Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors? Allocution présidentielle.

    VendredisduvinEt voilà, c'est aujourd'hui qu'on ramasse les copies. Le vin oxydatif a coulé à flots durant tout ce mois de juin 2007, espérons que cela aura inspiré les participants. En ce qui me concerne, j'ai fait une descente de cave en aveugle, puisque, comme chacun sait, tous les vins de ma cave sont oxydatifs. Y compris les vins d'Alsace, les Bordeaux, les vins de Bourgogne. Et même les vins du Jura, c'est dire! Au début, je pensais n'ouvrir aucun clavelin, pour laisser mes sujets s'exprimer sur celui-là, de sujet. Et puis il y a eu une belle occasion, avec le passage dans l'Est de Lisa Roskam et Laurent Baraou. Un véritable G3 avant l'heure, et je me devais de leur proposer un vin à la hauteur de l'évènement. Tellement émouvant que je ne peux pas non plus m'empêcher d'en faire le commentaire. Mais auparavant, un mini tour de France, Suisse incluse, de l'oxydation volontaire et ménagée, pour le plaisir des papilles.

    Alsace Sylvaner 2004 cuvée rare, domaine Hurst
    Imgp3047Il s'agit d'un Sylvaner rose récolté en surmaturité et élevé pendant deux ans en cuve. Sa robe tire sur l’acajou clair. Son nez surmaturé évoque l’amande, le coing, le miel, le tabac à pipe, sa bouche posséde du peps, une pointe de perlant qui disparaît rapidement à l’aération, et de la minéralité, sur un équilibre demi sec assez frais, agréable et étonnant. Belle richesse et finale plutôt sèche, sans sucrosité marquée, j’aime beaucoup ! A l’aération longue (dégustation sur plusieurs jours), le vin prend nettement des notes de fruits secs et de coing, mettant ainsi en avant son caractère oxydatif indéniable.

    Le Jaune, Touraine Azay le Rideau 2003, Guillaume Descroix
    Nez sur la pomme verte, oxydatif forcément, avec une pointe de noix fraiche. Pourtant, impossibleImgp3374 d'évoquer un savagnin sur ce nez-là! La bouche possède du gaz et du sucre résiduel. Késako? Du ch'nin! Equilibre improbable, et pourtant pas bancal du tout. Peut-être juste encore un peu dissocié, mais la chaleur de 2003 en est ainsi vivifiée. Tout déconcertant qu'il puisse paraitre, ce vin affiche une grande personnalité qui n'est pas dépourvue de charme. Une bouteille doublement collector, puisque entièrement manuscrite, à mon intention, l'étiquetage officiel n'étant pas prêt au moment de l'achat de ce flacon.

    Geneve_006_2 Fièvre Jaune 2004, Domaine de la Comtesse Eldegarde, Genève
    Il s'agit d'un Chardonnay genevois élevé 3 ans sous voile, au nez croquant sur la pomme verte et à la bouche ronde et gourmande, avec une belle longueur et une jolie rétro sur les fruits secs. Un oxydatif d'école, et également un véritable collector qui devrait faire des petits autour du Grand Lac, puisque le Savagnin est en train d'y faire une entrée que l'on espère remarquable, à défaut d'être pour l'instant remarquée, car très confidentielle.


    Delphine de Margon 2001, Dernière cueillette, VDP des Côtes de Thongue
    Direction le Sud pour un Chardonnay du domaine de l'Arjolle récolté en surmaturité et élevé sansFor_daddy_123 ouillage, à la recherche de ce caractère oxydatif si particulier. Après quelques années supplémentaires de cave, la robe clignote au jaune doré. Le nez embaume dans un registre de vieille cire, de caramel, de miel et d'amandes grillées. La bouche est riche, large, puissante, rendue digeste par l'oxydation ménagée et ce, malgré un degré alcoolique affiché plutôt élevé. La chaleur sudiste s'assagit, pas une once de lourdeur, le vin reste frais en bouche, l'acidité équilibrant bien l'ensemble. Une expérience émouvante, à laquelle je ne suis pas insensible, loin de là! Un vin de caractère, à réserver à des mets riches, ou à siroter là, tout seul, maintenant, devant son ordinateur, et laisser nonchalamment courir ses doigts sur le clavier...

    Arbois Vin Jaune 1969, Domaine de la Pinte
    Imgp3332 La robe est d’un beau jaune doré, une couleur qu’on est en droit d’attendre d’un Vin Jaune de cet âge. Le nez est marqué par des arômes de noix, d’écorce d’orange, presque confite. Beaucoup de vigueur dans ces arômes, portés par une fougue encore légèrement alcooleuse, c’est un bon présage! La bouche possède encore du nerf et de l’acidité, mais celle-ci s’enrobe pour procurer une sensation de quasi-douceur, le caractère confit apportant harmonie et félicité, idéal pour jouer les prolongations. Fermer les yeux et déglutir à petites gorgées...
    C’est alors qu’une petite musique retentit et qu’une voix à l’accent délicieux, so british, vient vous susurrer à l’oreille : « 69, année érotique… ».
    Non, ce n’était pas Lisa ! Mais Jane, à travers les enceintes de la chaîne Hi-Fi. Cet Arbois Vin Jaune là, il vous remonte le long de l'échine et vous colle le frisson ! Une Pinte de grand vin !

    Vous avez dit oxydatif? Et alors?

