez lire ces lignes, on me décerne le César du meilleur Blog français sur le vin. Un Wine Blog Trophy, ça s’appelle, en fait! Les Blogs, c'est pas du cinéma!. En direct sur France 3 Angers, depuis le Salon des Vins de Loire. Toute ce qui compte dans la presse spécialisée, y compris le journal de La Pipette, est là pour couvrir l’événement. Les flashes crépitent, je brandis mon trophée devant la foule en liesse, les télégrammes de félicitations affluent dans la minute et du monde entier. L’un d’entre eux m’arrache un sourire : «Dear Olif, we don't taste in the same way, but ...  j’aime beaucoup ce que vous faites (en Français dans le texte, ndla). Votre dévoué, Bob». J’essuie une larme. Et puisqu’il faut remercier, remercions donc! D’abord les organisateurs, qui ont eu l’excellente idée de mettre un coup de projecteur sur les blogs de vin, et le Jury, qui a eu l’encore plus excellente idée de récompenser le Blog d’Olif! Félicitations à Annie Sauvat pour son trophée du meilleur Blog de vigneron du val de Loire, ainsi qu'au troisième lauréat, international celui-là, mais je ne suis pas dans la confidence. Encouragements à tous les autres «vino-blogueurs», leur saine émulation contribue à faire de la Blogosphère vinique un espace convivial et vivant, une grande ouverture sur le monde  d'où se multiplient les angles d’approche sur le vin, ce qui ne peut qu'être bénéfique pour tout le monde (lire à ce sujet la note récente d'Hervé Bizeul).

    Après, tout s’enchaîne! Je me paye un petit tour de Salon, 100% VIP: ça le fait, ça le fait, ça le fait, ça le fait. Super génial! Trop top, inouï, trop beau, groovy, trop frais, cheesy, classieux, stylé, funky, trop cool! Rencontre de quelques connaissances vigneronnes, dégustation de quelques jolis ch’nins. Mais pas de notes! Aujourd’hui, 6 février 2007, c’est relâche pour Olif! Et puis, pour clôturer la journée, un after, arrosé de Cabernet d’Anjou. 100%VIP, je vous dis!

    Mercredi 7 février 2007. 6 heures du mat, j’ai encore des frissons. Pas beaucoup dormi! Fini le strass et les paillettes. Reprendre le train-train à grande vitesse, direction Pontarlier, via Paris Montparnasse, avant de reprendre le train-train quotidien à partir de 13 heures. Vivement hier soir que je me couche!

    Olif, the Blogger

    Pontarlier, le 4 février 2007

  • Une tête de moins pour le Savagnin?

    Lu dans le dernier (et sympathique) numéro de la RVF (le 508), sous la plume d'Olivier Poussier, que le Savagnin, à l'instar de l'Hydre de Lerne, possédait plusieurs têtes. "Un cépage polycéphale" dénommé Klevener en Alsace, Païen en Valais, Gringet en Savoie et, bien sûr, Savagnin sur ses terres de prédilection.

    Hercule et l'hydre de Lerne, par Gustave Moreau (1876)


    Hercule et l'hydre de Lerne
    , par Gustave Moreau (1876)
    (image tirée de Wikipédia)

    Dégainons notre Opinel et tentons de lui en couper une, la Savoyarde, qui ne devrait pas repousser de si tôt! Si le Gringet présente bien quelques similitudes macroscopiques et organoleptiques avec le Savagnin jurassien, la génétique vient tout juste de démontrer qu'il ne s'agissait pas du tout du même cépage. Trop forte, la génétique! Mais les lecteurs réguliers du Blog d'Olif le savaient déjà! Sorti de la bouche même de Dominique Belluard, le pape du Gringet, après une étude de José Vouillamoz, le grand spécialiste suisse de la question. Question qu'il serait intéressant de lui poser directement, d'ailleurs!

    A part ça, dans cette RVF, heureuse initiative et jolie sélection que ce carnet d'adresses de Bars à vins. Enfin un peu de neuf à se mettre sous la dent! On en redemande!

    Vous pouvez rengainer votre Opinel!