    Olif

  • Slurp in Geneva (1): le Prix de la Presse

    Geneve_023

    Genève, Confédération Helvétique. Son grand lac, son geyser d’eau, ses canons, ses vins, son prix du Jury de la Presse. Sans oublier sa cuisine slurp, une des 7 merveilles du monde de la gastronomie à l’est du Pécos.

    Grand honneur qui échut à un humble vinoblogueur jurassien amateur: décerner, en compagnie du gotha journalistique helvète, le très convoité Prix de la Presse à un vin rouge genevois d’assemblage. Un Jury hautement sélectif et particulièrement exigeant, constitué notamment de la virevoltante Scoopette et du très rock’n’roll Estèbe, autant dire qu’il fallait se tenir à carreau !

    Geneve_024

    Tandis que les heureux vins pré-sélectionnés s’emmaillotaient de noir pour conserver leur incognito avant le coup de projo médiatique, sans savoir encore que le domaine des Curiades, Cuvée du Marquis de Coudrée 2006 allait l’emporter (le sixième en partant de la gauche, cela paraissait pourtant évident!), certains jurés subissaient depuis la veille une préparation physique intense, histoire de savoir de quoi on allait causer le lendemain. La préparation, on aura l'occasion d'y revenir, mais ce qui est certain, c'est que le lendemain, cela a causé, entre deux ablutions de rouges tanniques assemblés. Mais comme les délibérations du Jury sont classées Top secret, il faudra se contenter des images! Des images qui parlent d'elles-mêmes, cela va sans dire!

    Geneve_025Geneve_026

    Geneve_027Geneve_028

    Geneve_030Geneve_031

    Geneve_029_2

    Olif, envoyé spécial au Jury de la Presse des vins de Genève, au bord du Grand Lac que je n'ai même pas été fichu de prendre en photo, si c'est pas misère, il y avait une super lumière!

  • Vendangé et dégusté en tongs...

    Il fallait bien un Champignon magique pour abriter les Nanus balustradus devant ce ciel jurassien menaçant.

    Imgp3543

    L'Auvergne, une région fertile et riche en bons vignerons. Ce vin de table de Pierre Beauger, vendangé en tongs, comme il est spécifié sur l'étiquette, a également été dégusté en tongs pour l'occasion. Il s'agit d'un Chardonnay cultivé du côté de Gergovie, très mûr mais qui goûte quasiment sec, frais et minéral, d'une grande droiture, avec beaucoup de classe et d'élégance. On peut donc sans aucun problème l'apprécier également en mocassins!

    Imgp3606_2

    Vin étonnant, non?

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Mon terroir s'appelle Maury!

    Imgp3567

    Rien à voir avec Chevallès et Laspalier, dont la femme de l'un s'appelait Maurice, à moins que ce ne soit celle de l'autre, mais cela n'empêchera nullement les cinéphiles de dormir la nuit. Maury, haute vallée de l'Agly, célèbre pour ses vins de Grenache noir, ne s'endort pas non plus au pied de la forteresse cathare de Quéribus. La toute nouvelle Maison du Terroir vient d'ouvrir ses portes à l'entrée du village. Un endroit regroupant la production de la quasi-totalité des vignerons de l'Appellation, ainsi qu'une boutique de divers produits régionaux et, surtout, une table qui devrait rapidement s'imposer comme l'une des meilleures de la région. Le talentueux chef Pascal Borrel, ancien du Chapon fin à Perpignan, n'a pas tardé à trouver ses marques, nous gratifiant d'une cuisine légère, raffinée et  et ensoleillée. Le restaurant n'est ouvert que depuis 10 jours mais toute l'équipe est déjà bien en place. La carte des vins est exclusivement centrée sur les producteurs de Maury. Les prix, cave et restaurant, sont très proches des prix propriété, ce qui n'incite pas à se priver, une aubaine pour tous les Mauryces et les Maurycettes Maurynats et les Maurynates, mais aussi pour tous les autres, fussent-ils francs-comtois.

    Imgp3568Imgp3569
    Imgp3571Imgp3572
    Imgp3573Imgp3574

    Tellement bien, qu'on a bissé le lendemain soir, pour un repas plus copieux mais sans appareil photo! Une adresse à ne pas manquer!

    Olif

  • REVEVIN 2007 : Roero, uno piccolo fratello per Barolo

    Imgp3273

    Bienvenue à Saint-Jean de Piémont ! Le jumelage italo-vendéen était dans l’air depuis un moment et bien voilà, c’est fait ! Tout le monde au nebbiolo, ce cépage mythique italien, à l’origine des grands Barolo et Barbaresco ! Histoire de pimenter le sujet, on s’intéressera de plus près au Roero, une région moins connue, située au Nord-Ouest d’Alba, qui produit des vins intéressants, beaucoup plus abordables que leurs prestigieux voisins. Alba, dont on connait surtout la truffe, blanche, comme son nom l’indique, et l’avoine. Alba l’avoine, qui n’hésitait pas à hululer, avant de monter au ciel en hélico : « Je ne suis pas un Roero ! ». Cela  a fait beaucoup de bruit dans le désert et dans les années 1986, mais cela nous éloigne un peu du sujet initial, désolé !

    Retour sur cette "piccolo fratello", un véritable saut dans l’inconnu, avec des noms de vins pas faciles à prononcer ni à retenir. Place à la dégustation, tous des vins issus du millésime 2004 et de l’appellation Roero, sauf précision contraire.

    TALIANO Michele - Roero 2004 - Roche Dra Bossora
    **
    Robe grenat clair, tirant sur le rubis, brillante. Nez sur les fruits mûrs, avec un léger boisé torréfié. Bouche relativement souple, avec acidité et fraîcheur mais tanins asséchants en finale. Une matière un peu fluette, finalement !

    MONCHIERO et CARBONE - Roero 2004 - Srü ***
    Robe rubis, tirant à peine sur l’orangé. Nez ouvert, encore un peu marqué par l ‘élevage, fruits cuits, sans lourdeur. Epanoui ,assez lâche en bouche, tanins fondus, finale un peu chaude. Pas mal !

    Cascina Val del Prete - Roero 2004****
    Robe grenat. Très beau nez assez complexe, subtilement équilibré entre le fruit, l’alcool et l’élevage. Les tanins sont fondus, soyeux. La fraîcheur s’exprime au travers de notes de fraises écrasées.

    ALMONDO Giovanni - Roero 204 - Bric Valdiana
    **
    Robe grenat, nez floral dans un premeir temps, puis sur les fruits cuits. Bouche tannique, asséchante en finale.

    CORREGGIA Matteo - Roero 2004***
    Robe rubis claire, nez sur le sirop de fraise avec une touche végétale (géranium ? Il paraît que c’est typique de l’appellation !). Bouche souple, plutôt agréable, mais  relativement simple. Assez facile à boire néanmoins, le géranium ne se révélant pas être un véritable défaut.

    Cascina CHICCO - Roero 2004 – Montespianto***(*)
    Robe sombre, nez assez puissant, sur l’alcool, devenant progressivement plus frais, sur du fruit acidulé. Beaucoup de volume en bouche, de la rondeur et un équilibre affirmé, dans un registre concentré. Un peu compact, mais bien fait.

    Imgp3270

    NEGRO Angelo et figli - Roero 2004 – Prachiosso****
    Robe sombre, nez agréable, sur des petits fruits noirs un peu compotés. Bouche concentrée, aux tanins veloutés, avec volume et longueur. Finale à peine tannique pour un vin à attendre, mais délivrant de belles promesses.

    MALABAILA di Canale - Roero 2004 – Castelletto (non noté)
    Nez peu engageant, limite déviant (iode, coquille d’huître). Attaque souple avec en bouche, une note liégeuse discrète mais dérangeante, interprétée diversement. Pour moi, une bouteille défectueuse.

    MORRA Stefanino - Roero Superiore 2004**(*)
    Passage dans la catégorie « superiore ». La robe est grenat, brillante. Nez marqué sur le dissolvant, le benzène et l’amande amère. Un vin chaud, équilibré sur l’alcool, avec sensation de sucrosité. Finale tannique un peu asséchante, avec de l’amertume. Une grande richesse pour un vin qui n’a pas encore trouvé sont point d’équilibre. Y parviendra t’il ?

    COSTA Stefanino - Roero Superiore 2004***
    Nez sur l’eau de vie de prune, un soupçon végétal. Très doux et soyeux en attaque, sur la rondeur de l’alcool, avec de l’amertume finale.

    GONELLA - Roero Superiore 2004 – Visagno**
    Robe grenat tirant sur l’ora    ngé. Nez déséquilibré sur l’alcool, façon eau de vie de fruits. Bouche tannique, finale asséchante. Un vin très alcooleux.

    SERAFINO Enrico - Roero Superiore 2004***
    Nez sur le fruit, le réglisse. Bouche à la structure imposante, puissante, tannique, l’alcool est là, mais mieux enrobé par la matière .

    Imgp3271

    MARSAGLIA - Barbera d'Alba 2004  (2003?) – Castellinaldo**(**)
    Nez très boisé, torréfié. Bouche arrondie, avec des tanins non agressifs et une plutôt jolie matière, totalement masqué par un élevage outrancier. Donnons-lui du temps !

    NEGRO Angelo e figli - Barbera d'Alba 2004 - Bric Bertu***(*)
    Robe noire, nez sur la liqueur de fruits noirs. Attaque souple, malgré une grosse matière. Belle acidité et grande longueur.

    SERAFINO Enrico - Barolo 2001**
    Robe légèrement brunie, nez sur le moka, le pruneau. Malgré une longueur confortable, un vin qui donne l’impression d’être un peu cuit, évolué, décharné, avec une finale sèche et fuyante.

    Tenimenti CA'BIANCA - Barolo 2002
    ****
    Là également, des signes d’évolution sur la robe et le nez. La bouche est harmonieuse et fondue, avec de la puissance. La finale est à peine chaude mais l’équilibre est globalement satisfaisant.

    Imgp3272

    Une dégustation intéressante à plus d’un titre, pour moi une véritable découverte, avec dans l’ensemble des vins jouant dans un registre costaud, marqué par l’alcool (pas de degré en dessous de 14 !). Les Roero tirent plutôt bien leur épingle du jeu car ils parviennent à préserver de la fraîcheur, ce qui est un véritable atout. Les cuvées superiore, plus « ambitieuses », me font un peu l’effet d’un rouleau compresseur alcoolisé, y compris en Barbera d’Alba, Barolo et Barbaresco, des appellations réputées plus prestigieuses, et dont l’évolution apparemment rapide en bouteille me parait un peu inquiétante. E pericoloso sporgesi, comme on dit dans le train!