    Olif

  • L'affaire du voile

    Voile

    Rien à voir avec l'Islam, les Talibans, la lapidation, Pétillon ou Jack Palmer, mais, quand même..., ce voile, quelle affaire! On va donc causer terroir, pierres, que l'on sera aimable de ne pas jeter à la femme adultère (même si je ne suis pas derrière), levures, savagnin, vin, Château Chalon, Jura, rien que des choses habituelles sur ce blog. De manière tout à fait ludique, parce qu'on n'est pas là pour s'ennuyer, mais néanmoins intéressante, on va tout faire pour.


    Avant

    Après!

    Pourquoi ce raisin, si fruité et pamplemoussé à la sortie du pressoir, développe des notes maltées, épicées, "noyées" et "terpéniquées", après 6 ans d'élevage? Comment son acidité se civilise-t'elle, se complexifie-t'elle, se densifie-t'elle? Ceci pour en faire un des plus grands vins du Jura, système solaire inclus, comme aurait pu dire l'esthète Helvète Estèbe, qui ne perd jamais une occasion de ne pas garder sa langue dans sa poche, surtout lorsqu'il s'agit de lapper du Jaune! Autant de questions qui devraient rester sans réponses, mais au moins, j'aurais fait mon possible d'essayer!
    Pour cela, une seule solution, direction Château Chalon, au domaine Macle, pour y retrouver Laurent, le fiston de la famille, qui nous a concoté une nouvelle fois une dégustation exceptionnelle.

    "Petite" mise en bouche par une série de Chardonnay sélectionnés sur fûts, avant d'attaquer la grande verticale de Savagnin:

    - Chardonnay 2006: toujours en cuve, celui-là, malo non faite. Il exprime un fruité primaire gourmand, avant de se laisser aller à un peu de mordant en fin de bouche.

    - Chardonnay 2005: une année supplémentaire d'élevage, et le voile a fait son apparition. Prélevé sur un fût relativement récent en provenance de Bourgogne, il est encore marqué par une légère note boisée qui n'est absolument pas la marque du domaine et qui sera complètement gommée à la fin de l'élevage oxydatif. Petite note "éthanal", vernis à ongles, et grande longueur. Un vin déjà pourtant doté d'une suprême élégance!

    - Chardonnay 2004: le premier nez n'est pas d'une grande netteté, très levurien, un peu iodé, la signature d'un voile épais, d'après Laurent Macle. La bouche est ample et puissante, marquée par une grande acidité et une rétro sur les épices et la noix.

    - Côtes du Jura 2004: le même que précédemment, assemblé à 15 à 20% de savagnin, ce qui correspond au "standard" du domaine en appellation Côtes du Jura. L'apport du savagnin dans l'équilibre est fondamental sur un millésime aussi délicat que 2004. Le nez est franc, pur et droit, la note levurienne n'est plus perçue. La bouche possède plus d'allonge, est mieux constituée, la finale se fait sur une belle acidité salivante.

    - Chardonnay 2003: un échantillon sous voile prélevé avant la dernière mise de ce millésime. Le nez est tout à fait caractéristique d'une très belle oxydation fine, sur les épices et la pomme. Un vin rond, gras et soyeux en bouche, qui ne manque pas de nerf.

    - Côtes du Jura 2003: nez légèrement malté, sur les épices douces et le froment. Toujours de la levure, mais dans ce qu'elle apporte de mieux au vin. Bouche élégante et fraîche, avec une belle acidité finale.

    - Côtes du Jura 2000: un lot de millésime plus ancien remis à la vente après avoir subi une légère filtration qui lui faisait défaut à l'époque de sa première commercialisation. Cela permet d'attendre les premières mises de 2004, qui démarrent tout doucement, le 2003, une superbe réussite, étant désormais épuisé au domaine. Nez discret avec une pointe de menthol. Bouche arrondie, développant une pointe de gras. Long et harmonieux, un joli vin prêt à boire!

    - Côtes du Jura 1996: superbe nez d'une grande pureté, légèrement malté! D'une droiture parfaite en bouche, il est long et puissant, d'une persistance intense, mais toujours d'une grande finesse. Un très beau vin, issu d'un millésime très réussi ici.

    - Savagnin 2006: prélevé sur cuve, un Savagnin tout nu, avant la formation du voile. La robe est encore trouble, le premier nez réduit fugacement, sur des notes de caoutchouc. En bouche, le fruité domine, sur le pamplemousse, sans l'amertume, d'une grande gourmandise. Une petite perle signe vraisemblablement le début de la fermentation malo-lactique.

    - Savagnin 2005: prélevé sur fût, comme les suivants. Le voile est pudique, encore discret, mais il me semble déjà en percevoir l'apport au niveau de la trame du vin. Un peu moins fruité, un peu plus minéral, pas encore totalement oxydatif, déjà très élégant.

    - Savagnin 2004: le voile fait son oeuvre, nappant le vin d'arômes de pommes plus marqués, tandis que la structure s'étoffe, se densifie et s'enrichit. Pas l'éclat du 2005, mais une belle matière pour le millésime.

    - Savagnin 2003: le voile s'emballe, mais probablement du fait d'un effet millésime. Le nez claque sur l'éthanal, avec ses flaveurs de noix verte, ce qui n'est pas la marque habituelle des vins du domaine. Bouche large, riche et puissante, mais ne tenant qu'imparfaitement sur la longueur.

    - Savagnin 2002: un voile d'une grande délicatesse, presque sensuel, a recouvert ce vin aux senteurs florales et aux arômes discrètement levuriens, sur la mie de pain. Le retour vers la finesse. Le fruit n'est pas masqué, l'acidité est bien présente. Longueur et droiture semblent caractériser ce superbe futur Château Chalon. On approche tout doucettement du produit fini.

    - Savagnin 2001: sur celui-ci, exit le voile, il est en bouteilles; son élevage s'est arrêté au bout de trois années pour cause de déclassement complet du millésime avant la vendange. Un "simple" Côtes du Jura, donc, une cuvée de Savagnin pur, collector qui n'est pas à la vente. Il y en a de toute façon très peu, une grande partie de la (petite) récolte étant passée dans l'assemblage de Côtes du Jura du domaine. Nez légèrement caramélisé, avec un soupçon de végétal. Un peu mou en attaque, il se reprend en finale pour délivrer une acidité bienvenue sur une sensation un peu chaleureuse.

    - Savagnin 2000: le futur Château! Bientôt mis en perce à la Percée de Salins les Bains. Le voile a fait son oeuvre. Assez classiquement, avec un nez sur la noix et les épices douces. La bouche s'harmonise, avec beaucoup de rondeur, rendant ce nectar déja bon à avaler!  Au fur et à mesure que le Savagnin prend le voile, le Château Chalon se dévoile. Il lui a fallu 6 ans pour peaufiner ce petit bijou, il était temps de le découvrir! Il ne sera néanmoins pas commercialisé avant le printemps, une fois les 99 définitivement écoulés (ils sont toujours rationnés), ceci afin de combler le vide laissé par le millésime 2001.

    - Château Chalon 1999: le lot 02, bientôt épuisé, possède un superbe équilibre dans la droiture, avec une grande trame acide. Le lot 03, bientôt en vente, est pour l'instant légèrement différent, sur des notes de marc. Il n'est pour l'instant pas complètement en place, à mon avis. Avec le temps, d'après Laurent Macle, les mises différentes d'un même millésime finissent par tendre vers la même expression.

    - Château Chalon 1988: pour être convaincu du statut de plus grand vin du monde du Château Chalon (Curnonsky en cite 4 autres, mais je n'en ai retenu qu'un, le principal, en fait!), il faut pouvoir goûter un jour à l'un de ces clavelins affinés par le temps. La robe dore comme les blés. Le nez est superbe et épanoui, sur le moka, l'écorce d'oranges confites. Un rien minéral, avec quelques notes type hydrocarbure qui apportent de la complexité et de la tension. En bouche, c'est d'une grande douceur. L'acidité porte le vin délicatement jusque dans une finale harmonieuse d'une grande beauté. Incrachable!

    En trois petites heures, une joyeuse bande de détectives amateurs a réussi à résoudre l'énigme du voile. Enfin, résoudre...!  Approcher! Jack Palmer, l'homme au chapeau mou, serait quand même fier de nous.

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    (Dessin extrait de Wikipédia)

     

     

    Merci à Laurent Macle de nous avoir offert un tel moment de plaisir.

    Vivement la Percée 2007!

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    Olif

    P.S.: On peut également aller consulter à loisir les notes prises par l'ami Zappa lors de cette dégustation sur le Forum des Dégustateurs.