    Olif

  • Voilà l'été: du rosé, Chinon rien!

    Chinon voit l'été en rosé, une bien belle occasion de faire franche ripaille et de chopiner avec tous les Lifrelofres du quartier. Béjaunes, beuvreaux et maroufles, que chacun reste en sa chacunière. Votre place n'est point céans! Festoyons tout l'été, rions à gueule bec, abreuvons nous de rosé, troussons les filles et louons le Syndicat des vins de Chinon, patrie de ce bon Rabelais, de nous proposer de jeter une papille sur la production de vin claret de ses compains. Montjoie! Saint-Denis! Mettons les tonneaux en perce et esbignons l'été en vin rosé!

    Imgp3534

    Chinon rosé Rive Gauche 2006, Château de la Bonnelière
    Cestuy vin, du Château de la Bonnelière, bonne maison laborant selon les usances les plus naturelles qui soient, affiche un pourpoint saumoné, accorte et aguichant, ainsi qu'un naseau tutti frutti, reniflant la fraise épicée, avec une pointe de vinosité derrière, et un bon bec, à l’attaque ronde et fraîche, qui se prolonge par une vivacité toute revigorante. Le final acidulé vient apporter un petit coup d'escorge et faire claper la langue, ce qui produit une jolie onomatopée que je vais tenter de coucher du mieux possible sur le papier : ça fait «clap!» et on s'en lèche les badigouinces!
    Une bien belle jacqueline, cestuy Chinon rosé à la fois vineux et équilibré, rond, frais et harmonieux, et qui, de charme, est loin d'être forissu.

    "Mignonne, allons voir si le Chinon rosé
    Rive gauche 2006 de La Bonnelière
    N'a point perdu cette vesprée
    Son teint au vôtre pareil.
    Dame, si! On a tout bu hier!"

    Olif

    N.B.: pour iceux et icelles qui n'entendraient rien à mon propos, le glossaire, c'est par ici et par ! Et pardon à François Rabelais et Pierre de Ronsard si mon clavier est moins alerte que leur plume et mon français moins vieux que le leur!

    http://www.chinon-rose.com

  • Coup de Foudre à Molamboz...

    ... pour une boisson s'apparentant à la limonade, mais en bien meilleur! Un Pet Nat 2005 qui n'est évidemment pas élevé en foudre, mais qui permet de prendre l'Escampette, ou à défaut la tangente. 100% chardonnay, mais, contrairement à son aîné de 2004, il est parfaitement sec. La bulle est visuellement très fine, même au service; le nez porte sur l'élégance du fruit et la bouche est vive, sèche et bien définie. Très beau vin, auquel il ne manque même pas la gourmandise de la version légèrement sucrée. Dégorgé "à la sauvage" dans la cour du domaine, chez Jean-Marc Brignot, évidemment.

    Dsc02685

    Auparavant, deux Savagnins 2005 prélevés à la cave, l'un sur cuve, l'autre sur fût, en mode oxydatif, sous léger voile. Avantage fruit pour le premier, mais une structure magnifique sur le deuxième, qui devrait bientôt être bon pour la mise. Les petits noms de baptême ne sont pas encore officiels mais deux cuvées à guetter avec intérêt dès leur commercialisation. Allelouiah!

    Olif

  • Bourgogne Acte 1...aux Jardins!

    Acte 1, parce qu'en principe il y en aura d'autres, vive la Bourgogne lorsqu'on la goûte aux jardins de Saint-Vincent! De vraies découvertes, des nouveaux vignerons, des confirmés également, mais une Bourgogne plutôt alternative qui réveille les sens et les papilles.

    Dsc06042

    "A la Saint-Donatien,

    Ne recule devant rien!"

    Ben non, on n'a pas reculé, direction le Mâconnais, pour une série de blancs plutôt réjouissants et inhabituels.!

    Lever de rideau!

    Dsc06043 Guy Blanchard, Blanc Charmant, Pétillant naturel
    Est-ce que Guy Blanchard ment, comme semble nous dire le patronyme de son Pétillant naturel? Pas vraiment, ce Pet Nat est plutôt charmant, malgré un petit déficit de bulles. Rond, frais, fruité et désaltérant, ce 100% chardonnay millésimé 2006. Entrée en matière sympathique, on peut passer aux choses sérieuses!

    Mâcon La Roche Vineuse VV 2005, Olivier MerlinDsc06044
    Nez beurré et grillé, fin, sur des notes de fruits exotiques et d'ananas. La bouche est fraîche, avec de la rondeur. Plutôt facile et séducteur, la marque du millésime?

    Dsc06046 Bourgogne Pinot Blanc 2002, Domaine Gouges
    Nez encore légèrement boisé, mais bien fondu. Bouche nette, fruitée, avec un certain degré de gourmandise et une finale à peine tannique.

    Saint-Véran 2004, La Bernaudière, Domaine CombierDsc06047

    Nez un peu réduit, levurien, lacté, pas encore complètement en place. Bouche bien définie, minérale, alliant tension et gourmandise, sur une belle finale salivante. Un vin complexe qui devrait s'harmoniser avec le temps, d'autant que la démarche du vigneron est exigeante, à la recherche de l'alliance du fruit et du terroir par un élevage long de 24 mois, qui pourrait être poussé à 30 mois dans les années à venir.

    Dsc06048 Viré-Clessé 2004, Alexandre Jouveaux
    Nez caramélisé, sur l'écorce d'oranges, presque confit. Un très beau vin, riche et puissant, avec de la tension, de la matière et de la longueur. Costaud, mais possédant une relative fraîcheur bienvenue. J'aime beaucoup ce style de vin! Une petite vigne en négoce, bichonnée par son propriétaire et qui produit de très beaux raisins parfaitement bien utilisés.

    Pouilly-Fuissé 2003 Philippe ValetteDsc06050
    Nez aromatique et puissant. Bouche large en attaque, qui s'étire en longueur et en droiture par la suite. Minéral, mais un peu chaud en finale (la marque de 2003?), il persiste longtemps en bouche, témoignant de sa grande richesse.

    Dsc06051 Mâcon village 2004, Alexandre Jouveaux
    Une Vendange tardive qui se goûte sèche, avec un nez original, un peu réducteur de prime. une bouche, fine, délicate et fraiche, malgré une petite faiblesse en milieu de bouche, mais un vin qui possède une longue et belle finale.


    Olif

  • Le Schmitou n° 4: OVNI soit qui bien en pense...

    Titre un peu facile, je le concède, mais à lire les commentaires sur le site d'Eric Reppert, on serait en droit de se poser des questions sur la nature de ce breuvage, classifié en Vin de Table de France. Grenache gris, blanc et puis du maccabeu, aussi (carrabeu, lorsqu'on le prononce avec l'accent lémanique, mais c'est une private joke!). Si ce vin est un OVNI, alors moi je suis un martien! Encore que le vert ne me sied pas particulièrement au teint. Le rougeaud non plus, d'ailleurs, je m'empresse de le souligner avant que les mauvaises langues ne s'en chargent, même si je suis entré dans l'âge mûr depuis quelque temps.

    Maria Fita, je connaissais de nom, j'ai découvert pour de vrai il y a peu, en ne commençant pas forcémentImgp3516 par le plus facile, mais je me suis néanmoins retrouvé rapidement en terrain de connaissance. Depuis, j'ai complété mon apprentissage en goûtant le Fitou Maria Fita 2004, une petite merveille de vin rouge gorgé de fruits (griotte, myrtille, fraise), avec un soupçon de balsamique. La bouche, fraîche et gourmande, malgré un petit 14°, possède des tanins agréables et accrocheurs, sans rugosité.

    Et puis, surtout, donc, ce Schmitou n°4, au nez minéral, frais, tendu, m'évoquant les beaux chardonnays jurassiens ouillés. On est où, là? Un équilibre résolument septentrional qui démontre bien que la fraicheur, on peut aller la chercher, dans le Sud. La fraicheur malgré la richesse, parce que le vin est mûr, tendu et minéral en bouche. On pourrait presque lui trouver de fines notes oxydatives, un peu grillées et/ou levuriennes, mais je le perçois plus comme de la minéralité. Une bouteille à laquelle je n'ai pas essayé de résister, en accompagnement de gambas à la plancha, aromatisées avec une petite marinade citron-huile d'olive-absinthe-graines de fenouil.

    Vin étonnant, non?

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • REVEVIN 2007 : Off gourmand

    Imgp3263

    Grande première pour ces Rencontres vendéennes, un apéritif dînatoire, préliminaire à la dégustation soupatoire.

    Autour d’une petite horloge de pâtes persillées, les organisateurs ont sélectionné un certain nombre de cuvées moelleuses ou liquoreuses, qu’il fallait goûter et tester avec les différents fromages. Exercice quasi impossible à réaliser de façon exhaustive, surtout si l’on souhaitait ne pas se prendre trop la tête et prendre le temps de discuter avec son voisin de tablée. Pour pimenter la chose, deux cuvées sèches et oxydatives se sont retrouvées mêlées au casting de manière improbable, dans l’espoir de quelque pâte sèche pressurée, mais en vain.
    Tout cela bien entendu à l’aveugle, sauf les fromages.

    En préambule, la petite horloge fromagère préparée pas Pascal Beillevert était composée, à midi d’un Gorgonzola, à 2 heures d’une Fourme d’Ambert, à 4 heures d’un Stilton, à 6 heures d’un Bleu de Gex, à 8 heures d’un Bleu du Bocage et à 10 heures d’un Roquefort.

    Imgp3264

    Le Roc des Anges, Macabeu passerillé 2005, Marjorie Gallet***
    Robe jaune claire, nez fin, salin . En bouche, sensation sucrée-salée, sur un équilibre demi-sec porté par une belle acidité. Belle longueur pour un vin agréable, tout en finesse.

    Coteaux de l’Aubance 2002 Les 3 demoiselles, domaine Richoud***
    Nez d’abord iodé, évoluant sur le coing, avec une pointe saline. Bouche grasse, onctueuse et riche, laissant poindre la minéralité. Pas mal !

    Bonnezeaux 2002, Domaine des Grandes Vignes****
    Le nez fait très « chenin », alliance du fruit et du minéral. Belle et longue acidité en bouche pour un vin empreint d’une certaine pureté et de beaucoup d’élégance.

    Coteaux du Layon 2001, Château de Fesles**(*)
    La robe dore légèrement. Le nez révèle une pointe iodée. La liqueur est riche, avec un certain degré d’onctuosité mais de l’amertume en finale. Un peu dissocié à ce stade, manquant d’harmonie.

    Coteaux du Layon 2001, Les Noëls de Montbenault, Richard Leroy****
    Robe jaune dorée, nez citronné et confit avec une touche minérale. Riche, sans être pâteux, du fait d’une grande acidité. Une liqueur imposante. Un très beau vin.

    Johannisberg flétri 2000, Gérald Besse, Valais*****
    Robe dorée. Nez sur l’olive verte, l’écorce de citron confit, le cédrat. Bouche riche et grasse, soutenue par une acidité remarquable. Un superbe équilibre qui m’évoque irrésistiblement le Valais. Bingo ! Je pensais à une marsanne, c’est un johannis ! Mais c’est en tout cas un excellent vin !

    L’Alternative 1998, Domaine Julien Meyer, Alsace****
    Robe ambrée. Nez caramélisé, sur un versant nettement oxydatif. Bouche possédant un équilibre affirmé, goûtant très sec, sans aucune sucrosité. Déroutant au milieu de ces liquoreux, mais il ne s’en laisse néanmoins pas conter ! Un assemblage de Sylvaner et de pinot gris élevé sans ouillage, à la manière d’un vin jaune, à des années lumière des canons de l’Alsace traditionnelle.

    Anjou 1997, Domaine de Juchepie, La Quintessence*****
    Robe dorée foncée, brunissant même légèrement. Le nez est frais, sur des notes mentholées. La bouche n’est pas trop riche, droite et nette, bien définie, bâtie sur un équilibre frais et aérien. J’aime beaucoup.

    Coteaux du Layon SGN 1997, Philippe Delesvaux*****
    Un vin riche et onctueux, gras, confit et minéral, parfaitement équilibré. Une très grande bouteille, l’une des plus belle de cette dégustation.

    Soleil de Chine, Thierry Michon, Fiefs vendéens
    Un vin non notable et non appréciable en ce qui me concerne. Problème de bouteille ?

    Arbois vin jaune 1999, Michel Gahier*****
    Goûter un Jaune aux Rencontres vendéennes devient un événement rituel . Le faire derrière des liquoreux est un peu moins classique. Eh! bien, ça passe ! Fin, puissant et parfaitement équilibré, un grand vin jaune dans un millésime qui devrait devenir historique.

    Passito de Pantalleria
    1990, Mueggen,Tenuta di Castiglione
    *****
    Je n’avais relevé ni l’origine exacte, ni le nom du producteur, mais on me l'a soufflé fort opportunément. Un petit bijou qui traînait dans une cave vendéenne et qui vient tout juste de refaire surface. Le temps de s’imprégner d’arômes de pruneau, de café, de zeste d’orange, tout en gardant une fraîcheur incomparable en bouche. Une oasis sicilienne au cœur de l’avenue de la forêt montoise ! Superbe !

    Banuls 1982, Vial-Magnères, Al Tragou****

    Une robe acajou pour un vin qui développe un sublime rancio en bouche. Une appréciation plutôt succincte pour un vin qui aurait mérité plus d’attention, mais l’assemblée commençait à se dissiper.

    Château Suduiraut 1982, Sauternes***
    Un Sauternes pour terminer, parce qu’il en fallait bien un ! Evolué, à la robe dorée, il développe joliment son botrytis et son côté rôti caractéristique en s’appuyant sur des notes légèrement mentholées.  A point, il ne manque pas de fraîcheur, sans toutefois parvenir à éclipser les petites merveilles dégustées au préalable. De la faute à un certain académisme, dirons-nous, pour ne pas sombrer dans l’anti-bordelisme primaire ! Il y manque peut-être juste une étincelle euphorisante !

    Et c’est peu dire que tout cela nous a mis en appétit. Place aux produits de la mer et du marais !

    Imgp3265

    Olif

  • REVEVIN 2007 : Le Cèdre, etc.

    Imgp3247_2

    Un intitulé gainsbourien, pour cette première dégustation officielle des quatrièmes REncontres VEndéennes autour du VIN, qui place d’emblée la barre très haut, les organisateurs n’ayant reculé devant aucun sacrifice. Beaucoup de Cèdre, encore plus de Cahors, et deux intrus, du très grand Sud-Ouest, une vaste région mondiale qui s’étend de Marmande à Buenos-Aires. Largement de quoi se colorer les dents et les gencives aux tanins du Côt et l’occasion pour certains d’imiter la poule en montrant du doigt les bouteilles et la bouche de leurs congénères : « Côt ? Cot cot cot cot cot ! ». Désolé !
    Le Côt ou Malbec, cépage-roi de l’appellation cadurcienne, méritait bien une approche vendéenne. L’air marin sied bien aux vins et au teint, d’une manière générale. La terrasse du Chai Carlina, véritable arène de ces REVEVIN, vibre encore de la puissance de ces vins d’homme, que les dames n’ont pas hésité à recracher, tout comme les autres participants! Le spectacle peut commencer. Les costumes sont de Philippe « Donald Cardwell » Rapiteau et les décors de Philippe « Roger Hart » Gallard. Les vins sont dégustés à l’aveugle selon un ordre pré-établi, sur les conseils de Pascal Verhaeghe, vigneron au Cèdre. La notation en * n’a pour seul but que de hiérarchiser les vins d’après le ressenti de cette dégustation, histoire de s’y retrouver un peu plus facilement. C’est du relatif ajusté, histoire aussi d’introduire à la fois le doute chez le lecteur et une petite pointe d’absolu. On pourra se rendre compte que si l’absolu n’a absolument rien d’absolu (comment pourrait-il en être autrement ?), le relatif est relativement relatif. Dont acte !

    Imgp3258

    Vuelo del Condor 2004, Argentine***
    Robe grenat soutenu, nez frais végétal et herbacé. Bouche de demi-corps, aux tanins souples, avec du croquant et un soupçon d’amertume finale. Un vin plutôt plaisant, qui convenait parfaitement pour la mise en bouche.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors**(*)
    Robe grenat soutenu, boisé marqué au nez, vanillé, presque caricatural. Tanins raides et corsés, un vin dur et austère à la finale asséchante. Il lui faut forcément du temps !

    Le Cèdre 2003, Cahors***(*)
    Le grenat s’assombrit. Au nez, le bois se fait discret, même s’il est présent, mais ne masque pas les arômes de fruits noirs, façon gelée. Les tanins sont veloutés et le vin finalement plutôt flatteur. Mais il y a de l’acidité, de la densité. La finale est à peine dure, sur les tanins, avec de la mâche.

    Le Cèdre 2004, Cahors***
    Nez discret, réservé, à peine boisé. De demi-corps, avec des tanins fondus, son acidité apporte de la fraîcheur et de la longueur, mais mérite de s’étoffer avec le temps.

    Le Cèdre 2002, Cahors****
    Robe presque noire. Nez élégant, fin, avec de la fraîcheur, malgré la maturité. La bouche reste fraîche, avec une belle acidité, des tanins fins, droits et élégants.

    Le Cèdre 2001, Cahors****(*)
    Robe presque noire. Nez ouvert, assez agréable, épicé et fumé. La bouche est tendue, minérale, fraîche et mature, alliant puissance et finesse.

    Le Cèdre 2000, Cahors*****
    La robe est noire. Le nez révèle tout son fruit. La bouche est ronde, aux tanins agréables, avec de la longueur et un bel équilibre de vin à parfaite maturité. Excellent !

    Le Cèdre 1999, Cahors***(*)
    Nez torréfié, sur le moka, mais évoque irrésistiblement pour certains le maquereau au vin blanc fraîchement sorti de sa boîte. Grosse matière, que je trouve encore relativement peu expressive, malgré l’arrondissement des tanins.

    Imgp3259

    Le Cèdre 1998, Cahors*****
    Un nez à point, que je trouve très typé Cahors, légèrement floral (mais qui évoque le géranium pour certains !). La bouche est bien structurée, harmonieuse, arrondie, avec une finale légèrement métallique. J’aime !

    GC 2000, Cahors***(*)
    Le nez est un peu alcooleux. L’attaque est ronde (l’alcool ?), la matière est impressionnante, presque too much, longue finale sur des tanins un peu asséchants. Un gros calibre, trop riche pour moi.

    GC 2003, Cahors*****
    Très beau nez de fruits noirs et de gelée de mûre. Matière superlative, avec des tanins veloutés, suaves et soyeux. La finale est un peu chaude, du fait de la grande concentration, mais cet équilibre dans la puissance ne manque pas de longueur et de séduction.

    GC 2004, Cahors****
    Au nez, cette fois, on part sur le cassis. La bouche est concentrée, garde de la fraîcheur, malgré la fermeté métallique des tanins en finale.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors***
    The big piège ! Derrière le GC et Le Cèdre, ce Prestige 2004, servi une deuxième fois à l’aveugle, se goûte sur le végétal frais et le fruit croquant. La bouche, moyennement corsée, est droite et agréable. Personne ne l’a reconnu, évidemment ! Exit le boisé caricatural, les papilles ayant été saturées à grands coups de Cèdre et de GC ! La dégustation est un art bien difficile, et très relatif. Ou alors nous sommes vraiment de mauvais dégustateurs, je ne vous le fais pas dire !

    Imgp3260

    Château Lacapelle Cabanac XL 2004, Cahors**(*)
    Nez de fruits mûrs, avec un côté végétal racinaire, des notes de fumée et de brûlé. Bouche corsée, aux tanins serrés et à l’amertume tannique finale.

    Clos Baquey 2002, Elian Da Ros, Cotes du Marmandais****
    Nez expressif, sur un fruité balsamique plutôt frais. Bouche friande, charnue, chocolatée, avec du croquant en finale.

    Domaine Cosse-Maisonneuve, Le Sid 2001, Cahors**
    Nez paradoxalement artificiel, sur la banane séchée, plutôt végétal. Tanins souples et fondus, acidulés, finale légèrement asséchante. Pour tout dire, je le voyais comme un autre piège, extra cadurcien. Une déception, parce que c’est un domaine que j’aime bien et une cuvée que j’ai en cave. Même si, encore une fois, tout est relatif, et que, l’ayant regoûté par la suite, je ne serai pas aussi sévère que je viens de l’être, loin de là ! Un vin à revoir, dans un autre contexte.

    Château Lamartine, Expression 2000, Cahors****
    Fruité et floral au nez, harmonieux, rond et équilibré en bouche, même si la finale est un poil alcooleuse, rafraîchie par une petite note balsamique. Une jolie réussite.

    Clos Triguedina, Prince Probus 1998, Cahors**
    Nez très torréfié, bouche végétale sur l’artichaut. Acidulé, avec une finale asséchante, je ne l’ai pas bien goûté, contrairement à une dégustation récente. A revoir également, d’autant que j’en ai encore plusieurs exemplaires en cave.

    Le Cèdre blanc 2005, Vin de Pays du Lot
    100% viognier. Robe jaune clair, nez fruité primaire, fermentaire, bouche simple et croquante, pour le plaisir de se rafraîchir un peu l’haleine et se nettoyer l'émail après tous ces tanins.

    Imgp3261

    Au final, une dégustation passionnante mais éprouvante pour les papilles. Les vins les mieux goûtés ce jour-là: Le Cèdre 2000, Le Cèdre 1998 et GC 2003, juste devant Le Cèdre 2001 qui devrait faire une bouteille superbe d'ici quelques années. Deux déceptions: le Sid 2001 et Prince Probus 1998, mais deux vins à revoir absolument dans un autre contexte car déjà beaucoup mieux goûtés que cela. Du Cahors en perspective sur la table un jour prochain...

    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors?

    VendredisduvinQuatrième mouture de ces Vendredis du Vin de la blogosphère oenophile, et voila que m'échoit la présidence, tout juste un mois après l'avénement de Sarko 1er, dit Le Sobre. Presque un coup d'état, mais ce n'est que justice. "Olif Président! Olif Président!" se sont exclamés en choeur Lisa Roskam, de Vinorati, et mes prédécesseurs Laurent Baraou, Mathieu Turbide et Emmanuel Delmas. Enfin, je ne les ai pas entendus, mais je me suis plu à les imaginer! Me voici donc dans l'Elysée de la blogosphère. Mon programme sera simple: du vin, du vin, encore du vin. Et pas que le vendredi, tous les jours de la semaine. Un peu à manger, aussi, si vous le souhaitez, car il faudra bien éponger. Mais par contre, on ne publie que le dernier vendredi du mois, à savoir le 29 juin!

    Pour ne pas prendre mon électorat en traître et tenir mes promesses, j'invite donc tous mes sujets du mois à plancher sur mon thème fétiche: l'oxydation ménagée. "Oxydatif? Et alors?" Derrière cet intitulé, qui pourrait paraitre rébarbatif, voire incompréhensible, devraient être débouchés des vins passionnants, d'horizons divers et variés. J'espère, bien sûr, que l'on se régalera de quelque clavelin de jaune jurassien de derrière les fagots, mais le Jura ne sera pas seul en course. Qu'ils soient élevés sous voile ou non, on devrait trouver des vins merveilleux en provenance de toute la France, mais aussi d'Espagne et peut-être d'ailleurs, mais là, je connais moins. Selon Patrick Meyer, l'excellent vigneron du domaine Julien Meyer, à Nothalten, Alsace, l'élevage oxydatif aboutit à un véritable affinage de l'alcool, qui permet de boire, dans une version parfaitement sèche, un vin à la matière particulièrement riche qui serait difficilement buvable autrement. Un élément clé pour la compréhension de ce type d'élevage amenant à l'élaboration de petits chefs d'oeuvre, des monuments de vin le plus souvent destinés à la gastronomie et/ou à la méditation.

    Sont donc concernés par ces VDV n°4:

    - les vins du Jura, évidemment, jaunes ou blancs, élevés sous voile,

    - les oxydatifs insolites existant dans toute région; ce sont principalement des vins blancs à base de Chenin ou Chardonnay ou Roussane ou Marsanne ou Mauzac, voire Riesling -j'en connais- Pinot gris ou autre, que l'on peut trouver en Loire ou dans le Sud de la France, mais aussi ailleurs (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Sud-Ouest,...). Il en existe même des versions moelleuses ou liquoreuses. A titre d'exemple, on pourra se documenter ici.

    - les vins rouges mutés du Sud de la France, Banyuls, Rivesaltes, Maury, qui développent des notes sublimes de Rancio du fait de leur élevage oxydatif (sont donc exclues les versions dites Rimage ou Vintage, non oxydatives),

    - les vins mutés espagnols type Jerez, certains Montilla-Moriles (vins liquoreux à base de Pedro Ximenez), et les Porto Colheita, ce qui devrait permettre une large participation de nos amis ibères (n'est-ce pas, Joan?),

    - et tous les autres, du monde entier, d'Italie, des USA, du Canada et même de Suisse, pourquoi pas! Seule condition, que l'on puisse m'assurer qu'ils ont été élevés selon ce concept d'élevage très long, plus ou moins en vidange.

    - Sont exclus les vins blancs bourguignons oxydés prématurément en bouteille, on parle bien ici d'élevage oxydatif et pas d'accident de bouteille. Je prie nos amis les vignerons bourguignons de bien vouloir m'excuser pour cette petite pique amicale.

    Bonne chasse et bonne dégustation!

    Comptes-rendus à déposer le vendredi 29 juin à partir de 0 heure (heure de Paris), sur un blog personnel (en m'informant du lien), sous forme de commentaire faisant suite à ce billet, ou par mail à l'adresse obtenue en cliquant sur "Ecrivez-moi".

    Objectif: faire au moins aussi bien, voire pas mieux, si ce n'est plus, que mes prédécesseurs.

    I want you, for Olif's Oxydative Army!

    180pxunclesamwantyou

    Olif 1er, dit Le Grand (c'est pas moi qui le dis, c'est Estèbe!)